lundi 22 novembre 2010

La grossesse augmenterait la matière grise des femmes

Source : Yahoo pour elles



Une étude a montré que devenir maman faisait augmenter la matière grise des femmes dans les mois qui suivent l'accouchement.

Les chercheurs britanniques ont fait une découverte étonnante. En menant une étude sur 19 jeunes mamans dans les premières semaines qui ont suivi leur accouchement, ils se sont aperçus que la matière grise, cellules responsables du traitement de l'information, augmentait considérablement au début de la maternité.
Ce développement soudain de la matière grise apparaît également dans les cas de traumatisme crânien, de maladie ou de période d'étude intense. Dans le cas des jeunes mamans, les zones développées sont liées à la motivation, au raisonnement, à l'évaluation, au traitement des émotions et à la satisfaction, qui sont des facteurs requis pour développer le lien maternel entre l'enfant et sa mère. Mis à part pour prodiguer de meilleurs soins, la motivation de la mère est aussi un moyen d'optimiser l'apprentissage de qualités physiques, émotionnelles et cognitives utiles à la survie de l'enfant.
Les chercheurs n'ont pas encore établi de lien formel entre ces changements et l'augmentation d'hormones, mais de précédentes recherches avaient déjà révélé que les femmes enceintes avaient meilleure mémoire qu'avant la grossesse.

samedi 20 novembre 2010

Le clitoris, ce cher inconnu

Une vidéo que chaque jeune fille, chaque femme devrait avoir vue...
Pour en finir avec la théorie freudienne qu'une femme ne désire rien d'autre que posséder un pénis ; on pense après avoir vu ce documentaire que les femmes sont finalement mieux pourvues que les hommes pour leur sexualité...

"On croyait presque tout connaître de l’anatomie féminine, hors elle recèle encore bien des surprises.
Le clitoris mesure 8 à 10 centimètres de long et de 3 à 6 centimètres de large. Et il ne ressemble ni à un petit pois, ni à un bouton, mais plutôt à une poire. Les femmes ne seraient pas anorgasmiques mais pré-orgasmiques, suggérant qu’elles n’ont pas encore trouvé la clé de leurs orgasmes. Le débat « vaginale » contre « clitoridienne » n’a plus lieu d’être et l’existence du Point G est remise en cause.
Avec humour et sobriété, ce documentaire nous dévoile l’énigme du plaisir féminin."

Source : http://www.clitoris-film.com/

mercredi 17 novembre 2010

Rase-mi et rase-moi...

Vous attendez votre premier enfant. Inquiète de la manière dont se passe un accouchement, vous surfez de ci de là sur des forums où des filles parlent de grossesses, d'accouchement et de nouveau-né.
On y apprend plein de choses. Des vraies, des fausses, des vraies-mais-pas-toujours-ça-dépend où, etc. Allez faire un tri là-dedans ! Inquiète, vous demandez à une sage-femme comment ça se passe à la maternité où vous comptez accoucher. En particulier, vous vous posez la question la plus cruciale de votre vie : Faut-il s'épiler avant d'aller accoucher ? Pas les jambes, hein, le maillot, et même l'intégrale. Parce que quand même...

Et là, vous pouvez avoir une réponse comme ça :
""si vous ne vous epilez pas, episio ou cesarienne, nous vous raserons et franchement je vous le deconseille fortement car lors de la repousse du poil ca gratte, ya des petits boutons etc...donc je vous conseille la cire " ( http://forum.doctissimo.fr/grossesse-bebe/accouchement/accoucher-
sujet_167615_1.htm)

Madame la primipare, vous qui allez accoucher pour la première fois, sachez qu'à partir du moment où vous rentrez dans une maternité de ce genre pour accoucher, votre corps ne vous appartient plus.
Il appartient à l'équipe médicale, qui, selon son bon vouloir, vous coupera le ventre ou le sexe (ah non, c'est pas au choix par contre. En tout cas pas le votre.). Et si vous n'avez pas pris la précaution d'anticiper en vous épilant toute la zone comprise entre le ventre et les genoux, on vous rasera.

Madame la primipare, vous avez le droit d'être informée. C'est pour ça qu'on fait des cours de préparation à l'accouchement où ces petits détails intimes vous sont révélés.

Bien sûr, on ne vous dira pas que le rasage systématique fait partie des gestes dont l'OMS doute fortement de l'utilité qui à ce jour n'a pas été démontrée. On ne vous dira pas que depuis la nuit des temps, rares sont les mammifères qui ont besoin d'une épilation complète pour mettre leur bébé au monde. On ne vous dira pas que si, il est tout-à-fait possible de faire une épisiotomie sans que vous soyez rasée, pour la simple raison qu'anatomiquement parlant, l'épisiotomie se fait à l'endroit du périnée qui justement est dépourvu poils. On ne vous dira pas que, césarienne ou épisiotomie sont des gestes chirurgicaux que vous êtes en droit de refuser et pour lesquels vous avez le droit à une information éclairée sur les conséquences de ces actes (d'ailleurs on ne vous le dira même pas au moment où on vous les fera). On ne vous dira pas que l'épisiotomie, loin d'être une pratique qui a fait ses preuves, est considérée par la médecine basée sur les preuves (EBM) comme étant inutile dans la plupart des cas, et que pourtant, vous, pauvre primipare française, vous avez 7 chances sur 10 de la subir. On ne vous dira pas que vous avez le droit de faire un projet de naissance dans lequel vous refusez le rasage (et l'épisiotomie par la même occasion).

Oh primipare qui aimez vos poils, et ne comprenez pas en quoi ils peuvent gêner la naissance de votre premier enfant, maintenant vous savez. A vous d'agir.

Et si vous n'aimez pas vos poils, je n'ai pas de meilleur conseil que ces sage-femmes à vous donner : le faire chez soi (et éventuellement chez l'esthéticienne) avec la méthode qui vous convient le mieux est certainement plus agréable, plus esthétique et plus hygiénique qu'au moment de l'accouchement, entre deux contractions, par une sage-femme débordée...

jeudi 11 novembre 2010

Chaîne de lait maternel

Source : http://doula.be.over-blog.com/article-eats-on-feets-donner-recevoir-du-lait-maternel-60709724.html

CONTACT:
Emma Kwasnica
Eats On Feets GLOBAL
(514) 656 1560
Montréal, CANADA
http://www.facebook.com/emma.kwasnica
emma.kwasnica@gmail.com


Le plus grand réseau mondial de partage de lait maternel se propage via Facebook: "Eats On Feets" devient Global

Depuis quelques jours, les femmes du monde entier se sont mobilisées sur le site du réseau social Facebook pour organiser un réseau international de partage de lait maternel, de femme à femme. Le lait humain est pour les bébés humains, et nourrir au lait infantile est associé à des risques pour la mère et le nourrisson. Aujourd'hui les femmes sont conscientes de ce fait et reprennent à nouveau dans leurs propres mains leur pouvoir de survie - elles se retrouvent maintenant via Facebook pour partager librement leur lait avec d'autres.

Montréal, Canada, le 7 novembre, 2010 - L'annonce du mois dernier faite sur Internet par le "gourou" de la santé, le docteur Joseph Mercola, de son intention de lancer sa propre marque de lait en poudre pour bébés sur le marché américain, a engendré la création du réseau de partage de lait maternel "Eats On Feets GLOBAL". En réaction contre cet énième substitut artificiel de lait infantile inutile et néfaste à venir attaquer le marché, des mères du monde entier se sont réunies sur Facebook pour défendre la santé des nourrissons. Elles ont maintenant mis en place le plus grand réseau mondial de partage de lait maternel, une initiative dirigée par la Canadienne, mère allaitante et militante passionnée pour l'allaitement maternel, Emma Kwasnica.

Le nom de "Eats On Feets" est une idée originale de la sage-femme, Shell Walker, de Phoenix, Arizona. Alors qu'elle était mère de jeunes enfants dans les années 90, Shell Walker et ses amies ont discuté : "Et pourquoi ne pas simplement devenir nourrices? Au lieu de « Meals On Wheels » (traduit "la popotte roulante", c'est le nom d'un service de repas apportés à domicile pour les personnes âgées en Amérique du nord), nous pourrions appeler notre entreprise « Eats On Feets». Shell Walker a eu cette idée et en a fait une réalité en juillet 2010, quand elle a créé une page de profil Facebook sous le même nom, et a commencé un réseau communautaire et gratuit de partage du lait maternel pour les mères de Phoenix. Depuis, elle a réussi à apparier localement des femmes qui ont un excès, ou qui ont un besoin, de lait maternel.

Pendant ce temps, Emma Kwasnica a également utilisé sa page de profil personnel et son vaste réseau international de militantes pour la naissance et l'allaitement sur Facebook, afin de faire correspondre des donateurs et des bénéficiaires de lait maternel dans le monde entier. Une de ces histoires concerne un de ses amis, un compatriote canadien vivant à Bandung, en Indonésie; instituteur et se retrouvant père célibataire d'un tout jeune nouveau-né, il s'est demandé s'il pourrait trouver du lait d'origine humaine pour son bébé au lieu de nourrir son fils avec un substitut artificiel en poudre. Informée de sa situation, Emma Kwasnica fit appel à son vaste réseau à travers une simple mise à jour de son statut sur Facebook, et l'une de ses pairs, conseillère en allaitement maternel dans une ville voisine en Indonésie a répondu. Sur le terrain, une chaîne de femmes allaitantes a été mise en place pour fournir du lait humain au niveau local pour le petit garçon. Maintenant âgé de trois mois, ce bébé n'a jamais goûté à autre chose que le lait humain.

L'annonce des projets du Dr. Mercola au sujet du marché des laits artificiels a été le catalyseur final qui a incité Emma Kwasnica à se réunir avec Shell Walker pour lancer "Eats On Feets GLOBAL". En ce qui concerne la création de cette initiative, elle déclare: "Shell Walker est une amie qui est sage-femme à Phoenix, en Arizona. Elle a inventé le concept et le nom de "Eats On Feets". Elle m'a gracieusement autorisée à utiliser ce nom accrocheur pour lancer cette initiative au niveau mondial : un réseau de partage de lait maternel de femme à femme, ici, sur Facebook. Quant au Dr Mercola, il devrait attribuer sa fortune naissante au soutien à l'allaitement, et ne pas chercher à faire plus d'argent avec un produit qui est nocif pour les nourrissons et leur santé à long terme."

Avec l'aide de près de 200 femmes en ligne de la communauté mondiale de Facebook sur le maternage, l'initiative a pris son envol. Des rencontres entre donateurs et bénéficiaires de lait maternel sont en cours actuellement dans le monde entier sur les pages de Facebook. Il y a maintenant 87 pages de "Eats On Feets" de chapitres dans 18 pays (une recherche rapide de "Eats On Feets" sur Facebook donne des dizaines de résultats). Ce mouvement est la preuve que Facebook peut, en effet, être utilisé pour le bien de l'humanité. En encourageant la façon normale et physiologique de nourrir les bébés, et la relance d'une pratique séculaire de partage de lait maternel, il est clair que le réseau social a le pouvoir de révolutionner la santé infantile.

A PROPOS DE "Eats On Feets GLOBAL" - sur Facebook, le réseau des Chapitres "Eats On Feets" offre un espace en ligne pour faciliter le partage du lait d'une maman à un bébé d'une autre maman. Nous affirmons que les femmes, que les familles, sont capables de faire des choix éclairés et de partager du lait maternel de manière sécuritaire et éthique. "Eats On Feets GLOBAL" ne soutient pas la vente ou le corporatisme de lait maternel.

Consultez la liste à jour de tous les Chapitres "Eats On Feets" mis en place dans le monde entier, ou trouvez la page de votre Chapitre "Eats On Feets" local, via le document à l'adresse suivante: http://tinyurl.com/EatsOnFeetsGLOBAL

Pour écouter le podcast de l'émission de radio (du 30 octobre), où Emma Kwasnica discute des événements qui ont abouti au lancement mondial de "Eats On Feets", et comment l'éthique de Dr. Mercola a été le catalyseur de cette initiative, visitez le site: http://kopn.org, dans la section "archives" et cliquez sur "Momma Rap".

mardi 9 novembre 2010

lundi 8 novembre 2010

Soutien à une sage-femme faisant des accouchements à domicile

Lien vers la pétition : http://www.mesopinions.com/Soutien-a-une-sage-femme-accompagnant-des-accouchements-a-domicile--aad--petition-petitions-1ef527e7493a565802e72e16870be24b.html




A l'attention de conseil de l'ordre des sages-femmes
Nous, parents, faisons cette pétition pour soutenir Elisabeth Lathuille sage-femme libérale dans le 74 qui accompagne des accouchements à domicile (AAD) et en plateau technique au centre hospitalier d’Annecy et bien que connaisseuse de l’art de l’accouchement physiologique, serait plutôt une bonne fée comme bon nombre d’entre elle.
En 2010, la sécurité sociale a fait une enquête. Son objectif était, selon ce qui nous a été dit, de connaître ses activités et de réfléchir à une prise en charge des mères en retour précoce à domicile par des sages-femmes libérales …
Cette enquête se solde, pour elle, par un redressement financier en partie injustifié (refus de prendre en compte les cotations des visites après naissance pour les AAD, frais de déplacement non pris en charge par la sécu) et par un dépôt de plainte du conseil de l’ordre des sages-femmes notamment pour défaut d’assurance!
En ce qui concerne la sécurité sociale, Elisabeth doit rembourser 8000 €. Elle a déposé un recours amiable mais si celui-ci est refusé, elle va devoir faire un recours juridique, payer un avocat et faire valoir le droit à une juste cotation pour elle-même, ses paires mais aussi pour nous !
En ce qui concerne la plainte du conseil de l’ordre, pour se défendre, elle va devoir payer un avocat et expliquer pourquoi elle ne peut pas payer 25000 € d’assurance par an ! Heureusement l’Union National Syndicale des Sages-femmes (UNSSF) la soutient sur ce sujet.
Elle risque cependant un blâme, une suspension provisoire voir définitive et 45000€ d’amende.

Nous, parents, sommes les premiers concernés par ce qui lui est reproché :
- L’assurance prohibitive pour les sages-femmes entraînera l’impossibilité d’accoucher à domicile
- Nous ne pourrons plus choisir en toute liberté le lieu de naissance de nos futurs enfants !
- Nous devons soit payer de notre poche les visites post-natales habituellement prises en charge par le régime social, soit assumer des dépassements d’honoraires très élevés que les sages-femmes doivent pratiquer si elles veulent continuer à vivre de l’accouchement à domicile.

Ce qu’il faut savoir :
- Une sage-femme, pratiquant des AAD, est payée une misère. Soit un forfait de 312.70 € qui comprend la disponibilité nuit et jour de la sage-femme à compter du 8ème mois, l’accouchement en lui-même, les heures de travail avec la femme qui accouche (6 à 12 heures) et une semaine de surveillance mère et enfant à domicile (visites post-natales). En comparaison, les visites post-natales d’une femme qui accouche à l’hôpital et rentre à la maison de façon précoce, sont remboursées systématiquement.
Savez-vous combien coûte un accouchement dans le système hospitalier et/ou privé ? Il faut compter au minimum le forfait accouchement de 312.70 € plus 860 € par jour auquel se rajoute encore tous les actes supplémentaires (péridural, dépassement d'honoraire,…)
- Le montant de l’assurance d’une sage-femme pour l’accompagnement d’accouchements à domicile est exorbitant et aucune sage-femme en France n’est assurée.

C’est une véritable « chasse aux sorcières » sachant que de nombreuses sages-femmes sont dans ce cas, harcelées, condamnées et finissent par baisser les bras et ne plus exercer pour les accouchements à domicile.

Pour soutenir Elisabeth : signez la pétition !
Pour la reconnaissance du travail des sages-femmes qui pratiquent des accouchements à domicile pour des grossesses à bas risques: signez la pétition !
Pour que les sages-femmes puissent avoir une assurance et une rémunération digne : signez la pétition !
Pour que les parents aient un libre choix de naissance sans surcoût: signez la pétition !

dimanche 7 novembre 2010

Découverte de la douleur chez l'enfant

Source : http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=139

La Douleur chez l’enfant : sa découverte

lundi 20 février 2006.
« La douleur de l’enfant nous confronte à l’essence même de ce qu’est la douleur et de ce qu’est la médecine, tristement imparfaite, et reflet d’une société. »
Dr Annie Gauvain-Piquard, « La violence de la douleur chez l’enfant », IIe Journée La douleur chez l’enfant, quelles réponses ?, UNESCO, 15 décembre 1992.
Dans l’analyse d’un système oppressif, et de l’idéologie qui le fonde, il est logique de se préoccuper d’abord des plus faibles [1], non seulement par souci de justice, mais parce que le sort qu’on leur réserve concentre et révèle toutes les hypocrisies, tous les silences et les manquements, dont se rend coupable ce système envers les êtres humains qui le subissent. C’est particulièrement vrai en matière de santé publique et de soins médicaux, pour l’enfant, et même - avant le premier cri - pour le fœtus.
Des articles de la presse médicale internationale dont je vais donner des extraits, il arrive que certains soient mentionnés, à la fois comme symptômes et comme déclencheurs d’une prise de conscience du corps médical, mais sans que leur contenu soit développé. Or nous n’en sommes qu’au tout début d’une nouvelle période, dont rien, hélas, ne permet de dire qu’elle verra la douleur des enfants, et particulièrement des tout-petits, partout reconnue. Aussi est-il pour le moins prématuré de négliger les éléments d’histoire d’une rupture avec l’obscurantisme pseudo-scientifique.

Les grands maux des tout-petits

En 1985, paraît un article, qui se révélera fondateur, et dont le titre - fort long, à la manière habituelle des revues médicales - n’a rien de particulièrement accrocheur : « Effets sur le métabolisme et le système endocrinien de la ligature chirurgicale d’une artère chez le prématuré humain : y a-t-il des conséquences sur une amélioration supplémentaire de l’issue postopératoire [2] ? ». Les auteurs y analysent quarante compte rendus d’opérations publiés. Des données disponibles, il appert que 77% des nouveau-nés ayant subi la ligature d’une artère ont reçu un produit inhibant la réaction musculaire sans effet anesthésique, soit seul, soit associé par intermittence à des doses d’oxyde nitreux, un gaz légèrement analgésique. On en déduira facilement qu’un pourcentage largement supérieur à 23% des bébés ont été opérés sans aucune anesthésie. Sauf expériences de vivisection dans un système totalitaire, de telles pratiques sont inimaginables dans le traitement de patients adultes ou adolescents. Les auteurs de l’étude concluent sobrement qu’elles peuvent avoir découlé de la croyance traditionnelle selon laquelle les prématurés ne sont pas capables de ressentir la douleur et qu’ils peuvent réagir défavorablement à tout agent anesthésique.
En 1985, donc. Hier. A dire vrai, quelques auteurs ont commencé, dans la deuxième moitié des années 70, à publier des résultats d’observations qui vont toutes dans le même sens : l’enfant souffre, on peut le vérifier et mesurer sa souffrance. Néanmoins, l’article précité passe à peu près inaperçu.
L’un des auteurs, l’anglais K.J.S. Anand, récidive en 1987, et s’affirme comme un des champions de l’anesthésie pédiatrique. Sa thèse, patiemment réaffirmée au fil des publications, est que l’anesthésie s’impose non seulement pour des raisons « humanitaires » ou philosophiques, mais pour des motifs techniques, qui tiennent à l’amélioration du pronostic [3] des soins. Autrement dit, Anand se place sur le terrain de l’observation scientifique, dans le but évident de couper l’herbe sous le pied de ses contradicteurs, prompts à soupçonner de sensiblerie quiconque se préoccupe de ce que ressent un enfant.
On assiste alors au déclenchement d’un étrange processus, aujourd’hui loin d’être achevé, qui voit une minorité de praticiens tenter de prouver scientifiquement l’évidence que le plus grand nombre de leurs collègues ignorent, naïvement ou délibérément : les enfants, y compris les prématurés, et donc aussi les fœtus, souffrent « comme » tous les êtres humains. Personne ne peut dire s’ils souffrent moins, davantage ou autant que les adultes, mais ils connaissent la souffrance, et se rattachent ainsi pleinement à l’espèce humaine. J’aborderai plus loin les effets secondaires de cette « découverte », notamment en matière de droit à l’avortement.
Anand et ses collègues procèdent à de nouvelles observations et recensent celles qui sont déjà disponibles, sur la circoncision par exemple :
« Les altérations du comportement et du sommeil ont été principalement étudiées chez des nouveau-nés qui venaient de subir une circoncision sans anesthésie. [...] 90% des nouveau-nés ont montré des changements de comportement pendant plus de 22 heures après l’opération. Il a été par conséquent suggéré que de telles procédures douloureuses peuvent avoir des conséquences ultérieures sur le développement neurologique et psychosocial des nouveau-nés. Une étude menée dans des conditions similaires montra l’absence de réactions équivalentes chez les nouveau-nés circoncis sous anesthésie locale. [...] L’administration d’un anesthésique local à des nouveau-nés subissant une circoncision prévient les changements du rythme cardiaque et de la pression sanguine [4]. »
On peut noter ici ce qui est un leitmotiv des praticiens « progressistes » : on prouve, donc on sait, mais rien ne change.
La litanie des indices continue. L’une des méthodes d’enquête consiste à mesurer chez le tout petit les mêmes indicateurs de stress que chez l’adulte. On songe au récit d’un voyage d’exploration, rédigé par un humaniste, soucieux d’établir que les « Nègres » ou les « Peaux-rouges » éprouvent bien des sentiments et des sensations comparables à ceux de l’homme blanc...
Ainsi, « lors d’une intubation trachéale, pratiquée sur des prématurés, l’élévation de la pression intracrânienne constatée chez les patients non-anesthésiés est absente sous anesthésie [5]. »
Ailleurs, une étude comparative [6] porte sur deux groupes de 8 prématurés, dont l’un reçoit, à l’occasion d’une opération de chirurgie veineuse, une anesthésie « conventionnelle » (oxyde nitreux et curare) et l’autre, en plus, du Fentanyl, un puissant anesthésique morphinique. Les effets préventifs de l’anesthésie sur le stress sont patents, et du même coup, l’existence « en creux » de la douleur est établie.
Lors d’un congrès médical international, en 1987, une équipe universitaire présente une communication sur une étude similaire, portant sur l’analgésie postopératoire. Bien que le réveil des bébés ayant reçu du Fentanyl ait été beaucoup plus calme, l’équipe juge mal établies la nécessité et la fiabilité de la technique, qu’elle déclare ne pas envisager d’appliquer, du fait de la trop grande surveillance qui doit l’entourer [7]...
L’équipe d’Anand ne recule pas devant la tâche ingrate d’enfoncer des portes ouvertes. Les nouveau-nés, notent les chercheurs, ont des réserves physiques limitées de graisse, de protéines, et d’hydrate de carbone et doivent supporter le coût métabolique d’une croissance rapide et d’une maturation des organes. Ils sont donc particulièrement mal armés pour résister à des opérations difficiles, surtout si - du fait d’une absence d’anesthésie - elles produisent du stress. « Au regard de leur immaturité métabolique et physiologique, il n’est pas étonnant que la morbidité et la mortalité postopératoire soient élevées chez les nouveau-nés [8]. » Autrement dit, avec moins de précautions, et en langage profane : un certain nombre de nouveau-nés meurent de douleur, et probablement aussi d’horreur.
Menée avec d’excellentes intentions, cette étude est en outre effectuée avec l’assentiment du Comité central d’éthique de la recherche d’Oxford, et les autorisations des parents. Ce qui n’atténue en rien le paradoxe qui veut que des chercheurs, qui savent ce qu’ils vont « trouver », sollicitent l’accord de parents, dont la moitié vont autoriser les médecins à faire souffrir leurs enfants ! Il est probablement vrai, mais c’est une maigre consolation, que sans cette expérience aucun enfant n’aurait reçu d’anesthésique puissant...
La question éthique se pose encore dans l’étude comparative suivante, publiée en 1992, et qui porte sur deux groupes de quinze nouveau-nés, dont l’un reçoit de hautes doses de Sufentanil au moment d’une opération cardiaque, et des opiacés durant 24 heures après l’intervention, tandis que l’autre reçoit une anesthésie plus légère, quoique conséquente. Les réponses au stress étant significativement atténuées dans le premier groupe, les auteurs concluent que l’anesthésie profonde, continuée après l’opération, peut réduire la vulnérabilité et la mortalité des nouveau-nés [9].
Dès 1987, Anand, Hickey et Phil estimaient à propos de l’emploi des anesthésiques majeurs que « les considérations d’humanité devraient s’appliquer avec autant de détermination aux soins des nouveau-nés et des enfants qui ne peuvent encore s’exprimer par la parole, qu’aux enfants plus âgés et aux adultes qui subissent une douleur et un stress équivalents [10]. »
Les trois chercheurs faisaient également allusion à d’autres travaux (de Janov et Holden), selon lesquels les maladies neurologiques ou psychosomatiques des adultes pourraient avoir leur origine dans la mémorisation de douleurs éprouvées pendant l’enfance ou même pendant la prime enfance. Alors dédaignées par une majorité de scientifiques, ces hypothèses paraissent pourtant concilier au mieux la confirmation des effets immédiats désastreux de la douleur (jusqu’à la mort) et les acquis de la psychanalyse sur l’importance des traumatismes infantiles. Nous allons voir bientôt qu’elles commenceront de s’imposer au début des années 90. Il est probable que les résistances qu’elles rencontrent encore diminueront au fur et à mesure que se banalisera, si tant est que cela se produise, une attitude humaine et responsable vis à vis de la douleur chez le nouveau-né.
Il ne faut pas croire que, même du strict point de vue de la circulation de l’information à l’intérieur de la communauté scientifique, les données disponibles soient aujourd’hui généralement connues, quitte à être discutées ou réfutées.
Dans un ouvrage de 1992, trois universitaires abordent les systèmes sensoriels du fœtus. Sur les 22 pages de leur article, 8 lignes concernent la douleur [11] ! Il est question de « réponses réflexes observées lors de piqûres accidentelles à l’occasion de prélèvement de liquide amniotique », et d’un stress plus important chez les enfants nés en siège ou extraits par ventouse. Mais pour l’essentiel, croient pouvoir avancer les auteurs, « on ne possède que peu d’informations sur la nociception [12] fœtale ». Au moins parlent-ils pour eux : une seule des références, qui occupent pas moins de 6 pages à la suite de leur texte, traite de la douleur. Le travail d’Anand leur est inconnu.
En 1994, c’est à dire à peu près dix ans après les premiers travaux publiés, paraissent deux études, dont la première [13], qui concerne les enfants, fait l’inventaire des « arguments » scientifiques hostiles au traitement de la douleur.
« L’une des raisons possibles de cette tendance est l’idée erronée selon laquelle il existe un niveau de douleur “correct”. [...] Malgré les études qui montrent la nature individuelle de l’expérience de la douleur par les enfants, beaucoup de soignants continuent à ignorer l’individu-enfant et à appliquer un traitement fondé sur l’idée d’un enfant “standard”. »
Par ailleurs, le risque de dépression respiratoire induite par des narcotiques, argument souvent mis en avant, est de 0,09 % chez l’adulte. Chez l’enfant, il se situe entre 0 et 1,3 %, et il n’existe pas de données qui confirme l’hypothèse que les enfants soient davantage susceptibles de dépression respiratoire que les adultes. On ne connaît pas non plus de facteurs, physiologiques ou psychologiques, propres aux enfants, qui les rendraient plus vulnérables que les adultes à la dépendance vis à vis une drogue.
Les auteurs soulignent que les parents, et les jeunes patients, peuvent être informés du risque potentiel, faible de toute manière, associé à l’administration d’opiacés, aussi bien que des avantages d’un contrôle adéquat de la douleur par rapport à une douleur incontrôlée. Cette précaution devrait lever certaines réticences des soignants.
Le même article cite des études récentes, qui ont conclu que la douleur et la détresse, comme celles associées à la circoncision [14], par exemple, peuvent perdurer dans la mémoire, se traduisant par des troubles divers (sommeil, l’alimentation, etc.). Des données, encore à confirmer, suggèrent même que les expériences précoces de la douleur peuvent produire une réorganisation structurelle et fonctionnelle des chemins neuronaux de la douleur, et peuvent affecter les expériences futures de la douleur.
En résumé, les auteurs concluent que toute décision de différer le traitement de la douleur doit se fonder sur une comparaison des risques et des bénéfices, et sur des données empiriques, en écartant les spéculations et les préjugés. Ils insistent sur le fait que les directives officielles ne modifient pas forcément les comportements des médecins, et appellent de leurs vœux à la fois la mise en place d’équipes pluridisciplinaires, et une pression des parents.
Se résigner à l’impossibilité de procurer un contrôle adéquat de la douleur, ajoutent-ils, reviendrait à accepter une pratique pédiatrique, et médicale en général, rétrograde et sans éthique.
Nous allons voir que l’éthique, selon l’idée que l’on s’en fait, risque aussi d’apparaître comme obstacle inattendu d’un changement des pratiques et des mentalités.

Ce texte est extrait de mon livre À la vie à la mort. Maîtrise de la douleur et droit à la mort, éd. Noêsis/Agnès Viénot, 1997.

Contact : claude.guillon(at)internetdown.org

samedi 6 novembre 2010

"A tire d'ailes"

C'est le nom d'un blog fait par et pour les mamans qui allaitent et travaillent. N'hésitez pas à y faire un tour : http://www.lactissima.com/blog/