mercredi 24 décembre 2008

J'accuse... !

Le manifeste en faveur de l'accouchement à domicile, lancé depuis trois mois, a récolté plus de 2600 signatures. Toutes les femmes qui ont signé déclarent préférer accoucher chez elles sans assistance si aucune sage-femme libérale ne peut les accompagner dans leur projet de naissance à domicile.

On estime qu'environ 6000 femmes accouchent aujourd'hui chez elles en France, accompagnées d'une sage-femme libérale, dans un projet défini et réfléchi et en toute sécurité*.
Le nombre de signatures de ce manifeste montre à quel point ces femmes ont besoin d'avoir ce choix, et illustre de manière critique le faible nombre de sage-femmes qui peuvent les accompagner, induisant de fortes disparités géographiques inacceptables pour elles.
Pour rappel, le faible nombre de sage-femmes accompagnant les accouchements à domicile en France est dû en grande partie au problème d'assurance que rencontrent ces sage-femmes, qui ne leur permet pas d'être assurée pour cette pratique particulière. Il est aussi dû dans certaines régions de France aux pressions exercées par les obstétriciens hospitaliers et cliniciens sur les sages-femmes pratiquant les accouchement à domicile.

Ce manifeste a été envoyé à la presse, aux responsables politiques de la santé, aux responsable médicaux. Or hormis sur le web et dans une certaine presse très spécialisée, il est fait silence sur cette revendication de milliers de femmes à disposer de leur corps et à choisir le lieu de naissance de leur enfant. Un silence criminel est fait sur ces femmes qui préfèreront donner naissance sans assistance, dans notre pays développé et industrialisé, si elles ne peuvent pas bénéficier d'un accompagnement sécuritaire à domicile par une sage-femme.

J'accuse les pouvoirs publics d'être responsable de la mort de femmes et de bébés, en ne tenant pas compte de la situation désespérée de ces femmes.
Je les accuse de ne pas se donner les moyens de faire rentrer l'accouchement à domicile comme un droit fondamental en France, en laissant une situation intenable pour les sages-femmes perdurer.
Je les accuse d'ignorer les droits de la femme à disposer de son corps lorsqu'elle fait des choix pour la naissance de ses enfants.

J'accuse la presse de son silence aveuglant et aveuglé, préférant se faire l'écho des catastrophes et stigmatiser l'accouchement non ou mal assisté, que de relayer les revendications de milliers de femmes souhaitant ne pas avoir à en arriver là.

J'accuse le collège des gynécologues obstétriciens de France de camper sur des positions intenables concernant la dangerosité de l'accouchement à domicile, et de faire régner une suspicion inexplicable sur les femmes qui ont fait ce choix.

J'accuse le personnel hospitalier de réserver trop souvent un accueil hostile aux femmes transférées en cours de travail suite à un projet d'accouchement à domicile, alors que la meilleure sécurité reste une cohabitation sereine entre les deux.

J'accuse une grande majorité de gynécologues-obstétriciens de culpabiliser, ridiculiser ou stigmatiser leur patientes qui parlent d'accouchement à domicile, de les infantiliser en ne leur fournissant pas les informations nécessaires pour faire leur choix, en ne respectant pas "leur autonomie et leur volonté", à l'encontre du serment d'Hippocrate.

J'accuse enfin la politique paternaliste de notre système de santé et en particulier au niveau obstétrical, ne laissant aucun choix majeur aux femmes enceintes concernant la disposition de leur corps, les enfermant dans un rôle passif lors de l'expression maximale de leur féminité, et niant leur rôle fondamental au cours de la naissance, et bafouant leurs droits fondamentaux ç disposer d'elles-mêmes dès le moment où elles portent la vie.

Karine L.

* Mémoires de sage-femme : " Accouchement à domicile : risque ou modèle", de Cathy-Anne Piette et " Accompagnement global avec accouchement a domicile en France de 1997 a 2001 ", de Mathilde Munier

mardi 23 décembre 2008

L'effet "nocebo" des consultations prénatales

http://portail.naissance.asso.fr/docs/nocebo.htm

L'effet "nocebo" des consultations prénatales
Dr Michel Odent
article paru dans la revue "Naître & Grandir
juin-juillet-août 2001 - N°11 - T 7122

Tout le monde a déjà entendu parler de l'effet placebo. L'effet nocebo c'est à peu près son contraire. C'est ce qui se passe chaque fois qu'un professionnel de la santé fait plus de mal que de bien en agissant sur l'imagination, les croyances, les fantasmes, et donc l'état émotionnel. Cet effet agirait-il sur les futures mamans ? Michel Odent nous donne son point de vue.


L'effet nocebo possible des consultations prénatales est un sujet qui prend une importance toute particulière à notre époque. Au cours de ces dix dernières années, nous avons appris que la santé se construit dans une grande mesure pendant la vie foetale. Pour s'en convaincre, il suffit de consulter notre banque de données*. On y trouve des centaines de références et résumés d'articles publiés dans des journaux médicaux et scientifiques qui font autorité. Il s'agit uniquement de recherches sur les conséquences à long terme de ce qui se passe au début de la vie. Dans tous les domaines de la médecine ont été publiées des études établissant des corrélations entre un état de santé à l'âge adulte, pendant l'adolescence ou l'enfance d'une pari, et ce qui s'est passé quand la mère était enceinte d'autre part. Bien plus encore, les physiologistes sont aujourd'hui en mesure d'expliquer comment certains états émotionnels de la femme enceinte peuvent influencer la croissance et le développement du bébé dans l'utérus.
Dans un tel contexte scientifique, il est permis d'affirmer que le bien être des femmes enceintes devrait l'emporter sur toute autre considération... Cela devrait être la priorité en matière de santé publique. Pour les praticiens, le premier devoir devrait être de protéger l'état émotionnel des femmes enceintes. Or, l'expérience révèle que les consultations prénatales sont souvent génératrices d'angoisse. Elles ont souvent un "effet nocebo". Nous connaissons tous des femmes enceintes qui ont cessé d'être parfaitement heureuses après une consultation prénatale.



DE MON POSTE D'OBSERVATION

Il se trouve qu'à Londres, nombre de sages-femmes indépendantes, d'éducatrices de la naissance et de doulas (une doula est une mère ou une grand-mère expérimentée qui accompagne la jeune mère dans la période qui entoure naissance) connaissent mon numéro de téléphone et le transmettent aux femmes dont l'angoisse a été exacerbée par une consultation prénatale. Je suis donc dans une situation propice l'étude de l'effet nocebo. Mon expérience dans ce domaine m'a appris que, dans le contexte Londres, ce sont presque toujours les mêmes situations qui justifient des appels téléphoniques urgents. Ainsi, j'ai réalisé qu'à l'origine d'un véritable effet nocebo, il y a presque toujours une méconnaissance profonde de la littérature médicale. Mon rôle se limite le plus souvent à rassurer, en m'appuyant sur des études publiées dans des journaux qui font autorité. Voici quelques exemples fréquents d'appels de futures mamans angoissées.

"MON TAUX D'HÉMOGLOBINE EST DE 9 : JE SUIS ANÉMIQUE."

Rappelons que l'hémoglobine est le pigment des globules rouges. Quand une femme a un taux d'hémoglobine d'environ 9.0 ou 9.5 à la fin de sa grossesse, on lui dit, le plus souvent à tort, qu'elle est anémique et on lui donne des suppléments de fer. Or, dire à une future mère en parfaite santé qu'elle a besoin d'une prescription de fer pour corriger des déséquilibres dans son organisme, c'est altérer, et parfois profondément, son état émotionnel. Une telle attitude témoigne bien d'une méconnaissance de la littérature médicale. Une énorme étude britannique, disposant des dossiers concernant la naissance de plus de 150 000 bébés, s'était fixé pour objectif d'évaluer les taux idéaux d'hémoglobine en cours de grossesse (1). La principale conclusion de cette étude est qu'un taux de l'ordre de 9.0 ou 9.5 va de pair avec un bon pronostic. Par contre, lorsque l'organisme maternel répond mal à la demande du foetus et du placenta et ne parvient pas à abaisser son taux d'hémoglobine en dessous de 10.5, c'est mauvais signe. Les risques de prématurité, de poids insuffisant à la naissance ou de maladies de fin de grossesse (telles que les pré-éclampsies) sont accrus. D'autres études épidémiologiques ont abouti à des conclusions voisines (2,3)


Bien que de telles données aient été publiées dans des journaux d'audience internationale, partout dans le monde des millions de femmes sont déclarées anémiques et reçoivent des prescriptions de fer, alors même que les tests spécifiques susceptibles de déceler les carences en fer et les anémies n'ont pas été demandés. L'incapacité à interpréter les résultats d'un test aussi répandu que la mesure du taux d'hémoglobine chez les femmes enceintes est un phénomène troublant parce qu'il est quasi universel. On m'a conté l'histoire d'une Japonaise qui a passé la première moitié de sa grossesse à Londres, avant de repartir à Tokyo. Une de ses amies européennes, mère de quatre enfants, l'avait avertie longtemps à l'avance qu'en fin de grossesse, on lui dirait qu'elle est anémique et on lui donnerait du fer. La fin de l'histoire, qui s'est passée à l'autre bout du monde, est facile à deviner : on lui a donné des suppléments de fer. Le phénomène n'est pas seulement répandu d'un point de vue géographique. Il est aussi répandu quel que soit le milieu médical considéré. Une équipe renommée d'épidémiologistes spécialisés dans la période qui entoure la naissance a publié une étude sur cette phase de l'accouchement qui va de la naissance du bébé à la délivrance du placenta. Afin de limiter leur étude aux grossesses à bas risque, les chercheurs ont éliminé toutes les femmes dont les taux d'hémoglobine étalent inférieurs à 10 (4). Finalement, le taux moyen dans la population étudiée était de 11.1. L'occasion m'a été ensuite donnée de souligner les points faibles de cette étude (5) qui, en réalité, a inclus nombre de grossesses à risques.

Ce mystérieux phénomène collectif a pour véritable origine un profond désintérêt pour les fonctions du placenta. L'un des rôles du placenta est de constamment manipuler la physiologie maternelle pour le bénéfice du foetus. Le placenta "parle" à l'organisme maternel au moyen d'hormones. Il joue le rôle de l'avocat du bébé. Ainsi le placenta "demande" à la mère de diluer son sang et ainsi de le rendre plus fluide. Il en résulte une augmentation du volume sanguin qui peut atteindre 40%. Ceci explique que lorsqu'on mesure, dans le sang d'une femme enceinte, la concentration d'une substance telle que l'hémoglobine, on évalue avant tout le processus de dilution, c'est à dire l'activité du placenta. Il est aisément prévisible que cette concentration, qui est de l'ordre de 12 à 13 (g/dl) en dehors de la grossesse, s'abaissera chez la femme enceinte en fonction du degré de dilution du sang. Voici ce que disent des praticiens avertis à une femme enceinte dont le taux d'hémoglobine est de 9.0 ou 9.5 : "Bonne nouvelle ! Le placenta fait bien son travail et votre sang est convenablement dilué".

"JE SUIS DIABÉTIQUE!"

C'est la deuxième phrase type prononcée par beaucoup de femmes enceintes. De nombreux praticiens ne réalisent pas à quel point l'expression "diabète gestationnel" peut avoir un effet nocebo. Un tel diagnostic conduit à confondre une sérieuse maladie chronique avec ce qui n'est habituellement qu'une réaction physiologique transitoire. Il peut du jour au demain installer dans la maladie une femme qui était auparavant heureuse et se sentait en parfaite santé. De nombreux médecins ont souligné que ce diagnostic est inutile. On a d'ailleurs pu dire que le diabète gestationnel est un "diagnostic à la recherche d'une maladie". Le Professeur Jarrett, de Londres, dit que c'est une "non-entité" (6). Une étude très importante, à l'échelle de la population canadienne, a révélé que le recours systématique aux tests destinés à déceler des diabètes gestationnels n'améliore en aucune façon les statistiques (7) et n'a donc aucune raison d'être. Le diagnostique est inutile dans la mesure où les seules recommandations pratiques qu'il entraîne habituellement sont d'éviter les sucres purs (boissons sucrées, bonbons, etc.) de préférer les hydrates de carbones complexes (pâtes, pain, riz, etc.) et aussi d'avoir une activité physique régulière. Pas besoin de tests compliqués pour aboutir à de telles recommandations, qui sont d'ailleurs valables pour toutes les femmes enceintes.


Là encore il y a une discordance entre les données publiées dans la littérature médicale et les pratiques quotidiennes. Là encore cette discordance a pour origine profonde un désintérêt quasi culturel pour les fonctions du placenta. Le placenta fait savoir à la mère que le bébé en développement a besoin de plus de sucre. En d'autres termes, il demande à l'organisme maternel de modifier son métabolisme des hydrates de carbone. Exceptionnellement, le conflit peut aboutir à une véritable maladie. Dans l'immense majorité des cas, , la réponse de l'organisme maternel à la demande du placenta ne dépasse pas le cadre des réactions physiologiques. L'organisme maternel contrôle la situation. Il n'y a pas de symptômes. Seul un test de laboratoire qui consiste à donner artificiellement à la mère un excès de sucre permet de déceler une augmentation inhabituelle du taux de glucose sanguin (c'est ce que les médecins appellent une hyperglycémie provoquée).

"ON M'A PRESCRIT UN MÉDICAMENT POUR ABAISSER MA PRESSION ARTÉRIELLE"

C'est mon troisième exemple, tout aussi courant. Il est très fréquent que le placenta demande simplement à la mère d'envoyer plus de sang. Alors, l'organisme maternel augmente sa pression artérielle. Les résultats de toute une série d'études sont convergents, qui confirment qu'une augmentation isolée de la pression artérielle en cours de grossesse va de pair avec de bonnes statistiques (8,9,10,11) Malheureusement, de nombreux praticiens présentent la simple augmentation de la pression artérielle en cours de grossesse comme une mauvaise nouvelle. Ils la considèrent même parfois comme une maladie qu'il faut traiter par des médicaments. Une revue de 45 études publiées a révélé que les seuls effets d'un traitement anti-hypertensif pendant la grossesse étaient d'inhiber la croissance du foetus et d'augmenter le nombre de bébés de petit poids (12). Les praticiens qui s'intéressent à la physiologie du placenta étaient en mesure d'anticiper les dangers de tels traitements. Beaucoup confondent l'hypertension isolée de la grossesse avec cette maladie qu'est la pré-éclampsie. Certes lors d'une pré-éclampsie, il y a une augmentation de la pression artérielle, mais il y a aussi des protéines dans les urines et un certain nombre de perturbations métaboliques. Par comparaison, on pourrait dire que lorsqu'on a une tumeur au cerveau, on a mal à la tête mais que lorsqu'on a mal à la tête, cela ne signifie pas que l'on a une tumeur au cerveau...


De nombreux autres exemples pourraient rendre compte de l'ampleur de ce phénomène inquiétant et quasi universel. J'ai simplement cherché à analyser les situations les plus fréquentes et les plus préoccupantes. Il ne faudrait cependant pas conclure que les professionnels de la santé jouent constamment un rôle négatif sur l'état émotionnel des femmes enceintes. Ils peuvent même avoir directement ou indirectement un effet positif. Je ne puis m'empêcher de penser au temps où la maternité de Pithiviers était "la maternité chantante". A la fin de nos groupes de chant - qui se terminaient souvent en groupes dansants - les visages étaient rayonnants. Nous faisions plus pour la croissance et le développement des bébés à naître qu'en multipliant les échographies....



Références :

1 Steer P, Alam MA, Wadsworth J, Welch A. Relation between maternal haemoglobin concentration and birth weight in different ethnic groups. BMJ 1995; 310:489-91 - 2 Koller O, Sandvei R, Sagen N. High hemoglobin levels during pregnancy and fetal risk. int J Gynaecol Obstet 1980; 18:53-56. -3 Garn SM, et al. Maternal hematologic levels and pregnancy outcome. Semin Perinatol 1981; 5:155-62. - 4 Rogers J, Wood J, et al. Active versus expectant management of third stage of labour: the Hinchingbrooke randomised controlled trial. Lancet 1998 351: 693-99. - 5 Odent M. Active versus expectant management of third stage of labour Lancet 1998; 351:1659. - 6 Jarrett RJ. Gestational diabetes : a non-entity ? BMJ 1993; n306: 37-38. - 7 Wen SW, Liu S, Kramer MS, et al. impact of prenatal glucose screening on the diagnosis of gestational diabetes and on pregnancy outcomes. Arn J Epidemiol 2000; 152(11): 1009-14. - 8 Symonds EM. Aetiology of pre-eclampsia : a review. JR Soc Med 1980; 73: 871-75. - 9 Naeye EM, Maternal blood pressure and feral growth. Am J Obstet Gynecol 1981; 141: 780-87. - 10 Kilpatrick S. Unlike pre-eclampsia, gestational hypertension is not associated with increased neonatal and maternal morbidity except abruptio. SPO abstracts. Am J Obstet Gynecol 1995 ; 419: 376. - 11 Curtis S, et al. Pregnancy effects of non-proteinuric gestational hypertension, SPO Abstracts. Am J Obst Gynecol 1995 ; 418 : 376. - 12 Von Dadelszen P, Ornstein MP, et al. Fall in mean

dimanche 21 décembre 2008

PAROLE DE NAISSANT

http://users.swing.be/carrefour.naissance/Articles/refl/ParoleDeNaissant.htm

Blandine Poitel (mère de trois enfants)

Je viens de loin, si loin que vous ne pouvez imaginer. J'ai fais tant de chemin, évité tant d'obstacles, traversé tant d'orages, survécu à tant de naufrages, déjoué tant d'oracles pour vivre mes lendemains ! Je viens de loin ; je suis ce que vous avez été un jour, si lointain que vous l'avez enseveli au plus profond de vous. N'oubliez pas : je suis humain. Petit, maladroit, désarmé, mais ... bien plus humain que vous ne me le laissez percevoir. Vous vous récriez : ce que je dis, vous le savez, en conséquence vous agissez !

Alors pourquoi, je ne comprends pas, expliquez moi ...

... pourquoi m'arracher à celle que je viens de quitter, à celle que je viens de retrouver, ... pourquoi m'emmener loin de son corps, terre nourricière et chaleureuse, source de vie, source de ma vie,

... pourquoi ces lumières qui me déchirent, ... pourquoi ces bruits qui me lacèrent, ... pourquoi ces mots au fer rouge, ... pourquoi ces mains dures qui me triturent,

... pourquoi ces choses qui m'étouffent, me suffoquent, me torturent, qui se fraient un chemin inexorablement dans ma chair si neuve, si vierge de souffrance, ... pourquoi cet acharnement sans nom, sans mots qui m'expliquent ...

Vous ne savez pas. VOUS NE SAVEZ PAS ...

... que je ne connais pas le temps,

... que chaque seconde de souffrance dure pour moi l'éternité

... que mes sensations sont encore immatures : avoir mal à un endroit, c'est être mal partout,

... que quand je pleure, j'appelle au secours, et que la non réponse est négation de ma personne, de mes besoins, qui provoque une explosion d'angoisse anéantissante, d'autant plus si cela se répète,

... que ma mère est mon air, mon eau, ma vie ; me séparer d'elle, c'est une éternité de désert et de souffrance, une perte que je sens irrémédiable et sans fin,

... qu'être contenu EST LA VIE ; depuis le commencement, je suis en un lieu clos, obscur, chaud qui me contient ; être nu, avoir les jambes, les bras, la tête non soutenus me jette dans une détresse vitale, profonde.

Puisse ma voix vous atteindre, mes mots vous toucher, Puissiez vous enfin être doux, compréhensif, salvateurs avec moi, Puissiez vous vous souvenir de ces émotions si puissantes, quand tout était neuf : des sensations d'impuissance anéantissante quand tout dépendait d'autrui, de l'amour qui vous épanouissait comme une fleur au matin, de la joie comme une irruption sauvage et vivifiante, de la détresse canne de l'effondrement brutal du monde, du bien être comme d'une après midi au soleil, langoureuse, tiède, sucrée et parfumée canne une confiture de fraise, de la douleur canne d'une vague dévastatrice éparpillant mon être aux confins de l'univers.



PUISSIEZ VOUS VOUS SOUVENIR, ET AGIR ! ! !

MERCI


* Naissant : Néologisme créé par le Docteur Claude Emile Tourné, gynécologue obstétricien, désignant "le foetus en mouvement de naître" canne acteur de sa propre naissance. Il me semble recouvrir au plus juste et tout à la fois l'individu et sa volonté d'advenir à la lumière, le mouvement de cette naissance et la continuité entre le foetus dans le ventre de sa mère et le bébé à l'air libre. Ce terme est explicité amplement dans ses ouvrages "Naissance et Maltraitance", Cahiers de 1 ' Université de Perpignan, et "Le Naître Humain - Cette Naissance qui vient à l'Homme", L'Harmattant.

Texte paru dans les Dossiers de l'Obstétrique p.38 - n°301 - Janvier 2002.

Positions...

Des positions pour faciliter et accélérer l'accouchement :
http://afar.naissance.asso.fr/posters/positions/positions2-fr-low.jpg

Des positions pour faciliter la naissance de votre bébé :
http://afar.naissance.asso.fr/posters/positions/positions1-fr-low.jpg

vendredi 19 décembre 2008

L'épisiotomie en réalité...

http://afar.naissance.asso.fr/episiotomie.htm

Sur les sites grand public consacrés à l'accouchement, on trouve typiquement ce type de discours :

* L'épisiotomie est pratiquée pour éviter une déchirure du périnée jusqu'à l'anus. C'est un moindre mal, une coupure nette étant plus facile à réparer qu'une déchirure spontanée. Elle permet de préserver le tonus du périnée et de garder une vie sexuelle épanouie. Donc n'en ayez pas peur !
* L'épisiotomie est quasi-indolore. La suture se fait sous anesthésie locale. Les premiers jours la cicatrice peut être douleureuse mais au bout d'une semaine tout va bien.

Sur les forums de ces mêmes sites, on trouve aussi pourtant des témoignages souvent timides (puisque bébé va bien n'est-ce pas...) montrant autre chose. En privé, nous entendons parfois des témoignages réellement pénibles : douleur et dyspareunie pendant des mois, cicatrice asymétrique ou non lisse, suture faite sans aucune anesthésie, suture "trop serrée" ayant rétréci l'entrée du vagin, mauvaise incision ayant coupé ce qu'elle n'aurait pas du.

Nous vous présentons une autre vision que celles des sites grand public, beaucoup moins anodine, et surtout beaucoup plus réaliste, de ce geste pratiqué au moins une fois sur environ 60% des mères françaises. Cette présentation est basée sur les résultats d'études scientifiques, ce que l'on appelle médecine factuelle ou basée sur des preuves. Nous ne faisons que résumer ce qui est publié dans la littérature médicale, références à l'appui.

Episiotomie : témoigner, informer, dénoncer, agir...

L'épisiotomie est l'incision volontaire du périnée de la femme en train d'accoucher, entreprenant la peau, la muqueuse et une partie des muscles qui entourent la vulve et le vagin de la femme. Il s'agit d'un acte chirurgical pouvant être posé par les médecins et les sages-femmes lors d'un accouchement. L'épisiotomie nécessite une suture importante. L'épisiotomie et sa suture peuvent entraîner des douleurs locales et des inconvénients de confort durant plusieurs jours. Pratiquée dans de mauvaises conditions ou par des personnes moins compétentes, cette suture peut "lâcher" laissant une plaie importante béante. La plaie peut aussi s'infecter, soit parce que la vulve était porteuse de germes qui sont alors entrés dans la plaie, soit parce qu'elle a été infectée par des germes de l'hôpital lors des soins (infections nosocomiales). Lorsqu'il y a un "lâchage" de suture et une infection locale, les soins sont importants, et peuvent comprendre, par la suite, une "reprise" chirurgicale "esthétique".

Les raisons invoquées pour justifier l'épisiotomie sont en premier lieu l'accélération de l'expulsion foetale et l'utilisation d'instruments tels que la ventouse ou les forceps. En second lieu, l'argument est d'éviter une déchirure, supposée potentiellement plus importante que la coupure volontaire. L'épisiotomie est présentée autant dans la grande presse médicale que populaire comme un acte nécessaire alors que de nombreuses études scientifiques démontrent le contraire. Ces études ne sont pratiquement jamais mentionnées lors des séances d'information prénatale. La femme et son compagnon ne sont pas informés de cet acte avant son exécution, par crainte d'une réaction de peur ou de refus spontanée. Ce n'est qu'une fois réalisé qu'il est, éventuellement, expliqué, mettant souvent en avant la santé voire la survie de l'enfant.

En France, selon l'enquête nationale périnatale de 1998 (accessible sur le site ), le taux d'épisiotomies était de 71,3% pour les primipares et de 36,2% pour les multipares (donc en moyenne 53,7% c'est à dire plus d'une femme sur deux). Dans certaines maternités, le taux d'épisiotomies atteint 90% ! Dans ces proportions, il semble évident que cet acte n'est pas posé pour des raisons précises concernant la femme qui enfante, mais doit être considéré comme un geste systématique dénué de toute réflexion et de remise en question. Au Royaume Uni, le taux d'épisiotomie a chuté de 52% à 13% après les campagnes menées par des associations d'usagères des services obstétricaux comme l'AIMS ... En Suède il n'est que de 6%. Il tombe à une valeur insignifiante dans la pratique d'accompagnants de naissance (médecins ou sages-femmes) informés et conscients de la gravité de cet acte et de ses conséquences. Vous pouvez consulter les tableaux comparatifs des taux d'épisiotomie dans le monde

L'AFAR (Alliance Francophone pour l'Accouchement Respecté) se situe, ici, comme une association de défense des usagères en dénonçant les abus de l'épisiotomie et en informant autant les hommes et les femmes que les professionnel(le)s des alternatives possibles. Nous avons recensé près de 70 études prouvant que l'épisiotomie de routine n'est pas justifiée médicalement. Les références et résumés de ces articles sont disponibles sur la base de données de l'AFAR : Un argumentaire détaillé sur l'épisiotomie se trouve sur la page : On y explique notamment, preuves à l'appui, que les causes des déchirures périnéales que l'épisiotomie prétend éviter sont à rechercher dans les procédures obstétricales : position d'accouchement imposée, poussées dirigées, dopage au Syntocinon, etc. En parlant d'épisiotomie, on peut ainsi remonter toute une chaîne d'interventions abusives justifiées uniquement par la crainte du médico-légal. Une crainte qui se réduit, en France, à la peur de "ne pas en faire assez".

A l'inverse de cette manière de faire, la pratique médicale factuelle ("evidence based"), qui s'appuie sur des études systématiques des conséquences des gestes obstétricaux, est la seule qui puisse faire évoluer les protocoles. Encore faut-il que les parents s'informent, se préparent, connaissent leurs droits, et dialoguent avec des professionnels le plus souvent coupés du monde de la recherche. (Lire à ce sujet l'article de Martin Winckler, "Médecins sous influences", dans le Monde Diplomatique de janvier 2004 : Voir également les débats sur son site personnel : )

Dans les Dossiers de l'Obstétrique, revue d'informations médicales et professionnelles de la sage-femme (juin 2001), Farida Hammani dénonce la pratique de l'épisiotomie comme une "mutilation génitale".

Pour plus d'informations sur les Recommandations de pratique clinique (RPC) en cours, consulter le dossier de CianeWiki : .


Plus d'informations ici : http://afar.naissance.asso.fr/episiotomie.htm
et ici : http://www.episiotomie.info

La déclaration de naissance

http://afar.naissance.asso.fr/declaration.htm

Que dit la loi ?

Dès lors qu'un enfant naît sur le territoire français les parents sont tenus d'en faire la déclaration, même s'ils sont étrangers. L'article 55 du code civil précise que : "Les déclarations de naissance seront faites dans les trois jours de l'accouchement, à l'officier de l'état civil du lieu. Le décret n° 60-1265 du 25 novembre 1960 précise que le jour de l'accouchement ne compte pas dans le décompte des trois jours (article 1er alinéa 1) et que si le dernier jour du délai tombe un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, ce délai est prorogé jusqu'au premier jour ouvrable suivant (article 1er alinéa 2). Enfin, l'article 56 du code civil précise que : "La naissance de l'enfant sera déclarée par le père, ou, à défaut du père, par les docteurs en médecine ou en chirurgie, sages-femmes, officiers de santé ou autres personnes qui auront assisté à l'accouchement (...). L'acte de naissance sera rédigé immédiatement."

En d'autres termes :

"La déclaration relève en priorité du père, et les autres n'interviennent qu'à défaut. L'accouchement à la maison est la norme, puisque c'est seulement par exception qu'est envisagé l'accouchement hors du domicile, cet autre lieu étant conçu comme étant le domicile d'une autre personne et pas l'hôpital. Lorsque les médecins et les sages-femmes déclarent la naissance c'est, quel que soit le lieu, secondairement au père. Mais c'est bien en tant qu'intervenant au domicile de la mère qu'ils ont été envisagés par le code civil. Où l'état des choses, à l'époque napoléonienne, nous sert finalement. En conclusion, les textes de loi français sont très clairs ! Non seulement la déclaration de naissance peut être faite par le père s'il était présent à l'accouchement, mais c'est un droit civique." Martine Herzog-Evans, consultante juridique de l'AFAR.

Les pratiques en vigueur :

Malgré tout, une demande de "certificat de naissance" établi par un professionnel est non seulement mentionnée sur plusieurs sites d'informations, mais, dans la pratique, ce papier est quasiment toujours exigé. L'AFAR se propose donc d'épauler et soutenir les parents qui désirent, par acte citoyen ou conviction personnelle, déclarer eux-mêmes la naissance de leur enfant. Dans le cas d'un accouchement en milieu hospitalier, il est possible d'inclure cette demande dans un projet de naissance, car les accords entre les mairies et les structures hospitalières privent de manière systématique le père de ce droit. Il est à préciser que ce "certificat de naissance" n'a rien à voir avec le "certificat de santé des 8 jours" qui sert à recevoir les allocations familiales (ainsi que ceux des 9 mois et deux ans qui sont établis par un médecin).

Etre informé :

Plusieurs parents se sont battus pour faire valoir leurs droits et se sont fait connaître auprès de l'association. Certains ont eu gain de cause, grâce à une intervention téléphonique de leur avocat, ou du procureur de la république appelé à leur demande et en leur présence par l'officier de l'état civil. D'autres ont eu moins de chance et se sont vus opposer des articles de l'Instruction Générale de l'État Civil (IGEC), pourtant en accord avec les articles du code civil, et exiger une attestation médicale. Il convient donc d'être parfaitement informé puisque de nombreux officiers de l'état civil ne sont pas habitués à cette démarche qui bouleverse leurs habitudes. Tous les textes de loi relatifs à la déclaration sont disponibles sur ce document : . Nous vous conseillons de le lire attentivement et de l'imprimer si vous envisagez de déclarer la naissance de votre enfant sans attestation médicale. Par ailleurs, il ne faut pas confondre la déclaration de naissance avec le lien de filiation.

La situation la plus délicate est celle où l'officier de l'état civil refuse d'enregistrer une déclaration de naissance sans attestation médicale. En effet, les textes ne précisent pas les démarches à faire en pareil cas. Car, ce n'est pas au père, qui s'est déplacé dans les délais, de se soumettre à des pratiques incorrectes voire de se mettre hors la loi en étant hors délais, pire, engager sa responsabilité et encourir une amende (c'est un comble !), mais à l'officier de l'état civil de tout mettre en oeuvre pour enregistrer correctement la déclaration. L'IGEC précise (art. 271) la possibilité, pour l'officier de l'état civil, de se rendre auprès de l'accouchée pour vérifier que l'enfant est vivant, ou encore de déléguer un médecin auprès d'elle, ce qui a été refusé à la famille Belloir (adhérente AFAR). L'IGEC précise également (art. 272-1 + jurisprudence) que si l'accouchement a eu lieu sans témoin, il revient à la mère de faire la déclaration. C'est dans ce cas de figure que se retrouvent les parents si l'accouchement a eu lieu sans assistance médicale, ce qui crée donc l'impossibilité d'obtenir une attestation. Si l'officier de l'état civil exige une attestation en pareil cas, cela revient à demander à un médecin (complaisant !) de faire un faux, ce qui est grave ! D'autant que l'article 56 du code civil précise que : "L'acte de naissance sera rédigé immédiatement." En cas de refus d'enregistrer une déclaration, il faut certainement exiger de la mairie un papier exposant la raison du refus et attestant par sa date que le père s'est bien déplacé dans le délai légal. (Un exemple d'attestation est disponible auprès de l'AFAR.)

Le refus pourrait être considéré comme un abus de pouvoir pouvant, de plus, générer un préjudice. L'AFAR met tout en oeuvre pour rendre publiques les démarches et apporter son soutien dans l'action juridique prévue. En août 2004, des parents se sont vu refuser l'attestation médicale par le médecin (appelé par eux à leur chevet) qui a exercé un chantage en donnant comme alternative soit d'aller à l'hôpital, soit de prévenir les services sociaux (PMI). Autre "petite" histoire : un père, devant le cas d'un refus d'enregistrement, a eu l'idée d'aller au commissariat pour déposer plainte. Mais le commissariat n'a pas su constater le refus d'enregistrement de la part de la mairie (ils n'ont pas de formulaire...). Au moment de retourner à la mairie pour demander un papier attestant que sa demande d'enregistrement est refusée, ce père a vu sa demande d'enregistrement aboutir car l'officier de l'état civil avait entretemps fait appeler le Procureur de la République ! En somme, en cas de conflit, les demandes ont abouti par pression juridique.

Attention !

Tout ce qui précède ne concerne que la légalité de la procédure de déclaration d'un nouveau-né. Il faut savoir que des officiers d'état-civil demandent souvent un certificat médical pour des raisons qui n'ont rien à voir avec cette procédure : ils tiennent à s'assurer que l'enfant n'a pas été volé ni adopté illégalement. Le certificat médical d'un professionnel ayant assisté à l'accouchement est généralement le moyen le plus simple pour obtenir cette certitude. Mais ce n'est pas le seul moyen : il est possible, en cas d'enquête, de produire des documents (certificats médicaux, échographies...) prouvant que la mère était enceinte, et si aucun document n'est disponible le test génétique établirait sans équivoque la filiation mère-enfant.

Cette précaution n'a rien d'une paranoïa sécuritaire. Récemment (2007) un couple a tenté (sans succès) de déclarer en France un bébé acheté à une mère porteuse aux USA. D'autre part, des réseaux d'adoption illégale sont régulièrement démantelés. Il est donc prudent de se présenter à l'état-civil en ayant connaissance de cette suspicion qui ne manquera pas de voir le jour si les parents ne sont pas connus dans la commune et/ou s'ils déclarent avoir accouché sans assistance médicale. (Cette dernière situation est tellement rare qu'elle suscite, au mieux, l'incrédulité, au pire la méfiance, même si ce choix n'a rien d'illégal.)

Sachez aussi que les officiers d'état civil ne sont pas habilités à mener une enquête, par exemple en téléphonant à l'établissement où vous déclarez que l'accouchement a eu lieu. Mais ils peuvent saisir le Procureur de la République qui leur donnera, même par téléphone, l'ordre de rechercher ces informations, ou qui diligentera à son tour une enquête. Par ailleurs, le maire, ayant le statut d'officier de police judiciaire, peut venir constater la naissance d'un enfant vivant. Une chose imparable en cas de visite des policiers/gendarmes est de les recevoir, bébé au sein. Personne dans ce pays n'imagine possible d'allaiter un enfant qui n'est pas le sien sans avoir accouché !

Ne pas chercher les ennuis...

De manière générale (et cela ne vaut pas que pour l'accouchement) évitez tout conflit inutile avec les autorités, même si vous êtes dans votre bon droit, car le simple fait que vous n'ayez pas suivi la norme sociale vous place en position de faiblesse. Vous pourrez sans doute avoir raison en faisant intervenir un(e) avocat(e) ou en engageant des poursuites, mais songez que les « perdants » ont d'autres moyens d'exercer des pressions, par exemple en lançant une enquête de la PMI pour vérifier que vos enfants sont bien soignés (vaccinations, instruction, soins médicaux etc.) et/ou que vous ne faites pas partie d'une secte. Donc, sachez être diplomates et gérer les inquiétudes, justifiées ou non, de vos interlocuteurs face à un comportement jugé « hors normes ».

Plus d'informations ici : http://afar.naissance.asso.fr/declaration.htm

L’Académie française de médecine soutient les pratiques mais oublie les preuves

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=42158

L’Académie nationale de médecine contribue à la désinformation du public sur les sujets de l’accouchement à domicile et celui de l’accompagnement par une doula durant la grossesse, l’accouchement et les suites de couches. Certains points du communiqué du 10 juin 2008, au sujet de la profession de doula, décrivent comme « potentiellement dangereuses » [1] des pratiques dont la littérature scientifique a établi qu’elles ne le sont pas.

L’Académie nationale de médecine contribue à la désinformation du public sur les sujets de l’accouchement à domicile et celui de l’accompagnement par une doula durant la grossesse, l’accouchement et les suites de couches. Certains points du communiqué du 10 juin 2008, au sujet de la profession de doula, décrivent comme « potentiellement dangereuses » [1] des pratiques dont la littérature scientifique a établi qu’elles ne le sont pas.

L’Organisation mondiale de la santé, après avoir compulsé la littérature scientifique disponible sur le sujet, a émis des recommandations pour la prise en charge d’un accouchement normal [2]. Tous les bureaux de l’OMS, y compris européens, ont participé à l’élaboration de ces recommandations. Les pratiques passées en revue concernent aussi bien les pays en voie de développement que les autres.

Certaines recommandations concernent même spécifiquement nos pays industrialisés puisque l’évaluation porte sur l’utilisation de technologies inexistantes dans les pays en voie de développement (monitoring en continu ou analgésie péridurale, par exemple). Les études scientifiques nous apprennent que le jeûne imposé à une femme qui accouche est potentiellement dangereux car il contribue à son épuisement [3]. D’autre part, l’interdiction de boire et de manger est dans nos maternités systématiquement compensée par la mise en place d’une perfusion de soluté glucosé dont il a été établi qu’elle peut s’avérer néfaste pour la femme et son bébé (voir [4] [5] [6] [7]).

Pour ce qui est de la durée de la phase d’expulsion du bébé, même si l’OMS reconnaît qu’après deux heures chez une primipare, la probabilité d’un accouchement spontané dans des délais raisonnables diminue, elle préconise que la décision d’interrompre le deuxième stade du travail soit avant tout basée sur la surveillance de l’état de la mère et du fœtus et sur l’évolution du travail. Si tout se passe bien, il n’y a pas lieu de vouloir observer absolument une durée stipulée [8].

Pour ce qui est du recours aux forceps, l’OMS mentionne que la présence pendant l’accouchement de professionnels non qualifiés pour intervenir, mais désireux de préserver la normalité, peut apparemment prévenir des interventions superflues. L’épidémie mondiale d’extractions instrumentales requiert une attention accrue car toute intervention superflue est dangereuse pour la femme et pour le nouveau-né [8].

Les doulas, tout comme les femmes qu’elles accompagnent à la maternité ou à domicile, ne s’opposent pas à ce que soit effectuée une intervention médicale rigoureusement nécessaire. La désobstruction des voies aériennes du nouveau-né, tout comme l’aspiration gastrique, sont des gestes qui n’ont pas lieu d’être effectués en routine car, outre qu’ils sont désagréables voire douloureux pour le bébé, ils sont de nature à perturber la mise en route de l’allaitement [9].

L’Académie de médecine donne son assentiment à la pratique systématique d’interventions dont l’utilité n’est pas démontrée (voire dont la nocivité est avérée) et auxquelles de nombreux parents s’opposent aujourd’hui. Les doulas ne sont là que pour faire écho à ces requêtes ; elles n’en sont pas les initiatrices. Elles ont été contactées par des femmes qui, loin d’être fragiles ou vulnérables, ont des attentes particulières et sont déjà dans une remise en cause de la prise en charge hospitalière usuelle.

Disons également que les espaces physiologiques, les Maisons de naissance - dont aucune n’existe encore en France - et davantage de sages-femmes sont des mesures indispensables à un meilleur vécu pour les femmes et leur conjoint. Ces simples mesures structurelles, préconisées depuis longtemps par l’AFAR (Alliance francophone pour l’accouchement respecté) réduiraient les coûts pour la collectivité (diminution proportionnelle à la baisse du nombre d’interventions médico-chirurgicales et de leurs éventuelles complications).

L’économie financière serait d’autant plus intéressante pour les Maisons de naissance qui sont une alternative que la France ne VEUT PAS mettre en place. Elles permettraient, sur une grossesse dite à bas risque, d’économiser 765 euros par femme et par grossesse [10]. Il est intéressant de signaler à ce propos l’opposition officielle à ces projets du Collège national des gynécologues obstétriciens (CNGOF) [voir 11], de la Société française d’anesthésie-réanimation (SFAR) et du Club anesthésie-réanimation en obstétrique (CARO) [voir 12].

Pour répondre aux attentes des femmes résidant sur notre territoire, il conviendrait également de « dédiaboliser » l’accouchement à domicile, encore moins coûteux qu’un accouchement en Maison de naissance pour la collectivité. Contrairement à ce que prétend l’Académie de médecine, cette pratique ne présage pas un désastre néonatal quand elle s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement global (une femme, une sage-femme, du début de la grossesse en passant par l’accouchement et pour les suites de couches).

Il est prouvé qu’il n’est pas plus dangereux pour une femme d’enfanter à son domicile, lorsque les conditions physiologiques et de surveillance préconisées sont respectées, qu’à l’hôpital [voir 13]. Ce choix est d’ailleurs encouragé par le ministère de la Santé au Royaume-Uni [14]. Il est faux de prétendre que les doulas sont responsables de la demande croissante d’accouchement à domicile puisqu’elles n’accompagnent que des accouchements où la sage-femme est présente.

On ne peut pas ainsi gommer les attentes des femmes en prétextant une instabilité émotionnelle qui les rendrait tout bonnement inaptes à faire des choix éclairés lorsqu’elles sont enceintes. C’est en pleine possession de leurs facultés intellectuelles et parfaitement conscientes de ce que cela implique, tant au niveau des bénéfices que des risques, que certaines font ce choix. Ce qui est dangereux, ce n’est ni l’accouchement à domicile ni la présence des doulas, mais l’absence de choix qui contraindrait éventuellement une femme à accoucher seule chez elle.

C’est l’occasion de souligner que les sages-femmes françaises proposant un accompagnement à domicile ne sont plus couvertes par une assurance depuis 2000, que les corporations de médecins ne semblent guère s’en émouvoir et que les pouvoirs publics ne montrent aucun désir de remédier à la situation. En prenant position avec autant d’aplomb et si peu de références, l’Académie de médecine signifie simplement son refus d’une profonde remise en cause de pratiques professionnelles parfois nocives aux femmes et à leurs bébés. Elle se met en porte-à-faux avec le credo de tout bon praticien : « Primum non nocere ».

L’AFAR n’est ni pour ni contre l’existence des doulas. Nous constatons simplement que l’émergence des doulas répond à la volonté des femmes et que cette dernière doit être respectée. Il est possible que cette demande soit partiellement comblée par l’augmentation des effectifs de sages-femmes et l’évolution des pratiques hospitalières, mais rien ne permet de l’affirmer. Il convient certainement mieux d’envisager la présence des doulas sous l’angle de la complémentarité [15]. L’AFAR a mis à la disposition du public et des professionnels une base de références scientifiques de plusieurs milliers d’articles [16]. Ce qui contraste avec les affirmations fausses et dénuées de toute référence dont l’Académie de médecine se fait l’écho.

Catherine Chaumont

**********

Références
[1] [http://www.academie-medecine.fr/detailPublication.cfm ?idRub=26&idLigne=1400#
[2] http://www.who.int/reproductive-health/publications/French_MSM_96_24/index.html
[3] http://www.who.int/reproductive-health/publications/French_MSM_96_24/MSM_96_24_chapter2_part1.fr.html
[4] Lucas A, Adrian TE, Aynsley-Green A, Bloom SR. Iatrogenic hyperinsulinism at birth. Lancet 1980 ; 1:144-145.
[5] Lawrence GF, Brown VA, Parsons RJ, Cooke ID. Feto-maternal consequences of high-dose glucose infusion during labour. Br J Obst Gynaecol 1982 ; 89:27-32.
[6] Rutter N, Spencer A, Mann N, Smith M. Glucose during labour. Lancet 1980 ; 2:155.
[7]Tarnow-Mordi WO, Shaw JCL, Liu D, Gardner DA, Flynn FV. Iatrogenic hyponatraemia of the newborn due to maternal fluid overload ; a prospective study. Br Med J 1981 ; 283:639-642.
[8] http://www.who.int/reproductive-health/publications/French_MSM_96_24/MSM_96_24_chapter4.fr.html
[9] G. Gremmo-Féger - Pédiatre au CHU de Brest. Dossiers de l’Allaitement n°51, 2002.
[10] http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/25/46/25/mdn/forfait-agn-mdn.pdf
[11] http://www.cngof.asso.fr/D_TELE/080310DHOS_Maisons%20de%20naissance.pdf
[12] http://wiki.naissance.asso.fr/index.php ?pagename=CaroSfarMdn13mars2008
[13] http://www.ansl.org/images/MemoireMMunier.pdf
[14] http://wiki.naissance.asso.fr/index.php ?pagename=NationalHomeBirthStatisticsUk
[15] http://wiki.naissance.asso.fr/index.php ?pagename=AfarMotionDoulas#Motion_sur_la_professionnalisation_des_doulas
[16] http://afar.naissance.asso.fr/biblio-liens.htm

jeudi 18 décembre 2008

Communiqué de presse Cesarine

http://www.cesarine.org/cesarine/news/20081214-CommPresse.pdf

14/12/2008 - Communiqué de presse


Limiter les taux de césariennes, oui... en repensant le suivi de la
grossesse et de l'accouchement !

L'association Césarine, dédiée depuis 2002 à l'échange, au soutien et
à l'information autour de la naissance par césarienne, ne peut
qu'applaudir au fait que la question des césariennes abusives soit
mise en avant dans le rapport de la Fédération Hospitalière Française.

L'information n'est hélas pas nouvelle. Notre association avait déjà
mis en lumière en 2006 l'augmentation
continue des taux de césariennes dans un dossier intitulé "2 fois plus
de césariennes en 20 ans ! Que s'est-il passé ? Quelles conséquences
?" présenté lors des Etats Généraux de la Naissance. La DRESS avait
déjà pointé les disparités public / privé et niveau 1 / niveau 3 en
2003. Les taux de césariennes des maternités, disponibles depuis
quelques années sur des sites grand public, sont notoirement très
variables.

Le problème existait donc bien avant la mise en place de la T2A, et ne
trouvera pas sa solution dans un
abord purement comptable du taux de césariennes. En effet, les écarts
entre les taux de césariennes ne sont que la conséquence visible de
pratiques différentes. Les témoignages que nous avons recueillis
montrent une grande hétérogénéité dans la prise en charge de
circonstances identiques, allant parfois jusqu'au non respect des RPC.
Par exemple, le suivi à terme varie fortement, certaines maternités
pratiquant un déclenchement systématique à terme, quelles que soient
les conditions locales, ce qui peut mener à des césariennes qui sont
justifiées au moment où elles sont faites (stagnation, souffrance
foetale) mais qui n'auraient peut être pas eu lieu sinon.

La notion de césarienne « inutile » doit donc être examinée dans la
globalité de l'accouchement. C'est tout le suivi de la grossesse et de
l'accouchement qui doit être repensé. Limiter le taux de césariennes,
sans remettre en cause les pratiques actuelles et les conditions
d'exercice des professionnels, pourrait même induire d'autres actes
aussi mal vécus par les mères, par exemple un recours plus fréquent
aux extractions instrumentales.

Par ailleurs, nous regrettons que la question des conditions de
réalisation des césariennes soit éludée. Il ne nous paraît pas normal
que dans certaines maternités, le père ne soit pas autorisé à assister
à la naissance, la mère ne puisse pas rester avec son enfant pendant
la surveillance post-opératoire, alors que dans d'autres maternités il
s'agit de l'usage en vigueur. Le suivi post-opératoire pourrait être
amélioré, nombre de mères rentrant chez elles avec une information
minimaliste sur les suites de leur césarienne.
Le rapport de la FHF a le mérite de remettre les conditions
d'accouchement en France sous les projecteurs.

Posons-nous, enfin, les vraies questions de fond !

Sonia Heimann & Karine Sizgoric
Association Césarine
Echange soutien et information autour de la naissance par césarienne
www.cesarine.org

mercredi 17 décembre 2008

Caries : le fluor pas si utile ?

http://www.lesinfos.com/index.php/2008/11/28/747-caries-le-fluor-pas-si-utile

Caries : le fluor pas si utile ?

Selon un rapport de L’Afssaps qui actualise ses recommandations de 2002 sur la prévention des caries, le fluor est moins important que ce que l’on pensait jusqu’ici, en particulier chez les enfants de moins de six mois.

« La carie dentaire est une maladie qui fait intervenir des facteurs liés au sujet, à la flore buccale et à l’alimentation. » peut-on lire dans le rapport de l’Afssaps. Et le fluor fait débat parmi les professionnels de santé depuis quelques années, notamment sur le mode et l’âge d’administration. En 2008, un groupe de médecins de différentes spécialités a travaillé sur des données récentes qui ont évolué depuis 2002 puisqu’on en sait plus sur l’action du fluor.

Dans les années 80, le fluor était considéré comme majeur, aujourd’hui on considère qu’il est inutile avant l’age de six mois. Pour les enfants de plus de six mois, on remarque que 20 à 30% des enfants ont 80% des caries. Les raisons : de mauvaises habitudes alimentaires, le non respect de l’hygiène bucco-dentaire et le niveau socio-économique de la famille. L’apport de fluor doit donc être modulé en fonction du risque de carie chez l’enfant. Chez les enfants présentant un risque réduit : le brossage des dents avec un dentifrice fluoré est recommandé au minimum 2 fois par jour. Pour les enfants qui présentent plus de risque, un apport en fluor est conseillé dès l’apparition des premières dents en plus du brossage deux fois par jour.

Dans le communiqué, « l'Afssaps rappelle que la prévention de la carie dentaire passe par l’éducation à une hygiène bucco-dentaire adaptée, une bonne hygiène alimentaire, une bonne utilisation du fluor et une consultation précoce et régulière du chirurgien-dentiste. Quel que soit le niveau de risque de carie chez l’enfant, la mesure la plus efficace de prévention des caries est un brossage des dents avec un dentifrice fluoré, au moins deux fois par jour. Ce brossage doit être réalisé ou assisté par un adulte chez les enfants avant 6 ans ou peu autonomes. » La Haute Autorité de Santé (HAS) prépare des recommandations en santé publique qui devrait être rendues publiques en 2009.

Souce: communiqué de presse de l'Afssaps

mardi 16 décembre 2008

Epidémie d'épisiotomies en France

http://afar.naissance.asso.fr/episiotomie-epidemie.htm

Septembre 2003. Semaine de rentrée : après la trêve estivale, la canicule, les incendies, c'est le retour de l'épidémie de pneumopathie atypique dans les médias, la vigilance s'impose avant l'arrivée de l'hiver ! Pourtant, à juger de la contagiosité très faible de ce syndrome par rapport à notre grippe hivernale (1), il paraît surprenant de lui accorder autant d'importance.

D'autant que nous avons en France, bien d'autres épidémies. L'épisiotomie atypique (Section Systématique du Périnée : SSP) par exemple ; une seule personne peut transmettre cette atteinte à plus de 100 autres chaque année !

La transmission s'opère du personnel médical qualifié vers les patientes pleines de confiance. Contrairement au SRAS, l'origine connue à ce jour est 100% humaine, aucune épidémie de ce genre n'ayant été observée chez l'animal.

L'épisiotomie atypique ou SSP est responsable d'une perte sanguine supérieure à celle occasionnée par la césarienne (2) avec des conséquences dommageables à la mère comme à l'enfant. A ce titre elle est classée par l'OMS dans « les pratiques fréquemment utilisées à tort » lors de l'accouchement normal (3).

La France continue d'ignorer les recommandations de l'OMS à ce sujet et chaque année 71,3% des femmes sont atteintes de SSP lors d'un premier accouchement (4) alors même que la demande pour une plus grande sécurité de la naissance semble une priorité.

Quand l'inquiétude vis à vis du SRAS semble résulter de la mondialisation des échanges, l'épisiotomie atypique fait des victimes dans le monde depuis de nombreuses années : notre personnel médical a disséminé l'épidémie dans les pays en voie de développement où toute spoliation sanguine peut rapidement devenir assassine, ceci dans l'indifférence générale. Un cas de SRAS et la bourse de Singapour perd 0,85%, des milliers de femmes inutilement blessées au plus intime, et personne ne bouge !

Quelles mesures envisager pour cette épidémie là ? Les recommandations de l'OMS, étayées par les plus récentes données scientifiques internationales (5), semblent soumises par chaque pays et pour chaque domaine de santé à une interprétation très nationale..

Pourrait-on envisager une mesure de quarantaine pour le personnel saignant ?

1. SRAS 2002 : infection de 8400 personnes dans 32 pays ; 916 décès Grippe : 3 à 5 millions de cas graves/an ; 250 à 500 mille décès/an
2. J Gynecol Obstet Biol Reprod 1999 ; Volume 28 ; 48-54
3. Classification OMS des pratiques pendant l'accouchement normal, ch4-7
4. Enquête nationale périnatale de 1998 (accessible sur le site http://www.sante.gouv.fr)
5. Suivre le lien "épisiotomie" sur la page http://afar.info/biblio-liens.htm

lundi 15 décembre 2008

Les gynéco-obstétriciens réfutent l'accusation de césariennes pour convenance

http://actualites.sfr.fr/france/Les_gyneco_obstetriciens_refutent_l_accusation_de_cesariennes_pour_convenance-79132/

Les gynéco-obstétriciens réfutent l'accusation de césariennes pour convenance

Les gynécologues-obstétriciens ont protesté mardi contre une étude incriminant la multiplication des césariennes pour convenance, soulignant à l'inverse la hausse de l'âge des femmes à la première maternité, l'augmentation des taux de gémellité, et l'évolution des pratiques.

Selon une étude réalisée par la Fédération hospitalière de France, les césariennes, qui ont compté l'an dernier pour 20,1% des naissances contre 10,9% en 1981, seraient de plus en plus utilisées comme "facteur de l'organisation des naissances" ou pour "optimiser les coûts de production".

Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (Cngof) et le Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof) ont d'abord noté, dans un communiqué, qu'il y avait "aujourd'hui en France plus d'accouchements après 40 ans qu'avant 20 ans".

Ils ont fait valoir que le nombre des naissances multiples augmentait "avec l'âge des femmes mais aussi avec les techniques de procréation médicalement assistée". Ils ont aussi relevé qu'aujourd'hui, quand un bébé se présente par le siège, il y a souvent césarienne, ce qui "augmente pratiquement de 4% le taux".

Enfin ils ont évoqué une "demande des couples" qui pensent que la césarienne est plus sûre, ou la peur du gynécologue-obstétricien "devant une situation présentant un petit risque", telle que gros enfant, bassin un peu étroit, enfant prématuré ou jumeaux.

Les deux syndicats sont néanmoins "conscients des disparités qui existent entre établissements et qui doivent être corrigées". (Source AFP)

jeudi 11 décembre 2008

Saint-Juéry. Maternité. Une «Doula» pour encourager l'allaitement

http://www.ladepeche.fr/article/2008/12/09/505616-Saint-Juery-Maternite-Une-Doula-pour-encourager-l-allaitement.html

Un système venu des Etats-Unis.
Elle accompagne, conseille et aide les futures mamans à vivre sereinement leur maternité. Dialogue et relaxation sont au programme des scéances. Photo DDM,
Elle accompagne, conseille et aide les futures mamans à vivre sereinement leur maternité. Dialogue et relaxation sont au programme des scéances. Photo DDM,

Des études menées aux Etats-Unis, où le système existedepuis une trentaine d'années, ont démontré que la présence d'une «Doula» auprès des femmes réduit de moitié le nombre de césariennes et diminue significativement le recours a l'instrumentation médicale (forceps, analgésiques de synthèse...). Frédérique Horowitz, 39 ans, maman de 2 fillettes est «Doula» depuis 4 ans. Elle lève le voile sur ce métier méconnu.

QUEsTION D'éCOUTE

En plus de son vécu de mère, Frédérique a suivi des formations d'écoute, de communication non violente et d'accompagnement de la personne, ainsi que le cursus de l'institut « Doulas de France » dont elle a signé la charte de déontologie. Ces formations lui permettent d'être capable d'entendre toutes les situations sans projeter de convictions personnelles. Elle anime de nombreux groupes, dont le groupe de soutien à l'allaitement gratuit et ouvert à toutes et à tous qui se réunit tous les troisième mardis du mois au centre de loisirs de Cambon. La prochaine cession se tiendra le mardi 16 décembre de 14h à 17h. Les futures ou déjà mamans ainsi que les papas y sont les bienvenus.
«J'ai voulu être aux côtés des femmes»

Quelle est votre rôle en tant que Doula ?

J'accompagne des couples autour de la naissance et la parentalité. Je me déplace au domicile des parents pour des séances qui durent environ 2 heures. J'entends les peurs, les inquiétudes, je les informe sur les pratiques des différentes maternités (présence de baignoire, de ballons, taux d'épisiotomies, de césariennes, d'allaitement) et je leur propose plusieurs sources d'information sur les sujets qui les intéressent. Nous prenons le temps de se relaxer, de se mettre à l'écoute de nos sensations, et d'envisager la naissance le plus sereinement possible. Je suis disponible pour eux 24h/24. Cet accompagnement s'entend en complément d'un suivi médical approprié, ma fonction est complémentaire, elle ne remplace en aucun cas un suivi gynécologique par un médecin ou une sage femme, je n'ai pas vocation à pratiquer des accouchements. J'accompagne sans jugements ni idées préconçues sur la manière dont chacun envisage le chemin de maternité et paternité. En plus de mes formations et de mon expérience, je met a disposition une bibliothèque (livres et DVD) richement fournie.

Comment êtes vous devenue Doulas ?

J'ai eu l'occasion de vivre au sein de différentes cultures, Etats Unis, Israël, Inde. J'y ai découvert ce que les femmes se transmettent, comment elles vivent leur maternité soutenues par d'autres femmes, accompagnées dans leur chemin vers l'enfant. Mes grossesses m'ont fait prendre conscience de l'importance de la qualité des personnes qui entourent cette période si intense de notre vie, mais également du manque d'accompagnement humain pendant cette aventure qu'est la maternité. J'ai voulu être aux côtés des femmes et leur permettre de vivre pleinement cette période. M.R.

lundi 8 décembre 2008

Baby, You’re Home

http://www.nytimes.com/2008/11/13/garden/13birth.html?_r=1

Baby, You’re Home
Liz Rubincam for The New York Times

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By JULIE SCELFO
Published: November 12, 2008

SQUATTING in an inflatable pool in the open kitchen of her apartment in Astoria, Queens, a very pregnant Alecia White Scharback, nude except for a bathing suit top, groaned in pain. It was 7:30 a.m. on Nov. 1, and Mrs. Scharback, 29, an actress, had been in labor for more than 36 hours. The contractions had been only mildly painful at first, but had grown increasingly fierce as a second night gave way to morning.

At the height of one contraction, Mrs. Scharback closed her eyes, bent forward and rocked her hips back and forth. “It hurts, it hurts, it hurts,” she moaned. Using a stainless steel refrigerator to steady herself, she vomited. Joshua Scharback, her husband, rushed to her side and gently stroked her head.

Mrs. Scharback was giving birth at home because she did not want any medical interventions in the process unless she needed them, she said. But after another four hours, she was beginning to doubt whether she could make it and was pleading with her midwife, Miriam Schwarzschild, for relief. “Oh, Miriam,” she whimpered, “I can’t.” Ms. Schwarzschild reassured her client: “You can. And whenever you’re ready, you can start to push.”

Home births have been around as long as humans, but since the 1950s, the overwhelming majority of American women have chosen to give birth in hospitals, which the American College of Obstetricians and Gynecologists identifies as one of the safest places for the unpredictable and sometimes dangerous process of childbirth. (The group has officially opposed home births since 1975, and this year the American Medical Association adopted a similar position.)

Recently, though, midwives and childbirth educators say, a growing number of women have been opting instead for the more intimate and familiar surroundings of home — even in New York City, where homes are typically cramped warrens of a few hundred square feet and neighbors often live close enough to hear every sneeze and footstep.

Births in New York’s hospitals, where pediatricians are able to check babies immediately for potentially dangerous conditions, it should be noted, still vastly outnumber those in its homes — in 2006 home births accounted for only one-half of 1 percent of the city’s 125,506 reported births.

But local midwives say they have been swamped with calls and requests in recent months, in some cases increasing their workload from two, three or four deliveries a month to as many as 10. (New York health department statistics for this year will not be available until 2010.) Several certified nurse midwives who have home-birth-only practices said they had gotten so many more requests in recent months that they have begun referring pregnant women to midwives in Rockland County, Long Island and New Jersey.

Erica Lyon, the founder of Realbirth, a five-year-old childbirth education center with three locations in the city, said 20 percent of the 160 couples who take her classes each month are planning home births, twice as many as six months ago. YourWaterBirth.com, one of the biggest online purveyors of birthing pools — deep inflatable tubs with a specially designed built-in seat and handles — said its sales have doubled since last year, with more than 20 percent of its customers in New York City; Waterbirth.org, another outlet, said it has sold more than twice as many pools this year as last, 25 percent of them to New Yorkers and Long Islanders.

Home birth professionals in New York City have been struck, several said, by the fact that the increase is coming not so much from the dyed-in-the-wool back-to-nature types as from professionals like lawyers and bankers. “People who wouldn’t naturally self-select for home birth are coming in and getting very open-minded,” said Cara Muhlhahn, a certified nurse midwife who has had a home-birth practice for 17 years and is now fully booked six months in advance.

One reason for the change, it seems, is “The Business of Being Born,” a documentary produced by the actress and former talk show host Ricki Lake, which ran in only a few theaters during its theatrical release in January but has become an underground hit among expectant parents since coming out on DVD. (Rentrak, a company that monitors DVD rentals, said that instead of dropping off, as typically happens with new releases, the film is being rented at consistent rates.)

With scenes of several home births (including one in which Ms. Lake delivers her second child in the bathtub of her former West Village apartment), the film argues that women’s bodies are perfectly well equipped to give birth at home and that the occasion need not be a medical event.

Many women are wary of hospital births, both because of a patient’s limited control over the process and because of the growing frequency of Caesarean sections (use of the procedure increased by 50 percent nationwide from 1996 to 2006, to nearly one in three births, according to the National Center for Health Statistics).

“The Business of Being Born” seems to offer an alternative, and “is putting home births on the map in a way that makes women feel like it’s a really legitimate option,” said Élan V. McAllister, founder of Choices in Childbirth, a four-year-old nonprofit educational group that publishes “The New York Guide to a Healthy Birth.” “In your home you’re able to move around and be in the tub or in the shower. You’re able to eat and behave in a natural, more normal way. If you believe birth is not a medical emergency, it is the ideal place because it’s the place you can really let go and follow what your body wants you to do.”

dimanche 7 décembre 2008

Trop d'accouchements par césarienne seraient non justifiés en France

http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/12/07/trop-d-accouchements-par-cesarienne-seraient-non-justifies-en-france_1128003_3224.html#xtor=RSS-3208

LeMonde.fr avec AFP | 07.12.08 | 15h05 • Mis à jour le 07.12.08 | 16h09

Selon une étude de la Fédération hospitalière de France (FHF) publiée dimanche 7 décembre par le Journal du Dimanche trop d'accouchements se font par césarienne en France. La FHFdénonce la tendance à multiplier ces interventions par commodité ou intérêt économique, particulièrement dans les cliniques privées.

Les césariennes, qui ont compté l'an dernier pour 20,1 % des naissances, contre 10,9 % en 1981, seraient de plus en plus utilisées comme "facteur de l'organisation des naissances" ou pour "optimiser les coûts de production", selon cette étude. La FHF, qui regroupe les hôpitaux publics, relève que le taux de césariennes des 559 maternités qui prennent en charge les grossesses les moins risquées (niveau 1) en France et pratiquent au moins 200 accouchements par an varient de 9, 3% à 43,3 %. Ce dernier taux est relevé dans la clinique de la Muette, dans le 16ème arrondissement de Paris. Sur les 15 établissements ayant les plus forts taux de césarienne, 12 relèvent du secteur privé, un du parapublic et deux du secteur public.

VOLONTÉ DE NE PAS PRENDRE DE RISQUES

Le taux de césariennes dans les maternités privées qui prennent en charge les grossesses sans risque particulier est même un point de pourcentage au-dessus de celui des hôpitaux publics accueillant les grossesses pathologiques (niveau 3). Le recours à la césarienne, planifié, permet aux maternités de réduire le nombre de gardes de nuit et de week-end.

Au-delà de 30% de césariennes, "on est plus dans la bonne médecine", selon Damien Subtil, chef du pôle obstétrique du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille, cité par le journal. "Le fait d'avoir un taux de césariennes raisonnable est un critère de qualité très important, tant pour l'établissement que pour la santé des femmes", selon M. Subtil. Les médecins soulignent que les enfants nés par césarienne ont plus de problèmes respiratoires, et notamment d'asthme, que la moyenne. Le taux de mortalité de la mère, en moyenne de un sur dix mille, est aussi 3,5 fois supérieur en cas d'incision de l'abdomen et de l'utérus, rappelle le JDD.

La Fédération hospitalière privée se défend en affirmant au journal que ses établissements "n'ont aucun intérêt financier à pratiquer des césariennes, puisque cette intervention est sous-rémunérée à hauteur de 347 euros". La volonté de ne pas prendre de risques et de se prémunir contre des procès, ainsi que la multiplication des grossesses tardives expliquent également en partie la hausse continue du nombre de césariennes.

vendredi 5 décembre 2008

Pourquoi Sandra a accouché à la maison

http://www.leparisien.fr/societe/pourquoi-sandra-a-accouche-a-la-maison-04-12-2008-331076.php

Pour son deuxième enfant, Sandra a choisi d’accoucher à domicile. Comme elle, de nombreuses femmes préfèrent le cocon de la maison aux maternités hyperéquipées des hôpitaux. Un choix dangereux, avertissent les gynécologues.
Emeline Cazi | 04.12.2008, 07h00


L'ACCOUCHEMENT à l'hôpital ou en clinique garantit davantage de sécurité qu'une naissance à la maison. C'est le message du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) , trois mois après le décès d'un bébé suite à un accouchement à domicile pratiqué illégalement par une fausse sage-femme en Ariège.
Réuni aujourd'hui, il rappelle que si la mortalité des femmes en couches et des nourrissons a baissé dans les pays riches, c'est grâce à la médicalisation et au suivi en milieu hospitalier. Pourtant, selon le Collectif interassociatif autour de la naissance (Ciane), la demande des femmes pour accoucher à domicile est en forte augmentation. Cela représenterait désormais 1 à 2 % des 820 000 naissances annuelles.


ABIGAËL a vu le jour dans une grande maternité parisienne, une nuit de juillet. « Je suis rentrée à l’hôpital le dimanche soir, elle est née le mardi matin. » Sandra raconte les trente-six heures qui ont précédé la naissance de sa fille pour que l’on comprenne pourquoi Samuel, le petit frère, a vu le jour trois ans plus tard, à la maison cette fois.

Sandra, 28 ans, travaille dans les ressources humaines. Gaël est biologiste. Ils habitent dans le XII e arrondissement, n’ont aucun a priori contre la médecine. Seulement Sandra a souffert de ne pas vivre le moment qu’elle imaginait à la naissance de sa fille, d’être « un numéro dans une usine à bébés ». Elle revoit la salle au sous-sol, le lit avec dossier relevé, les étriers, les deux monitorings connectés, « un autre appareil sur le doigt pour la tension ». Et puis cet enchaînement de gestes médicaux : « La poche des eaux percée, la perfusion d’ocytocine parce que ça ne va pas assez vite. » La pesée à peine le bébé sorti du ventre, la toilette, le biberon « alors que je voulais allaiter, c’était ma seule certitude ». Quand elle apprend qu’elle est enceinte de Samuel, Sandra se tourne vers les cliniques mais, faute de place, elle se réinscrit à l’hôpital. C’est à sept mois de grossesse qu’elle découvre « en se baladant sur le Net que des mamans accouchent à domicile ». Elle prend contact, se plonge dans les mémoires de sage-femme qui disent qu’il n’y a pas plus de risque à la maison si la grossesse n’est pas pathologique. Gaël, lui, n’en est pas convaincu, mais Sandra persiste et Françoise, une sage-femme libérale, accepte de la suivre.

« Je me faisais une joie, on préparait une fête »

« Nous n’avons pas eu beaucoup de rendez-vous, mais ils duraient une heure, c’est plus que tout le temps qu’on m’avait accordé jusqu’à présent. » Gaël aussi s’est entretenu avec Françoise. « Elle m’a vite rassuré, et puis on était à cinq minutes de l’hôpital… » Côté pratique, la sage-femme explique qu’il suffit d’une alèse jetable posée sur le lit, d’une bâche sur le sol et d’un désinfectant tandis qu’elle se charge du matériel de réanimation. « J’ai aussi acheté de l’eau de fleur d’oranger pour nettoyer le visage de mon enfant, une couverture bleue pour le poser contre moi. Gaël a choisi des lumières douces et récupéré une petite piscine d’accouchement. Je me faisais une joie, on préparait une fête. »

Samuel est arrivé huit jours après la date prévue. « Après le terme, Françoise a appelé tous les jours. On a fait trois échographies supplémentaires. » Et puis la nuit du 5 juillet, à 3 heures, Sandra a été réveillée « par des contractions tellement fortes qu’(elle) n’arrivait plus à bouger ». La sage-femme est arrivée un quart d’heure plus tard. « Elle a regardé le monitoring et m’a dit d’aller dans la piscine car le bébé arrivait. L’eau chaude m’a soulagée. Je me suis assise sur les talons, Gaël me tenait les mains, Françoise n’était pas loin. J’ai mis ma main et j’ai senti la tête de Samuel. A la troisième poussée, le corps est sorti. Je l’ai pris contre moi, il dormait. Il a ouvert les yeux au bout de dix minutes. » Cette fois, Sandra et Gaël se sont glissés sous la couette, leur nouveau-né dans les bras. Françoise s’est installée dans un coin de la chambre pour s’assurer que tout allait bien. Elle s’est éclipsée au petit matin, laissant Abigaël faire la connaissance de son petit frère devant un copieux petit déjeuner.

Le Parisien

These "La confiance chez les femmes primipares..."

Une thèse importante vient d'être soutenue à l'Université de Nantes :

La confiance chez les femmes primipares de la grossesse au post partum
(Catherine Lethu Abtey).

Thèse de doctorat en médecine, Université de Nantes, 2008.
http//portail.naissance.asso.fr/memoires/these-abtey.pdf

La confiance des femmes dans cette aventure de la naissance a été étudiée
surtout comme l'absence d'anxiété. L'importance de la sécurité psychique
d'une parturiente est nécessaire à l'établissement du lien mère-enfant
qui commence en prénatal. Il est donc intéressant de s'interroger sur les
facteurs influençant cette confiance, et comment la renforcer.

Cette étude exploratoire qualitative longitudinale s'est effectuée à
partir de trois entretiens avec 19 femmes en début de grossesse, en fin
de grossesse et après l'accouchement. Une évaluation subjective par les
femmes à l'aide d'une échelle analogique a permis de suivre l'évolution
de leur sérénité et des différentes sortes de confiance : en soi, en
leurs capacités maternelles, en leurs bébés et, envers les différents
intervenants de la naissance. Leurs vécus positifs de cette expérience de
la maternité, participent à une meilleure estime d'elles-mêmes, et
l'attachement à leurs enfants a pu s'établir. Les besoins, attentes et
manques des femmes ont permis de comprendre ce que le professionnel
pouvait apporter d'utile à la parturiente dans ce processus d'ouverture
de son corps et de son coeur.

L'étude de la physiologie hormonale de la naissance, avec le rôle de
l'ocytocine, nous permet de réaliser le besoin de
soutien émotionnel et physique de la femme pour créer ce climat de
confiance nécessaire à l'établissement du lien mère-enfant. La confiance
est un processus dynamique. C'est en réalisant qu'elle a les ressources
nécessaires pour accoucher et pour s'occuper de son enfant que la femme
renforce sa confiance.

Bernard Bel
Webmestre du Portail Naissance
http://naissance.ws

Photos

Des photos magnifiques d'un artiste qui cherche aussi à photographier un accouchement à domicile ou dans l'eau.
Personnellement, je mettrai un bémol du fait qu'une femme ne doit pas se sentir observée pour que l'accouchement se passe bien ; à voir après quel relation s'établit avec le photographe...
http://web.mac.com/atmab/ThierryMariusPhotographies/Accueil_Galeries.html

Tu enfanteras avec la doula

http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/obs/p2233/articles/a352684-.htmlNaissance d'une profession

Tu enfanteras avec la doula

Les femmes enceintes ne sont plus seules. Des accompagnatrices leur prodiguent soutien et conseils tout au long de leur grossesse

Mélanie se souvient de tout. De la journée de soleil et de vent frais rythmée depuis l'aube par ses contractions. De la belle lumière du soir, lors de la perte des eaux. Ce samedi 5 mai est à jamais imprimé dans sa tête et dans son corps. Arrivée à la maternité de Vitré vers 20h45, elle s'accroupit. C'est ainsi qu'elle se sent le mieux. De fortes poussées s'enchaînent. Et tout à coup sort une tête. A 21h13 elle met au monde sa seconde fille, Gabrielle, avec l'aide de trois personnes. Trois bonnes fées : son mari, une sage-femme et Gaëlle. Cette dernière n'est ni médecin, ni infirmière, ni parente ou amie. Gaëlle Buteau est doula.
Une doula, c'est un peu la mère des futures mères; le recul en plus, le jugement moral en moins. Gaëlle Buteau, 29 ans, a suivi Mélanie tout au long de sa grossesse, recueillant chacune de ses émotions, préparant son accouchement. Elle a continué de l'accompagner pendant deux mois encore après la naissance de l'enfant. «Esclave» ou «ser vante» dans l'Antiquité grecque, la doula est la toute dernière mode venue des Etats- Unis. Né à la fin des années 1970, le mouvement y est devenu très populaire depuis dix ans. Au Royaume-Uni, on compte déjà 400 doulas. En France, elles ne sont encore qu'une quarantaine à exercer. Une centaine d'entre elles sont apprenties.
«Elles apportent ce que les soignants, y compris les sages-femmes, ne font plus depuis longtemps : un accompagnement par la même personne d'une femme jusqu'à la naissance de son bébé. Elles offrent un peu d'humanité dans un trop-plein de techniques, constate avec bonheur le Dr Bernard Maria, gynécologue-obstétricien à l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne. En fait, elles remplacent les umamas« de l'ancien temps, les cousines ou les tantes expérimentées qui, lors des accouchements à domicile, aidaient la parturiente. Elles comblent l'isolement occidental des femmes enceintes.» Ce bénéfice indéniable pour la mère se révèle de plus très efficace médicalement, note Bernard Maria : «Plusieurs études ont démontré qu'un accompagnement permanent permet d'éviter un travail difficile, diminue le nombre d'épisiotomies, de délivrances avec forceps et réduit de moitié le nombre de césariennes.»
Mais tout le monde ne voit pas cette nouvelle activité du même oeil. Chantai Birman, cofondatrice de la Coordination nationale des Sages-Femmes, qui exerce à la Maternité des Lilas en Seine-Saint-Denis, laisse éclater sa colère : «Les doulas sont nées de notre surcharge de travail. Avec le même nombre de personnel, nous pratiquons de plus en plus d'accouchements sur de gros plateaux techniques et effectuons de plus en plus de péridurales pour réduire notre travail d'accompagnement. Du coup, les femmes qui ne veulent pas vivre un de ces accouchements à la chaîne et qui savent qu'elles ne pourront pas être suivies par une même sage- femme font appel à des doulas. C'est injuste. Et c'est dangereux, les doulas ne peuvent pas voir les problèmes médicaux. Elles sont une mauvaise réponse à un vrai problème de santé publique.»
Les doulas en sont conscientes et le répètent : elles n'ont aucune compétence médicale (elles viennent de tout milieu professionnel) et ne veulent pas devenir des bouche-trous par rapport au manque de sages-femmes. Toutes réclament d'ailleurs «une sage-femme par femme»(aujourd'hui une sage-femme peut suivre en même temps quatre ou cinq femmes en travail). Pascale Gendreau, doula à Bordeaux, estime même que «le besoin de doula traduit plutôt le manque de transmission de femme à femme que le manque de sages-femmes». Y compris dans la période postnatale : pour cette brune aux yeux verts, un bébé qui naît, c'est trois ou quatre coups de fil, mails ou SMS par jour.
Egalement connectée en permanence, Gaëlle Buteau, la doula de Mélanie, n'est pas non plus avare de son temps. Elle accompagne cinq à sept femmes par an. Pas davantage. A raison de 500 euros maximum pour l'ensemble d'un suivi, le salaire est maigrichon. Mais elle peut ainsi consacrer toutes ses soirées sur une semaine à une femme angoissée. Car, pour elle, la mission est de taille : il en va de la qualité du lien parent-enfant. Du temps où elle travaillait à l'Aide sociale à l'Enfance, cette ex-éducatrice spécialisée à la gaieté contagieuse s'était souvent demandé ce qui pourrait être fait en amont pour qu'une mère ne maltraite pas sa progéniture. «Je pense que si l'on ne ressent rien pendant sa grossesse, si l'on ne vit pas pleinement son accouchement, on peut brutaliser son enfant.» Et puis à 22 ans, la voici enceinte,«très heureuse de l'être».
Pourtant, lors de la naissance, elle se sent dépossédée par un accouchement déclenché («fallait en profiter, aucune autre femme n'était en travail !») et trop médicalisé. «Juste avant la poussée, je leur ai dit que j'avais très peur, que ma mère était décédée lors d'un accouchement,raconte-t-elle. Ils m'ont répondu que c'était il y a vingt ans, que la médecine avait réalisé des progrès depuis. Ils n'ont pas su entendre mes peurs.» Après la naissance d'Arthur, Gaëlle a fait une dépression d'un an. Pour son second accouchement en 2004, elle a donc fait appel à une doula dont elle avait découvert l'existence sur internet. Sa fille Lilwen naît à la maison : «Une expérience magnifique.» C'est l'année où sa vie professionnelle bascule : «Je ne pouvais pas ne pas donner ce que je venais de recevoir.»Gaëlle décide de se former pour devenir doula à son tour afin de«rendre les parents responsables de leur accouchement».
Entre ceux qui dénoncent l'émergence d'un système à deux vitesses d'accompagnement à l'accouchement et les sages- femmes qui y voient une forme de concurrence déloyale, l'arrivée de cette nouvelle façon d'envisager la grossesse ne se fait pas sans douleur. Mais les doulas sont vigilantes : elles respectent une charte stricte et cherchent à faire reconnaître leur profession par l'Etat. Coprésidente de Doulas de France (1), Charlotte Marchandise Fajardo prévient : «Il existe des formations qui surfent sur la vague et en profitent pour faire de l'argent.» Du coup l'association met en place, à partir de janvier, une formation de base sur deux ans. Un label déclarera «doulas certifiées» toute personne ayant suivi ce cursus et ayant été «marrainée» six mois par une doula expérimentée. Les candidates ne sont pas motivées par l'argent. Leur métier leur rapportera moins d'un smic. «Comme on le sait, sourit l'une d'elles, c'est rare que les passions paient.»

(1)www.doulas.info



Dominique Perrin
Le Nouvel Observateur

Il est né le bébé bio

http://www.letemps.ch/template/societe.asp?page=8&article=244840



ECOLOGIE. Pour préserver leur enfant des nuisances environnementales, de plus en plus de couples virent au vert. Une démarche qui transforme le lien parental.

Marie-Christine Petit-Pierre
Jeudi 27 novembre 2008


Mélamine dans le lait, huile de palme dans les petits pots de légumes, conservateurs cancérigènes dans les crèmes de soin pour bébés distribuées gracieusement dans les maternités, biberons en polycarbonate qui relâchent dans le lait une substance (BPA) imitant les œstrogènes. Les produits pour les tout-petits ne cessent d'être remis en cause. Les parents deviennent méfiants et optent de plus en plus pour la bio attitude. Une démarche qui commence avec une lecture attentive des étiquettes, se poursuit par la recherche de couches bio, voire lavables, le portage, et pourquoi pas le langage des signes. Et les emmènent beaucoup plus loin dans la remise en question de leur mode de vie qu'ils ne le pensaient. Finalement, témoignent ces couples, le lien avec leur enfant s'en retrouve changé.



Si la recherche d'une alimentation saine pour le bébé ou de produits de toilette sans conservateurs n'étonne personne, certaines options des parents de bébés bio provoquent les sarcasmes des non-initiés.

«Mes collègues de travail me prennent pour une extraterrestre quand je leur dis que j'utilise des couches lavables», rigole Valérie Mehmetaj, 34 ans, infirmière aux soins intensifs pédiatriques du CHUV, mère de quatre enfants. Pourquoi ce choix? Parce que c'est plus sain pour l'enfant - il y a des produits chimiques, dans les couches industrielles, notamment dans les gels absorbants - et parce que c'est meilleur marché, répondent les adeptes du système. Elles disent aussi avoir le sentiment de se libérer de l'obligation d'acheter un produit fini, de courir les actions pour obtenir les meilleurs prix.

«Je sais bien que je ne vais pas sauver la planète à moi toute seule avec mes couches lavables, mais c'est un pas et j'essaie d'opter pour les solutions les plus saines possible. Je vérifie la composition des produits que j'achète et j'utilise des noix de lavage pour mes lessives. Cela fait partie d'un tout», résume Valérie. Un monde qu'elle découvre au gré des discussions avec d'autres mamans et de ses lectures. «Je me suis également mise au portage de bébé (dans de grandes écharpes, ndlr). Je remarque que j'ai développé une sacrée proximité avec mes deux cadets que j'ai beaucoup portés.»

Valérie a également essayé l'hygiène naturelle: la mère s'entraîne à repérer les signes indiquant que le bébé va faire ses besoins, histoire de le mettre sur les toilettes au bon moment. L'idée peut inquiéter lorsque l'on sait les aberrations auxquelles a pu conduire l'obsession de la propreté chez certains parents.

Rien à voir, s'amuse Valérie, il ne s'agit pas de vouloir que le bébé devienne propre, mais d'être à son écoute pour augmenter son confort. «J'ai commencé avec mon nourrisson, lorsqu'il était nu, après la tétée. Il faut juste lui proposer; s'il ne fait pas ses besoins tout de suite, c'est que ce n'est pas le bon moment. Je lui propose aussi quand je le change. Il faut que ce soit simple. J'étais sceptique, mais à mon grand étonnement, cela marche très bien. Cela crée aussi un autre contact. Je trouve sympa de pouvoir respecter ses besoins. Dans le même esprit, je me suis également mise au langage des signes.»

Le langage des signes destiné aux sourds et détourné à l'intention des bébés vient en effet de faire son apparition. Et les cours à l'intention des parents sont pris d'assaut. Ce langage permet de savoir si un tout-petit a faim, sommeil, besoin d'être changé, etc. Comment? En associant un mot avec un geste convenu, tout simplement. Efficace, disent les adeptes de cette forme de communication.

La bio attitude commence, pour les plus convaincues, par l'accouchement à domicile ou dans les maisons de naissance (il y en a 21 en Suisse). Evelyne Moreillon, qui exerce la profession de sage-femme depuis plus de 20 ans, travaille notamment à la maison de naissance La Grange Rouge à Grens, près de Nyon: «Nous avons plus de 50 accouchements par années. Lorsque j'ai commencé à travailler, environ 1% des accouchements se passaient à l'extérieur de l'hôpital, maintenant la proportion est montée à 5%. L'évolution est très lente car les femmes doivent retrouver confiance en elles-mêmes pour oser franchir le pas. Nous essayons d'humaniser la relation mère-enfant, d'aider les mamans à ne pas avoir honte de se sentir vraiment femme, afin qu'elles puissent profiter de leur maternité. Un accouchement debout, dans les bras de son mari, n'a rien à voir avec un accouchement à l'hôpital. Cette expérience a une grande influence sur le lien parents-enfant. J'observe aussi que les pères commencent à s'intéresser à devenir homme au foyer et qu'ils le font très bien. Peut-être que, grâce à eux, ce travail sera enfin rémunéré!» Véronik Leblay, 31 ans, en France voisine, a choisi d'accoucher au domicile de ses beaux-parents de son deuxième enfant. «J'ai eu envie de me réapproprier ce moment de ma vie, explique-t-elle. Je travaille dans le maréchage biologique et j'ai été journaliste pour un magazine bio. Nous avons construit une maison en paille avec mon mari et j'ai choisi de travailler à temps partiel pour cultiver mes légumes. L'accouchement à domicile fait partie d'un tout, je voulais que nous puissions vivre quelque chose de simple, à notre mesure, d'intime et de spontané. Ce qui n'est pas possible à l'hôpital. Et je dois dire que cette naissance à domicile m'a beaucoup plus nourrie. Une confiance s'est installée entre le bébé et nous. C'est une façon de commencer une relation d'amour.»

www.Mere-et-terre.ch

www.Ecofamille.com

www.Signeavecmoi.com

www.massagebebe.ch

www.nicefuture.com

«100 réflexes bébé bio», 2008 LEDUC. S Editions

jeudi 4 décembre 2008

Les naissances par césarienne aggravent les risques d'asthme

2 déc 2008
Les naissances par césarienne aggravent les risques d'asthme

C'est le résultat d'une étude menée sur 3000 enfants.

Les enfants nés par césarienne auraient davantage de risque d’avoir de l’asthme que ceux nés par voie vaginale, selon une étude néerlandaise sur près de 3.000 enfants, publiée mardi dans la revue spécialisée Thorax.

Le nombre d’enfants souffrant d’asthme a augmenté considérablement ces dernières décennies, principalement dans les pays industrialisés.

Parallèlement, la proportion d’accouchements par césarienne a progressé dans la plupart des pays développés, passant de 5% dans les années 1970 à plus de 30% en 2000 dans certaines régions du monde.

Le Dr Caroline Roduit (Institut néerlandais de la santé et de l’environnement) et ses collègues ont suivi pendant 8 ans 2.917 enfants nés entre mai 1996 et décembre 1997 aux Pays-Bas. 247 (8,5%) étaient nés par césarienne. Les Pays-Bas ont un taux de naissances par césarienne faible par rapport aux autres pays occidentaux.

Sur la totalité de la population étudiée, 12,4% des enfants avaient de l’asthme à l’âge de huit ans.

Les chercheurs ont montré que les enfants nés par césarienne avaient un risque accru d’avoir de l’asthme, ce risque étant plus affirmé chez ceux dont les parents étaient allergiques et qui avaient donc une «prédisposition» à cette maladie. Le risque était multiplié par deux chez les enfants avec un parent allergique et par trois chez ceux dont les deux parents étaient allergiques.

«Nos résultats soulignent l’importance des interactions entre facteurs génétiques et environnementaux dans le développement de l’asthme chez l’enfant», ont indiqué les chercheurs. «L’augmentation du pourcentage de césariennes est partiellement due à une demande des mères, sans raison médicale», ont-ils souligné. «Elles devraient être informées du risque d’asthme pour leur enfant, particulièrement lorsque les parents ont eux-mêmes des antécédents d’asthme ou d’allergie», ont-ils conclu.

(Source AFP)
http://www.liberation.fr/societe/0101284315-les-naissances-par-cesarienne-aggravent-les-risques-d-asthme?xtor=RSS-450

mercredi 3 décembre 2008

L’acupuncture efficace pour réduire la douleur durant une opération

Recourir à l’acupuncture avant et durant une intervention chirurgicale réduit nettement la douleur et les doses d’analgésiques nécessaires après l’opération, selon une recherche publiée aux Etats-Unis. Ces travaux résultent de données provenant de quinze petits essais cliniques d’acupuncture conduits sur des sujets pris au hasard.

"Le dosage des opioïdes nécessaire pour contrôler la douleur était nettement plus faible chez les patients opérés traités avec de l’acupuncture comparativement à ceux n’ayant pas bénéficié de ce traitement", explique le Dr Tong Joo Gan, un anesthésiologiste de l’université Duke. Mais "l’avantage le plus important a été la forte diminution des effets secondaires liés aux opioïdes", dit-il, dans un communiqué.

Les opioïdes sont similaires à l’opium et ont des propriétés et des effets physiologiques semblables à ceux de la morphine. Les effets secondaires de ces analgésiques affectent négativement la récupération de l’opéré et prolongent la durée de son séjour à l’hôpital, ajoute le Dr Gan. Ce dernier a présenté les résultats de ces travaux à la conférence annuelle de l’American Society for Anesthesiology à San Francisco (Californie, ouest).

Les patients traités avec de l’acupuncture ont ainsi eu 1,5 fois moins de nausées que les autres, 1,3 fois moins de très fortes démangeaisons, 1,6 fois moins d’étourdissements et 3,5 fois moins de cas de rétention d’urine. Ce médecin recommande que l’acupuncture soit considérée comme une option pour contrôler la douleur en cas d’intervention chirurgicale. Bien que la médecine ne comprenne pas encore pourquoi et comment agit l’acupuncture, de récentes recherches semblent indiquer que cette technique, utilisée en Chine depuis plus de 5.000 ans, stimule la libération d’hormones ou des antidouleurs naturels du corps, appelés endorphines, relève le Dr Gan.

lundi 1 décembre 2008

Deux liens récapitulatifs

Un travail important fait par les membres du forum accouchement de doct*ssimo :
Une récap des douleurs post-accouchement :
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Accouchement, information indépendante pour trouver vos réponses :
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CHARTE DES DROITS DE LA PARTURIENTE

Journal officiel des communautés européennes, 8 juillet 1988

Le parlement européen :



A. conscient des efforts que déploie la Commission des Communautés européennes en vue de contribuer à ce que la vie de la femme se déroule dans les meilleures conditions possibles,


B. considérant que la méthode d'accouchement et la préparation à l'événement font, dans beaucoup d'Etats membres, l'objet de débats,


C. considérant que la maternité doit être l'aboutissement d'un libre choix,


D. considérant que la diminution de la mortalité périnatale qui touche tous les enfants et les parturientes en Europe s'explique en grande partie, et entre autres raisons, par l'assistance pré- et postnatale, par le type de traitement appliqué lors de l'accouchement et par les soins dispensés aux nouveau-nés, grâce aux progrès de la médecine, à la spécialisation croissante des médecins et à la formation appropriée des accoucheuses,


E. faisant toutefois part des vives inquiétudes que lui cause la mortalité élevée - qui, dans certains Etats membres, est encore en hausse - due au syndrome de mort subite des nourrissons, les bébés de 2 à 6 mois sur tout ce pour ces raisons essentielles que, d'une part, le corps médical sait, aujourd'hui encore, peu de chose au sujet des causes de cette affection et que, d'autre part, la plupart des parents en ignorent tout, quand bien même il s'agit en l'espèce de la cause principale de la mortalité post- natale,


F. estimant que les facteurs psychologiques jouent un rôle important lors de l'accouchement, dans la mesure où ils créent un climat de tension particulière selon le pays et selon la situation professionnelle, sociale et économique de la femme et de sa famille,


G. considérant que les facteurs culturels jouent un rôle important lors de l'accouchement et sont le reflet de la manière dont la société accueille le nouveau-né comme l'un de ses nouveaux membres,


H. exigeant que soit dispensé le traitement approprié à la femme pendant sa grossesse et lors de son accouchement en fonction de ses besoins et de ses caractéristiques personnelles,


I. considérant que, même si la société a déployé des efforts considérables pour démystifier l'inquiétude au moment de l'accouchement, il semble persister un certain état psychologique de crainte ancestrale, qui s'explique par la persistance parallèle de risques pendant la grossesse et au moment de l'accouchement,


J. considérant en outre qu'il est dans l'intérêt, aussi bien de la femme que de la société en général, de résoudre les problèmes relatifs à la grossesse et à l'accouchement et de fournir à la femme une information complète et appropriée, qui lui permette de prendre ses propres décisions dans toutes les situations auxquelles elle est confrontée,


K. considérant qu'aucune intervention chirurgicale (césarienne) ne doit être pratiquée lors des accouchements en milieu hospitalier, sauf en cas d'absolue nécessité,



Le parlement européen :


1. estime que l'accouchement ne peut se dérouler dans un climat de sérénité que lorsque la femme bénéficie d'une assistance appropriée de la part d'un personnel spécialisé, qu'elle choisisse d'accoucher en milieu hospitalier ou à domicile et lorsque les futurs pères et mères disposent d'une information appropriée et que chacun peut accéder gratuitement à une assistance prénatale, sur les plans préventif, médical, psychologique et social;


2. souhaite qu’une information appropriée et complète soit largement diffusée dans les centres de consultation médicale et centres hospitaliers sur l’assistance sociale dont peuvent bénéficier les futures mères en détresse.


3. demande à la Commission de prendre de nouvelles initiatives en vue d'arrêter une directive qui alignerait, autant que faire se peut, les dispositions législatives nationales relatives aux facilités prévues pendant la grossesse, au moment de l'accouchement et pour les parents sur les réglementations et les dispositions de l'Etat membre le plus avancé en la matière;


4. estime indispensable que les Etats membres procèdent en outre à une profonde révision et à un aménage- ment de l'ensemble de la législation relative à la femme pendant sa grossesse et lors de son accouchement, aussi bien en ce qui concerne les services sociaux que l'équipe- ment des centres médicaux et les soins dispensés aux nouveau-nés ;


5. estime insuffisante l'initiative de la Commission d'élaborer un code de conduite en matière de protection sociale de la maternité et demande qu'une directive soit consacrée à ce sujet;


6. déplore le nombre sans cesse croissant de césariennes pratiquées dans la Communauté;


7. déplore que le taux d'allaitement au sein soit si peu élevé dans certains Etats membres de la Communauté;


8. souligne la nécessité de mettre en place des centres de santé pour les femmes (sur le modèle des 'Well Women Centres " p.e.) afin que ces dernières puissent avoir accès aux consultations et à une bonne médecine préventive.


9. demande en outre, à la Commission d'élaborer une proposition relative à une charte des droits de la parturiente, applicable dans tous les pays de la CEE, qui permette à toute femme enceinte d'obtenir une fiche médicale et de pouvoir ainsi choisir le pays, le lieu géographique et le centre où elle veut être traitée. Cette fiche, reprenant les droits de la parturiente, devra en outre assurer à la femme les prestations, services et droits suivants:

- une fiche obstétricale reprenant les données relatives à la grossesse et mise à la disposition de la femme et des personnes qui l'assisteront pendant et après la grossesse,
- un diagnostic prénatal comprenant un test de floculation, une échographie et une amniocentèse gratuite et pratiquée sur une base volontaire, en accord avec la femme et conformément aux conseils du médecin,
- la participation, avec le partenaire, à des cours de préparation à l'accouchement, afin de connaître le déroule- ment de la grossesse et de l'accouchement sur le plan physique, ainsi que les techniques et les méthodes en usage,
- l'information, avant l'accouchement, au sujet des risques et des symptômes existants ainsi que des précautions et des médicaments à prendre - notamment ceux auxquels les services de santé assurent la gratuité -, ce en ce qui concerne les causes les plus importantes de mortalité postnatale, en général, et la mortalité due au syndrome de mort subite des nourrissons, en particulier,
- le libre choix de l'hôpital et des modalités (position) de l'accouchement et de la façon d'allaiter et d'élever l'enfant,
- l'assistance appropriée lorsque la femme opte pour l'accouchement à domicile en tenant compte de l'état psychique et physique de la parturiente et de l'enfant à naître ainsi que de l'environnement,
- l'accouchement naturel, sans que l'accouchement soit accéléré ou retardé, si ce n'est pour des raisons absolument impérieuses et justifiées par l'état de la parturiente et de l'enfant à naître, le recours à la césarienne en cas d'absolue nécessité, la présence, si la parturiente le souhaite, d'une personne choisie parmi le couple, les parents ou les amis, avant, pendant et après l'accouchement, le droit pour la parturiente de décider conjointement avec le médecin, après avoir reçu une information détaillée à ce sujet, des thérapies et des traitements,
- la possibilité pour la mère d’avoir son enfant à ses côtés pendant la période d’allaitement et de le nourrir selon ses propres exigences, plutôt qu’en fonction des horaires des hôpitaux,
- le libre choix pour la parturiente de permettre d'utiliser son lait maternel pour d'autres nouveau-nés,
- la possibilité pour les membres de la famille de rendre visite à la mère et au nouveau-né, sans compromettre pour autant les soins à dispenser au nouveau-né,
- le droit à une période de congé suffisante pendant l'allaitement pour la femme qui travaille et la mise en place généralisée d'un horaire flexible,
- l'installation de salles de pédiatrie dûment équipées et disposant d'un personnel compétent pour les prématurés, dans les maternités elles-mêmes,
- un livret médical qui permette à la femme enceinte de bénéficier de soins dans tous pays de la Communauté,
- certaines facilités, comme des interprètes pour les femmes enceintes allochtones, afin que ces dernières puissent bénéficier également des dispositions prévues ci-dessus.



10. demande aux Etats membres de laisser aux parturientes la faculté d'accoucher anonymement et, si nécessaire, d'inscrire les nouveau-nés à l'état civil sans qu'il soit fait mention des ascendants ou en tenant leur identité secrète;


11. invite les Etats membres à protéger la parturiente en déclarant irrecevables toute demande de saisie de l'habitation, des meubles et des biens personnels ou toutes autres mesures exécutoires y afférentes, dans un délai de huit,


12. demande en outre aux Etats membres d'adopter les mesures appropriées en vue de favoriser la nomination de femmes médecins et la formation d'accoucheuses en mesure de s'occuper des femmes pendant la grossesse lors de l'accouchement et dans la période qui suit,
b) de favoriser et de financer les recherches sur les causes de la stérilité chez la femme et chez l'homme, y compris les causes liées à l'environnement et à l'activité industrielle,
c) d'organiser des campagnes d'information pour attirer l'attention du public sur le danger de l'utilisation de médicaments pendant la grossesse,
d) de mettre en œuvre le programme AIM (informatique médicale avancée en Europe) en vertu duquel il convient de consulter les organisations de médecins et de patients en tant qu'utilisateurs et consommateurs,
e) de diffuser toute la réglementation existant au niveau communautaire, ainsi que toute proposition émanant des institutions de la Communauté, et plus particulièrement les résolutions adoptées par le Parlement européen sur l'harmonisation des législations des Etats membres relatives aux préparations pour les nouveau-nés et aux laits de substitution,
f) de représenter aux partenaires sociaux qu'ils sont tenus de respecter strictement la convention 103 de l'OIT sur la protection de la maternité dans le milieu professionnel, en général, et en ce qui concerne l'interdiction de licenciement et l'affectation des travailleuses enceintes ou allaitantes à des tâches appropriées à leur état, en particulier.



13. demande à la Commission de mener une étude approfondie sur les causes de la mortalité infantile et maternelle dans la Communauté, notamment sur la pauvre- té, la mauvaise santé et l'état des logements, d'accorder, à cet égard, une attention particulière à la mortalité due au syndrome de mort subite des nourrissons ainsi qu'à l'état actuel de l'étiologie de cette affection de lui faire rapport sur ses conclusions en précisant ce qu'elle propose quant aux moyens de soutenir au mieux les recherches dans ce domaine ;


14. charge son président de transmettre la présente résolution à la commission et au Conseil, à l’OMS, au Conseil de l’Europe et aux gouvernements des Etats membres