dimanche 24 juillet 2011

La rupture prématurée des membranes à terme : risque et impatience

Source :

La rupture prématurée des membranes à terme : risque et impatience

La plupart des femmes perdent les eaux vers la fin de leur travail. Cependant, pour une certaine minorité, la rupture de la poche des eaux arrive avant le tout début du travail. La prise en charge standard dans cette situation est de diriger ou déclencher le travail en utilisant des prostaglandines et/ou de l’ocytocine pour stimuler les contractions. Les femmes qui choisissent d’attendre s’entendent souvent dire que leur bébé a des risques accrus d’infection et sont fermement incitées à avoir une perfusion d’antibiotiques pendant le travail (en France, ce choix ne leur est pas donné explicitement). Dans mon expérience, la plupart des femmes acceptent le déclenchement plutôt que d’attendre. Je me demande combien de ces femmes feraient un choix différent si elle savait qu’il n’y a pas de risque accru d’infection pour leur bébé ?

Suite ici
 

samedi 23 juillet 2011

Collecte de sang de cordon : confession d’une sage-femme vampire

Traduction de l’article suivant :
http://midwifethinking.com/2011/02/10/cord-blood-collection-confessions-of-a-vampire-midwife/


Collecte de sang de cordon : confession d’une sage-femme vampire
                                       
                        Local Health District expérimentait une banque de sang de cordon. La collecte de cellules souches était utilisée pour guérir les leucémies et pour la recherche. On demandait à toutes les femmes donnant naissance à l’hôpital si elle souhaitaient donner du sang de cordon pour la bonne cause, et beaucoup acceptaient généreusement. J’étais exceptionnellement bonne pour collecter le sang. Ce billet est  une petite tentative pour me repentir de mes péchés.

Ces dernières années la collecte et le stockage de sang de cordon sont devenus populaires, particulièrement dans le secteur privé.  Le sang de cordon contient des cellules-souches magiques, et l’idée est que si votre bébé tombe malade dans le futur il pourrait être possible d’utiliser ces cellules comme traitement. Mon problème concernant les banques de sang de cordon est l’information inadéquate et trompeuse donnée aux parents. Cette désinformation soulève des questions à la fois éthiques et légales. La procédure impliquant la collecte de sang de cordon est vendue comme “simple, sûre et efficace”. Quand vient la décision de ce qu’il faut faire avec ce sang de cordon, seulement trois options se présentent : le garder (et payer pour la conservation), le donner (à une oeuvre publique) ou le jeter. Qu’en est-il de la possibilité de le laisser finir son voyage dans le cordon ombilical jusqu’au bébé ?

Même le terme “sang du cordon” est trompeur - le sang est simplement collecté via le cordon. De plus la plaquette promotionnelle parle de collecter le “sang du placenta” sans reconnaître que le bébé et  le placenta sont une unique unité de circulation sanguine. Après la naissance, le sang du placenta est transféré au bébé, permettant la transition avec la respiration. Les connaissances sur les bénéfices sur la santé à court terme et à long terme de laisser la circulation placentaire finir son travail se généralisent. Voir ce billet pour une vue d’ensemble de la physiologie de la transition du nouveau-né vers la respiration, et pour des liens sur les bénéfices pour la santé des bébés d’avoir la totalité de leur volume sanguin.  Des recherches plus approfondies pourraient montrer que ces bénéfices engendreraient une protection contre certaines maladies pour le traitement desquelles les cellules-souches sont prélevées.

Les parents doivent être informés que la collecte de sang de cordon requiert un clampage prématuré du cordon, et que le sang collecté appartient à leur enfant.
Dans le guide de procédure pour la collecte il n’y a pas mention du moment où clamper le cordon. Cela pourrait laisser à penser aux parents qu’ils peuvent attendre avant le clampage du cordon et quand même collecter le sang du cordon. Ce n’est pas possible. Après que le placenta a fini de transférer le sang au bébé, il est difficile de collecter même les quelques ml dont on a besoin pour tester le groupe sanguin (Rh neg). Les grands vaisseaux sont vides et pendant ce temps le placenta a été expulsé et le sang dans les petits vaisseaux a commencé à caoguler. il faudrait essayer de piéger suffisemment de sang non coagulé des petits vaisseaux qui couvrent le placenta. Le minimum requis pour une collecte de sang de cordon est de 45ml. Jetez un oeil à la photographie d’un placenta qui a fini sa circulation avant d’être clampé. Si vous considérez que vous pourriez obtenir 45 ml de ça, vous méritez un certificat et des chocolats.
Ce diagramme du British Medical Journal montre le transfert de volume sanguin du placenta au bébé après la naissance.

Les directives pédiatriques disent que le “sang prélevé à un enfant ne devrait pas excéder 5% du volume total dans une période de 24h”. Un nouveau-né de 3.6 kg a un volume sanguin d’environ 280 ml - donc le prélèvement maximum de sang devrait être de 14 ml. Comment se fait-il que ces règles ne s’appliquent pas immédiatement après la naissance ? Les sachets de collecte pour le sang de cordon ont une contenance de 250 ml (dont 35 ml sont pris par un fluide anticoagulant). La quantité minimum de sang acceptable pour une collecte est de 45ml, et le maximum possible est de 215 ml. Durant mes jours de sage-femme vampire j’ai compté que je remplissais généralement au moins la moitié d’un sachet - soit environ 90 ml. Sur la photographie en haut de ce billet le sac a l’air plus qu’à moitié plein. Cette quantité de sang représente une proportion significative du volume sanguin des nouveaux-nés.


Je me demande combien de parents accepteraient que quelqu’un vienne en salle de naissance et plantent une aiguille dans leur bébé pour lui prélever environ un tiers de son volume sanguin ? C’est la même chose... sauf que l’aiguille est dans le bébé et non pas dans le cordon ombilical.

Je ne dis pas que les banques de sang de cordon ne seraient pas une option possible. Tout ce que je suggère est que les parents ont besoin d’une information adéquate avant de prendre la décision de prélever une quantité significative du volume sanguin de leur bébé. Ils ont besoin d’être capable de peser les bénéfices précis d’un volume sanguin complet à la naissance par rapport à un possible traitement pour une maladie future peu probable. Le sang du cordon est le sang du bébé.

PS : je ne participe plus au vol du sang des bébés. On vit et on apprend.

Informations complémentaires :
Vous pouvez écouter une  interview intéressante du Dr Mercer sur le fait de retarder le clampage du cordon, ainsi que son opinion sur la collecte de sang de cordon.
L’accès à un  article scientifique (Waller-Wise 2011) discutant de l’utilisation des cellules-souches qui inclut quelques informations sur les limites de cet usage, informations que les banques de sang de cordon ne partagent pas.

L'accouchement à domicile selon monbébé.com

Source : monbébé.com

Vous trouverez mes commentaires sur cet article en bas de la page.

L'accouchement à domicile (AAD)



Un certain nombre de femmes ne souhaitent pas un accouchement trop médicalisé et préfèrent laisser faire la nature en accouchant à la maison (aad). La plupart de nos parents n’ont-ils pas vu le jour de cette manière ?

Cette année, en France, 497 bébés ont vu le jour " chez eux " avec l’aide de 50 sages-femmes libérales.

Parmi ces naissances, 91 % des accouchements se sont déroulés par voies naturelles. Un seul bébé polymalformé est mort pendant le travail.

Sur 242 naissances à domicile, on a recensé 3,4 % d’épisiotomies, 62,6 % de périnées intacts, 32 % de déchirures au 1er degré (ne nécessitant qu’un ou deux points de suture) et 1,2 % de déchirures du second degré (3 à 5 points de suture).

Les accouchements à domicile se déroulent avec l’assistance du père et d’une sage-femme, et dans certains rares cas, avec l’assistance d’un médecin.

Certains médecins trouvent ce procédé particulièrement inconscient et choquant, car selon ces derniers, même si dans la plupart des cas l’accouchement se passe sans problème, il existe toujours des incidents imprévus (autour de 10 %) nécessitant d’avoir à portée de main le matériel médical adéquat.

Pour le Docteur Frédéric Fenasse, gynécologue-obstétricien :
" ce sont surtout les sages-femmes qui y sont favorables car leur philosophie correspond à un complexe. A l’hôpital, elles sont soumises aux décisions du médecin accoucheur. A domicile, elles décident toutes seules. Elles sont très compétentes, mais j’estime qu’il est imprudent d’accoucher à domicile. Pour moi, il n’est pas question de faire courir un risque quelconque à la maman et à son enfant ! "

Le Docteur Dominique Schirr-Bonnans, émet une opinion diamétralement opposée ; en effet, il accouche à domicile depuis plus de 10 ans.
" accoucher à la maison n’est pas forcement la meilleure méthode mais, en tout cas, la plus agréable pour l’accoucheur et pour la mère. Chaque fois que j’accepte un accouchement à domicile, la maman se prend en charge toute seule, écoute de la musique, s’occupe. Je reste avec elle, mais je ne la bouscule pas, je guide les évènements sans hâter les choses. Je suis cool. A l’inverse de lorsque je travaille à l’hôpital, où je me sens poussé à les précipiter. "

Cependant, il est très important de signaler que pratiquer des accouchements à domicile n’est pas sans risques du point de vue médico-légal.

En effet, une sage-femme a passé, l’an dernier, une nuit en cellule après le décès d’un nouveau-né. Les médecins et les sages-femmes encourent des peines privatives de liberté si l’accouchement se passe mal.

En dépit des risques encourus, certaines mamans continuent à vouloir à tout prix accoucher chez elles.

Françoise a mis au monde 4 enfants chez elle avec, à chaque fois, la même sage-femme.

Elle a eu des jumeaux dont un a dû être délivré par césarienne dans la maternité la plus proche. A la maternité, l’équipe médicale n’a pas été tendre avec elle, on lui a dit que ça lui servirait de leçon. Mais, pour les enfants suivants, Françoise est de nouveau restée chez elle pour accoucher.

Ce que vous devez savoir si vous souhaitez accoucher chez vous
  • Vous ne pouvez pas compter sur la péridurale
  • Inscrivez vous quand même dans la maternité la plus proche, au cas où au dernier moment vous changeriez d’avis, ou si les choses se compliquaient.
  • Gardez toujours très près de vous le numéro de téléphone d’une ambulance ou du SAMU
  • Allez à toutes vos visites prénatales
  • Demandez toujours l’avis de votre gynécologue-obstétricien et suivez-le scrupuleusement.
  • Prenez des cours de préparation à l’accouchement avec la sage-femme censée vous accoucher.

Les adresses utiles
  • NAISSANCE ET LIBERTE, 43, promenade de le Belle-Scribote 3430 MARSEILLAN Tél. : 04.67.01.43.18
  • NAISSANCE ET CITOYENNETE, 62, rue du Faubourg –Poissonnière 75010 PARIS Tél. : 01.42.46.69.96
  • ASSOCIATION NATIONALE DES SAGES FEMMES LIBERALES (ANSFL) Tél. : 04.75.88.90.80 (prenez tous les renseignements utiles sur la sage-femme que vous aurez choisie pour vous accoucher)

Ce que vous coûtera votre accouchement à domicile
  • Les consultations prénatales sont entièrement remboursées par la sécurité sociale
  • L’accouchement et les visites post-natales ne sont pris en charge qu’à la hauteur de 152€.
  • Restent 228 € de dépassement d’honoraires qui comprennent 5 visites post-natales.
  • Et le dépassement d’honoraires de la sage-femme lors de l’accouchement qui peut varier (de 152 à 610 €), et qui n’est absolument pas remboursé.

Commmentaires :
- On aimerait connaître la provenance de ces chiffres si précis...
- Une sage-femme qui pratique l'accouchement à domicile a à portée de main "le matériel adéquat" (matériel de réanimation, doppler pour un suivi du rythme cardiaque du bébé, anesthésiant local si une suture est nécessaire). Dans le cas contraire (nécessité d'une césarienne, d'une révision utérine...) la mère est transférée à la maternité dans laquelle elle a un dossier.
- L'assistance du père est nullement nécessaire, d'un point de vue médical. Des mamans solo peuvent accoucher à la maison.
- Les visites pos-natales sont prises en charges par la sécurité sociale, pas forcément de dépassement d'honoraire sur celles-ci.
- Le dépassement d'honoraire de la sage-femme pour l'accouchement peut également être de ... 0 euros.
- Le code postal de Marseillan est 34340, l'association "Naissance et Liberté" semble cependant ne plus exister.
- En revanche, le collectif national Naître Chez Soi (http://www.naitre-chez-soi.info/)  défend le choix d'un accouchement à domicile et renseigne sur cette alternative.
- L'avis du gynécologue obstétricien (qui sera dans 99% des cas défavorable à l'accouchement à domicile) n'est absolument pas obligatoire. Lors d'un suivi global, la sage-femme vous enverra consulter un obstétricien si elle détecte des complications pendant la grossesse, mais est tout à fait apte à suivre une grossesse physiologique.
- De même, pendant l'accouchement, elle sait détecter en amont le moindre problème et  procéder à un transfert à la maternité si cela est nécessaire. Le SAMU ou l'ambulance n'est pas nécessaire la plupart du temps, si une voiture et un conducteur sont disponibles, l'urgence est rarissime en accouchement à domicile.
























dimanche 17 juillet 2011

Le placenta : principal matériel de réanimation

Source : Midwife Thinking's French Blog

Le placenta : principal matériel de réanimation



Les connaissances à propos des bénéfices à court et long terme du « clampage tardif du cordon » sont finalement issues de la pratique. Les sages-femmes et parfois les obstétriciens réalisent l’importance de laisser la circulation placentaire s’arrêter avant d’intervenir. Personnellement je n’aime pas le terme « clampage tardif du cordon »  mais préfère « clampage prématuré » pour décrire les différentes pratiques à ce sujet. Mais quelque soit le terme employé, la bonne nouvelle c’est que les bébés sont « gagnant » en terme de pratique. Les principaux bénéfices physiologiques sont regroupés dans une revue de la base cochrane :
« les bénéfices néonataux attendus par l’allongement de la perfusion placentaire sont une augmentation des taux d’hémoglobine (Prendiville 1989), de meilleurs taux de fer associés à moins d’anémie dans l’enfance (Chaparro 2006 ; WHO 1998b), un meilleur flux sanguin vers les organes vitaux, une meilleure adaptation cardio-pulmonaire, et une augmentation de la durée de l’allaitement (allaitement précoce) (Mercer 2001 ; Mercer 2006). Il est de plus en plus prouvé que retarder le clampage du cordon confère de meilleurs statuts en fer jusqu’à 6 mois de vie.(Chaparro 2006 ; Mercer 2006 ; Van Rheenen 2004)

(Suite ici : http://midwifethinkingfrench.wordpress.com/2011/03/18/le-placenta-principal-materiel-de-reanimation/ )

samedi 16 juillet 2011

Caprice

Source : Dr Philippe Grandsenne
L'Antidico du Bébé


CAPRICE : En regardant dans le dictionnaire , on s'apperçoit que le mot "caprice" a plusieurs sens. Il peut être le fait d'un désir immédiat, exigeant, et effectivement, les tout petits bébés sont des "désireurs immédiats". Ils ne peuvent comprendre que l'on ne satisfasse pas immédiatement leurs désirs. Il est normal et naturel pour un bébé d'être dans le "vouloir immédiat". J'accepte alors de dire que les bébés sont capricieux si on utilise le terme dans cette acception. Il n'a alors pas de connotation péjorative, il signifie simplement que l'enfant ne sait pas encore qu'il lui faut parfois attendre pour avoir ce qu'il désire, ou que ce désir ne pourra être satisfait car il n'est pas raisonnable selon les critères des adultes.

Malheureusement, je pense que ce n'est pas en ce sens que l'on emploie le plus communément le mot "caprice"; l'utilisation la plus courante de ce terme évoque l'envie subite et passagère, l'exigeance accompagné de colère. Lorsque l'on dit d'un bébé qu'il "fait des caprices", on évoque alors des envies sans valeur : "Je le veux, même si cela n'a aucun intérêt ou même si je n'en ai pas besoin; je me débrouille pour te faire fléchir, pour obtenir de toi que tu me le donnes." Je crois que le bébé n'est absolument pas apte à faire ce genre de caprices.

Certains de mes patients me demandent parfois : "Mais alors, à partir de quel âge est-ce qu'ils commencent à faire des caprices ?" Je leur réponds que pour pouvoir faire un caprice, il faut avoir fait au moins hypokhâgne et khâgne, car c'est quelque chose de très complexe. Il faut savoir au préalable que "je" et "tu" existent et sont distincts l'un de l'autre, ce qui n'est pas acquis chez les bébés de moins de 3 ans, qui ne peut donc pas faire de caprices. Deuxièmement, il faut que "je" se sache pensant et que "je" sache que "tu" est pensant, il faut que "je" - qui pense qu'il pense et qui sait que "tu" pense et pense qu'il pense -, il faut que "je" sache que "tu" pense... Il est donc très compliqué de faire un caprice. Il faudrait pour celà entraîner l'autre à accepter quelque chose qui ne nous est pas nécessaire, or le bébé ignore l'existenace de ce dont il n'a pas besoin.

Celà veut-il dire pour autant que le bébé n'est pas capable d'exiger ? Non. Il est capable d'exiger ce qu'il veut et même de l'exiger violemment. Mais est-ce qu'exiger ce que l'on veut est un caprice ? Si oui, toutes les personnes qui demandent une augmentation à leur patron sont capricieuses; parfois ils manifestent même en criant. Si l'on applique le mot "caprice" au bébé lorsqu'il exige bruyamment, alors nous sommes tous des capricieux. Personne n'ose utiliser ce terme pour parler de revendications, même si on ne les trouve pas justifiées, même si l'on n'est pas d'accord. Mais je n'ai jamais demandé que l'on soit tout le temps d'accord avec son enfant ! Ce n'est pas parce que nous, les adultes, les sérieux, ne sommes pas d'accord que le désir de l'enfant est un caprice. Cette façon de concevoir les choses est dévalorisante car elle ne porte pas sur le désir de l'enfant mais sur l'enfant lui-même: "Ce que tu veux est nul, et si tu veux des bêtises, c'est que tu es bête". Ce n'est pas parce que cela n'a pas de valeur pour nous que cela n'en a pas pour lui, mais ce n'est pas parce que cela a de la valeur pour lui qu'il doit nécessairement l'obtenir. Ce n'est pas parce que je dit à un enfant "tu n'auras pas ce que tu désires" que je doit parler de caprice. A force de refuser ce que demande l'enfant comme si chaque demande était un caprice, les parents eux-mêmes ont tendance à faire de scaprices en prenant des décisions non sensées, en refusant par exemple de donner à manger à un bébé de 1 ou 2 mois sous prétexte que ce n'est pas l'heure de manger ou en refusant de le prendre dans leur bras quand il demande à être rassuré. Certains parents de nourissons prennent pour preuve que leur enfant fait un caprice le fait qu'il crie à nouveau dès qu'on le repose. Mais quelle femme comprendrait que son mari refuse de la prendre dans ses bras lorsqu'elle est triste ou angoissée, en lui disant qu'elle "fait un caprice" ! On fonctionne souvent de façon inadapté avec les tout-petits.

Il est aussi important de souligner que la parole de sparents est parole d'évangile pour l'enfant. J'ai un jour compris à quel point le bébé parle et entend au 1er degré : je me souviens que mon épouse, sous le coup de l'énervement, avait dit à son neveux : "Tu me casses les pieds!" Il a fondu en larmes en regardant ses pieds qu'il craignait d'avoir cassés. L'enfant vit ce qu'on lui dit au 1er degré, sans avoir le même recul que nous. "Caprice" est fondamentalement dévaluant et l'enfant peut ainsi être dévalué quotidiennement. Le caprice est même parfois vécu comme une agression, on entend souvent : "Il me fait des caprices." L'enfant comprend : "Je suis un minable qui agresse sa mère." NON! Ce n'est pas son désir qui est sans valeur, mais il veut autre chose que nous et il l'exprime différemment. A force de répéter le terme "caprice" pendant toute l'enfance, on apprend à l'enfant qu'il est non seulement méchant et malfaisant, mais également de moindre valeur. Il est non seulement petit en taile et en âge mais aussi en valeur. L'utilisation de ce terme pose la question du respect del'enfant. Il est tout à fait possible de ne pas être d'accord et de se respecter, de respecter le désir de l'autre.

mardi 12 juillet 2011

Le bourrelet de col antérieur ou comment saccager un accouchement parfaitement normal

Source :


Voici un scénario que j’entends très fréquemment : une femme est en travail et tout se déroule normalement. Elle commence à pousser lors des contractions et sa sage-femme l’encourage à suivre son corps. Après quelques poussées la sage-femme l’examine pour « voir ce qu’il se passe » et trouve un bourrelet de col en antérieur. Elle dit à la femme d’arrêter de pousser parce qu’elle n’est pas complètement dilatée et risque de déchirer son col ; son corps est en train de lui mentir et ce n’est pas le moment de pousser. La femme est perturbée et prend peur. Elle ne peut pas arrêter de pousser et doit lutter contre son corps ce qui augmente la douleur. Parce qu’elle ne peut pas arrêter de pousser on lui recommande de prendre une péridurale. Une péridurale est posée avec tous les appareils de mesure qui vont avec. Plus tard un autre toucher vaginal déclare que le col est complètement dilaté et une poussée dirigée commence. La fin de l’histoire est classiquement une naissance instrumentale (ventouse ou forceps) liée à la péridurale = poussée dirigée = souffrance fœtale + défaut de progression (bébé mal positionné du fait de la position dorsale et d’une diminution du tonus du plancher pelvien). Le message que la femme retient de son accouchement est que son corps l’a trompée alors qu’en fait c’est la sage-femme (instrument du système) qui l’a trompée. Je ne suis pas en train de pointer du doigt des individus : j’ai été cette sage-femme. Comme la plupart des sages-femmes on m’a appris qu’une femme ne doit pas pousser tant que son col n’est pas complètement dilaté. Cet article vise à remettre en question certains modes de pensée à ce sujet ou plutôt cette absence de sujet.

Suite ici 

vendredi 1 juillet 2011

Naissance non-assistée accidentelle...

Vous trouverez ici une très belle vidéo sur une naissance à la maison avec un bébé tellement pressé qu'il n'a pas attendu la sage-femme sur le point d'arriver...