mercredi 30 mars 2011

Commission de relation avec les usagers

Il y a des fois où on est déçue de son accouchement. Parfois c'est dû au déroulement de celui-ci, parce qu'il y a eu des problèmes inhérents au processus même de la naissance.
Mais parfois c'est le personnel, que ce soit une sage-femme, un gynécologue, un anesthésiste ou tout une équipe, qui n'est pas à la hauteur. On aurait aimé plus d'empathie, de soutien, ou on est choquée par certaines pratiques.
Dans tous les cas, il est important d'en faire part à la maternité, et en particulier "d'envoyer une copie du courrier au Comité des Relations avec les Usagers et de la Qualité des Soins (CRUQS) de l'établissement concerné. Toute réclamation transmise à la CRUQS entraîne en effet la convocation de ce comité formé de médecins « médiateurs », de représentants de l¹administration de l¹établissement et obligatoirement d¹un représentant d¹une association d¹usagers agréée."
http://wiki.naissance.asso.fr/pmwiki.php?n=Ciane.CRU

jeudi 24 mars 2011

Péridurale et (in)satisfaction des mères

Source : accouchement.chez.com


Dans une étude sur 1000 accouchements eutociques, Morgan & al. ont interrogé les femmes 48 heures après l'accouchement sur le niveau de douleur ressentie et leur satisfaction de la naissance par rapport à la méthode d'analgésie qu'elles avaient choisie. Elles étaient de nouveau interrogées 1 an plus tard. Cette étude a montré que l'efficacité du soulagement de la douleur n'assure pas la satisfaction de l'expérience de l'accouchement. L'anesthésie péridurale apportait l'analgésie la plus efficace mais il y a eu plus de femmes insatisfaites parmi le groupe péridurale comparé aux autres groupes ( p < 0,05 ).
Les mauvaises expériences ont été évaluées 1 an après. Elles étaient liées aux accouchements avec forceps et à un long temps de travail. Ces deux facteurs d'insatisfaction étaient plus fréquemment retrouvés dans le groupe péridural. Les femmes qui avaient refusé toute analgésie ont eu une douleur importante mais exprimaient de hauts indices de satisfaction immédiatement et 1 an après l'accouchement. Cette étude montre que l'analgésie péridurale n'améliore pas l'expérience de la femme même lorsque la technique est satisfaisante et apporte une analgésie efficace. Il est donc nécessaire de s'interroger sur le bénéfice et la possibilité de proposer systématiquement une péridurale à toutes les primipares.

mercredi 23 mars 2011

MSN et partage du lit

Suite à une étude sur la mort subite du nourrisson (MSN) de l'INVS (Institut National de Veille Sanitaire), on a entendu et lu dans les médias le renouvellement des recommandations pour éviter ces décès.
Rien de bien nouveau, et l'INVS le dit lui-même : il s'agit plus de rappeler aux parents quels sont les gestes à adopter (pas d'oreillers, pas de couvertures, pas de couette, pas de tour de lit molletonné, matelas ferme, et bien entendu couchage sur le dos). L'étude conclut qu'environ 1/3 des décès pourraient être évités si ces recommandations étaient respectées.
Parmi celles-ci, le partage du lit a été présenté par les médias comme une situation à risque, sans aucune nuance.


L'étude complète est cependant moins formelle. Le partage du lit fait l'objet d'un paragraphe complet en raison des controverses dans les études. Là où l'association américaine de pédiatrie prône dans ses recommandations pour éviter la MSN une séparation complète entre le lit de la mère et de l'enfant, au Royaume-Uni, les recommandations sont plus nuancées : "Ne partagez pas le lit avec votre bébé si vous avez consommé de l'alcool, si vous prenez des médicaments pour dormir ou si vous êtes fumeuse".
Aussi, l'étude tient compte de ces biais et les données recueillies concernant l'état dans lequel a été retrouvé le bébé ont été notées quand celà était possible. Si on s'intéresse aux décès des enfants de moins d'un an (dichotomoie opérée dans l'étude), 220 sont décédés (l'enquête ne porte que sur quelques départements français). 36 partageaient le lit d'un adulte (ce qui était habituel pour la moitié d'entre eux). On ne connaît pas en France la prévalence des bébés partageant le lit de leur parent.
Sur les 220 enfants décédés,les informations étaient suffisantes pour 182 d'entre eux et ont donc été étudiés. La cause du décès était connue dans 72 cas, dont 18 concernaient un "accident de literie" par étranglement ou asphyxie. et parmi ces 18 cas (qui sont détaillés au paragraphe 4.2.9.2) 3 enfants partageaient le lit avec un parent ou une fratrie (en excluant ceux qui partageaient un canapé). Sur ces 3 enfants, l'un avait été couché sur le côté et dormait avec sa mère et ses frères. Un autre dormait avec oreiller et couette et était décédé d'hyperthermie, ayant "glissé sous la couette en bas de l'oreiller". Le troisième, couché sur le dos, dormait dans le lit de ses parents et est mort d'asphyxie.
Pour 103 enfants la cause du décès était inexpliquée (l'autopsie n'a pas permis de déterminer un diagnostic). Parmi ceux-ci, 20 dormaient dans le lit de leurs parent ("co-bedding"). Sur ces 20 cas, 5 enfants avaient des parents ayant consommé de l'alcool, des somnifères ou du cannabis, en sachant que la moitié des parents interrogés n'ont pas répondu à cette question suite à l'enquête. Un autre des 20 cas a été noté en suspicion de maltraitance.

On remarque donc que sur 182 enfants de moins d'un an sur lesquels l'enquête s'est basée, 23 enfants partageaient le lit de leur parent, et 3 d'entre eux sont morts d'asphyxie, la cause du décès n'ayant pas été déterminée pour 20 d'entre eux. Le fait que le partage du lit parental soit considéré comme facteur de risque, principalement aux Etats-Unis (voir plus de précisions sur les études antérieures ici), a conduit les enquêteurs à recueillir des informations sur le partage du lit, même si elles ne sont pas forcément complètes. Le fait qu'on ne connaisse pas la prévalence du partage du lit dans la population française ne permet pas de conclure sur le fait que le partage du lit soit un facteur de risque en soi : au Japon, l'augmentation du partage du lit n'a pas augmenté la MSN...

Les messages alarmistes des médias, tels que "Pour un nourrisson, dormir dans le lit des parents est un facteur de risque indéniable." (docteur Élisabeth Briand-Huchet, La Croix) ou "Il ne doit pas dormir dans un lit adulte [...], a fortiori avec ses parents." (Nouvel Observateur) ne sont pas issus de cette étude mais de l'a-priori qui perdure depuis les études (contestables et contestées) antérieures. Ils sont donnés sans aucune nuance, contribuant à culpabiliser les parents épuisés qui trouvent dans le sommeil partagé un moyen de trouver un équilibre entre leurs besoins et ceux de leurs enfants. À ceux-là l'opprobe générale et la culpabilisation en cas d'accident. Dans le même temps de nombreuses études, dont celles-ci, indiquent l'importance de l'allaitement dans la prévention de la MSN. Or, allaiter un enfant doit se faire le plus simplement possible, et de nombreuses femmes ayant allaité témoignent de nuits plus sereines quand le nourrisson est à proximité de leur sein.

Je conseille donc aux parents désirant dormir avec leur enfant de suivre les recommandations édictées ici http://cododo.free.fr/pratique/securite.htm. En particulier, les principales à retenir sont les suivantes :
  •  Avant un an le bébé devrait dormir dans la chambre des parents et être allaité
  •  Le bébé doit être posé sur le dos, ne pas être recouvert par des couvertures ou couettes.
  •  Si le bébé dort dans un lit d’adulte, celui-ci doit être parfaitement sécurisé : matelas adapté, chute et coincement rendus impossible.
  •  Les adultes qui dorment dans le même lit qu’un bébé ne doivent pas fumer ni consommer de substances susceptibles de diminuer leur vigilance (alcool, hallucinogènes, certains médicaments).
Rien de nouveau dans cette nouvelle étude ne permet de dire que le lit partagé est plus dangereux que le lit solitaire quand toutes les règles de sécurité sont repectées.

mercredi 16 mars 2011

Photos d'une naissance par le siège

C'est ici : 
http://www.homebirth.net.au/2011/03/mechanism-of-breech.html

Lab-elle

Lab-elle, c'est une association qui "val­orise les al­bums qui of­frent une part belle à la di­ver­sité et per­me­t­tent aux en­fants de dévelop­per leur per­son­nalité et leurs po­ten­tiels li­bre­ment."
Halte aux stéréotypes, autant masculins que féminins, ces livres pour les 0-10 ans qui sont "lab-elle-isés" permette à chaque enfant de se projeter dans des personnages de son sexe (ou non)  et de se définir au travers de personnalités entières et non réduites à des stéréotypes. Oui aux garçons qui expriment leurs émotions et jouent à la dînette, aux filles qui vivent de vraies aventures, aux mamans qui travaillent, aux papas qui font la vaisselle...
Le choix est très vaste, et il y en a pour tous les goûts.
La liste sur le site de l'association : http://www.lab-elle.org/actions/livres/

samedi 12 mars 2011

Tu enfanteras avec la doula

Source : Nouvel Observateur, via doulas.info


SEMAINE DU JEUDI 23 Août 2007

Naissance d'une profession
Tu enfanteras avec la doula
Les femmes enceintes ne sont plus seules. Des accompagnatrices leur prodiguent soutien et conseils tout au long de leur grossesse

Mélanie se souvient de tout. De la journée de soleil et de vent frais rythmée depuis l'aube par ses contractions. De la belle lumière du soir, lors de la perte des eaux. Ce samedi 5 mai est à jamais imprimé dans sa tête et dans son corps. Arrivée à la maternité de Vitré vers 20h45, elle s'accroupit. C'est ainsi qu'elle se sent le mieux. De fortes poussées s'enchaînent. Et tout à coup sort une tête. A 21h13 elle met au monde sa seconde fille, Gabrielle, avec l'aide de trois personnes. Trois bonnes fées : son mari, une sage-femme et Gaëlle. Cette dernière n'est ni médecin, ni infirmière, ni parente ou amie. Gaëlle Buteau est doula.
Une doula, c'est un peu la mère des futures mères; le recul en plus, le jugement moral en moins. Gaëlle Buteau, 29 ans, a suivi Mélanie tout au long de sa grossesse, recueillant chacune de ses émotions, préparant son accouchement. Elle a continué de l'accompagner pendant deux mois encore après la naissance de l'enfant. «Esclave» ou «ser vante» dans l'Antiquité grecque, la doula est la toute dernière mode venue des Etats- Unis. Né à la fin des années 1970, le mouvement y est devenu très populaire depuis dix ans. Au Royaume-Uni, on compte déjà 400 doulas. En France, elles ne sont encore qu'une quarantaine à exercer. Une centaine d'entre elles sont apprenties.
«Elles apportent ce que les soignants, y compris les sages-femmes, ne font plus depuis longtemps : un accompagnement par la même personne d'une femme jusqu'à la naissance de son bébé. Elles offrent un peu d'humanité dans un trop-plein de techniques, constate avec bonheur le Dr Bernard Maria, gynécologue-obstétricien à l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne. En fait, elles remplacent les umamas« de l'ancien temps, les cousines ou les tantes expérimentées qui, lors des accouchements à domicile, aidaient la parturiente. Elles comblent l'isolement occidental des femmes enceintes.» Ce bénéfice indéniable pour la mère se révèle de plus très efficace médicalement, note Bernard Maria : «Plusieurs études ont démontré qu'un accompagnement permanent permet d'éviter un travail difficile, diminue le nombre d'épisiotomies, de délivrances avec forceps et réduit de moitié le nombre de césariennes.»
Mais tout le monde ne voit pas cette nouvelle activité du même oeil. Chantal Birman, cofondatrice de la Coordination nationale des Sages-Femmes, qui exerce à la Maternité des Lilas en Seine-Saint-Denis, laisse éclater sa colère : «Les doulas sont nées de notre surcharge de travail. Avec le même nombre de personnel, nous pratiquons de plus en plus d'accouchements sur de gros plateaux techniques et effectuons de plus en plus de péridurales pour réduire notre travail d'accompagnement. Du coup, les femmes qui ne veulent pas vivre un de ces accouchements à la chaîne et qui savent qu'elles ne pourront pas être suivies par une même sage- femme font appel à des doulas. C'est injuste. Et c'est dangereux, les doulas ne peuvent pas voir les problèmes médicaux. Elles sont une mauvaise réponse à un vrai problème de santé publique.»
Les doulas en sont conscientes et le répètent : elles n'ont aucune compétence médicale (elles viennent de tout milieu professionnel) et ne veulent pas devenir des bouche-trous par rapport au manque de sages-femmes. Toutes réclament d'ailleurs «une sage-femme par femme»(aujourd'hui une sage-femme peut suivre en même temps quatre ou cinq femmes en travail). Pascale Gendreau, doula à Bordeaux, estime même que «le besoin de doula traduit plutôt le manque de transmission de femme à femme que le manque de sages-femmes». Y compris dans la période postnatale : pour cette brune aux yeux verts, un bébé qui naît, c'est trois ou quatre coups de fil, mails ou SMS par jour.
Egalement connectée en permanence, Gaëlle Buteau, la doula de Mélanie, n'est pas non plus avare de son temps. Elle accompagne cinq à sept femmes par an. Pas davantage. A raison de 500 euros maximum pour l'ensemble d'un suivi, le salaire est maigrichon. Mais elle peut ainsi consacrer toutes ses soirées sur une semaine à une femme angoissée. Car, pour elle, la mission est de taille : il en va de la qualité du lien parent-enfant. Du temps où elle travaillait à l'Aide sociale à l'Enfance, cette ex-éducatrice spécialisée à la gaieté contagieuse s'était souvent demandé ce qui pourrait être fait en amont pour qu'une mère ne maltraite pas sa progéniture. «Je pense que si l'on ne ressent rien pendant sa grossesse, si l'on ne vit pas pleinement son accouchement, on peut brutaliser son enfant.» Et puis à 22 ans, la voici enceinte,«très heureuse de l'être».
Pourtant, lors de la naissance, elle se sent dépossédée par un accouchement déclenché («fallait en profiter, aucune autre femme n'était en travail !») et trop médicalisé. «Juste avant la poussée, je leur ai dit que j'avais très peur, que ma mère était décédée lors d'un accouchement, raconte-t-elle. Ils m'ont répondu que c'était il y a vingt ans, que la médecine avait réalisé des progrès depuis. Ils n'ont pas su entendre mes peurs.» Après la naissance d'Arthur, Gaëlle a fait une dépression d'un an. Pour son second accouchement en 2004, elle a donc fait appel à une doula dont elle avait découvert l'existence sur internet. Sa fille Lilwen naît à la maison : «Une expérience magnifique.» C'est l'année où sa vie professionnelle bascule : «Je ne pouvais pas ne pas donner ce que je venais de recevoir.»Gaëlle décide de se former pour devenir doula à son tour afin de«rendre les parents responsables de leur accouchement».
Entre ceux qui dénoncent l'émergence d'un système à deux vitesses d'accompagnement à l'accouchement et les sages- femmes qui y voient une forme de concurrence déloyale, l'arrivée de cette nouvelle façon d'envisager la grossesse ne se fait pas sans douleur. Mais les doulas sont vigilantes : elles respectent une charte stricte et cherchent à faire reconnaître leur profession par l'Etat. Coprésidente de Doulas de France (1), Charlotte Marchandise Fajardo prévient : «Il existe des formations qui surfent sur la vague et en profitent pour faire de l'argent.» Du coup l'association met en place, à partir de janvier, une formation de base sur deux ans. Un label déclarera «doulas certifiées» toute personne ayant suivi ce cursus et ayant été «marrainée» six mois par une doula expérimentée. Les candidates ne sont pas motivées par l'argent. Leur métier leur rapportera moins d'un smic. «Comme on le sait, sourit l'une d'elles, c'est rare que les passions paient.»
Dominique Perrin
Le Nouvel Observateur

vendredi 11 mars 2011

Vingt Alternatives à la Punition

Source : Aware Parenting

1. Cherchez les besoins profonds de votre enfant.
ex: Donnez des jouets à votre enfant si vous attendez ensemble dans une queue.
2. Donnez de l'information et des explications.
ex: Si votre enfant dessine sur le mur, expliquez-lui pourquoi il faut utiliser du papier.
3. Essayez de reconnaître, de permettre, et d'écouter les émotions sous-jacentes.
ex: Si votre enfant donne des coups à sa petite sœur, encouragez l'aîné à exprimer sa colère et sa jalousie d'une façon non violente. Il aura peut-être besoin de pleurer ou de faire une crise de colère.
4. Modifiez l'environnement.
Ceci est parfois plus facile que de changer l'enfant. ex: Si votre enfant sort la vaisselle de l'armoire, mettez une serrure.
5. Suggérez une solution alternative qui soit acceptable pour vous.
ex: Si vous ne voulez pas que votre enfant construise un château de coussins dans la salle à manger, il ne suffit pas simplement de l'interdire. Dites-lui où c'est permis.
6. Montrez comment il faut se comporter.
ex: Si votre enfant tire la queue du chat, montrez-lui comment il faut caresser un chat. Les explications verbales ne suffisent pas.
7. Donnez des choix plutôt que des consignes.
Les choix aident les enfants à se sentir puissants, tandis que les consignes engendrent souvent des conflits. ex: " Est-ce que tu veux te brosser les dents avant de mettre ton pyjama ou après?"
8. Cédez de temps en temps.
ex: "Puisque tu es tellement fatigué ce soir, tu peux te coucher sans te brosser les dents."
9. Préparez votre enfant.
ex: Si vous attendez des invités pour le souper, expliquez à votre enfant comment vous voulez qu'il se comporte. Soyez spécifique.
10. Laissez les conséquences naturelles se produire.
N'essayez pas de sauver votre enfant de toute conséquence désagréable qui résulte de son propre comportement. ex: Un enfant qui laisse traîner par terre son maillot de bain le trouvera encore mouillé le jour suivant.
11. Communiquez vos propres émotions.
Expliquez à l'enfant l'effet de son comportement sur vous. ex: "J'en ai vraiment marre et, en plus, ça me fatigue de ramasser ces miettes dans le salon chaque jour."
12. Agissez de façon ferme s'il le faut.
ex: Si votre enfant veut traverser la rue sans vous attendre, tenez sa main fermement quand vous vous promenez (en lui expliquant les dangers).
13. Prenez votre enfant dans vos bras.
Un enfant qui agit de façon agressive peut profiter d'une étreinte ferme mais aimante qui lui permettra d'extérioriser ses émotions réprimées par des pleurs libérateurs.
14. Eloignez votre enfant d'une situation conflictuelle et accompagnez-le.
Ecoutez-le, partagez vos propres émotions, prenez-le dans vos bras, et discutez des solutions possibles.
15. Faites des choses ensemble, et utilisez le jeu pour encourager la coopération.
ex:"Faisons semblant d'être les sept nains pendant que nous rangeons cette chambre," "D'abord tu brosses mes dents et puis, après, je brosse les tiennes."
16. Utilisez le rire pour dédramatiser une situation.
ex: Si votre enfant se fâche contre vous, suggérez-lui de vous frapper avec des coussins. Faites semblant d'être faible et d'avoir peur, et tombez par terre, vaincu. Le rire l'aidera à dissiper sa colère et ses sentiments d'impuissance.
17. Faites des négociations et essayez de vous mettre d'accord.
ex: Si vous devez rentrer à la maison et que votre enfant veut rester à la place de jeu, mettez-vous d'accord sur le nombre de fois qu'il peut monter sur le toboggan avant de partir.
18. Discutez des conflits avec votre enfant.
Si un conflit se répète souvent, discutez-en avec votre enfant, expliquez-lui vos propres besoins et sentiments, et invitez-le à vous aider à trouver une solution qui soit acceptable pour tous. Déterminez les règles ensemble. Organisez des conseils de famille.
19. Modifiez vos attentes.
Les petits enfants ressentent des émotions intenses et des besoins très forts. Ils font souvent du bruit et ils sont naturellement curieux, désordonnés, déterminés, impatients, exigeants, créatifs, distraits, anxieux, égocentriques, et pleins d'énergie. Essayez de les accepter tels qu'ils sont.
20. Prenez un moment pour vous.
Si vous vous sentez en colère, sortez de la pièce et faites ce qu'il faut pour retrouver votre calme. (ex : téléphonez à un(e) ami(e), pleurez, criez dans un coussin, méditez, prenez une douche, etc.).

jeudi 10 mars 2011

Choix du biberon "Pour que le père participe"

Quelle image d'épinal que je trouve terrible, à croire que pour qu'un père soit heureux avec son bébé il doit faire la seule chose dont la mère a l'exclusivité prévue par la nature...


Combien de pères donnent effectivement le biberon, la nuit ? Et pour combien de temps ? Quelle parité dans le nombre des biberons donnés ? Ces papas soit-disant empressés de donner à manger à leur progéniture, combien assureront la préparation des repas de leur bambin, suivront le programme de diversification, enfourneront la cuillère dans leur bouche ?

Mesdames, ne soyez pas naïves, ne tombez pas dans le panneau que vous vendent les marchands de préparations lactées pour nourrissons.
Il existe de bonnes raisons de donner le biberon, et le fait de n'avoir pas envie d'allaiter en est une tout-à-fait honorable. Alors ne servez pas ce prétexte.

Messieurs, si réellement vous souhaitez prendre votre place auprès de votre enfant à naître, occupez-vous du reste. Changes, bains, portage, promenades, calmer les crises d'angoisses, éveil... et tout ce qui vient en plus quand l'enfant grandit... mais aussi les tâches aussi un peu moins gratifiantes, mais dont on vous sera tellement reconnaissante : lessives, repas des parents, ménage...

Mais par pitié, personne n'a à priver son enfant de ce qui est meilleur pour lui, parce que "le père doit participer"...

Charte des droits de la parturiente

Source : Accoucher Autrement


CHARTE DES DROITS DE LA PARTURIENTE

Journal officiel des communautés européennes, 8 juillet 1988

Le parlement européen :

A. conscient des efforts que déploie la Commission des Communautés européennes en vue de contribuer à ce que la vie de la femme se déroule dans les meilleures conditions possibles,

B. considérant que la méthode d'accouchement et la préparation à l'événement font, dans beaucoup d'Etats membres, l'objet de débats,

C. considérant que la maternité doit être l'aboutissement d'un libre choix,

D. considérant que la diminution de la mortalité périnatale qui touche tous les enfants et les parturientes en Europe s'explique en grande partie, et entre autres raisons, par l'assistance pré- et postnatale, par le type de traitement appliqué lors de l'accouchement et par les soins dispensés aux nouveau-nés, grâce aux progrès de la médecine, à la spécialisation croissante des médecins et à la formation appropriée des accoucheuses,

E. faisant toutefois part des vives inquiétudes que lui cause la mortalité élevée - qui, dans certains Etats membres, est encore en hausse - due au syndrome de mort subite des nourrissons, les bébés de 2 à 6 mois sur tout ce pour ces raisons essentielles que, d'une part, le corps médical sait, aujourd'hui encore, peu de chose au sujet des causes de cette affection et que, d'autre part, la plupart des parents en ignorent tout, quand bien même il s'agit en l'espèce de la cause principale de la mortalité post- natale,

F. estimant que les facteurs psychologiques jouent un rôle important lors de l'accouchement, dans la mesure où ils créent un climat de tension particulière selon le pays et selon la situation professionnelle, sociale et économique de la femme et de sa famille,

G. considérant que les facteurs culturels jouent un rôle important lors de l'accouchement et sont le reflet de la manière dont la société accueille le nouveau-né comme l'un de ses nouveaux membres,

H. exigeant que soit dispensé le traitement approprié à la femme pendant sa grossesse et lors de son accouchement en fonction de ses besoins et de ses caractéristiques personnelles,

I. considérant que, même si la société a déployé des efforts considérables pour démystifier l'inquiétude au moment de l'accouchement, il semble persister un certain état psychologique de crainte ancestrale, qui s'explique par la persistance parallèle de risques pendant la grossesse et au moment de l'accouchement,

J. considérant en outre qu'il est dans l'intérêt, aussi bien de la femme que de la société en général, de résoudre les problèmes relatifs à la grossesse et à l'accouchement et de fournir à la femme une information complète et appropriée, qui lui permette de prendre ses propres décisions dans toutes les situations auxquelles elle est confrontée,

K. considérant qu'aucune intervention chirurgicale (césarienne) ne doit être pratiquée lors des accouchements en milieu hospitalier, sauf en cas d'absolue nécessité,

Le parlement européen :

1. estime que l'accouchement ne peut se dérouler dans un climat de sérénité que lorsque la femme bénéficie d'une assistance appropriée de la part d'un personnel spécialisé, qu'elle choisisse d'accoucher en milieu hospitalier ou à domicile et lorsque les futurs pères et mères disposent d'une information appropriée et que chacun peut accéder gratuitement à une assistance prénatale, sur les plans préventif, médical, psychologique et social;

2. souhaite qu’une information appropriée et complète soit largement diffusée dans les centres de consultation médicale et centres hospitaliers sur l’assistance sociale dont peuvent bénéficier les futures mères en détresse.

3. demande à la Commission de prendre de nouvelles initiatives en vue d'arrêter une directive qui alignerait, autant que faire se peut, les dispositions législatives nationales relatives aux facilités prévues pendant la grossesse, au moment de l'accouchement et pour les parents sur les réglementations et les dispositions de l'Etat membre le plus avancé en la matière;

4. estime indispensable que les Etats membres procèdent en outre à une profonde révision et à un aménage- ment de l'ensemble de la législation relative à la femme pendant sa grossesse et lors de son accouchement, aussi bien en ce qui concerne les services sociaux que l'équipe- ment des centres médicaux et les soins dispensés aux nouveau-nés ;

5. estime insuffisante l'initiative de la Commission d'élaborer un code de conduite en matière de protection sociale de la maternité et demande qu'une directive soit consacrée à ce sujet;

6. déplore le nombre sans cesse croissant de césariennes pratiquées dans la Communauté;

7. déplore que le taux d'allaitement au sein soit si peu élevé dans certains Etats membres de la Communauté;

8. souligne la nécessité de mettre en place des centres de santé pour les femmes (sur le modèle des 'Well Women Centres " p.e.) afin que ces dernières puissent avoir accès aux consultations et à une bonne médecine préventive.

9. demande en outre, à la Commission d'élaborer une proposition relative à une charte des droits de la parturiente, applicable dans tous les pays de la CEE, qui permette à toute femme enceinte d'obtenir une fiche médicale et de pouvoir ainsi choisir le pays, le lieu géographique et le centre où elle veut être traitée. Cette fiche, reprenant les droits de la parturiente, devra en outre assurer à la fe
mme les prestations, services et droits suivants:
- une fiche obstétricale reprenant les données relatives à la grossesse et mise à la disposition de la femme et des personnes qui l'assisteront pendant et après la grossesse,
- un diagnostic prénatal comprenant un test de floculation, une échographie et une amniocentèse gratuite et pratiquée sur une base volontaire, en accord avec la femme et conformément aux conseils du médecin,
- la participation, avec le partenaire, à des cours de préparation à l'accouchement, afin de connaître le déroule- ment de la grossesse et de l'accouchement sur le plan physique, ainsi que les techniques et les méthodes en usage,
- l'information, avant l'accouchement, au sujet des risques et des symptômes existants ainsi que des précautions et des médicaments à prendre - notamment ceux auxquels les services de santé assurent la gratuité -, ce en ce qui concerne les causes les plus importantes de mortalité postnatale, en général, et la mortalité due au syndrome de mort subite des nourrissons, en particulier,
- le libre choix de l'hôpital et des modalités (position) de l'accouchement et de la façon d'allaiter et d'élever l'enfant,
- l'assistance appropriée lorsque la femme opte pour l'accouchement à domicile en tenant compte de l'état psychique et physique de la parturiente et de l'enfant à naître ainsi que de l'environnement,
- l'accouchement naturel, sans que l'accouchement soit accéléré ou retardé, si ce n'est pour des raisons absolument impérieuses et justifiées par l'état de la parturiente et de l'enfant à naître, le recours à la césarienne en cas d'absolue nécessité, la présence, si la parturiente le souhaite, d'une personne choisie parmi le couple, les parents ou les amis, avant, pendant et après l'accouchement, le droit pour la parturiente de décider conjointement avec le médecin, après avoir reçu une information détaillée à ce sujet, des thérapies et des traitements,
- la possibilité pour la mère d’avoir son enfant à ses côtés pendant la période d’allaitement et de le nourrir selon ses propres exigences, plutôt qu’en fonction des horaires des hôpitaux,
- le libre choix pour la parturiente de permettre d'utiliser son lait maternel pour d'autres nouveau-nés,
- la possibilité pour les membres de la famille de rendre visite à la mère et au nouveau-né, sans compromettre pour autant les soins à dispenser au nouveau-né,
- le droit à une période de congé suffisante pendant l'allaitement pour la femme qui travaille et la mise en place généralisée d'un horaire flexible,
- l'installation de salles de pédiatrie dûment équipées et disposant d'un personnel compétent pour les prématurés, dans les maternités elles-mêmes,
- un livret médical qui permette à la femme enceinte de bénéficier de soins dans tous pays de la Communauté,
- certaines facilités, comme des interprètes pour les femmes enceintes allochtones, afin que ces dernières puissent bénéficier également des dispositions prévues ci-dessus.

10. demande aux Etats membres de laisser aux parturientes la faculté d'accoucher anonymement et, si nécessaire, d'inscrire les nouveau-nés à l'état civil sans qu'il soit fait mention des ascendants ou en tenant leur identité secrète;

11. invite les Etats membres à protéger la parturiente en déclarant irrecevables toute demande de saisie de l'habitation, des meubles et des biens personnels ou toutes autres mesures exécutoires y afférentes, dans un délai de huit,

12. demande en outre aux Etats membres d'adopter les mesures appropriées en vue de favoriser la nomination de femmes médecins et la formation d'accoucheuses en mesure de s'occuper des femmes pendant la grossesse lors de l'accouchement et dans la période qui suit,
b) de favoriser et de financer les recherches sur les causes de la stérilité chez la femme et chez l'homme, y compris les causes liées à l'environnement et à l'activité industrielle,
c) d'organiser des campagnes d'information pour attirer l'attention du public sur le danger de l'utilisation de médicaments pendant la grossesse,
d) de mettre en œuvre le programme AIM (informatique médicale avancée en Europe) en vertu duquel il convient de consulter les organisations de médecins et de patients en tant qu'utilisateurs et consommateurs,
e) de diffuser toute la réglementation existant au niveau communautaire, ainsi que toute proposition émanant des institutions de la Communauté, et plus particulièrement les résolutions adoptées par le Parlement européen sur l'harmonisation des législations des Etats membres relatives aux préparations pour les nouveau-nés et aux laits de substitution,
f) de représenter aux partenaires sociaux qu'ils sont tenus de respecter strictement la convention 103 de l'OIT sur la protection de la maternité dans le milieu professionnel, en général, et en ce qui concerne l'interdiction de licenciement et l'affectation des travailleuses enceintes ou allaitantes à des tâches appropriées à leur état, en particulier.

13. demande à la Commission de mener une étude approfondie sur les causes de la mortalité infantile et maternelle dans la Communauté, notamment sur la pauvre- té, la mauvaise santé et l'état des logements, d'accorder, à cet égard, une attention particulière à la mortalité due au syndrome de mort subite des nourrissons ainsi qu'à l'état actuel de l'étiologie de cette affection de lui faire rapport sur ses conclusions en précisant ce qu'elle propose quant aux moyens de soutenir au mieux les recherches dans ce domaine ;

14. charge son président de transmettre la présente résolution à la commission et au Conseil, à l’OMS, au Conseil de l’Europe et aux gouvernements des Etats membres

 


Le sexe du futur bébé dépend de l'alimentation de la mère

Source : RTFlash


Le sexe du futur bébé dépend de l'alimentation de la mère

Vendredi, 23/05/2008
Selon une étude publiée par le journal de l'Académie royale de Londres, la richesse calorique de l'alimentation au moment de la conception est un facteur favorable à la naissance de garçons, alors qu'un régime hypocalorique aurait tendance à sélectionner des filles. Cette découverte, selon les auteurs, pourrait être une des explications du fait que le sex-ratio des naissances s'est un peu modifié récemment dans les pays industrialisés avec un peu moins de naissances de garçons, du fait de l'obsession de la minceur chez les jeunes femmes.
L'équipe de santé publique de l'université d'Oxford, pour aboutir à cette conclusion, s'est penchée sur 720 jeunes Anglaises enceintes pour la première fois et qui ne connaissaient pas le sexe du foetus. Toutes ont été tenues de se remémorer leurs habitudes alimentaires, dans les semaines antérieures et postérieures à la conception, de manière très précise, afin de calculer pour chacune l'apport calorique quotidien et le type d'aliments absorbés. Ces femmes ont été divisées en trois groupes : celles qui prenaient le plus de calories, celles qui se situaient dans la moyenne et celles qui avaient le plus faible taux de consommation.
Après la naissance, les corrélations entre les apports alimentaires et le sexe de l'enfant ont permis de mettre en évidence le fait que 56 % des naissances étaient des garçons dans le groupe des mamans ayant consommé le plus de calories, alors que ce taux n'était que de 45 % pour celles qui avaient eu le plus faible apport calorique dans la période de la conception. Outre le fait d'ingérer le plus de calories, les mères de garçons étaient plus nombreuses à avoir mangé une plus large variété d'aliments et de nutriments, incluant plus de potassium, de calcium, de vitamines C, E et B12. Les chercheurs ont aussi pu mettre en évidence une forte corrélation entre la consommation de céréales au petit déjeuner et la naissance de garçons. En revanche, pas plus le niveau socio-économique que les caractéristiques anthropométriques des parents n'ont paru influencer le sexe de l'enfant. Ni, d'ailleurs, la quantité de café, de thé ou le tabagisme. Enfin, l'indice de masse corporelle (qui tient compte de la taille et du poids) n'est pas un facteur influençant le sexe de la descendance.
Plusieurs leçons peuvent être tirées de cette enquête extrêmement bien documentée. D'une part, au cours des quarante dernières années, selon plusieurs auteurs, il y aurait un petit, mais franc, déclin de la proportion de naissances de sexe masculin dans les pays riches. Cette baisse, considérée jusqu'à maintenant comme la conséquence d'une exposition à des toxiques, et notamment à des oestrogènes-like (certains produits notamment ménagers dits perturbateurs endocriniens sont capables de mimer l'effet des oestrogènes sur la physiologie), pourrait être liée à l'évolution des comportements alimentaires. En particulier, les changements de régime des jeunes femmes, qui montrent une baisse des quantités ingérées, pourraient expliquer cette évolution. Cette baisse n'est pas incompatible avec le développement de l'obésité, qui serait autant une conséquence de l'absence d'activité physique que de l'excès alimentaire. L'autre leçon, c'est bien sûr qu'il faut conseiller aux femmes qui cherchent à avoir un fils d'avoir une alimentation riche en calories et diversifiée, sans oublier le petit déjeuner.

vendredi 4 mars 2011

Sept choses que les parents doivent savoir à propos des pleurs du bébé

Source : Dr Sears, cité sur maternage.free.fr


Dr. Sears.
Version originale: http://www.askdrsears.com/html/5/t051200.asp#T051204

1- les pleurs du bébé - le signal parfait. Les scientifiques ont depuis longtemps émis l'appréciation que le son des pleurs du bébé a les trois caractéristiques du signal parfait.
En premier, un signal parfait est automatique. Un nouveau-né crie par réflexe. Le nourrisson ressent un besoin qui va déclencher une inspiration d'air soudaine suivie d'une forte expulsion de cet air au travers des cordes vocales qui à leur tour vibrent pour produire le son que nous appelons "pleurs". Durant les premiers temps, le petit nourrisson ne pense pas "quelle sorte de son va mener à ce que l'on me nourrisse?", il crie juste de manière automatique. De plus, ces pleurs sont facilement générées. Une fois que ses poumons sont remplis d'air, le nourrisson peut initier les pleurs avec très peu d'efforts.
Deuxièmement, les pleurs sont adéquatement dérangeants: suffisamment stridents pour obtenir l'attention de celui ou celle qui s'en occupe, mais pas au point de lui faire vouloir échapper au son entièrement.
Troisièmement, les pleurs peuvent se modifier au fur et à mesure que l'émetteur et le receveur apprennent à rendre le signal plus précis.
Le signal émis par chaque bébé est unique. Les pleurs d'un bébé sont le langage du bébé, et chaque bébé pleure (crie) différemment. Les chercheurs qui s'intéressent à la voix, appellent ces sons uniques les empreintes de pleurs, aussi uniques pour un bébé que ses empreintes digitales.

2. Répondre aux pleurs d'un bébé est biologiquement correct. La mère est biologiquement programmée pour donner une réponse maternante aux pleurs du nouveau-né, et pas pour se restreindre. Des changements biologiques fascinants ont lieu dans le corps de la mère en réponse aux cris de son enfant. Lorsqu'elle entend son bébé pleurer, la circulation sanguine augmente dans les seins de la mère, s'accompagnant d'une impulsion biologique de "prendre dans ses bras et nourrir". L'allaitement au sein lui-même cause une décharge de prolactine, une hormone que nous supposons être la base biologique de ce que l'on appelle "l'intuition maternelle". L'ocytocine, l'hormone qui déclenche le reflex d'éjection du lait, provoque aussi des sentiments de relaxation et de plaisir, une manière plaisante de compenser la tension provoquée par les pleurs du bébé. Ces sentiments vous aident à aimer votre bébé. Mamans, écoutez les indices biologiques de votre corps quand votre bébé pleure plutôt que les donneurs de leçons qui vous disent de faire la sourde oreille. C'est facile pour eux de vous donner de tels conseils, ils ne sont pas biologiquement connectés à votre bébé. Rien ne se passe au niveau de leurs hormones lorsque votre bébé crie.

3. Ignorer ou répondre au signal des pleurs? Une fois que vous savez apprécier la valeur du signal des pleurs de votre bébé, ce qui importe c'est de savoir ce que vous en faites. Vous avez deux options de base: ignorer ou répondre. Ignorer les pleurs de votre bébé est en général une situation perdant-perdant. Le bébé complaisant abandonne et cesse de signaler, se renferme, et finalement se dit que pleurer ne vaut pas le coup, et conclue que c'est lui qui ne vaut pas le coup. Le bébé perd la motivation de communiquer avec ses parents, et les parents manquent une opportunité d'apprendre à connaître leur bébé. Tout le monde perd. Un bébé avec une personnalité plus persistante -la plupart des bébés aux besoins intenses- n'abandonne pas si facilement. A la place, il crie de plus en plus fort et c'est l'escalade dans l'intensité de son signal, le rendant de plus en plus dérangeant. Vous pourriez ignorer ce signal persistent de plusieurs manières. Vous pourriez attendre qu'il ait fini de pleurer, puis le prendre afin qu'il ne pense pas que ce sont ses pleurs qui ont attiré votre attention. C'est en fait une sorte de lutte pour le pouvoir. Vous apprendriez au bébé que vous contrôlez les choses, mais aussi qu'il n'a pas capacité à communiquer. Cela ferme la communication parent-enfant, et sur le long terme, tout le monde perd.
Vous pourriez aussi vous désensibiliser complètement, jusqu'à ce que vous ne soyez plus du tout "dérangé" par les pleurs, et ainsi apprendre au bébé que l'on ne s'occupe de lui que si c'est "le bon moment". C'est une autre situation perdant-perdant. Le bébé n'obtient pas ce dont il a besoin, et les parents se retrouvent dans un état d'esprit qui ne leur permet pas de profiter de la personnalité unique de leur bébé.
Vous pourriez aussi prendre votre bébé pour le calmer et le reposer ensuite parce que "ce n'est pas encore le bon moment pour le nourrir". Après tout il doit apprendre à être heureux "indépendamment". Perdant-perdant encore une fois, il va se remettre à pleurer et vous vous sentirez en colère. Il va apprendre que ses tentatives de communication, bien qu'entendues, n'obtiennent pas la réponse adéquate, ce qui peut le mener à ne plus se faire confiance: "Peut-être qu'ils ont raison. Peut-être que je n'ai pas vraiment faim".

4. Soyez maternante. L'autre option est de répondre promptement et de manière maternante. C'est gagnant-gagnant pour le bébé et pour la mère qui s'appliquent a mettre au point un système de communication qui les aide tous les deux. La mère répond promptement et sensiblement, de telle sorte que le bébé sera moins désespéré la prochaine fois qu'il a besoin de quelque chose. Le bébé apprend à "crier mieux", d'un manière moins dérangeante puisqu'il sait que sa mère va venir. Les mères structurent l'environnement du bébé de sorte à ce qu'il ait moins besoin de pleurer; elle le garde proche d'elle si elle sait qu'il est fatigué et prêt à dormir. La mère augmente aussi sa sensibilité aux pleurs, et ainsi leurs donne la réponse adéquate. Une réponse rapide lorsque le bébé est jeune et est facilement déstabilisé ou lorsque le cri rend clairement compte qu'il y a danger; une réponse plus lente lorsque le bébé est plus vieux et commence à apprendre à régler certains désagréments de son chef.
Répondre de manière appropriée aux pleurs de votre bébé est le premier et le plus difficile défi de communication auquel vous allez faire face en tant que mère. Vous ne maîtriserez ce système qu'après la répétition des milliers d'appels-réponses des premiers mois. Si initialement, vous considérez les pleurs du bébé comme un signal auquel on doit répondre et qui doit être évalué plutôt que comme une habitude malheureuse à perdre, vous vous ouvrez la possibilité de devenir experte sur tout ce qui concerne votre bébé. Chaque signalétique mère-bébé est unique. Voilà pourquoi il est tellement de courte-vue de la part des "entraîneurs de pleurs" de prescrire une formule toute faite du genre "laissez-le pleurer 5 minutes la première nuit, 10 minutes la seconde" et ainsi de suite.

5. Ce n'est pas de votre faute si bébé pleure. Parents, haut les cœurs ! Si vous réagissez bien à votre bébé et que vous essayez de lui faire se sentir en sécurité dans ce nouveau monde, vous ne devez pas penser que c'est de votre faute si votre bébé pleure beaucoup. De même que ce n'est pas vous qui décidez que votre bébé arrête de pleurer. Bien sûr, restez ouverts pour apprendre de nouvelles manières d'aider votre bébé (comme changer de régime alimentaire si besoin, une nouvelle manière de porter votre bébé) et avertissez votre médecin si vous suspectez une cause physique derrière les pleurs. Mais il y aura des moments, lorsque vous ne savez pas pourquoi votre bébé pleure, vous vous demanderez si le bébé lui-même le sait. Il y a des fois où le bébé peut simplement avoir envie de pleurer, ne vous sentez pas désespéré si aucun de vos remèdes habituels ne marche.
C'est un fait dans la vie de nouveaux parents: bien que les bébés pleurent pour exprimer un besoin, leur manière de pleurer dépend aussi de leur propre tempérament. Ne prenez pas les pleurs de votre bébé contre vous. Votre boulot est de créer un environnement positif qui fera décroître le besoin de pleurer du bébé, d'offrir des bras aimants et relaxés pour que le bébé ne pleure pas tout seul, et de poussez comme vous le pouvez le travail de détective qui consiste à chercher pourquoi votre bébé pleure et de quelle manière vous pouvez l'aider. Le reste, c'est le bébé qui décide.
"Lorsque je me sentais déstabilisée dans mon maternage, je demandais à une mère calme et raisonnée, impartiale, d'observer comment je me comportais avec mon bébé, un jour typique, chez moi. Bien que je sache que je suis l'expert en ce qui concerne mon propre bébé, parfois c'est difficile d'être objective, et la voix de l'expérience peut apporter de l'aide."

6. Ce que la recherche nous apprend. Les chercheures Sylvia Bell et Mary Ainsworth ont mené des études dans les années 1970 qui auraient du mettre a l'index et pour de bon les théories sur les enfants gâtés. (Il est intéressant que jusqu'à ce moment-là, les auteurs qui se sont intéressé au développement de l'enfant et qui prêchaient le "laissez-les pleurer" étaient presque tous des hommes. Il a fallu que des femmes chercheures commencent à rectifier le tir.) Ces chercheures ont étudié deux groupes de couples mère-nourrisson. Le groupe 1 était constitué de mères donnant des réponses promptes et maternantes aux pleurs de leur enfant. Le groupe 2 était constitué de mères plus restreintes dans leur réponse. Elles ont trouvé que les enfants du groupe 1 auxquels les mères avaient répondu tôt et de manière plus maternante étaient moins portés à utiliser les pleurs comme moyen de communication lorsqu'ils avaient un an. Ces enfants semblaient plus sûrement attachés à leur mère et avaient développé de meilleurs talents de communication, devenant moins pleurnichards et manipulateurs.
Jusqu'à cette époque, on avait fait croire aux parents que s'ils prenaient leur bébé dans les bras chaque fois qu'il pleurait, il n'apprendrait jamais à se calmer et deviendrait encore plus exigeant.
D'autres études ont été menées pour définitivement abattre les théories sur les enfants gâtés, montrant que les bébés dont les pleurs ne recevaient pas de réponse prompte se mettaient à pleurer plus, plus longtemps, et d'une manière plus dérangeante. Dans une étude qui comparait deux groupes de bébés en pleurs, dans l'un des groupes, les nourrissons recevaient une réponse immédiate et maternante, tandis que dans l'autre groupe, on laissait les enfants pleurer. Les bébés dont les pleurs recevaient une attention sensible pleuraient moins par 70%. Les bébés qu'on laissait pleurer par contre, ne réduisaient pas leurs pleurs. Essentiellement, la recherche a montré que les bébés dont les pleurs étaient entendus et auxquels on répondait, apprenaient à "pleurer mieux", les bébés qui étaient le produit d'un style de maternage plus restreint apprenaient à "pleurer plus fort". Il est intéressant de noter que ces études ont montré des différences non seulement dans la manière de communiquer des bébés avec leurs parents en fonction des réponses qu'ils obtenaient à leurs cris, mais aussi des différences au niveau des mères.
Les études ont montré que les mères qui donnaient une réponse plus restreinte et moins maternante, devenaient graduellement insensibles aux pleurs de leur bébé, et cette insensibilité se propageait à d'autres aspects de leur relation parent-enfant. La recherche a montré que laisser un bébé pleurer gâte toute la famille.

7. Pleurer n'est pas "bon pour les poumons du bébé". Un des exemples les plus ridicules du folklore médical est le dicton "laissez le pleurer, c'est bon pour ses poumons". A la fin des années 70, la recherche a montré que les bébés qu'on laissait pleurer avaient des rythmes cardiaques qui atteignaient des niveaux inquiétants et baissaient le taux d'oxygène dans leur sang. Quand les pleurs de ces bébés étaient calmés, leur système cardiovasculaire retournait rapidement à la normale, montrant à quel point les bébés reconnaissaient rapidement l'état de bien-être au niveau physiologique. Si les pleurs du bébé ne sont pas calmés, il est dans une détresse aussi bien physiologique que psychologique. La croyance erronée comme quoi pleurer est sain, survit encore aujourd'hui dans les échelles du score d'Apgar, une sorte de test que les médecins utilisent pour évaluer rapidement l'état d'un nouveau né les premières minutes après sa naissance. Les bébés obtiennent deux points supplémentaires pour "cris vigoureux". Je me souviens avoir réfléchi sur ce concept au milieu des années 70 alors que j'étais directeur d'une pouponnière dans un hôpital universitaire, avant même de devenir le père d'un bébé aux besoins intenses, ce qui m'a rendu un ferme opposant du "laissez-les pleurer". Il me semblait que de donner des points pour des cris était insensé physiologiquement. Le nouveau-né dans un état de veille calme, respirant normalement, et en fait plus rose que l'enfant qui pleure, perdait des points au score d'Apgar. Ca me surprend toujours que le plus intriguant des sons humains, les pleurs du bébé, soit encore aussi incompris.