mardi 21 décembre 2010

Vaccin Gardasil: "Judicial Watch" expose les effets secondaires signalés aux Etats-Unis

Source : pharmacritique

Vaccin Gardasil: "Judicial Watch" expose les effets secondaires signalés aux Etats-Unis

L'ONG conservatrice "Judicial Watch" a annoncé le 28 septembre les résultats de sa dernière demande auprès de la FDA (Food and Drug Gardasil3.jpgAdministration: agence du médicament des Etats-Unis), en application de la loi sur la liberté de l'information (Freedom of Information Act). Celle-ci oblige toute institution publique à donner les renseignements en sa possession sur simple demande écrite de n'importe quel citoyen.
Judicial Watch a obtenu le détail des effets secondaires du vaccin Gardasil signalés à la FDA entre mai 2009 et septembre 2010. Ils sont résumés sur cette page, où l'ONG parle de 3.589 effets indésirables enregistrés pendant ce laps de temps et s'attarde plus longuement sur certains d'entre eux. Il y aurait 789 signalements d'effets secondaires sévères, dont 213 ont débouché sur une "invalidité permanente", ainsi que 25 cas de syndrome de Guillain-Barré. Il y aurait même 16 morts, parmi lesquels 4 suicides.

Le Gardasil est un vaccin anti HPV censé protéger contre 4 génotypes de papillomavirus humains, dont deux (le HPV 16 et 18) peuvent être des facteurs co-responsables de l'apparition de certains cancers du col de l'utérus (dans des conditions particulières de dysplasies sévères non dépistées au long cours, sachant qu'autour de 90% des infections par des HPV disparaissent spontanément et sans aucun traitement). Les deux autres souches contenues dans le Gardasil (les HPV 6 et 11) peuvent causer des verrues génitales bénignes.
Ce vaccin est produit par le laboratoire Merck et commercialisé en Europe par Sanofi Pasteur MSD, un holding détenu à 50% - 50% par Merck et Sanofi-Aventis.
C'est désormais chaque automne que Judicial Watch sort un "rapport" sur les nouveaux effets indésirables, supposant automatiquement que tous seraient en relation de causalité avec le Gardasil, ce qui est quand même à prendre avec un recul critique et à analyser en fonction de nombreux paramètres.
Risques un peu trop fréquents pour un bénéfice non démontré
Cela dit, n'oublions pas que dans le cas de vaccins, et surtout de vaccins tels le Gardasil et le Cervarix, dont l'autorisation de mise sur le marché ne semble pas scientifiquement justifiée, il s'agit de produits administrés à des personnes jeunes et a priori en très bonne santé, ce qui veut dire que le raisonnement en termes de rapport bénéfice - risques n'est pas du tout le même que lorsqu'on  décide de prendre le risque de certains effets indésirables chez des personnes malades qui tirent un bénéfice net du produit en question. La "tolérance" face aux effets secondaires devrait être d'autant moindre que l'efficacité de ce vaccin - comme de son concurrent Cervarix - est très faible selon les données du laboratoire Merck lui-même (les chiffres donnés par les spécialistes varient entre 17% et 20%) et que même ces chiffres faibles n'ont pas été démontrés pour le cancer du col de l'utérus à proprement parler, mais uniquement pour des dysplasies modérées et sévères impliquant les HPV 16 et 18.
Et comment accepter même un nombre restreint d'effets indésirables sachant que, outre l'efficacité très limitée et conditionnelle, ces vaccins sont la plupart du temps inutiles?
Encore faudrait-il démontrer la fréquence des sérotypes oncogènes HPV 16 et 18 dans les pays occidentaux, sachant que la distribution géographique des 15 ou 16 souches qui peuvent être co-responsables d'un cancer du col de l'utérus varie largement d'une aire géographique à l'autre, voire même d'un pays à l'autre. De plus, comme je l'ai dit et redit maintes fois en citant des analyses spécialisées, un papillomavirus humain, même catégorisé comme oncogène, n'est pas à lui seul une cause de ce type de cancer, mais un co-facteur. Pour qu'un cancer du col de l'utérus se déclenche, d'autres co-facteurs entrent en jeu (usage prolongé de contraceptifs, antécédents d'inflammation du col utérin, tabagisme, grossesses multiples, pauvreté et promiscuité, système immunitaire affaibli (dans des maladies chroniques, par exemple), tabagisme, prostitution, etc.).
Il y aurait beaucoup à redire, et je me borne ici à renvoyer aux près de 60 articles référencés et détaillés que j'ai écrit sur Pharmacritique, à partir de décembre 2007, c'est-à-dire très tôt. C'est sur ce blog que j'ai accumulé peu à peu le tout premier dossier francophone solide et référencé, avec des critiques rationnelles tirées de sources sérieuses, à la fois quant aux aspects médicaux et scientifiques (efficacité, utilité, fréquence des souches, risques (remplacement sérologique...), co-facteurs, modélisations existantes, etc.), mais aussi quant aux énormes conflits d'intérêts qui ont permis l'implémentation du Gardasil, surtout à cette échelle-là.
J'ai travaillé conscieusement à tout cela, jusqu'il y a un an, à peu près, quand j'en ai eu assez de ce sujet et de la façon dont on pillait et instrumentalisait mon travail, à des fins diverses:
  • soit à des fins commerciales (reprenez des dizaines d'articles, et / ou les infos et références, assaisonnez, donnez quelques anecdotes et une couleur locale, homogénéisez le style, citez quelques médecins connus - et voilà que vous avez un livre que vosu pouvez présenter comme votre travail...
  • Soit une instrumentalisation à des fins idéologiques, pour alimenter la nébuleuse antivaccinaliste - conspirationniste - anti-médecine, etc.
  • Soit alors une "reprise" à des fins publicitaires, ce qui est surtout le fait de certains médecins (prenez quelques parties de la recette donnée plus haut, puis alertez les autorités sanitaires, et l'image de défrenseur de la veuve et de l'orphelin est garantie, même si les principaux arguments apportés en plus de ce qui est repris de Pharmacritique sont vaccilants...)
(Je ne suis plus d'humeur indulgente, désolée. Parce que ces méthodes ne sont pas honnêtes et qu'elles en disent long en particulier sur ce que veut dire "journalisme" de nos jours, tout comme sur ce que des êtres humains qui revendiquent pourtant certaines valeurs sont capables de faire pour faire parler d'eux).
Pendant ce temps, j'ai aussi rendu compte de façon systématique des principales critiques scientifiques exprimées de par le monde.
Comment accéder aux articles
Les près de 60 articles sur diverses dimensions du Gardasil et du Cervarix sont réunis sous quatre catégories, accessibles à partir de la liste à gauche de Pharmacritique:
Les deux autres "rapports" de Judicial Watch
J'ai rendu compte de deux autres rapports de Judicial Watch dans un article en date de 10 juillet 2008:
puis dans cet article du 26 juin 2009.
***
Merci à la personne qui m'a donné un lien indirect vers cette information.
Elena Pasca / Pharmacritique

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