dimanche 5 décembre 2010

Préparation à l'accouchement indien


Pour une Indienne, rien de plus naturel que d'accoucher en position accroupie. Elle vit dans cette position ; elle y est entraînée, habituée, préparée. Pour la femme civilisée, c'est différent. La plupart n'acceptent pas cette position et la trouvent vexante et ridicule.
Il y a peu de temps encore, les femmes qui habitaient l'intérieur du pays, ou qui, pour une raison quelconque, auraient eu un enfant en position accroupie, l'auraient nié et en auraient été honteuses.
— Accroupie ? Moi, non. J'ai eu tous mes enfants comme il se doit, couchée, au bord du lit.
Aujourd'hui, le nombre de nos femmes qui sont fières d’avoir mis des enfants au monde à la manière indienne est impressionnant ; l'acceptation facile, la demande spontanée ont augmenté de façon rapide, même avant que la télévision ait amplement divulgué cette méthode.
Lors de la préparation des femmes, nous cherchons à leur faire comprendre les avantages de la " nouvelle ancienne " méthode.
Nous essayons de le faire avec des mots faciles à comprendre. Bien que les plus instruites puissent juger notre exposé primaire, celui-ci est bien accueilli et les résultats sont excellents.
Nous réunissons les femmes en des cours collectifs. Les avantages " surgissent " d'une série de questions élaborées, dont la réponse évidente met en valeur les avantages que nous voulons faire ressortir.

1. Comment est-il plus facile d'avoir des enfants, couchée ou en position accroupie ?
En 1978, plus de 90% répondaient que c'était en position couchée. Aujourd'hui, la proportion est inverse, l'immense majorité manifeste sa préférence pour la position accroupie.

2. Pour que le bébé puisse naître, qu'est-ce qui est plus facile, un vagin ouvert ou un vagin fermé ?
— Ouvert, naturellement.
Chez la femme couchée, le matelas pousse les muscles des fesses et le coccyx en avant, rétrécissant ainsi le vagin.
Chez la femme accroupie, le vagin s'élargit dans le sens tranversal et, si elle force la flexion du thorax, comme si elle voulait voir le bébé naître, le coccyx est poussé vers l'arrière, élargissant le vagin dans le sens antéro-postérieur, l'ouvrant davantage, dans tous les sens.

3. Quel est celui qui se déchire le plus fréquemment ?
— Celui qui est fermé, naturellement.

4. Qu 'est-ce qui est plus facile à pousser, une voiture à la montée ou à la descente ?
Chez la femme couchée, le canal pour l'accouchement se transforme en une côte escarpée, dont la sortie s'oriente en direction du plafond. Chez la femme accroupie, ce même canal entre en pente accentuée et, si elle se penche pour voir l’arrivée de l'enfant, la sortie du vagin est dirigée directement vers la terre, vers le plancher de la pièce.
La femme couchée, pour faire naître le bébé, doit le pousser vers le haut. Ce sont trois à quatre kilos qui doivent passer par un canal étroit, en pente vers le haut.
En position accroupie, elle pousse trois à quatre kilos vers le bas. La force de la gravité, non seulement attire le fœtus, mais elle lui ajoute encore le poids des viscères abdominaux mobiles (intestin) qui aident à donner de l'impulsion au bébé, vers l'autre côté, celui du dehors.

5. Comment est-il le plus facile de pousser, les jambes en l’air, soutenues par des supports, ou les jambes appuyées par terre ?
La position gynécologique retire du jeu, met de côté la masse musculaire des membres inférieurs, la plus importante et la plus efficace du corps humain. Il n'y a qu'à analyser les dessins pour en tirer ces conclusions.

6. Quel est le cas qui exige le plus souvent l'application du forceps, ces fers effrayants ?
Pendant l'accouchement en position couchée, la femme, les jambes en l'air, les muscles des jambes exclus de toute participation, doit pousser le bébé vers le haut, à travers un canal comprimé. Souvent la force lui manque et le médecin doit l'aider. Le forceps est alors indiqué. La force que le médecin doit imprimer au forceps ne doit pas dépasser quatre kilos.
Chez la femme accroupie, le poids du bébé représente à lui seul ces trois à quatre kilos.
La même chose peut se dire de la césarienne, nécessaire plus rarement, plus facile à pratiquer, avec moins de souffrance pour la mère et le fœtus. Cette opération de sauvetage reste réservée à un nombre bien moindre de cas où elle est réellement indiquée, et non plus valorisée comme une des meilleures acquisitions de l'obstétrique de tous les temps.

7. L'enfant. Quel est celui qui court le plus grand risque de souffrir de lésion cérébrales : celui qui, pour naître, doit traverser un canal plus étroit ou un canal plus ouvert ?
— Celui qui passe par un canal plus étroit.

8. Et pour les poumons, qui sont le siège le plus commun de maladies des nouveau-nés, quel est l'accouchement qui offre le plus de risques ?
Chez la femme couchée, l'enfant naît lui aussi couché. Il ne sait pas encore se défendre, cracher, avaler, pour se délivrer du contenu qui lui bouche le nez, la gorge.
Dans l'accouchement vertical, l'enfant sort du canal vaginal la tête en bas, le corps au-dessus. La gravité se charge de faire la désobstruction des voies respiratoires, les nettoyant pour laisser entrer l'air. Dans cette position, il est plus difficile d'aspirer des corps étrangers. C'est comme si on essayait de boire un verre d'eau la tête en bas.

Apprenez l’accouchement accroupi !
La meilleure position, naturelle, pour vous et votre enfant.
Dr Moyses PACIORNIK
Editions Pierre-Marcel FAVRE

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