dimanche 30 janvier 2011

D'où vient le stress de la grossesse ?

22/05/2007

Un petit vélo dans le ventre

FOIS Giulia

Elle tourne en rond. La nuit, le jour. Des insomnies à répétition depuis sept mois, des scénarios catastrophe en boucle toute la journée. Elle se dit «envahie par une angoisse diffuse», la «tête polluée par des trucs bizarres». Elle a la trouille, un point c'est tout. Elle, c'est Mathilde, 31 ans, enceinte de son premier enfant. «Je suis heureuse quand je me projette après la naissance, quand j'imagine voir mon bébé grandir, raconte-t-elle. En attendant, j'ai peur de tout. Dans l'ordre : de la mort in utero, de l'accouchement, de la mort subite du nourrisson... Et qu'il soit capricieux. Visiblement, la plénitude de la grossesse, ça n'est pas pour moi.» C'était pourtant prévu au programme : neuf mois d'extase, ventre en avant, béatitude en bandoulière, privilège suprême de porter la vie...

Montagnes russes

«Depuis l'arrivée de la contraception, déplore Dominique Vernier, psychologue à la maternité de l'hôpital Robert-Debré, les femmes n'ont plus le droit de se plaindre : si elles sont enceintes, c'est qu'elles l'ont bien voulu.» Tais-toi et couve. «On vit avec cette idéologie du couffin rose et merveilleux, dénonce Eliette Abécassis, écrivain. Tout est forcément enchanteur, du premier au dernier jour. Bien sûr, c'est magnifique de mettre un enfant au monde... Mais c'est aussi extrêmement angoissant, parfois très dur. Or ça, personne n'en parle, ça reste complètement tabou. Résultat, on est complètement perdues à cause de ce décalage entre la réalité, et ce qu'on nous avait raconté.» Son dernier roman, Un heureux événement (1) fait donc la peau aux stéréotypes : une grossesse façon montagnes russes, une héroïne pas forcément glamour, et la trouille, d'un bout à l'autre, la trouille.
A sa sortie, l'an dernier le livre provoque une petite onde de choc. La presse s'en empare, et les forums de discussion s'enflamment sur Internet. On pousse un grand ouf de soulagement parce que, ça y est, on peut le dire : oui, les femmes enceintes sont complètement flippées. Un récent sondage TNS Sofres enfonce le clou : une femme sur deux est angoissée par la perspective de l'accouchement. Les neufs mois qui précèdent ne sont pas brillants non plus : 10 % d'entre elles connaîtraient des épisodes dépressifs, et 13 % une anxiété profonde (2) tout au long de la grossesse.

«J'étais terrifiée»

Quatre mois après son accouchement, Camille, 33 ans, se souvient ainsi d'«une angoisse constante. J'étais terrifiée avant chaque échographie. Tout tournait autour de mon ventre. J'étais sur le qui-vive en permanence, effrayée à l'idée de mettre mon enfant en danger. Je m'économisais à outrance, et à la moindre contraction je m'arrêtais net. Je devenais limite asociale, parce que je faisais hyper attention à tout ce que je mangeais : la viande toujours très cuite, jamais de crudités... Déjà que tu ne fumes plus et que tu ne bois plus, tu deviens vite une emmerdeuse !» Une consciencieuse, surtout. Camille n'a fait que suivre les nombreuses recommandations du corps médical, en augmentation exponentielle depuis une trentaine d'années.
Logiquement, les progrès de la médecine auraient dû faire reculer la peur. Il n'en est rien. Au contraire : la grossesse aujourd'hui, c'est une batterie de tests, des courbes de poids ou de température, des interdits tous azimuts, et des dogmes en cascade. La surmédicalisation flirte avec la «perfectionnite», le grand mal du siècle : «Puisqu'on en a les moyens, la grossesse est censée être parfaite, souligne Dominique Vernier. Total, les femmes qui devaient déjà être parfaites au boulot, dans leur vie, dans leur couple, doivent aussi être des mères parfaites avant même d'accoucher.»

Mal du siècle

Difficile, dans ces conditions, d'écouter grand-maman et de «faire confiance à la nature». «Tous les examens qu'on pratique aujourd'hui ont un effet clairement anxiogène, regrette Chan Huel, gynécologue obstétricienne à Robert-Debré. A force de s'entendre demander si le bébé bouge bien, cette question devient une obsession pour les patientes. Le bouleversement hormonal qu'elles vivent n'arrange rien : une femme enceinte dort plus mal, elle est facilement irritable ou triste, fragile, vulnérable. Totalement focalisée sur sa grossesse, elle devient la proie idéale pour toutes les angoisses.» Rationnelles parfois. Irrationnelles surtout. Les pires, celles qu'on ne calme pas.
Avant le troisième mois, Mathilde avait peur de faire une fausse couche. Arrivant à terme, elle est obnubilée par l'accouchement : «Même si je sais qu'il y a la péridurale, j'ai peur de perdre ma dignité, de me mettre à hurler comme une vache devant mon mec et tous ces gens que je ne connais pas, c'est horrible...» Entre les deux, Eliette Abécassis, elle, était surtout effrayée par les transformations de son corps : «Il n'est plus érotique, il redevient animal.[...]Et puis on grossit, on n'arrête pas de grossir, dans une société qui ne valorise que la minceur. J'étais plus que jamais obsédée par mon poids, sauf que là, je ne contrôlais plus rien.» L'absence de contrôle, le mot finit par être lâché. Le psychisme prend alors sa place pour donner une autre profondeur à ces angoisses récurrentes.

Ambivalence

«Les femmes d'aujourd'hui revendiquent leur indépendance et leur autonomie, explique Dominique Vernier. Or celles-ci s'accordent mal avec les bouleversements de la grossesse. Le corps se transforme, et avec lui c'est toute l'identité qui est remaniée, sans qu'on puisse freiner le processus.» Le ventre s'arrondit, et aux yeux de tous, la femme enceinte change de statut social. Elle a neuf mois pour trouver une nouvelle place dans son couple et sa lignée familiale. Neuf mois pour se préparer à assumer des responsabilités inédites, très lourdes. «Tout cela est extrêmement compliqué à gérer, poursuit la psychologue. D'où cette ambivalence très forte : on veut cet enfant, et en même temps on n'est plus très sûre. Toutes les relations humaines sont ambivalentes. Mais on a beaucoup de mal à l'accepter dans le lien mère enfant.» 

(1) Editions Albin Michel, 2005. (2) American Psychiatric Disorder.

samedi 29 janvier 2011

Profession Sage-femme

Galerie de portraits de sage-femmes pratiquant l'accouchement à domicile :
http://www.denisdalmasso.com/ProjetSf/Galerie_ProjetSf/Galerie_ProjetSf.html

Les enfants ne naissent plus le dimanche...

Source Le Monde


Où sont passés les bébés du dimanche ? », s'interroge le chercheur Alexander Lerchl. Au terme de deux études menées en Suisse et en Allemagne et récemment publiées dans la revue Naturwissenschaften, ce professeur de biologie à l'université Jacobs de Brême (Allemagne) souligne que de moins en moins de naissances ont lieu le week-end.
Quelque trois millions de naissances survenues en Suisse entre 1969 et 2005 ont fait l'objet d'une analyse statistique. Résultat : près de cent mille enfants de moins sont nés le samedi ou le dimanche que ce qui était attendu. Même constatation en Allemagne, où, sur l'année 2003, les naissances le week-end ont diminué en moyenne de 15 %.
Cette tendance, indique le chercheur, est liée à la hausse du nombre de césariennes et d'accouchements déclenchés. Ainsi, tout se passe comme si les pratiques médicales et les contraintes financières du secteur public hospitalier dictaient de plus en plus « comment et quand les bébés naissent ».
Sandrine Blanchard

Hemorroïdes et grossesse

Les hémorroïdes peuvent arriver en cours de grossesse. Voici un traitement de choc pour les faire partir :
-intrait de marron d'inde
-climaxol
-aesculus composé (homéo)
-titanoréïne (suppositoire)

vendredi 28 janvier 2011

Petite blague sur l'allaitement...

Une dame et un bébé attendaient patiemment le docteur pour le premier  examen du bébé. Le docteur arriva, examina le bébé, vérifia son poids et, d'un air un peu préoccupé, demanda à la dame s'il était nourri au sein ou au biberon.
- Au sein, répondit-elle.
- Eh bien, déshabillez-vous jusqu'à la taille lui dit-il. Elle s'empressa de le faire. Puis il lui pinça les mamelons pour ensuite lui presser, lui palper et lui frotter les seins dans tous les sens dans le cadre d'un examen très minutieux. En lui demandant de se rhabiller, il lui dit :
- Pas surprenant que le bébé ait un poids si faible. Vous n'avez pas de
lait.
- Je sais dit-elle. Je suis la grand-mère mais je suis quand même
contente d'être venue.

jeudi 27 janvier 2011

Rupture artificielle de la poche des eaux et épisiotomie: recommandées uniquement dans certaines circonstances si l’accouchement est normal

Communiqué de presse du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) 

Rupture artificielle de la poche des eaux et épisiotomie: recommandées uniquement dans certaines circonstances si l’accouchement est normal

Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) a mis au point, en collaboration avec un groupe de gynécologues et de sages-femmes, des recommandations pour l’accouchement normal à bas risque. Il est important que les femmes enceintes et leurs partenaires soient bien informés des étapes de l’accouchement, afin de faire des choix conscients qui seront respectés dans la mesure du possible. La rupture artificielle de la poche des eaux et l’épisiotomie ne devraient pas être pratiqués en routine.
Pour nos arrière-grands-mères, l’accouchement était encore un évènement risqué. Il y a 100 ans, les femmes mourraient encore régulièrement en couches et la mortalité infantile pendant ou après l’accouchement était élevée. Dans le courant du 20ème siècle, la sécurité de la mère et de l’enfant se sont améliorées progressivement dans les pays occidentaux. Dans les 30 dernières années, la mortalité infantile a encore diminué de 22 à moins de 7 par 1000 naissances. Cette amélioration spectaculaire a été de pair avec une médicalisation très poussée et une intensification de l’utilisation des technologies lors de l’accouchement. La technologie a cependant parfois tendance à aller trop loin et les innovations ne tiennent pas toujours leurs promesses.
Recommandations pour l’accouchement “normal”Le KCE a établi des recommandations pour l’accouchement normal des femmes enceintes en bonne santé dont l’accouchement est à bas risque. Elles sont destinées à tous les professionnels de santé concernés par la maternité et sont réalisées à partir de la littérature scientifique internationale récente et ce, en collaboration avec les gynécologues et les sages-femmes. Les recommandations prennent en compte toutes les étapes de l’accouchement, depuis l’admission à la maternité jusqu’à la fin de la première heure suivant la naissance.
Informer la femme enceinte et son partenaire est crucialLe KCE plaide en faveur d’une bonne information de la femme enceinte et de son partenaire au sujet de l’organisation de la maternité, des étapes de l’accouchement et des actes potentiellement utilisables. Citons un éventuel déclenchement artificiel du travail, le soulagement de la douleur, la position lors de l’accouchement,… Cette information devrait faire partie intégrante du suivi de la femme enceinte, de telle sorte qu’elle puisse faire des choix raisonnés à ce sujet. La femme enceinte sera aussi encouragée à se faire accompagner à la maternité par la personne de son choix.
Déclenchement artificiel de l’accouchementEn Belgique, près d’un accouchement sur 3 est déclenché artificiellement, parfois pour des raisons médicales, mais parfois aussi pour des raisons d’organisation pratique. La littérature scientifique ne met pas en évidence d’inconvénient important à cette pratique. Toutefois les femmes peuvent ressentir des douleurs plus vives lors d’un accouchement induit que lors d’un accouchement spontané. Le déclenchement entraîne aussi une plus grande probabilité de césarienne si le col de la matrice n’est pas prêt. De plus, les conséquences pour le bébé ne sont pas connues actuellement. C’est pourquoi, le déclenchement d’un accouchement pour des raisons purement organisationnelles est déconseillé entre 39 et 41 semaines.
Atténuation de la douleur: respecter les choix de la femmeLes choix de la femme par rapport à l’atténuation de la douleur, et les éventuels changements par rapport à ces choix, devraient être respectés autant que possible. Quand la femme demande une analgésie, une analgésie locale (le plus souvent péridurale) est le meilleur choix. Elle ne sera pas interrompue durant l’accouchement ou la suture du périnée.
Rupture de la poche des eaux et épisiotomie: de préférence pas systématiquesDes études scientifiques à grande échelle ont montré que la rupture artificielle de la poche des eaux en routine pour accélérer le travail et l’épisiotomie (incision superficielle de la vulve pour l’élargir) systématique pour réduire les déchirures n’apportaient pas d’avantages en comparaison avec une utilisation plus ciblée de ces actes.
Les connaissances scientifiques évoluent. Une révision de ces recommandations sera donc probablement nécessaire endéans les 5 ans.

Le rapport est disponible sur le site internet du KCEhttp://kce.fgov.be/index_fr.aspx?SGREF=3229&CREF=18036

Pour plus d’information et/ou des interviews, contacter:
Gudrun Briat
Responsable de la communication
Doorbuilding, Boulevard du Jardin Botanique 55, 1000 Bruxelles
Tél: 02 287 33 54, numéro de GSM : 0475/27.41.15
e-mail : press@kce.fgov.be
website : http://kce.fgov.be

mercredi 26 janvier 2011

Bibliographie/Filmographie sur l'accouchement à domicile

Source : Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine




Documents (Sujets)

mardi 25 janvier 2011

Hemorragie postpartum apres atonie uterine, mise en cause du Syntocinon




Une étude importante vient d'être publiée, prouvant que l'administration d'ocytocine artificielle (Syntocinon) pendant l'accouchement est un facteur de risque important d'une sévère hémorragie post-partum causée par l'atonie utérine. Cette étude portait sur 12476 accouchements pendant 5 ans au Duke University Medical Center, dont 671 se sont terminés par une hémorragie post-partum.

Source de l'étude :
Afar

Conclusion :


"Nous montrons qu'une administration prolongée d'ocytocine entraîne une désensibilisation du récepteur d'ocytocine (OXTR) qui interfère avec la capacité de l'utérus à se contracter sois l'effet de l'ocytocine, ce qui conduit à une atonie utérine et à l'hémorragie post-partum (HPP). Nous avons prouvé que l'exposition à l'ocytocine était un facteur de risque important pour une hémorragie post-partum causée par l'atonie utérine. Cette découverte confirme les mécanismes moléculaires qui sous-tendent la désensibilisation de l'OXTR dans le contexte d'une désensibilisation prolongée à l'ocytocine qui entraîne des diminutions du fonctionnement gouverné par l'ocytocine. Les protocoles visant à diminuer la dose d'ocytocine administrée aux patientes peuvent décroître l'incidence de l'hémorragie post-partum causée par l'atonie utérine."

lundi 24 janvier 2011

Etats généraux de la Naissance

Les Etats Généraux de la Naissance de 2006 ont eu lieu à Chateauroux.
J'y étais, et je vous livre mes impressions de l'époque...


J'ai passé mon week-end à Chateauroux aux Etats Généraux de la Naissance. Le thème était : "quelle naissance demain ?" Je n'ai pas pu participer à tous les ateliers et toutes les discussions mais beaucoup de thèmes semblaient revenir.
Ce que j'en ai retenu :
 
-la plupart des mamans ou futures mamans ignorent encore trop souvent le rôle des sages-femmes. Savez-vous non seulement qu'elles peuvent faire une déclaration de grossesse, suivre une grossesse physiologique (80 à 85% des cas, les gynécologues obstétriciens devraient être uniquement consultés en cas de pathologie), suivre votre accouchement, faire les suites de couches, prescrire une contraception après l'accouchement ; mais aussi qu'on peut la consulter pour tous les évènements de la vie de femme, de l'adolescence à la ménopause ? La plupart des témoignages montraient une nette préférence pour la sage-femme, beaucoup plus "humaine", qui prend son temps et avec qui une relation de confiance s'instaure plus facilement.
 
-le deuxième point important : une incompréhension entre les parents et les professionnels de la naissance... qui conduit souvent à une déception après l'accouchement. Les femment se sentent souvent passives et les professionnels leur reprochent de ne pas être actives ! Comment ça se fait ? On s'est beaucoup interrogée sur l'information qu'ont les femmes sur le déroulement de leur accouchement et les prises qu'elles peuvent avoir dessus. Savez-vous... qu'aucun geste ne devrait pouvoir vous être posé sans que vous ayez donné votre consentement avant ? ...que les médecins reconnaissent eux-même qu'ils pratiquent beaucoup de gestes "par habitude" sans forcément les remettre en cause et qu'ils sont souvent inutile pour la plupart des mamans et des bébés ? ...que certains gestes "banals" ont des conséquences qui ne sont pas toujours connues des mamans ? ...que vous pouvez faire un projet de naissance avec ce qui est important pour vous ? ...que ces projets de naissance, pourvu qu'ils soient bien amenés sans remettre en cause les compétences des personnes à qui ils sont présentés, sont souvent favorablement accueillis ? ...que les sages-femmes préfèrent les femmes qui ont une bonne idée de ce qu'elles veulent vivre pendant la naissance de leur enfant plustôt que celles qui disent oui à tout et regrettent après qu'on ne leur ait rien demandé ? ...que la naissance d'un enfant est d'autant mieux vécu qu'on a le sentiement réel d'avoir accouché et de ne pas s'être faite accouchée ? ...que votre corps est fait pour donner la vie, que l'équipe n'est là que pour vous soutenir et aider au besoin ?
 
En discutant de tout ça avec les sages-femmes, les mamans, les gynécologues présents, j'ai l'impression d'avoir mieux cerné le malaise qui entoure la naissance en France. Il faut que chaque femme se réapproprie son corps et ne se laisse pas complètement aller entre les mains de son gynécologue, parce que celui-ci aura tendance à appliquer des protocoles "standards" alors que chaque cas est différent ! Vous n'aimez pas qu'il vous fasse un toucher vaginal, ça vous gêne ou ça fait remonter en vous des souvenirs désagréables ? Dites-le, ce n'est pas obligatoire.. Vous avez envie d'essayer de vous passer de péridurale ? Demandez quel accompagnement est proposé dans ce cas. Vous aimeriez que ce soit votre copine ou votre mère qui soit présente à l'accouchement ? Parlez-en. Vous avez peur de ce qu'on va faire à votre enfant après sa naissance ? Demandez des explication sur les gestes qui sont posés. Vous avez lu que manger ou boire était interdit et ça vous pose question ? demandez la vraie raison. Vous avez été déçue par certain points lors d'un précédent accouchement ? Parlez-en, faites-les repréciser, dites que vous souhaitez que ça se passe autrement cette fois-ci. N'hésitez pas à relire le petit livret bleu qu'on a reçu en début de grossesse, encore une fois il parle d'accouchement standard mais le vôtre ne peut être qu'unique... alors décortiquez chaque geste, demandez-vous si ça vous paraît adapté à ce que vous avez envie de vivre, à votre cas, à votre histoire ; renseignez-vous sur les possibilités de faire autrement, si ça se trouve une demande incongrue à votre sens sera accueillie favorablement.
 
Voilà, j'avais envie de vous faire partager tout ça parce que à mon avis ça peut permettre à chacune de vivre un accouchement le plus proche de ses envies, et ça peut aussi faire bouger les choses pour que chaque acteur de la naissance retrouve sa vraie place dans laquelle il se sentira forcément plus à l'aise.

dimanche 23 janvier 2011

Déclenchement : les recommandations de pratique clinique

Les recommantations de pratique clinique pour un déclenchement à partir de 37 SA se trouvent ici

Accouchement à domicile : l’Etat doit adopter un cadre légal et institutionnel le rendant possible

Source : Combat pour les droits de l'Homme

15 décembre 2010
Accouchement à domicile :  l’Etat doit adopter un cadre légal et institutionnel le rendant possible

 par Nicolas Hervieu

accoucher-a-domicile.1292402778.jpgUne femme enceinte a souhaité accoucher à son domicile. Toutefois, en Hongrie, aucune législation spécifique et en vigueur au moment des faits n’organise cette possibilité. Surtout, des sanctions sont prévues par un règlement (« Government Decree ») contre les professionnels de santé qui prêteraient leur assistance à un accouchement dans ces conditions.
Saisie de cette intéressante affaire, la Cour européenne des droits de l’homme condamne la Hongrie pour violation du droit au respect de la vie privée (Art. 8). Cette solution, acquise à une majorité de six juges contre un, recèle de nombreux apports. Mais elle n’épuise pas toutes les questions entrevues lors de l’examen des trois points successivement tranchés par la juridiction strasbourgeoise.
Premièrement, la qualité de “victime” au sens de l’article 34 (requête individuelle) est rapidement reconnue à la requérante car, même si aucune mesure particulière ne fut adoptée à son encontre, “elle était enceinte au moment de l’introduction de la requête et souhaitait accoucher à domicile” (§ 21). Ainsi, elle pouvait se plaindre de l’existence même de la législation (au sens large) litigieuse. La Cour n’a donc pas été sensible au risque d’une conception trop large de la notion de “victime” pointé par le gouvernement défendeur qui voyait dans la démarche de la requérante une “actio popularis” (v. également l’opinion dissidente du juge Popović ; sur la qualité de “victime“, v. not. Cour EDH, 2e Sect. 27 juillet 2010, Aksu c. Turquie, Req. n° 4149/04 et 41029/04 - ADL du 28 juillet 2010 ;  Cour EDH, Dec. 3e Sect. 14 septembre 2010, Alois Farcaş c. Roumanie, Req. n° 32596/04 - ADL du 4 octobre 2010 (2). Voir catégorie “article 34″).
Deuxièmement, afin d’admettre l’existence d’une ingérence au sein du droit garanti à l’article 8, la Cour poursuit sa démarche d’enrichissement du concept de “vie privée. Toujours sous les auspices de la notion d’autonomie personnelle (Cour EDH, G.C. 29 avril 2002, Pretty c. Royaume-Uni, Req. n°2346/02 , § 61) et après avoir rappelé que relevaient de ce droit au respect de la vie privée les “décisions de devenir ou de ne pas devenir parent (Cour EDH, G.C. 10 avril 2007, Evans c. Royaume-Uni, Req. n° 6339/05, § 71), la Cour affirme désormais que ce “droit relatif à la décision de devenir parent inclut le droit de choisir les circonstances dans lesquelles on devient parent” et que “les circonstances de l’accouchement constituent incontestablement l’une des fractions de la vie privée” (« the right concerning the decision to become a parent includes the right of choosing the circumstances of becoming a parent. []  the circumstances of giving birth incontestably form part of one’s private life for the purposes of this provision » - § 22). En conséquence, et puisque “le choix d’accoucher à domicile implique normalement la participation de professionnels de santé“, la législation litigieuse qui dissuade ces derniers de fournir leur assistance constitue une ingérence au sein du droit au respect de la vie privée (§ 22). Dans le second temps de son raisonnement, la Cour aborde un point central : le lien entre le droit de choisir d’accoucher à domicile  et l’assistance de professionnels de santé. Ceci apparaît également dans l’ultime étape du contrôle européen.
Troisièmement, en effet, la Cour estime que l’ingérence ainsi identifiée ne répond pas aux exigences prévues au paragraphe second de l’article 8. Plus précisément, la violation est constatée dès le premier critère de conventionalité de l’ingérence - “prévue par la loi(§ 23) - et ce, sans que ne soient abordés les deux autres critères - la légitimité du but poursuivi par l’ingérence et sa nécessité dans une société démocratique. Les juges strasbourgeois commencent par rappeler que “lorsque les choix relatifs à l’exercice d’un droit au respect de la vie privée s’effectuent dans un domaine règlementé par le droit, l’Etat doit fournir une protection juridique adéquate à ce droit en adoptant un cadre règlementaire, notamment en s’assurant que ladite législation est accessible et prévisible, permettant ainsi aux individus d’ajuster leur comportement en conséquence” (§ 24). Or, “dans le contexte de l’accouchement à domicile, considéré comme relevant d’un choix personnel de la mère, ceci implique que la mère ait droit à un environnement juridique et institutionnel qui favorise son choix, sauf si le respect d‘autres droits rend nécessaire une limitation de ce dernier(§ 24 - « In the context of home birth, regarded as a matter of personal choice of the mother, this implies that the mother is entitled to a legal and institutional environment that enables her choice, except where other rights render necessary the restriction thereof. »). Dès lors, le droit de choisir en matière d’accouchement inclut la certitude qu’un tel choix soit légal et qu’il n’emportera pas de sanctions, directes ou indirectes (§ 24). Or, aux yeux de la Cour, le droit hongrois ne répond pas à ces exigences car il comporte des contradictions (une loi reconnaît le droit “du patient à l’autodétermination dans le contexte des traitements médicaux” alors que la réglementation litigieuse prévoit des sanctions de professionnels de santé au sujet des accouchements à domicile - § 26) et n’encadre pas “l’assistance des accouchements à domicile” (§ 26 - v. cependant une législation de 2009, non encore entrée en vigueur - § 10). “La question de l’assistance des professionnels de santé lors d’accouchement à domicile est [donc] entourée d’une incertitude juridique propice à l’arbitraire“, situation qui affecte le libre choix des futures mères (§ 26). Partant, l’ingérence litigieuse n’est pas suffisamment prévisible au regard de “la loi” et la Hongrie a donc violé le droit au respect de la vie privée (§ 27).
Le raisonnement mené ici par la Cour n’est pas sans susciter quelques questions. Tout d’abord, et comme évoqué plus haut, il semble qu’ait été déduit d’une liberté - celle d’accoucher à son domicile - une obligation étatique d’action - prévoir une législation suffisamment prévisible pour exercer cette liberté. Cette corrélation peut sembler, de prime abord, assez paradoxale. Mais elle est éclairée par l’opinion concurrente des juges Sajó et Tulkens. Par une analyse remarquable, ceux-ci soulignent qu’au regard du système social actuel et en particulier dans le contexte médical, même l’exercice d’une liberté et d’un choix personnel nécessite une action de l’Etat. En effet, ce droit au choix ne peut pas être effectif s’il est réalisé dans un environnement juridique source d’incertitude. Si l’on peut souscrire à cette analyse, riche de virtualités multiples, force est de constater qu’elle laisse en suspens une importante question. En effet, en demeurant sur le seul terrain de la prévisibilité de la loi, la Cour n’a pas pu indiquer clairement si la liberté d’accoucher à son domicile créait à la charge des Etats, en plus d’une obligation de réglementation juridique, une obligation positive de fournir l’assistance médicale nécessaire à un accouchement dans ces conditions. Le fait qu’il pèse sur les Etats parties une obligation de protection de la vie et de l’intégrité physique (Art. 2 et 3 - v. par exemple : Cour EDH, 2e Sect. 14 septembre 2010, Dink c. Turquie, Req. n° 2668/07 - ADL du 19 septembre 2010 et catégorie “obligation positive“) plaide en faveur de cette position. Mais si tous les ferments d’une telle idée sont présents dans l’arrêt d’espèce, la Cour semble s’en garder et même les juges Sajó et Tulkens refusent d’y voir “une libéralisation de l’accouchement à domicile” en tant que tel. Outre bien sûr la charge financière que devraient alors supporter les Etats, cette réticence est sans doute liée à une donnée dont la Cour affirme être consciente : “est débattue dans le milieu médical [la question de savoir] si, d’un point de vue statistique, l’accouchement à domicile comporte des risques significativement plus élevés que la naissance à l’hôpital” (§ 24 - v. le guide pratique de l’Organisation Mondiale de la Santé - point 2.4 cité § 11). En conséquence, et comme tendent à le suggérer les juges Sajó et Tulkens, la charge née du droit de la mère de choisir [d’accoucher à domicile]” doit être limitée et contrebalancée par l’état des “connaissances médicales, la santé de la mère et de son enfant [et] la structure des services de santé publique.

samedi 22 janvier 2011

Michel Issindou - Question N° 96857 au Ministère de la Santé

Source : nosdéputés.fr

Question soumise le 28 décembre 2010

M. Michel Issindou attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre du travail, de l'emploi et de la santé, chargée de la santé, sur les difficultés que rencontrent les sages-femmes pratiquant les accouchements à domicile, du fait de l'obligation d'assurance qui leur est faite. À l'heure actuelle, le Bureau central de tarification ne serait pas en mesure de leur proposer un tarif en deçà de 25 000 euros par an (dont 6 000 euros pris en charge). Or ce tarif est bien souvent supérieur au revenu annuel de ces sages-femmes, ce qui a conduit certaines à pratiquer l'accouchement à domicile sans assurance. Ce défaut d'assurance vient toutefois de conduire le conseil de l'ordre des sages-femmes à intenter une action contre une sage-femme, qui risque la radiation ainsi que 45 000 euros d'amende. Suite à cette plainte, sept parmi la centaine de sages-femmes pratiquant l'accouchement à domicile en France ont renoncé à pratiquer. Cette situation paraît d'autant plus dommageable que cette pratique, très marginale en France, affiche pourtant des taux de réussite parfaitement comparables, voire supérieurs, à ceux des accouchements en milieu hospitalier, à niveau de pathologie identique. Dans le cadre de l'accroissement du déficit de la sécurité sociale, il convient de relever que cette pratique, réservée aux accouchements non pathologiques, est particulièrement économique : sans hospitalisation, la prise en charge par l'assurance maladie se réduit aux 312 euros de facturation de l'accouchement. D'autre part, des recherches font valoir qu'une moindre médicalisation et le respect de l'intimité familiale tendent à faciliter l'accouchement, et favoriser l'établissement du lien parent-enfant-fratrie. Ces avantages expliquent sans doute la prévalence de cette pratique dans de nombreux pays européens et notamment dans les pays scandinaves où 30 % des accouchements ont lieu à domicile (et 40 % en maison de naissance). S'il ne s'agit pas de revenir ici sur l'obligation d'assurance qui est faite aux sages-femmes pratiquant l'accouchement à domicile, il convient toutefois de noter que les tarifs prohibitifs proposés en France viennent de fait interdire cette pratique. À titre de comparaison, il semblerait que les tarifs proposés par nos voisins européens soient sans commune mesure (250 euros en Suisse, 500 euros en Grande-Bretagne, 1 600 euros en Allemagne). Il souhaiterait donc connaître les dispositions qu'elle entend prendre pour évaluer la pertinence de la pratique de l'accouchement à domicile, et permettre que cette option reste offerte aux mères qui le souhaitent, en faisant en sorte que des tarifs d'assurance équitables soient proposés aux sages-femmes le pratiquant.


mercredi 19 janvier 2011

Base bibliographique de l'AFAR

http://afar.naissance.asso.fr/biblio-liens.htm
Pour avoir des références d'articles scientifiques sur des sujets autour de la périnatalité...

 

lundi 17 janvier 2011

L'impact de la naissance sur le psychisme de l'enfant

Source : LeFigaro.fr


Les conditions de la séparation mère-bébé lors de l'accouchement orientent les psychologues et pédopsychiatres dans leurs thérapies d'enfants. 

C'est en cherchant à comprendre pourquoi Yaël, 3 ans et demi, se réveillait régulièrement la nuit en criant «Je ne suis pas fatigué!» que Myriam Ott Rabiet, psychologue clinicienne à Maisons-Alfort, a eu l'intuition de demander aux parents du petit garçon comment s'était déroulée sa naissance. Encore bouleversée par ce qui s'était passé, la maman raconta que son enfant, quelques minutes après la délivrance, avait dû être ranimé et placé sous assistance respiratoire un court instant. «Rien de vraiment grave, mais j'ai ressenti à ce moment-là une peur panique insurmontable», précisait la mère. Et, la con­sultation se poursuivant, elle avouait qu'elle-même s'était levée plusieurs fois chaque nuit le premier mois pour vérifier si Yaël respirait toujours. «Nous en avons déduit que ce petit garçon ne se réveillait pas “pour rien” mais qu'il cherchait ainsi à rassurer sa mère pendant ces longues nuits», poursuit Myriam Ott Rabiet. Une déduction qui orienta la prise en charge de l'enfant.
Problèmes d'endormissement, troubles alimentaires, terreurs inexpliquées sont quelques-uns des symptômes qui incitent ainsi la plupart des professionnels de la périnatalité et de la petite enfance à se faire préciser les conditions de l'accouchement pour y trouver une formidable source d'interprétation. «Mais même trente ans après, ce peut être une piste à explorer, estime Lise Bartoli, psychologue clinicienne et hypnothérapeute. Des adultes qui souffrent de syndrome d'abandon et surtout d'un grand manque de confiance en eux-mêmes ont intérêt à revisiter ces premières heures de leur vie et les conditions dans lesquelles ils ont été accueillis.»
«Accueillis.» Le mot est lâché. S'il est un terme essentiel pour comprendre ce qui peut différencier la mise au monde du petit humain de celle réservée aux autres mammifères, c'est bien celui-ci. Un accueil qui ne doit pas se limiter à la compétence technique et médicale, mais qui prend en compte la dimension psychique de l'événement à la fois pour la mère, le père et l'enfant.
Les psychanalystes, notamment, et Françoise Dolto en particulier, ont insisté sur l'importance de considérer le tout juste né comme un véritable sujet. Ainsi, elle recommandait aux soignants d'être particulièrement attentifs aux paroles prononcées pendant l'accouchement, car ces conversations donneraient la «bande-son» primordiale que l'enfant garderait inconsciemment en mémoire toute sa vie «Les paroles qui ont été dites s'écrivent comme des destins», écrivait-elle dans Naître… et ensuite? (Éd. Stock 1982).
Les «attention, c'est un nerveux celui-là!» et autres jugements intempestifs peuvent aussi marquer la mère à tout jamais car elle se trouve pendant le travail dans un état de réceptivité augmentée.

Odyssée virtuelle

«Ce qui est déterminant, c'est que soit préservé et maintenu le fil de cet accordage si particulier entre la mère et son enfant, explique Myriam Ott Rabiet. Parfois, s'il y a naissance prématurée, séparation brutale avec l'enfant, dirigé sous couveuse par exemple, ce lien structurant risque d'être endommagé. Il faudra trouver d'autres moyens ensuite pour retisser et favoriser l'attachement : moments de corps-à-corps, d'échanges de regards, bains de paroles des parents à destination du nouveau-né sont ainsi favorisés dans les services de grands prématurés.» Et la psychologue en est persuadée: «On a toujours l'occasion de restaurer une relation qui a été perturbée.»
Dans le cas de Yaël, il s'est agi d'intervenir à plusieurs niveaux : des jeux ont servi de médiateurs à Myriam Ott Rabiet pour aider l'enfant à libérer ces émotions ; des séances de dialogue avec ses parents ont permis à ceux-ci d'exprimer ce qu'ils avaient enduré à la naissance de leur fils; celles-ci ont été accompagnées de consignes éducatives car «leur implication en ce sens est alors déterminante», affirme la psychologue.
Lise Bartoli, elle, travaille à un niveau plus symbolique, ainsi qu'elle l'explique dans son livre L'Art d'apaiser son enfant (Éd. Payot). Le recours à l'hypnose pendant les séances avec ses patients lui permet de défaire ces représentations «engrammées» depuis leur naissance. «Je peux proposer au patient, et quel que soit son âge, de se visualiser dans une grotte, un endroit chaud et convivial. Peu à peu, je l'accompagne avec ma voix dans ce voyage. Il doit se représenter en marche vers la lumière, sortant de cette grotte.» Parfois, au cours de cette odyssée virtuelle, Lise Bartoli encourage le patient à rencontrer son père ou sa mère et à entamer un dialogue avec eux. Une manière de régler les non-dits ou les sentiments refoulés depuis les premières heures de leur existence? «Comme nous travaillons à un niveau très profond, celui de l'inconscient, ces séances ont un réel impact dans la vie de ceux qui s'y sont prêtés. C'est comme s'ils avaient pu rejouer leur naissance», assure la thérapeute.



«La venue au monde est un cocktail éminemment complexe»

INTERVIEW - Myriam Szejer est pédopsychiatre et psychanalyste consultant en néonatalogie à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart. Elle vient de diriger, avec le Pr René Frydman, la publication de l'ouvrage collectif La Naissance (Éd. Albin Michel).
LE FIGARO.- Pourquoi la psychanalyse s'est-elle particulièrement intéressée à la naissance ?
Myriam SZEJER.- Parce que c'est un moment évidemment fondateur : c'est là que se redistribuent toutes les cartes de la filiation et l'organisation de la famille. Surtout, on a très tôt pensé que la séparation initiale de la mère et de l'enfant laissait des traces sur le psychisme de l'individu qui vient au monde. C'est notamment toute la constitution du narcissisme primordial, et donc de la confiance en soi, qui en découle. Mais avec les progrès technologiques, on sait désormais qu'avant même la naissance, de nombreux déterminants sont déjà en place.
Par exemple ?
On est revenu sur une certaine vision idéale de la fameuse fusion mère-enfant pendant les mois de grossesse. Aujourd'hui, on observe plutôt la collaboration très sophistiquée de deux organismes indépendants l'un de l'autre. Ainsi, les bébés, qui ont déjà leur personnalité in utero - ils réagissent tous différemment aux stimulations -, perçoivent et mémorisent, chacun à leur manière, le stress de leur mère, et celle-ci va parvenir plus ou moins bien à protéger l'enfant. On peut ainsi avoir des grossesses très difficiles qui débouchent sur la naissance d'un bébé en pleine forme et vice versa, des accouchements pathologiques alors que les neuf mois précédents étaient idylliques. La naissance est donc un cocktail éminemment complexe, car composé à la fois de ce qui vient de la mère, du bébé, et ce qui est déterminé par l'environnement. D'ailleurs, on ne sait toujours pas qui déclenche le signal de l'accouchement.
Que sait-on de ce qu'éprouve le bébé pendant le travail ?
Pendant longtemps, on a considéré la naissance comme un traumatisme dévastateur, mais en réalité, s'il n'y a pas de pathologie particulière, le bébé est massé par les contractions qui le poussent vers le bas. Il se met dans un état de semi-sommeil, une forme d'hypnose qui va l'aider à traverser tout le processus sans souffrir jusqu'aux toutes dernières contractions, moment où il a été observé qu'il se réveille. Même le fameux «cri» dont on pensait qu'il était signe de douleur lorsque l'air arrive aux poumons peut très bien ne pas avoir lieu. Par contre, le bébé a besoin de retrouver à l'air libre certains éléments anténataux : bruits du cœur de la mère, odeur du liquide amniotique sur le téton maternel, voix familière de ses parents… Ces perceptions mémorisées sont fondamentales pour lui et agissent comme de véritables repères identitaires. C'est pour cela qu'aujourd'hui, l'un des premiers gestes de l'équipe est d'installer le bébé sur le ventre de sa mère pour une «mise au sein précoce».
Quelle est votre mission de psychanalyste sur le lieu de l'accouchement ?
Je suis appelée soit par l'équipe, soit par les parents lorsqu'il y a une situation difficile à gérer: une césarienne est programmée pour une mère en grande difficulté psychique, ou l'un des jumeaux attendus décède in utero… De manière générale, quand la mère n'est pas disponible psychiquement pour accueillir son enfant, mon rôle est d'expliquer au nouveau-né ce qui se passe et notamment le fait qu'il n'est pas responsable de la détresse de ses parents. L'équipe médicale étant elle-même stressée dans de tels moments, et souvent silencieuse, c'est au psychanalyste de permettre à la parole de circuler.
Par Pascale Senk

dimanche 16 janvier 2011

Don de sang de cordon

Est-ce que ça vous viendrait à l'idée, vous, de donner ce qui ne vous appartient pas ? Et qui plus est est encore très utile à celui à qui il appartient ? Non ?
Alors pourquoi le don de sang de cordon a-t-il autant la côte ? Est-ce un effet similaire à celui des produits financiers qui vous assurent sur la maison de votre voisin ?

Voici les raisons pour lesquelles je trouve que le développement du don de sang de cordon, qui fait croire à une idée très généreuse, est une aberration...


-le sang du cordon est utile à votre enfant. Le clampage tardif du cordon permet à l'enfant une adaptation au douceur au milieu aérien, et réduire le nombre de détresses respiratoires. Le clampage précoce prive le bébé de l'équivalent de 20% de son volume sanguin, et peut conduire à de l'hypotension ou de l'hypovolumie.

-le cordon ombilical ne vous appartient pas. Il appartient à votre enfant. Embryologiquement parlant, et comme le placenta, il est fabriqué à partir de cellules foetales. D'ailleurs le sang qui s'y trouve, il est du groupe de votre bébé, pas du vôtre.

-la conséquence de ce dernier point est que le don du sang de cordon n'est pas légal. En france, pour les dons entre vivants, les donneurs doivent être majeurs et consentants.


Donc s'il vous plaît, si vous souhaitez donner, donnez votre sang, pas celui de votre bébé...
Merci pour lui.

mercredi 12 janvier 2011

"Tu enfanteras dans la douleur"

... promet Dieu à Eve et à toutes ses descendantes, dans la Bible. Mais cette traduction est-elle exacte ? Le mot hébreu traduit ici par "douleur" signifie aussi travail, bien acquis par le travail.
Une erreur de traduction et c'est toute une malédiction qui est remise en cause. Malédiction ? Est-ce bien sûr ? Et si en fait ce n'était pas une malédiction, mais une mise en garde ? Si Dieu, loin de punir Eve (malgré le contexte), souhaitait lui indiquer : attention, la naissance est un travail, peut-être une douleur, prépare-toi...

De fait, il est reconnu que l'acquisition de la station debout, cumulée à l'augmentation de la taille du cerveau, fait que la femme est la seule primate qui ait temps de difficultés à mettre au monde son enfant. Et que, de plus, cet enfant naît prématuré. La "connaissance", qui aurait engendré une telle augmentation de la taille du cerveau et ce même avant la naissance, aurait entraîné des naissances plus difficiles. En celà, la Bible n'avait pas tord...

Pour autant, la douleur n'est pas une fatalité. Une femme sur 10 ne la ressentira pas lors de son accouchement.
En revanche, on continue d'appeler les contractions le "travail"... Et s'il est vrai que tout travail mérite salaire, pour bien des mères, le "salaire", la naissance de l'enfant, ce "bien acquis par le travail" est à la hauteur du travail fourni...

mardi 11 janvier 2011

La péridurale, un droit pour les femmes ?

Un enfant, si je veux, quand je veux. On connaît tous le slogan. 

Certains, certaines, considère au même titre l'analgésie péridurale comme un droit. Et un devoir pour le corps médical de la fournir à toute femme qui la demande.

Aujourd'hui, après 50 ans de pilule contraceptive, on se rend compte qu'au delà d'une libération de la femme qu'elle a très certainement permise, existent des effets secondaires, qui ont des répercussions épidémiologique à l'échelle planétaire.

Je ferai bien le lien entre les deux. Les deux sont des médicaments. Leur banalisation a créé un phénomène de société, a même changé la société. Au nom du progrès que ces médicaments engendraient pour les femmes, on a eu tendance à occulter, sous-estimer leurs effets secondaires. Et aujourd'hui on commence à s'inquiéter de tous ces rejets de perturbateurs endocriniens dans notre environnement liés à la pilule contraceptive. Les femmes dont beaucoup n'avaient jamais vécu une vie adulte sans pilule se rendent compte à l'occasion d'un arrêt pour tomber enceinte combien parfois la pilule a joué sur leur libido, leur caractère, leurs émotions.

Pour la péridurale, c'est un peu la même chose. C'est considéré comme un tel progrès qu'il est mal vu de s'en passer quand on peut faire autrement. C'est devenu un acte d'héroïsme d'avoir dû faire sans pour des raisons X ou Y - et un acte d'inconscience d'avoir souhaité s'en passer - alors que la plupart des mères des femmes qui accouchent aujourd'hui, et toutes les femmes des générations précédentes, ont accouché sans. Ce progrès, ce "cadeau de la médecine aux femmes", fait que les effets secondaires sont minimisés, anecdotisés. Oui, la péridurale peut provoquer des paralysies, mais à un taux tellement infinitésimal... Oui, elle peut ne pas marcher, mais ça arrive tellement rarement... 
En fait, le taux d'échec de l'analgésie péridurale est de 15 à 20%, en comptant les latéralisations (péridurale qui ne fonctionne que d'un côté du corps). Et le nombre de cas où elle n'est pas possible, soit parce qu'on possède un tatouage ou un grain de beauté au mauvais endroit, soit pour des raisons médicales, soit pour des raisons de protocole (non c'est trop tôt/trop tard), soit pour des raisons organisationnelles (l'anesthésiste est occupé), est rarement mentionné, ce qui fait que les femmes considérant que la péridurale est un dû se retrouvent fort dépourvues quand elle n'est pas au rendez-vous... et l'on assiste à des accouchements qui laisseront une empreinte négative et douloureuse très forte.

Mais les effets secondaires de la péridurales ne sont pas uniquement visibles chez les femmes. La banalisation de la péridurale fait qu'il arrive une génération d'enfants qui n'ont pas connu à leur arrivée sur terre ce pic d'ocytocine naturelle qui submerge les femmes à l'arrivée de leur enfant, lors d'un accouchement physiologique, nous dit Michel Odent. Quelles conséquences aura ce déficit de ce qu'on appelle l'hormone de l'amour sur cette génération, s'interroge-t-il ? 
Par ailleurs, la péridurale, en plus d'être un bienfait pour les mères, fut une bénédiction pour comptables des maternités. Grâce à elle, on a pu faire des "usines à bébés", à haut rendement : plus de bébés à moindre frais. En effet, quel besoin d'accompagner une maman qui accouche par une sage-femme, puisqu'elle ne souffre plus ? De plus, on peut au gré des besoins du service  accélérer ou retarder un accouchement à loisir grâce à l'ocytocine (de sinthèse celle-là). C'est ainsi que la péridurale est devenue une composante indispensable de la gestion de maternités, avec le monitoring et l'ocytocine. A tel point, que rares sont les sage-femmes formées à la gestion de la douleur autre que "on appelle l'anesthésiste !". Le soulagement de la douleur chez les femmes fait qu'elles se sentent délaissées et prises en charge de manière trop standardisée. Le taylorisme de la maternité est-il réellement un bien pour toute la société ?

L'accession systématique, ou l'illusion d'une accession systématique à l'analgésie péridurale n'a pas à être un droit. Ce qui est un droit, c'est le soulagement de la douleur quand il est demandé, et ce quelle qu'elle soit. Or, considérer un accouchement comme systématiquement très douloureux est une erreur : 10% des femmes ne ressentent pas de douleur à leur accouchement, et 10% des multipares (30% des primipares) seulement ressentent une douleur intolérable. Ce différentiel entre primi- et multipares pose d'ailleurs la question du lien entre peur de l'accouchement et douleur... Il existe d'autres moyens de soulager la douleur. Outre des techniques physiques (massages, bains chauds,vocalisation), des techniques médicales ou paramédicales (acupuncture, méthode bonapace, hypnose...), il peut exister aussi un accompagnement en amont, sur la reflexion de ce qu'est la naissance et la signification de la douleur. 
En effet, contrairement à la douleur d'un membre cassé ou d'une douleur à l'appendicite par exemple, qui signalent un dysfonctionnement du corps, la douleur de l'accouchement a plusieurs particularités : elle est physiologique, elle est limitée dans le temps, elle est croissante en fonction du temps, elle est intermittente (environ une minute de contraction pour 5 minutes de repos), et nous l'avons vu plus haut, d'intensité variable suivant les accouchements. Partant de là, certaines femmes vont alors voir dans l'accouchement un effort physique, et considèreront la douleur de l'accouchement comme la douleur liée au travail physique nécessaire pour la venue au monde de leur enfant. Et pour peu qu'elles aient eu une bonne préparation, un bon accompagnement, comme l'alpiniste qui gravit l'Everest, et qui souffre pour le faire, elles arriveront au sommet, regarderont la vue, et se sentiront fières d'elles, fortes, invincibles... un bon départ pour une vie de mère, en somme.


Références : 
"L'amour scientifié", Michel Odent

La péridurale libère-t-elle la femme ?

La question posée était sur la peur de l'accouchement. Si toutes les femmes pouvaient être sûres de bénéficier dès leur arrivée à la maternité de la péridurale, de pouvoir la doser soi-même, que les effets secondaires soient moindre, celà réduirait-il la douleur de l'accouchement ?

Outre le fait que la situation que décrite est utopique, je ne suis pas persuadée du tout que ça réduira la peur des femmes.
Parce que cette peur n'est pas liée qu'à la douleur, d'ailleurs très souvent l'analgésie n'augmente pas la satisfaction des femmes...
Cette peur à mon sens est déjà une peur originelle, une angoisse qui se joue lors de la transmission de la vie, qui aide aussi à remettre en cause son vécu, son passé de femme pour devenir en plus mère. Dans ce sens c'est une peur qui aide au bouleversement du don de la vie, et ça peut être une angoisse salutaire dans le sens où elle peut pousser à se rapprocher d'autres femmes qui ont vécu ce passage et qui aideront à la mise en place de cette maternité.
C'est aussi une peur de l'inconnu, dans le cadre d'un premier accouchement surtout - mais pas uniquement. Peur aussi de revivre un accouchement difficile si le premier l'a été...
C'est aussi une peur auto-entretenue par la société, par une grande partie du corps médical, mais aussi par les magazines.

Tant que les cours de préparation à l'accouchement n'auront pas pour but de mettre les femmes en face de leurs peurs, de les aider à les comprendre, à les appréhender, et à les aider à cheminer avec pour qu'elles trouvent les moyens de les réduire et de travailler dessus... la péridurale restera LA réponse unique à toutes ces peurs... et cette réponse n'est pas forcément la plus adaptée.

lundi 10 janvier 2011

Episiotomie

Discussion avec une infirmière d'une trentaine d'année, sans enfants, de mes amies. Elle se remémore son stage en Afrique, la pauvreté des moyens des dispensaires : "Même pas des ciseaux corrects pour pratiquer une épisiotomie, ces pauvres mamans qui risquaient de se déchirer !". Je lui apprend qu'une épisiotomie ne prévient pas des déchirures... Surprise, étonnement de sa part, incrédulité.

Nos personnels médicaux sont bien mal formés. Et quand bien même ses études commenceraient à remonter à une dizaine d'années, il est désespérant que rien au cours de sa vie professionnelle ne soit revenu mettre en cause ce postulat si bien ancré que l'épisiotomie évitait la déchirure.
Alors je vous fais un petit florilège d'articles qui battent en brèche cette idée reçue. En espérant qu'un jour, on enseignera aux infirmières à ne pas couper....

http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=17508505
http://www.viva.presse.fr/Episiotomie-rengainez-les-scalpels_5419.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pisiotomie
http://portail.naissance.asso.fr/docs/goer-episio.htm
http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/PURPC_14.HTM
http://afar.naissance.asso.fr/presse/mellier/reponse1.htm
http://afar.naissance.asso.fr//episiotomie.htm
http://www.scom.ulaval.ca/Communiques.de.presse/1994/05/001.html

dimanche 9 janvier 2011

Parents : Grossesse , accouchement : trop de médicalisation ?

Source : débats-parents

Compte-rendu

Grossesse , accouchement : trop de médicalisation ?

Notre premier débat a eu lieu à Paris, à la Cité de l’Architecture. Entre les experts que nous avions sollicités et un public averti, le dialogue s’est engagé très vite. Nous vous livrons ici un compte-rendu non exhaustif, articulé autour des moments forts de la soirée.
Un thème fort, sujet à polémique : la prise en charge de la grossesse et de l’accouchement. En fait-on trop pour la sécurité, pas assez pour l’intimité que tout couple souhaite pour la naissance de son enfant ? Pour en parler, des experts de haut vol, René Frydman, gynécologue obstétricien, et Myriam Szejer, psychanalyste engagée auprès des bébés et de leurs mères, une marraine de charme et de choc, la comédienne et jeune maman Astrid Veillon. Pour échanger avec eux, des parents réactifs avec des témoignages intenses et souvent de justes interrogations. Pour lancer la discussion – d’actualité puisque le Sénat venait le jour même se prononcer pour l’ouverture de maisons de naissance test –, notre journaliste-animatrice, Emmanuelle Chantepie, a donné en exclusivité les résultats de notre sondage réalisé avec l’Institut des Mamans (voir fin article). Bonne surprise : les mamans sont plutôt satisfaites de la prise en charge de leur grossesse et accouchement. Même si la moitié d’entre elles la jugent standardisée. Alors qu’est-ce qui ne va pas ?
Un suivi pas assez personnalisé
Pour expliquer ce ressenti des mères, le Pr Frydman a rappelé en préambule que toutes les femmes ne devraient pas « entrer dans le même moule de surveillance ». Certaines grossesses, plus difficiles, doivent bénéficier d’un accompagnement spécifique quand, d’autres, sans problème, pourraient se contenter d’une prise en charge allégée. Myriam Szejer, elle, a estimé que cette problématique d’une médicalisation pas assez individualisée se posait depuis de nombreuses années. « Les femmes sont vues chaque mois pendant un temps très court par une sage-femme qui est rarement la même. Elles ont alors l’impression de ne pas être prises en compte. » Chacun en a convenu, l’accompagnement par une même sage-femme, du début de la grossesse jusqu’à la salle de naissance, permettrait sans doute un suivi plus personnalisé et un plus grand confort psychique des mères. Mais un tel suivi est aujourd’hui un luxe.
L’entretien du 4e mois… Quel entretien ?
La psychanalyste a ensuite évoqué l’entretien du 4e mois de grossesse, mis en place en 2007 pour, notamment, une meilleure écoute des futures mamans. Cet entretien prénatal précoce est censé être systématiquement proposé aux femmes enceintes. Astrid Veillon, la marraine de nos débats, maman d’un petit Jules de 8 mois, n’en a pourtant jamais entendu parler. Comme la plupart des mères, puisque d’après une enquête du Collège National des Sages-Femmes, seul un tiers des femmes en ont bénéficié.
Des examens à double tranchant
Les prises de sang, analyses d’urine, échographies, touchers vaginaux : peu de femmes en revanche y échappent. Ces examens de grossesse, censés rassurer, peuvent aussi être source de stress. « Ils rassurent les pères, mais sont à double tranchant pour les mères, a confirmé Myriam Szejer. Plus on cherche, plus on a peur de trouver. Certaines femmes ont le sentiment d’être défiées dans leur capacité à être de bonnes mères. Ou elles vont se sentir dépossédées de leur capacité à s’occuper de leur enfant tranquillement. »
Subir son accouchement
C’est bien cette notion de dépossession qui s’est trouvée au cœur de nos échanges. De nombreuses femmes expriment le regret de ne pas avoir été suffisamment actrices de leur accouchement. Franck, papa de jumeaux de 21 mois, a tenu à témoigner pour son épouse. « Cette grossesse, obtenue après de nombreuses FIV, a été très suivie. Aujourd’hui, ma femme souhaiterait être de nouveau enceinte ne serait-ce que pour revivre sa grossesse et son accouchement sans toute cette angoisse. Elle a eu le sentiment d’un manque. » Le micro en main, Céline, maman d’un enfant de 15 mois, a livré posément son expérience : « J’ai le sentiment d’avoir subi mon accouchement. La césarienne a été programmée malgré moi parce que mon bébé était en siège. Malgré mes demandes répétées pour tenter la voie basse, mon gynéco a refusé. » Emmanuelle, maman de deux enfants, a elle aussi voulu partager son vécu. L’accouchement de son 1er enfant a duré 35 heures. L’expérience, très éprouvante, l’a plongée dans une dépression. « Pour ma deuxième grossesse, je suis allée voir une sage-femme libérale qui a entendu ma souffrance. Elle m’a proposé d’accoucher dans un pôle physiologique, c'est-à-dire une salle nature au sein de la maternité, donc très rassurante. Ma sage-femme a pu m’accompagner jusqu’au bout. Ce projet a dépassé toutes nos espérances, c’était d’une sérénité absolue. Ma fille est née en 23 minutes. »
Les maisons de naissance
Pour un futur bébé, 25 % des mères interrogées par l’Institut des Mamans choisiraient, comme Emmanuelle, un lieu d’accouchement alternatif, c’est-à-dire une salle nature, une maison de naissance ou leur domicile. Les maisons de naissance, ardemment défendues par René Frydman, vont donc enfin pouvoir exister en France, en toute légalité. Gérées par des sages-femmes, mais attenantes à des maternités, elles doivent permettre aux mères d’accoucher de façon plus naturelle. « Quand j’ai visité la première maison de ce type au Canada, a raconté Myriam Szejer, j’ai été frappée par l’ambiance. L’entourage était très amical et chaleureux. Tout le monde se connaissait. Les gens mangeaient ensemble, partageaient des choses. Tout le monde était impliqué autour de l’enfant à naître. »
Pour une médicalisation raisonnée
En guise de conclusion, les intervenants sont revenus sur cette notion de « médicalisation raisonnée » qui leur est chère. « S’il y a des facteurs de risque particuliers, alors oui, il faut prendre une filière particulière, très médicalisée, a rappelé René Frydman. Sinon, il n’y a aucune raison de ne pas aller en maternité de niveau 1 ou en maison de naissance. Il faut également des passerelles entre les établissements pour que l’accompagnement soit souple, pour pouvoir basculer d’un côté ou de l’autre rapidement. Et il ne faut pas oublier que si les professionnels doivent proposer différentes options, comme la possibilité de changer de positions ou de prendre un bain, les mères, elles, ne doivent pas hésiter à formuler des demandes. » Myriam Szejer a elle aussi insisté sur la nécessité de l’écoute et de la parole : « Les mères doivent pouvoir être entendues et avoir le choix en fonction de leur histoire. Les professionnels doivent aussi les aider à assumer la déception. Quand il faut soudain médicaliser, les parents ont besoin d’être préparés, d’être accompagnés pour accepter cette réalité. Car un enfant ce n’est pas que du rêve. » G. G.-L.

Sondage exclusif Parents /institut des mamans

Votre suivi de grossesse a été médicalisé comme il faut : 90,7 % 
Trop médicalisé : 5,6 % - multiplications des examens de dépistages (54,3 %) et des consultations prénatales (50,2 %).
Pas assez médicalisé : 3,7 %

Votre accouchement a été médicalisé comme il faut : 89,0 %
Trop médicalisé : 7,1 % - impossibilité de choisir sa position (54,9 %), à cause d’une équipe médicale trop directive (31,5%) et par le non-respect de mon choix de péridurale ou pas (17,8 %).
Pas assez médicalisé 3,9% 
 
La prise en charge a été réellement adaptée à vos besoins et envies : 50,9 %
Ou standardisée : 49,1 % 
   
Pour une nouvelle grossesse, vous préférez accoucher :
Dans une maternité de niveau 2 : 37,9 %
Dans une maternité de niveau 3 : 20,3 %
Dans une maternité de niveau 1 : 16,8 %
En salle nature au sein d’un service de gynécologie-obstétrique : 15,5 %
Dans une maison de naissance, attenante à une maternité : 6,3 %
Chez moi : 3,2 %

samedi 8 janvier 2011

Rencontre à Auch


L'association Femmes/Sages-Femmes a la plaisir de vous proposer une rencontre   

le 18 janvier à 10h

Pour visionner un extrait de la pièce NAISSANCE, de Karen Brody,

Pièce jouée au Québec en décembre 2010.
L'extrait a été enregistré à l'Espace GO de Montréal,


Nous le visionnerons au 1, rue BAZEILLES, à Auch (à proximité de la rue Dessole).
Contact : 05 62 58 04 89 ou aurelie.quero@gmail.com pour des précisions.



Nos rencontres reprennent cette année avec une nouvelle formule : Les rencontres vont avoir lieu en semaine, le mardi matin à 10h,
Les rencontres de Février et Mars se dérouleront à la Ludothèque, 1 rue Jeanne D'Albret à l'intérieur de l'enceinte de l'ADAPEI.


Toute l'équipe vous souhaite ses meilleurs vœux pour 2011,
Et que chacun chacune puisse vivre la naissance sereinement !!


Cordialement
Femmes/Sages-Femmes.

mardi 4 janvier 2011

Tout ce que vous avez voulu savoir sur l'accouchement à domicile

Ou au moins une très grande partie, se trouve ici :
http://www.ciane.info/ext/http://ciane.naissance.asso.fr/

Bonne lecture

lundi 3 janvier 2011

Grossesse et allaitement, co-allaitement

Source : Leche league


Une nouvelle grossesse n'impose pas le sevrage du bébé allaité !
  • Pour une grossesse normale, allaiter ne présente pas de risques pour le foetus.
  • Le lait est « toujours bon », même s'il disparaît peu à peu pour être remplacé par du colostrum, en général pendant le second trimestre de la grossesse. Cela peut décourager certains enfants et les amener à se sevrer, mais des tas d'autres continuent allègrement à téter.
  • Côté maman, une plus grande sensibilité des seins et des mamelons est possible mais pas obligatoire ; certaines mères peuvent éprouver des sentiments négatifs pendant les tétées.
La décision de pratiquer un co-allaitement appartient à la maman.

DOCUMENTATION LLL :

Allaiter Aujourd'hui

Feuillets

• F 11 - Co-allaitement

Dossiers de l'Allaitement


FEUILLETS DU DOCTEUR J.NEWMAN :


Feuillet n° 9b - Vous pouvez continuer à allaiter : maladie chez la mère ou le bébé
Nouvelle grossesse
Nul besoin de cesser d’allaiter en cas de grossesse. Rien ne prouve que cela nuise à la mère, au foetus ou au bébé allaité. Si la mère veut arrêter d’allaiter, elle peut prendre son temps et sevrer son bébé en douceur. La sécrétion lactée est souvent moins importante pendant la grossesse et certains bébés se sèvreront d’eux-mêmes.
Feuillet n°13 - Encore d’autres mythes sur l’allaitement
2. Une femme qui devient enceinte doit arrêter d'allaiter. C'est faux ! Si la mère et l'enfant le désirent, l'allaitement peut continuer. Certaines femmes continuent d'allaiter le plus grand même après la naissance du nouveau bébé. Beaucoup de femmes décident d'arrêter l'allaitement quand elles deviennent enceintes parce que leurs mamelons deviennent sensibles ou pour d'autres raisons. Mais il n'y aucune urgence à le faire, ni aucune nécessité médicale. Il y aurait même plutôt de bonnes raisons de continuer à allaiter. Il se peut que la production de lait diminue pendant la grossesse, mais si l'enfant mange déjà autre chose, ce n'est pas un problème. Toutefois certains bébés se désintéresseront du sein si la production est basse.

dimanche 2 janvier 2011

L'AFPA soutient le projet européen pour l'allongement du congé maternité

Source : AFPA

15 novembre 2010

L'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) soutient le projet Européen pour l'allongement du congé maternité

L’AFPA soutient fermement le projet Européen de prolonger jusqu’à 20 semaines le congé de maternité et demande que ce projet concerne la France.
L’AFPA est bien consciente du fait que la France propose déjà aux mères un congé plus long que la plupart des pays d’Europe (16 semaines) ainsi que des possibilités d’aide au titre du Complément de libre choix d’activité.
L’AFPA est bien consciente du coût pour la collectivité d’un allongement de 4 semaines du congé post natal.
Cependant les pédiatres demandent que l’analyse des conséquences économiques de ce projet prenne en compte les économies potentielles et non seulement les dépenses et, qu’au delà du strict plan économique, soient prises en compte ses conséquences sociales.
La mise en collectivité plus tardive du nourrisson diminue d’autant les risques de pathologies infectieuses de cet âge et leur gravité (la bronchiolite est la pathologie de crèche la plus fréquente et la plus grave. Elle génère
l’hospitalisation de très nombreux jeunes nourrissons).
La prolongation du congé de maternité de 4 semaines influence directement la durée de l’allaitement maternel par les mères qui l’ont choisi. Or, à partir de 3 mois d’allaitement exclusif, les effets bénéfiques pour l’enfant et pour la
mère sont démontrés : les enfants allaités sont 4 fois plus souvent indemnes de pathologies infectieuses pendant la première année que les enfants non allaités et les arrêts de travail des parents pour enfant malades sont 2 fois
moins nombreux.
Ainsi les dépenses de santé inhérentes (consultations médicales, médicaments, hospitalisations perte de travail des parents) doivent impérativement être prises en compte pour juger de l’opportunité de ce projet.
La prolongation du congé post natal, pour les mères qui le souhaitent, favorise d’autant la structuration des liens d’attachement du nourrisson à la mère, base de sa sécurité affective, étape fondamentale dans son développement psychoaffectif et cognitif à long terme et facteurs de prévention de futures inadaptations sociales.
Cette prévention primaire précoce constituerait une mesure préventive économique et efficace de fragilité psychique de l’enfant et de l’adolescent.   
 
Pour les pédiatres, le repos post natal est, en général, un facteur d’équilibre psychique de la mère et du couple et de la famille. La reprise du travail et de ses contraintes horaires, la recherche souvent difficile d’un mode de garde
et la séparation d’avec le nourrisson sont, pour beaucoup de mères, sources de stress menaçant leur équilibre psychique en post-partum. Bénéficier de 4 semaines supplémentaires, constituerait un facteur, parmi d’autres, de
prévention de pathologie psychique.
Enfin, sur le plan de l’équité sociale, ce congé favoriserait les familles où les mères n’ont pas la possibilité économique de s’inscrire dans la démarche du congé parental d’éducation. Il serait proposé aux mères qui le souhaitent car pour certaines la reprise du travail est bien vécue.
L’AFPA demande qu’avant de refuser d’inscrire la France dans ce projet européen, une analyse fine soit faite en prenant en compte tous ces éléments. Qu’elle ne s’en tienne pas seulement aux conséquences économiques d’un arrêt de travail de 4 semaines supplémentaires pour les mères en terme de charge mais aussi en terme de bénéfices économiques, psychologiques et sociaux.

À propos de l'AFPA 
L’AFPA est une association nationale regroupant plus de 1600 pédiatres, soit plus de 60% des pédiatres d’exercice ambulatoire (médecine de
l’enfant en dehors de l’hôpital : pédiatres libéraux et pédiatres travaillant en Protection Maternelle Infantile ou en institutions). Elle est engagée
dans le Collège National De la Pédiatrie (CNDP) aux côtés de 6 autres communautés pédiatriques.
Ses différentes missions visent à développer les actions de formation continue, élaborer une réflexion sur les programmes et les moyens de
cette formation, promouvoir la recherche médicale dans le domaine de la Pédiatrie Ambulatoire, réaliser des actions et des programmes de
pédiatrie humanitaire.
Elle sert de lien entre la pédiatrie ambulatoire (pédiatrie de ville), et les autres modes d’exercice de la pédiatrie, favorise la collaboration avec
les sociétés étrangères de pédiatrie ambulatoire et représente les pédiatres de ville dans les sociétés savantes, auprès des organismes de
formation continue et de recherche, et auprès des autorités administratives.

Contacts presse :
     Agence Passerelles, Isabelle Latour-Gervais/Anne Laure Guillaume – Tél. 05 56 20 66 77 – Mail : afpa@passerelles.com
                   Catherine Salinier, Présidente de l'AFPA – Tél. 06 07 57 50 74 – Mail : cathsalinier@wanadoo.fr