vendredi 20 août 2010

Les sucres du lait maternel protègent les bébés

Source : le tetou blog

traduction libre de l'article paru dans The New York Times

Une grande partie du lait humain ne peut pas être digéré par les bébés et semble  avoir un but assez différent de l’alimentation infantile : celui d'influencer la composition des bactéries dans l'intestin du bébé.
Les détails de cette relation à trois entre la mère, l'enfant et les microbes de l'intestin sont établis par trois chercheurs de l’Université de Californie – Bruce German, Carlito Lebrilla et David Mills. Avec leurs collègues, ils ont constaté qu'une certaine souche de bactérie, une sous-espèce de Bifidobacterium longum, possède une suite spéciale des gènes qui lui permettent de prospérer sur le composant non digestible du lait.
Cette sous-espèce est généralement trouvée dans les selles des bébés nourris au sein. Elle recouvre la paroi de l'intestin du bébé, le protégeant contre les bactéries nocives.
Les nourrissons acquièrent vraisemblablement la souche spéciale du bifido de leurs mères, mais étrangement, elle n'a pas été encore détectée chez les adultes. « Nous nous demandons tous où elle se cache,»  a dit le Dr Mills.
La substance non digestible qui favorise la bactérie de bifido est un groupe de sucres complexes dérivés du lactose, le composant principal du lait. Les sucres complexes se composent d'une molécule de lactose sur laquelle des chaînes d’autres unités de sucres ont été ajoutées. Le génome humain ne contient pas les gènes nécessaires pour décomposer les sucres complexes, mais la sous-espèce de bifido peut le faire, disent les chercheurs dans une mise à jour des Actes de l’Academie Nationale des Sciences.
On a longtemps pensé que les sucres complexes n'avaient aucun intérêt biologique, quoiqu'ils constituent jusqu'à 21 pour cent du lait. En plus de favoriser la croissance de la souche de bifido, ils servent également de leurres aux bactéries nocives qui pourraient attaquer les intestins du bébé. Les sucres sont très semblables à ceux trouvés sur la surface des cellules humaines, et sont fabriqués dans le sein maternel par les mêmes enzymes. Beaucoup de bactéries et de virus se lient aux cellules humaines via des sucres présents à la surface. Mais à la place ils se lieront aux sucres complexes du lait. « Nous pensons que les mères ont évolué pour laisser cette substance au bébé» a dit le Dr. Mills.
Dr. German voit le lait comme « un étonnant produit de l’évolution », qui a été vigoureusement façonné par la sélection naturelle parce qu’il est vital pour la survie de la mère et l'enfant. « Tout ce qui est dans le lait vient de la mère - elle dissout littéralement ses propres tissus pour le fabriquer, » a-t-il dit. Du point de vue du bébé, il est né dans un monde rempli de microbes hostiles, avec un système immunitaire non formé et sans l’acide caustique de l’estomac qui à l’âge adulte tue la plupart des bactéries. Tout élément du lait qui protège l'enfant sera fortement favorisé la sélection naturelle.
« Nous avons été étonnés que le lait contienne tant  de matière que le bébé ne peut pas digérer,» a dit le Dr. German. La «constatation qu'il stimule sélectivement la croissance  des bactéries spécifiques, qui sont à leur tour protectrices du bébé, nous laissent voir le génie de la stratégie - les mères recrutent une autre forme de vie pour prendre soin de leur bébé. »
Dr. German et ses collègues essayent de « déconstruire » le lait, sur la théorie que le liquide a été formé par 200 millions d'années d'évolution mammifère et détient une mine d'information sur la meilleure façon de nourrir et d’alimenter le corps humain. Bien que le lait lui-même soit conçu pour des bébés, ses leçons peuvent s'appliquer aux adultes.
Les sucres complexes, par exemple, sont évidemment une manière d'influencer la flore microbienne de l'intestin, ainsi ils pourraient en principe être employés pour aider les bébés prématurés, ou ceux nés par césarienne, qui n'acquièrent pas immédiatement la souche de bifido. On a longtemps pensé qu'il n' y avait pas d'autre source de sucres que le lait humain, mais ils ont été récemment détectés dans le lacterose, un sous-produit du rebut de la fabrication du fromage. Les trois chercheurs envisagent de tester les sucres complexes pour en évaluer le bénéfice chez les prématurés et les personnes âgées.
Les protéines du lait ont également des rôles spéciaux. L’une d’entre elles, appelée Alpha-lactalbumine, peut attaquer les cellules cancéreuses et celles infectées par des virus en restaurant leur capacités perdue. Le développement de la protéine qui se produit lorsque le bébé est sevré donne également au sein le signal de retrouver son état initial.
De tels résultat ont rendu les trois chercheurs conscients que chaque composant du lait a probablement un rôle spécial. « Tout est là dans un but précis, bien que nous ne sachions pas encore tout de ce but »  a dit le Dr. Mills. « Aussi, pour l’amour de Dieu, s’il vous plaît allaitez ».

mercredi 18 août 2010

Guide à l'usage des hommes pour l'accouchement à domicile

(en anglais)
Source : http://jessicas-haven.com/pgnb/mansguide2hb.htm

A Man's Guide to Home Birth
by Tony Whitman
When my wife decided to have an unassisted home birth - she did her best to furnish me with the best reading and preparatory material that was available. However, since I was neither a medical professional nor a woman, the material just did not really apply to me. I could not memorize the medical terminology or get all touchy-feely for the home birthing guides to really sink in. After our birth, I decided to write my own guide - to touch on the things that I wish someone had told me, in ways that I could understand.
The approach of this guide centers on a checklist of things that I feel a man needs when being the other primary person in his wife's home birth. There may be doulas, midwives, family, friends, and a host of other related people at the home birth - but even with these people present, I still feel that men are the most important person there in their wife's eyes; and will need this information. The steps of the home birth will be walked through and discussed in terms of the item on the checklist needed for it.
These are the items that men need to assist in a home birth (not in order of use BTW): a black-light, princess wand (a Barbie wand or any other type of wand toy will do,) fun-house mirror, catchers mitt/fishing net/soccer gloves, pocket watch, thesaurus, woman who has witnessed a live birth, six pack of beer (or favorite alcohol), shovel, bucket, 1 dozen eggs, shredded mozzarella cheese, shower shoes, swimming shorts, push-up/pull-up bars or a wheelbarrow, old table covers (plastic holiday ones are best,) 1 big steak (or other red meat,) and 1 big cliche. Most of these items are for preparing for the birth, while a few are for the actual birthing.
The first real stage that lets a man know that labor is coming is what I call the "Hypno-Fog." For example: my first child's birth, (at a 'birthing center' - which for me seemed to be a glorified hotel room with an attendant who spoke English, but that's not important,) I fell asleep when we got there while she was in labor. She gave me shit for years. With the second pregnancy I slept almost 18 hours a day for the week before she was due in preparation.
So when I came down the stairs and was informed that she was in labor at 9am-ish, I felt ready this time since I just slept for 10 friggin hours. Alas, after hanging around downstairs for about ten minutes, my eyes rolled into the back of my head and I went and took a nap. On a side note, this is where the doula's biggest strength lies - they are highly trained to withstand the Hypno-Fog. It was after that nap during the Hypno-Fog stage that I discovered that women who are about to go into labor cast this area-of-effect spell that can drop a man to the floor in a matter of minutes.
So, you can either do what I did and sleep till she has that five minute window of alertness when she tells you it's time before she goes into labor la-la land...Or you can buy a pocket watch at month three of the pregnancy and try to hypnotize yourself once a week. Building up an immunity and resistance to trances will greatly increase your chances of withstanding the Hypno-Fog.
Now your wife is in labor-la-la land. You can tell her that President Reagan has crawled out of grave, went to Burger King, and brought us some burgers - and she will say that sounds great! This is where the thesaurus comes in. Almost every guide out there says men need to say supportive things in-between contractions for thousands of reasons. But hey, I'm no P.H.D in English Composition - there are only so many different ways a person can say "Great Job Honey," or "Doing Good!" So, during the last three months of the pregnancy I highly recommend writing down as many different ways of saying "good job" as you possibly can. Then take this list and write it on your wrist while she is maintaining her Hypno-Fog.
It's been a while since the Hypno-Fog has dissipated. She's knee-deep in contractions. Go have a beer. Seriously. One beer, or a few sips of wine, or even a shot of scotch. Even though you and Ronald Reagan are sharing that burger in the kitchen - your wife's instincts are going strong in Superman mode. If you are tense, stressed, or panicky, she will sense it and she will become tense, stressed, or panicky. This is where I highly, highly, highly recommend the one beer an hour rule. My advice here is for taking the edge off. If you just hammer the beers and get drunk, then you are worthless and a moron; and you and your wife should not have procreated. Having said that, there is nothing wrong with stepping out for a second and having a few sips of beer. (Make sure you have gum as well, beer breath is nasty to women in general, but especially women in labor.)
Now you're relaxed, your wife is relaxed, and her body is completely dedicated to pushing out Worf, Son of Mog. This is where the fun house mirror comes in. I learned that a woman's body in labor is like a slinky made out of chicken bones. It bends and warps in ways unimaginable to us mere men. If you stand in front of that fun-house mirror once a week and practice viewing how the body warps, twists, and morphs like a long lost member of the X-Men - you will actually be able to assist your wife in active labor.
Basically, my wife asked me to push and pull in places that seemed entirely unrelated to me. For example, if you push on both sides of her hip bones, her pelvis fans out at the opposite end like a Chinese paper-fan. If you push on her tailbone, her uterus does a reverse-gainer with a triple-twist-greg-louganis style. During labor I really had to fight the urge to push on other places to see what else would happen. Maybe if I put my left index finger on the base of her skull, and my right elbow on the 5th lateral vertebrae - I could get her to reflexively punch a hole in the shower wall. This is the type of mentality you need to have, by practicing with that fun-house mirror, when she asks you to push somewhere specific to help.
After some serious labor, the baby is close to 'presenting' (or popping out.) Your wife will start to plead with you to do something about the pain. You can do what I did - sit there like a buffoon with a confused look on your face. Or... you can bust out the Princess Wand with confidence and start waving it over her while chanting "Anall Na-thrach Uth-Vas Bethud...." There is nothing worse that sitting there helpless while she asks you to perform magic tricks. At least with the Barbie princess wand you can make it look like you are making the utmost effort to make that pain go away even though she repeatedly stated before the birth that she wanted a "natural birth."
The pain is magically gone from the wand waving, and now the baby is presenting. If you took this manual seriously - then you are ready for what comes next. You took that black-light and bathed yourself in its hippy-trippy glow in a dark room a few times for this moment. The baby will be a splendid combination of purple and blue when it comes out. Don't panic, you're wife did not have an affair with Papa Smurf. That color is natural. You may have watched some you-tube videos of live birth, but it just doesn't come close to seeing it in real life.
The baby's Klingon-like head is starting to come out fully. This is where the woman who has witnessed a live birth comes in handy. It took every ounce of willpower I had to keep from blurting out "dear god I thought pterodactyl's were extinct, where is the rest of his face?!?!" But luckily I had the quick wit to look at my wife's friend and mouth the words "is this normal?" And she also had the common sense to just nod instead of calling me a total idiot. The bottom line, the last thing your wife will want to hear while she is pushing a baby out is you exclaiming shockingly that the baby is a mutant and the other woman stating that you are in fact, an idiot. She might start to feel that there might indeed be something wrong with the baby, and panic herself.
While waiting for the baby's shoulders to come out - I stumbled upon one of the most fascinating psychological phobias in the history of mankind. Even though your wife tells you she has the utmost confidence in you as a husband, lover, father, friend... she still harbors the very deep-seated fear that when the baby comes out you will be attempting to use a Jedi mind trick to make the infant levitate in place for fifteen minutes.
Yes, you heard me right, all woman have the real and serious fear that men will drop the baby when it comes out. She may be able to feel your forearms pressed on her thighs, she may see the top of your head as you are peering intently into her nether regions like you are deciphering Linear A writing, but she still thinks you are just hiding that apple and chainsaw and will start to juggle that baby when you have a firm grip on it. I wish that someone took a picture of my face so all could see the look of puzzlement when she asked me three times if I was ready to catch him.
This is where the catcher's mitt, fishing net, or soccer gloves come in. Choose one of those three items (if I ever catch a baby again, I'm going with the soccer gloves with the rubber gripping.) Set that item next to the place where your wife plans on having her baby at least two months prior to the due date. Seeing it day after day will help to dispel her phobia and make the last stage of labor more pleasant for the both of you. She will instinctively know that when the baby comes out, you will indeed be very ready; and that is no need to worry about your silly Jedi mind tricks.
You've caught the baby, it is in your hands, and your wife is crying. After the glow wears off, you will notice that you are covered in more fluids than your favorite porn star. You will need to be able to walk around without slipping and falling like a bad cartoon. The shower shoes and swim trunks help serve this purpose. But furthermore, you wont be grossed out or panicky that you are now a walking petri dish for a new secret government biological weapon. I made the hilarious attempt to count how many different fluids were on me and baby. I stopped counting at seven.
One month prior to the due date, take an afternoon off. Grab that bucket, the eggs, the mozzarella cheese, and the shovel. Put a shovel-full of dirt in the bucket, put in the dozen egg yolks, and the cheese. Mix it all together. Pour it all over yourself, let it dry....and let it stay on you for roughly three or so hours. I think you get the gist. The mud is the mix of blood and feces, the egg yolks for that nice texture and consistency, and the cheese represents the mucous and vernix. Doing this exercise will make sure you will not be distracted when you are covered in this wonderful biological recipe.
For even though the baby is out of your wife's body, the process is still far from over. I was under the naive assumption that hey, baby's born, time to make some calls and get some rest.....oh no my friend. Not even close. While the wife is in labor, the plastic table cloths should be put any where on the floor where she plans on walking. Most men are not told that when the placenta comes out, it is also accompanied by golf-ball sized clots of blood, or just blood in general - along with leftovers of your famous Colonel Manly's bucket recipe.
The placenta is out, and its friends are scattered on the floor like a Jackson Pollack painting. If you're lucky, your wife didn't have a too difficult delivery. But more often than not, she can barely stand up. Did you buy those push-up bars? If you are a well prepared man, you exercised for the whole nine months and are strong enough to wave your blond Fabio locks in the wind, pick her up like the Queen she is, and carry her to the designated place of rest while singing The Music of the Night from the Phantom of the Opera soundtrack.
Or...you are a lazy schlub like me who gets winded after retrieving the remote from the other couch. In this case, if necessary, bust out that wheelbarrow and cart her to the place of rest while resisting the urge to make livestock sounds. It is around this time that she is returning from her journey to labor-la-la land and will start to remember the things you said.
The birth is done, you have showered - but what is that smell? Ah yes, you wont notice it. During your preparatory afternoon of walking around covered in dried and sticky Colonel Manly sauce, you took that steak, cut it in half; and let half of it sit around in the sun for two hours while you put the other half in the oven and let it burn. Then you put the two differently prepared halves of the steak into a bowl, and let it sit on the counter for two days. This will imitate the lingering smell from the fluids released during the birth. But have no fear, it will go away. Just tell people visiting the baby that you sacrificed two baby lambs to the great fire of Zeus in your den in honor of the new arrival.
When all is said and done, there is one thing you will need throughout all of this. Your wife will never tell you what it is, but I will. It is a cliche. During her nesting stage your wife will have lists for other lists. She will have bags of items placed strategically around the house in case of nuclear attack. You don't need to know what is on these lists, or what is in the bags. These are more for easing her recovery after birth than for you to administer and memorize.
In this case, that cliche is presence. She needs your strong presence. To be the clear-headed and commanding person there. This doesn't mean be a control freak, a micro-manager, or a bossy dick. You don't need to go to other end of the pendulum either and be the towering mute moron standing in the corner barely caring whats happening. It means just have that aura of confidence that lets her know that you know that everything will go perfectly. If she knows that, despite the overwhelming absurdity that men feel being an active participant in a birth, you are totally there and engaged - it will be better than any drug or shortcut a person could have up their sleeve. And by killing two birds with one stone, by being there with her to ease the whole process and making her memories of the birth more positive - she will repay you in the future. Women know men like rewards too.

mardi 10 août 2010

Peur de l'accouchement

Une réponse parmi d'autres à une femme qui dit craindre l'accouchement...

"Tu sais, beaucoup de femmes ont accouché et aucune n'est morte de ses douleurs.
C'est logique d'avoir mal pendant un accouchement, il y a un muscle (l'utérus) qui doit travailler pour faire sortir un bébé et donc doit se contracter comme il ne l'a jamais fait avant.
Mais lors des contractions, la douleur est là par vagues : quelques minutes de douleurs, puis quelques minutes pour se reposer. Crois-moi ça fait toute la différence par rapport à des douleurs en continu.
Cette douleur est utile, elle est aussi ressentie par le bébé donc si tu as vécu une naissance par voie basse pour toi quelque part au fond de toi tu la connais.
C'est normal d'avoir peur, mais en général on a plus peur de l'inconnu, parce que cette douleur tu as du mal à l'imaginer. Toute femme n'ayant jamais accouché se pose des questions sur cette douleur, mais pour moi quand elle est arrivée c'est comme si j'avais toujours su que c'était comme ça.
Par ailleurs, il existe des moyens pour que cette douleur soit soulagée, soit des moyens chimiques (péridurale) soit des moyens plus naturels (massages, respiration, acumpuncture, bain chaud, huiles essentielles et j'en passe...). L'avantage de ces moyens "naturels" c'est que ton corps va fabriquer son propre anti-douleur, les endorphines, qu'elles vont servir non seulement à toi mais à ton bébé.
Bon courage, une fois enceinte tu as encore 9 mois pour apprendre à apprivoiser cette douleur..."

lundi 9 août 2010

L'épisiotomie : une pratique à revoir

(sur ce site, vous pouvez découvrir une vidéo d'épisiotomie)
 

Parmi les centaines de publications scientifiques parues ces dernières années sur l’épisiotomie, voici une petite sélection édifiante. Cette compilation a été réalisée par Cécile Loup, présidente de l’Alliance Francophone pour l’Accouchement Respecté (AFAR) à l'occasion de la Semaine mondiale pour l'accouchement respecté (SMAR) de 2004. Pour en savoir plus, la banque de données bibliographiques de l’association est en libre accès sur le site Internet : www.afar.info (cliquer sur « recherche simplifiée » ou « recherche experte » en page d’accueil).
 
L’épisiotomie : un acte inutile et mutilatoire

Depuis plus de vingt ans, des sages-femmes, des médecins et des chercheurs démontrent que dans la très grande majorité des cas l’épisiotomie est non seulement un acte inutile, mais même nuisible. Alors que les taux d’épisiotomie ont diminué ces dernières années dans les pays anglo-saxons, la France et les pays latins font la sourde oreille, continuant à la pratiquer de façon routinière, le plus souvent sans informer ni demander l’accord de la parturiente.

L'article L1111-4 inclus au Code de la santé publique en 2002 précise pourtant que : « Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé. Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l’avoir informée des conséquences de ses choix. (...) Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. (...) »

2003, Are you happy with the epi(siotomy) ?, (Etes-vous satisfaite de votre épisio-(tomie) ?) ; par Jakobi P., revue parue dans le Isr. Med. Assoc. Journal, vol.5(8), p.581.

L’épisiotomie a été introduite dans la pratique médicale sans preuve adéquate de son efficacité. On dispose aujourd’hui d’assez de données fiables pour convaincre les obstétriciens d’abandonner des pratiques basées sur des croyances plutôt que sur des faits, et de faire en sorte de recourir moins souvent à l’épisiotomie. Etant donnés les risques associés à cet acte, l’épisiotomie devrait être considérée comme une opération majeure. Les femmes doivent être informées en conséquence et doivent donner leur consentement éclairé avant toute épisiotomie, de la même manière qu’avant tout acte posé pendant leur accouchement.

2001, Postpartum sexual functioning and its relationship to perineal trauma : a retrospective cohort study, (L’activité sexuelle postpartum, en relation avec les traumatismes du périnée) ; par Signorello LB, Harlow BL, Chekos AK, Repke JT, paru dans Am. J. Obstet. Gynecol., vol.184, p.881.

[...] Six mois après l’accouchement, un quart des femmes primipares disaient avoir des perceptions et une satisfaction sexuelles appauvries, et moins de facilité à atteindre l’orgasme, par rapport à la situation avant l’accouchement. A 3 et 6 mois postpartum, 41% et 22%, respectivement, rapportaient souffrir de dyspareunie. Par rapport aux femmes ayant un périnée intact, celles souffrant de déchirures du second degré, et celles de déchirures du troisième ou quatrième degré, avaient respectivement 80% et 270% plus de chances de souffrir de dyspareunie 3 mois après l’accouchement. [...] L’épisiotomie donne le même tableau sur les conséquences sexuelles que les déchirures spontanées. [...]

2000, L’épisiotomie protège-t-elle le périnée ? ; par d’Ercole C, article sur le site de la SFMP (Société Française de Médecine Périnatale, www.sfmp.net).

L’analyse de la littérature montre peu d’avantages à une utilisation large de l’épisiotomie, qui entraîne des interventions périnéales nombreuses, sans diminuer le risque de déchirure sévère et sans procurer de bénéfice à long terme sur le plancher périnéal. Les études randomisées ont montré que l’usage restrictif de l’épisiotomie était préférable à l’usage habituel et qu’un taux supérieur à 30% était injustifié.

1999, Comparaison des déperditions sanguines lors des césariennes et lors des accouchements par voie basse avec épisiotomie ; par Sarfati R., Maréchaud M., Magnin G, dans le Journal Gynecol. Obstet. Biol. Reprod., vol. 28, p.48.

[...] Nous suggérons également, dans la mesure du possible, d’éviter l’épisiotomie lors d’un accouchement, même lorsque celui-ci se fait par forceps. [...] En conclusion, nous pouvons dire qu’il paraît essentiel de faire prendre conscience à la sage-femme et à l’obstétricien qu’un accouchement par voie basse est parfois plus hémorragique qu’on ne l’estime généralement. Contrairement aux idées reçues, nos résultats montrent qu’un accouchement voie basse avec une épisiotomie saigne au moins autant qu’une césarienne. Ils confirment aussi que le forceps aggrave l’hémorragie.

1995, The Tragedy of Routine Episiotomy, (Le drame de l’épisiotomie de routine) ; par Goer H, dans Obstetrics Myths Versus Realities : A guide to the Medical Literature, Westport : Bergin & Garvey.

L’épisiotomie de routine ou prophylactique (à l’opposé de l’épisiotomie pour une raison spécifique, comme la détresse fœtale) est un exemple caractérisé de procédure obstétricale qui subsiste malgré l’absence totale de justification scientifique et l’existence de nombreux articles condamnant cette pratique. Mythe : Une coupure franche est préférable à une déchirure irrégulière. Réalité : Comme toute opération chirurgicale, l’épisiotomie comporte des risques : saignement excessif, formation d’hématomes, infections Il n’existe aucune preuve que l’épisiotomie de routine réduise les risques de traumatismes sévères du périnée, qu’elle facilite la guérison du périnée, ni qu’elle empêche des traumatismes du fœtus ou réduise le risque d’incontinence urinaire.

1983, Benefits and risks of episiotomy : an interpretive review of the English language literature, 1860-1980, (Bénéfices et risques de l’épisiotomie) ; par Thacker SB et Banta HD, revue parue dans Obstet. Gynecol. Survey, vol.38(6), p.322.

Nous avons compilé et analysé les bénéfices et risques de l’épisiotomie pendant le travail et l’accouchement tels qu’ils sont mentionnés dans plus de 350 livres et articles de langue anglaise parus depuis 1860. L’épisiotomie est pratiquée dans plus de 60% des accouchements aux Etats Unis, avec un pourcentage bien plus élevé pour les primipares. Pourtant, rien ne prouve son efficacité, surtout en utilisation de routine. En outre, bien que peu étudiées, il apparaît que la douleur et la gêne en post-partum sont plus importantes après une épisiotomie, et que des complications graves, incluant le décès de la mère, peuvent être liées à cette procédure.

Pour aller plus loin :

- La fin de l’épisiotomie ? Sandra Mignot, Profession Sage-Femme n°123, mars 2006, p.4-7.
- Le site www.episio.info et la liste de discussion : http://fr.groups.yahoo.com/group/soutien-episiotomie/
- L'épisiotomie prophylactique dite de routine est-elle justifiée ? Gisèle Steffen, sage-femme, 56 pages, 1990.
- La rubrique : l'épisiotomie c'est non, du site www.projetdenaissance.com
- Naissance médicalisée : « Le viol du vingtième siècle » © Leilah McCracken 1998. Article intégralement traduit sur le site Périnatalité : www.perinatalite.info
- Banque de données scientifiques en ligne sur le site de l’AFAR : www.afar.info

mercredi 4 août 2010

Etude de Wax sur l'accouchement à domicile

Cette méta-analyse des publications existant sur l'accouchement à domicile conclut à une plus forte morbidité en cas d'accouchement à domicile. De partout, des voix s'élèvent pour protester contre la méthodologie employée et le biais induit dans les conclusions. Voici par exemple la réponse de l'association nationale (USA) des sage-femmes certifiées :

 6 juillet 2010

Contact:  Mary Lawlor, CPM, 917-453-6780, president@nacpm.org


Sur: Maternal and Newborn Outcomes in Planned Home Birth Vs. Planned Hospital Births:  A Meta-Analysis, Wax JR, Lucas FL, Lamont M, et al., Am J Obstet Gynecol 2010


Pour construire des règles de bonnes pratiques et pour continuer à améliorer la qualité des soins en périnatalité destinés aux femmes comme aux enfants, il est essentiel de disposer de travaux de recherche de bonne qualité sur la sécurité des accouchements se déroulant hors structure hospitalière et avec l’accompagnement d’une sage-femme. Une méta-analyse de Wax et al, du Maine Medical Center de Portland, a été publiée en ligne le 1er juillet 2010 dans la revue American Journal of Obstetrics and Gynecology (AJOG) qui porte sur la comparaison de l’état de santé des nouveau-nés dont la naissance est prévue à domicile avec ceux dont la naissance est prévue à l’hôpital. Malheureusement, cette étude est très loin de la rigueur et de la qualité scientifique que les professionnels de santé et le public sont en droit d’attendre. Non seulement les conclusions de Wax sont en contradiction directe avec un nombre de plus en plus important de travaux de recherches de bonne qualité au niveau international qui démontrent que l’accouchement à domicile pour les femmes à bas risque et accompagné par une sage-femme professionnelle expérimentée (trained professional midwife) est parfaitement sûr pour les mères comme pour les enfants, mais la méthodologie de leur étude est profondément biaisée. Ses conclusions alarmistes seront utilisées non pas pour contribuer à l’amélioration des soins et de la fiabilité de l’information destinée des femmes comme aux professionnels de santé, mais pour justifier l’accroissement continu des interventions médicales lors de l’accouchement, alors qu’il a été établi que les inconvénients pour les femmes et aux enfants sont supérieurs aux bénéfices.


La conclusion, largement reprise dans les médias, qui laisse entendre que l’accouchement à domicile implique un risque pour les nouveau-nés n’est pas appuyée sur les données des meilleures études disponibles. En fait, les auteurs reconnaissent que la plupart des publications qu’ils ont prises en compte dans leur analyse s’accordent sur la constatation d’une faible mortalité infantile. Ils arrivent pourtant, de façon étonnante, à une conclusion opposée, fondée sur des statistiques tirées d’un ensemble d’études de mauvaise qualité et qui sont largement contestées. Michael C. Klein, Docteur en Médecine, professeur émérite de l’Université de Colombie Britannique et scientifique senior à l’Institut de Recherche Famille et Enfant de Vancouver, déclare : « Une méta-analyse ne peut pas être meilleure que les études qui la composent. L’analyse de sensibilité menée par les auteurs après exclusion des études anciennes ou de mauvaise qualité met en évidence une absence de différence statistiquement significative, que ce soit pour la mortalité périnatale ou néonatale, quel que soit le lieu d’accouchement. »


Les biais et inexactitudes troublantes de cette analyse sont multiples: tout d’abord, Wax et ses collègues présentent de manière déformée les travaux qui sont supposés appuyer l’idée d’une mortalité néonatale accrue pour les naissances à domicile; ils font référence à des études mal conçues qui mélangent des cas à faible et haut risque ; ils n’ont pas fait la preuve de la qualité des études retenues sur la base des critères d’inclusion et d’exclusion choisis; ils ont omis de prendre en compte plusieurs études importantes et de bonne qualité ; enfin, le lien qu’ils établissent entre entre un faible taux d’intervention lors des accouchements et la mortalité accrue des nouveau-nés n’est fondé sur rien de solide. L’argumentaire comprend des constations issues d’une étude de Wax : celle-ci est mal conçue car elle s’appuie sur les certificats de naissance dont on sait qu’ils  ne permettent pas de différencier les accouchements prévus à domicile des accouchements inopinés, ni d’étudier la mortalité néonatale de manière fiable. La manière dont les auteurs ont défini leurs critères de sélection et dont ils ont soigneusement élaboré leur stratégie de recherche leur a permis d’éliminer la seule étude prospective sur l’accouchement à domicile aux Etats-Unis. Cette étude montre d’excellents résultats autant pour les mères que pour les enfants pris en charge par les sages-femmes certifiées professionnelles (Certified Professional Midwives, CPM) - (Johnson & Daviss, BMJ, 2005).


L’analyse tendancieuse de Wax et ses collègues des taux de mortalité néonatale minimise le fait que toutes les études utilisées dans leur analyse montrent que les mères accouchant à domicile ont, par rapport à celles accouchant à l’hôpital, de meilleurs résultats, et cela pour chacun des critères d’évaluation qui concernant le bien-être des femmes et des nouveau-nés. Wendy Gordon, CPM et directrice de recherche en éducation pour la Division de recherche Midwives' Alliance, déclare : « Lorsqu’on exclut les données erronées, selon les calculs même des auteurs de l’étude, on ne retrouve en fait aucune différence dans les taux de mortalité entre le domicile et l’hôpital, conclusion qui a été confirmée et reconfirmée par des travaux de bonne qualité. Les auteurs n’ont même pas mentionné cette absence de différence dans leur conclusion finale, ce qui constitue un geste de censure radicale derrière lequel on ne peut que soupçonner une motivation politique”.


Les femmes et les familles sont en droit de connaître la vérité; or les auteurs de cette étude dissimulent des informations importantes sur la sécurité et les résultats néonataux de l’accouchement à domicile. Le mélange d’études hétérogènes de par leurs origines et leur qualité constitue défaut de conception irrémédiable et conduit à des conclusions trompeuses sur la mortalité néonatale qui n’aident en rien les femmes américaines à comprendre les vrais risques et bénéfices de l’accouchement à domicile par rapport à l’accouchement à l’hôpital.

mardi 3 août 2010

Accoucher à domicile, une liberté de choix?

Emission "le miroir de Vénus", à écouter ici :
http://lemiroirdevenus.free.fr./

lundi 2 août 2010

Accueil du nouveau-né 2012

Accoucher : une expérience orgasmique

Source : Courrier International

 

Accoucher : une expérience orgasmique

03.05.2007 | The Independent
Douloureux, l’accouchement ? Katrina Caslake, elle, a trouvé cela divin, voire orgasmique. “C’était une expérience très sensuelle”, commente cette sage-femme de Wallington, qui a mis au monde (sans péridurale) ses deux fils, aujourd’hui âgés de 17 et 18 ans. “Toutes mes zones érogènes étaient stimulées. Je poussais des cris très proches de ceux de l’orgasme. De fait, c’était un véritable orgasme. Je vivais la chose la plus féminine qui soit donnée de vivre à une femme et c’était fantastique.” Même souvenir pour Frederika Deera. “Cela m’a remplie d’une euphorie indescriptible”, se rappelle cette attachée de presse qui a donné le jour à sa fille Delphine il y a deux ans à l’hôpital de Portsmouth. “C’était le nirvana : on a dû me faire une suture très importante, mais ça ne m’a même pas gênée.”
C’est cette expérience “jouissive” qui a poussé Katrina Caslake à devenir sage-femme. “Je savais que je n’étais pas un cas isolé”, explique la praticienne, qui travaille aujourd’hui pour Yours Maternally, un service d’obstétrique indépendant. “En encourageant d’autres femmes à faire confiance à leur corps et à se détendre, je me suis dit que je pourrais les aider à vivre des accouchements moins douloureux, plus agréables.” Même approche au Birth Centre, dans le sud de Londres, où Nathalie Mottershead, sage-femme, encourage activement l’accouchement sensuel. “Si les couples sont d’accord, on pratique des massages des mamelons et du clitoris pour faire apparaître les contractions, favoriser l’ouverture du col et du vagin et contribuer à soulager la douleur.” Objectif : faire de l’accouchement un moment de plaisir, voire d’extase. “Nous travaillons en étroite collaboration avec les femmes pour qu’elles puissent accoucher à domicile. Si les futures mamans acceptent de se sentir sexy, le travail peut être agréable, indolore, et le plaisir peut aller crescendo jusqu’à la naissance proprement dite.” “Si la femme se sent suffisamment à l’aise pour accepter une stimulation des mamelons et du clitoris pendant l’accouchement, cela aide à lutter contre la douleur et ça facilite le travail”, confirme Andrya Prescott, porte-parole de l’Association des sages-femmes indépendantes. Un petit tour sur le site Internet de l’Organisation américaine pour les naissances non assistées confirme à quel point l’accouchement peut être érotique. Le site décrit en détail des fantasmes de femmes où romantisme et rapports sexuels se traduisent par des “vagues de plaisir” et des “orgasmes cosmiques” au moment de la naissance. Manifestement, les femmes qui grimpent aux rideaux lors de l’enfantement sont plus nombreuses qu’on ne le croit. Sur les 151 femmes interrogées par la sage-femme américaine Ina May Gaskin, 82 disent avoir vécu au moins un accouchement orgasmique. Certes il s’agissait de naissances à domicile et de femmes ouvertes à ce type d’expérience. Mais les avantages sont loin d’être négligeables : un seul et unique orgasme serait 22 fois plus puissant qu’un calmant moyen, et l’excitation sexuelle entraîne une ouverture très sensible du vagin.
“Les femmes y réfléchiraient peut-être à deux fois avant d’accepter une péridurale si elles sa­vaient tout ça, mais personne n’en parle”, déplore Ina May Gaskin, pionnière de l’accouchement naturel, qui fut la première à découvrir la possibilité de l’orgasme pendant la naissance.
Mais il y a un hic : comme toute activité sexuelle, l’intensité du plaisir dépend largement de l’état de relaxation, de confiance et de sécurité que ressent la femme. Or la majorité des parturientes redoutent l’“épreuve” de l’accouchement. Ces craintes se traduisent, avant même le début du travail, par des contractions musculaires et une hausse du taux d’adrénaline. “Le problème, c’est que cette hormone inhibe le désir sexuel et freine les contractions, souligne Andrya Prescott. On est plus tendu et plus sujet à la douleur. C’est pour ça que le travail et la naissance à l’hôpital peuvent être mal vécus. Entourées d’étrangers, les femmes ont un taux d’adrénaline élevé. Dans ce cas, même si elles sont a priori partantes pour une stimulation sexuelle, elles peuvent aussi bien faire une croix dessus.”
Aujourd’hui encore, le sujet est tabou. “Beaucoup de femmes ont peur d’être considérées comme perverses ou anormales si elles admettent avoir des sensations sexuelles pendant l’accouchement”, souligne Carolyn Cowan, professeur de yoga. “Je donne des cours de danse érotique pour femmes enceintes, pour essayer de les débarrasser de ces inhibitions. J’ai deux ou trois trucs à leur apprendre – il a fallu que j’accouche de mon fils pour trouver mon point G.” L’excitation sexuelle provoque la sécrétion d’ocytocine, une hormone qui favorise l’affection et l’attachement, à l’origine des contractions utérines dans l’accouchement et dans l’orgasme. Il s’agit par ailleurs d’une endorphine : elle génère du plaisir tout en étant un puissant analgésique. Dans l’accouchement sensuel, le nourrisson n’est pas en reste. Inondé d’hormones du bien-être, il aura plus de chances de venir au monde heureux et détendu.

dimanche 1 août 2010

C'est atroce :)

Toujours d'actualité en 2010...

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