vendredi 25 mai 2012

Colonialisme médical

Un petit peu énervée à la lecture de cet article :
http://lecourrier.vnanet.vn/lecourrier/fr-fr/details/38/societe/47576/les-nouvelles-pretresses-de-laccouchement.aspx

En particulier par le passage suivant :
"
Haro sur les pratiques rétrogrades

Pour les femmes parturientes, la coutume était d’aller accoucher dans la jungle ou de faire appel à des chamanes, sortes de «prêtresses de l’accouchement», ainsi qu’à tout un ensemble de rituels et d’offrandes.

Selon Mâu Thi Bich Phanh, de l’ethnie Raglai, province Ninh Thuân, Centre), auparavant, les femmes du hameau accouchaient dans des conditions périlleuses. Elles mettaient au monde leur enfant en position assise car elles pensaient pas que ce n’était pas possible de le faire couchée. Pour couper et nouer le cordon ombilical, elles utilisaient des morceaux de bambou coupants et des fils. Les nouveau-nés étaient plongés dans de l’eau froide. La mère n’avait droit qu’à quelques semaines de repos avant de reprendre les travaux champêtres avec son enfant sur le dos. Pour les cas d’accouchement difficile, les habitants demandaient l’aide d’une vieille chamane. Et, lorsque des problèmes survenaient, on rejetait la cause sur d’hypothétiques manquements de la famille qui aurait ainsi été punie par les dieux. C’est seulement après la venue des accoucheuses formées (AMF) que les habitants ont pu se rendre compte que ces coutumes nuisaient aux mères et aux enfants."


 
-La position assise serait plus "périlleuse" que la position couchée... en est en train d'en revenir chez nous...
-Couper le cordon ombilical avec du bambou et des fils : pourquoi pas ? Quelle différence (sans parler de stérilisation) avec nos clamps et ciseaux ? N'est-ce pas au moins aussi peu dangereux que la césarienne décrite plus bas dans l'article, dans des conditions précaires (mais avec "des instruments sûrs" !) ?
-Les "seulement" quelques semaines de repos : n'est-ce pas équivalent à la durée du congé maternité chez nous ?


Ces actions (celle-ci est financée par l'ONU) "avant elles faisaient tout mal, mais maintenant on est là on va leur apprendre à faire tout comme il faut pour les sauver" me laissent un goût amer de colonialisme médical...

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