samedi 31 décembre 2011

Accoucher à la maison. Et pourquoi pas?

Source : Le Télégramme

Accoucher à la maison. Et pourquoi pas?

29 décembre 2011

Alors que l'État souhaite faire des économies sur la durée des séjours à la maternité, il existe d'autres modes d'accou- chement hors établissements de santé. Plus pratiqué à l'étranger, l'accouchement à domicile a aussi ses adeptes en France.
«C'est une belle aventure à chaque fois». Mariée à un Carantécois, Myriam Labrousse a le sourire quand elle évoque ses trois accouchements à Arcachon, à domicile, une pratique loin d'être majoritaire en France, sans doute à cause d'un manque d'informations et d'un jugement souvent négatif. «On est mieux préparé et averti quand on accouche chez soi qu'à l'hôpital. On est vraiment pris en charge pendant neuf mois, pour l'accouchement et même après. Ce sont des femmes passionnées qui nous suivent, et qui s'assurent que tout va bien.» Si accoucher à domicile est marginal en France, ce n'est pas le cas dans tous les pays d'Europe. Aux Pays-Bas, 30% des naissances ont lieu à domicile. Hollandaise mariée à un Morlaisien d'origine, Tamara Breton-Demunck en a fait l'expérience. «Pour mes deux dernières filles, j'ai accouché chez moi, il n'y avait aucune nécessité d'aller à l'hôpital. C'est plus pratique et convivial. Et puis, c'est agréable de pouvoir rester avec son bébé, sans être perturbée.» L'accouchement est suivi par la sage-femme et par une aide-soignante. Elles amènent le matériel nécessaire et assurent ensuite le suivi. Chaque nouvelle maman peut bénéficier d'une aide-soignante, jusqu'à sept heures par jour, pendant les sept premiers jours, et de trois visites de la sage-femme. Une aide non négligeable pour la mère et l'enfant.

On est si bien chez soi...

Les deux femmes partagent le même avis sur le projet de réduction de la durée de séjour à la maternité: s'il n'y a pas de contre-indication, pourquoi rester à l'hôpital? «On est aussi bien chez soi avec ses enfants. Et puis, ça permet d'incorporer plus rapidement le nouveau-né à la famille», défend Tamara Breton-Demunck. Myriam Labrousse, elle, craignait que cela ne serve qu'à réduire le temps de présence, en laissant les mamans plus rapidement seules: «Ça va dans le bon sens. Ce qui est bien, c'est d'avoir un suivi un peu plus long, mais sans être aussi assistée qu'à l'hôpital.» Raisonnement suivi par le système en vigueur aux Pays-Bas: en majorité, les femmes viennent accoucher à l'hôpital. Et s'il n'y a aucune contre-indication médicale, la mère peut rentrer chez elle dans la journée, le suivi à domicile étant assuré par les sages-femmes.
  • Claire Vannier