Ce n'est pas un concept français et ça n'existe pas chez nous
Source : déchainées
Voici six photos de Maisons de Naissance.
Tout d'abord la MdN "Mimosa" au Québec, ensuite la MdN "Abersee" en Autriche, la MdN "Luna" en Suisse, la MdN "Arche de Noé" en Belgique et pour finir, la MdN "Drachenkinder", en Allemagne, avec son sympathique petit jardin. C'est ce qu'entendent par "Maisons de Naissance" les femmes françaises qui les réclament.
Nous vous invitons à visiter les sites consacrés à ces Maisons de Naissance pour savoir à quoi ça peut ressembler à l'intérieur. Exemple de la "Kölner Geburtshaus" (Allemagne) :
Ci-dessous, le style de réponse proposée à leur demande par le Ministère de la santé. Sur la photo, la polyclinique Bordeaux Rive Droite dans laquelle sera implantée la MdN de Bordeaux, au 1er étage. Cherchez l'erreur.
Les Maisons de Naissance existent de puis une trentaine d'année (en Allemagne -120 MdN - en Suède, en Angleterre, au Canada, en Belgique, en Suisse, en Autriche et aux Etats-Unis) et elles y ont fait leurs preuve.
Ce sont des endroits placés sous la responsabilité des sages-femmes qui y exercent en toute autonomie. On y pratique l'accompagnement global à la naissance (AGN), c'est à dire le suivi de toute la grossesse, de l'accouchement et des suites de couches par une même sage-femme. Les femmes peuvent y accoucher naturellement, en utilisant leurs propres ressources et avec le soutien de leur sage-femme, de leur conjoint ou d'autres personnes de leur choix. Ce sont des endroits chaleureux, accueillants et paisibles situés en dehors de l'hôpital mais à proximité (plus de 20 minutes n'est pas gênant dans certains pays) pour permettre au besoin un transfert dans des délais compatibles avec une éventuelle urgence.
Cela fait des années que des parents et des sages-femmes demandent l'ouverture de Maisons de Naissance selon ce principe. S'il n'y en a pas encore en France, c'est avant tout une question de pouvoir. Pouvoir exercé par le corps des gynécologues sur celui des sages-femmes. Pouvoir exercé par ces mêmes gynécologues sur le corps et l'esprit des femmes : ils sont d'accord pour qu'elles accouchent physiologiquement, mais selon ce qu'eux entendent par "physiologiquement" et dans l'endroit qu'ils jugent acceptable pour cela.
Tout cela au sein d'une société française, et le milieu médical n'échappe pas à cette tendance (loin de là) baignant dans une culture de la peur, du risque et de la défiance (l'aspect médico légal, on n'entend plus que ça !). En découlent des décisions illogiques qui résistent aux arguments les plus rationnels (exemple : statistiques étrangères démontrant le côté sécuritaire des Maisons de Naissance et le haut degré de satisfaction des femmes qui y ont accouché).
Et comme souvent, tellement contentes de tout de même avoir la perspective d'un peu de liberté et d'obtenir la possibilité pour les femmes d'accoucher plus naturellement, les sages-femmes sont nombreuses à être satisfaites de ce qui nous est proposé (c'est mieux que rien...). Elles se soumettent au diktat des gynécologues (soutenus par le pouvoir politique de gauche comme de droite), autorité paternaliste dont elles n'arrivent pas à s'affranchir.
C'est mieux que rien mais c'est pas ce qu'on veut ! De plus, dans les faits, il est déjà possible d'avoir des structures qui permettent d'accoucher physiologiquement et même des structures où serait pratiqué l'accompagnement global (pôles physiologiques ou cliniques ouvertes pour sages-femmes libérales). Ce que le Ministère nous propose n'est qu'une mascarade. Tout comme l'a été l'annonce très médiatisée de la création de la première Maison de Naissance en France par le Pr Nisand, gynécologue obstétricien du CHU de Hautepierre (en fait quatre salles "nature" à côté des salles classiques).
Si vous, femmes, ne vous battez pas pour défendre votre droit et votre liberté (et celui de vos filles) à accoucher comme bon vous semble et où bon vous semble, bientôt, plus personne ne le fera et le dossier sera clos. Les sages-femmes libérales qui défendent pour l'instant des projets extra hospitaliers seront enfermées dans de belles maternités soit disant sécuritaires et une autre minorité assurera des accouchements à domicile pour les chanceuses qui résident dans leur périmètre et qui ont les moyens de se l'offrir.
Le Collège National des Gynécologues Obstétriciens vient tout juste de se prononcer officiellement contre l'ouverture de Maisons de Naissance même hospitalières ! Les gynécologues préfèrent exploiter ce qui est déjà faisable, c'est à dire différentes options d'accouchement moins médicalisé mais dans leurs services, quand ils sont d'accord pour cela, qu'ils ont de la place et des moyens, en fixant leurs exigeances, etc.
Le Pr Nisand, se prétendant féministe, avoue publiquement être contre l'accouchement hors structures hospitalières et mène une lutte acharnée envers les projets de Maisons de Naissance indépendantes. Féministe oui, en faveur de la liberté des femmes... tant qu'elles restent dans les limites qu'on leur fixe !