Quand on lit ce post qui est un échantillon de ce que les femmes peuvent vivre parfois lors de leur accouchement en milieu hospitalier, on retrouve une violence faite aux femmes, une violence bien plus traumatisante du fait qu'elle est ordinaire, faite par des personnes ayant autorité et n'hésitant pas à recourir au chantage le plus immonde : la peur de la mort de son enfant...
Il est très cruel pour les femmes victimes de violences lors de l'accouchement que de rabaisser leur vécu et ne pas reconnaître ces violences comme telles. Pourtant, quand on veut comparer ces violences à celles des violences conjugales, ou des viols, on se fait vertement remettre à sa place : ça n'a rien à voir !!!
Dans toute autre situation que celle d'un accouchement, quand on oblige à allonger une femme, qu'on la pique avec des aiguilles (parfois très grosses), qu'on la choséifie, qu'on ne l'écoute pas, qu'on la met quasiment nue à portée des regards de plein de gens, qu'on met régulièrement la main dans son sexe, qu'on la laisse seule ou au contraire que plein d'inconnus viennent la visiter, qu'on lui découpe le sexe, qu'on lui insère des instruments métalliques dans le vagin, qu'on lui appuie violemment sur le ventre alors qu'elle est enceinte, qu'on lui met la main au plus plus profond de son intimité, sans tenir compte de sa douleur, de sa souffrance, de ses peurs, ou qu'on lui dénie le droit d'éprouver ces sentiments ; quand on lui arrache son bébé qui vient de naître pour lui faire subir des actes douloureux la plupart du temps inutiles, je crois qu'on pourrait dire sans peine que ces femmes sont victimes de violence, non ? Ou du moins que certaines peuvent le percevoir comme tel ?
Et quand cette violence est instutitionnalisée, que toutes les mères sont passées par là, qu'on te dit que c'était pour ton bien, que non tu exagères, c'est juste un moment à passer, c'était le plus beau jour de ta vie puisque le jour de la naissance de ton bébé, que l'important c'est que ton bébé et toi soyez en vie voire en (relative) bonne santé, que toute la société nie que ton accouchement ait pu être un moment extrêmement violent, que ce n'est rien comparé aux femmes qui sont victimes de violences conjugales/qui vivent dans un pays en guerre/qui sont victimes d'excision/..., quel effet dévastateur pour celles qui l'ont vécu ?
Aujourd'hui je pense à elles, à toutes celles qui ont ce traumatisme enfouie en elles, et qui ne peuvent pas l'exprimer sans que celui-ci soit nié, moqué, tourné en dérision ou minimisé, voire que les responsabilités soient inversées.
Comme les viols il y a quelques dizaines d'années.
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