Source : blog Bedaine et Mitaine
lundi 30 janvier 2012
dimanche 29 janvier 2012
Allaitement maternel en Mongolie
Quand deux cultures se confrontent...
http://change-le-monde.com/archives/345
http://change-le-monde.com/archives/345
samedi 28 janvier 2012
Concerto pour une naissance
Mise en musique des sons d'une naissance...
C'est magnifique et c'est ici : http://www.arteradio.com/son/616043/debut/
C'est magnifique et c'est ici : http://www.arteradio.com/son/616043/debut/
Dates et lieux de la tournée de Brigitte Denis en France
Voici
un courrier qui concerne toutes les personnes qui travaillent en
périnatalité (kinésiologues, kinésithérapeutes, sages-femmes,
puéricultrices, etc..) ou qui se sentent concernés par les bébés,
avant et après leur naissance, y compris les parents bien sûr.
Ma
collègue et amie québécoise Brigitte Denis, kinésiologue en
périnatalité et auteure du livre « La parole au bébé », sera en Europe
ce printemps.
Dans le cadre de sa venue, nous organisons plusieurs activités.
Certaines
sont proposées par Brigitte uniquement; j’en animerai d’autres avec
elle (notamment le stage de croissance personnelle « Début de Vie ».
*******
Dates et lieux de la tournée de Brigitte Denis en France, printemps 2012:
Bruxelles (Belgique)
Jeudi 8, Vendredi 9 et samedi 10 mars :
Atelier «Début de vie»
Une co-animation de Dominique Oppeel et Brigitte Denis
(au Trifolium)
Orléans (France)
Dimanche 11 mars 2012 : conférence à 19h30
« La vie intérieure de l’enfant avant sa naissance ».
Lundi 12 mars 2012 : consultations individuelles
pour vous et/ou votre enfant.
Mardi 13 mars 2012 : «La Journée Péri de P.A.B.»
pour tous ceux qui travaillent en périnatalité.
(plus d’informations en fichier joint)
Pour informations et inscriptions pour toutes les activités sur Orléans: Delphine Sainsimon: <delphine.sainsimon@neuf.fr>
********
Paris
Jeudi 15 et vendredi 16 mars 2012 :
«La Formation Pro de P.A.B.»
pour les kinésiologies et les professionnels
qui maîtrisent le test musculaire.
(plus d’informations en fichier joint)
Pour informations et inscriptions pour toutes les activités sur Paris:
Dominique Oppeel: <dominique.oppeel@skynet.be>
******
Bruxelles (belgique)
lundi le 19 mars: conférence pour tous
le soir à La Maison des Potentiels,
rue Auguste Van Zande 81, Molenbeek à 20h00.
titre: Que nous enseignent les «nouveaux bébés»? Comment peuvent-ils nous aider à grandir?
Pour informations et inscriptions pour cette conférence:
Dominique Oppeel: <dominique.oppeel@skynet.be>
ou Laurence Legrand (à La Maison des Potentiels) <contact@ lamaisondespotentiels.be>
******
Bruxelles (Belgique)
Mardi 20 et mercredi 21 mars: «Formation Pro de P.A.B.»
(plus d’informations en fichier joint)
Pour informations et inscriptions pour cette activité:
Dominique Oppeel: <dominique.oppeel@skynet.be>
******
Damme (Allemagne)
vendredi le 23 mars: conférence le soir
à l’institut de Kinésiologie du Développement
-Institut fuer Kinesiologische Lernfoerderung (IKL)-
Samedi 24 et dimanche 25 mars 2012
«Formation Pro de PAB»
(plus d’informations en fichier joint)
Informations et inscriptions: <http://www.dev-k.org>
******
Bruxelles (belgique)
Mardi le 27 mars: consultations individuelles pour les bébés et leurs parents (ou adultes)
Pour informations et inscription:
Brigitte Denis <paroleaubebe@gmail.com>
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Bruxelles (belgique)
Jeudi le 29, vendredi le 30 et samedi le 31 mars : Atelier de croissance personnelle
«Début de vie»
en co-animation avec Dominique Oppeel
(au Trifolium)
Pour informations et inscriptions pour cet atelier:
Dominique Oppeel: <dominique.oppeel@skynet.be>
******
Nantes (France)
Lundi le 2 avril conférence pour tous
« Les symptômes qui touchent les 3 bases de la vie chez le bébé
(respirer, se nourrir, dormir):
comment les comprendre et en prendre soin. »
Une conférence qui nous éclaire sur les problèmes
d’allaitement et de sommeil!
de 19h00 à 21h00
Mardi 3 avril et mercredi 4 avril 2012 :
«La Formation Pro de P.A.B.» pour les kinésiologues
(plus d’informations en fichier joint)
jeudi le 5 avril: consultations individuelles
pour vous et/ou votre enfant.
Pour plus de détails ou inscriptions pour toutes les activités sur Nantes:
ECAP de Nantes (www.ecapnantes.fr)
Mail : accueil@ecapnantes.fr
******
Thonon-les-Bains (France, près de la Suisse)
Dimanche 8 avril 2012: conférence en soirée :
« La face cachée du bébé »
lundi le 9 avril 2012 «La Journée Péri de P.A.B.»
(plus d’informations en fichier joint)
Mardi le 10 avril: consultations individuelles
pour vous et/ou votre bb.
Pour plus de détails ou inscription sur Thonon-les-bains: Kristell Clerc
mail: <kristell.ita@hotmail.com>
******
Bruxelles (belgique)
jeudi le 12 avril: «Formation Pro de PAB» #2
Pour ceux qui ont déjà suivi la première partie.
vendredi le 13 avril: consultations individuelles
pour vous et/ou votre bébé.
******
Qui sommes-nous?
Brigitte Denis :
Elle nous vient du Québec pour animer ces stages.
Mère d’une adulte, elle dialogue avec la sagesse des bébés depuis une douzaine d’années.
Elle
est l’auteure du livre « la parole au bébé », dans lequel elle présente
ce qu’est vraiment un bébé : un être intelligent, sensible, qui a une
vie intérieure riche, complexe, nuancée et profonde depuis le début de
sa vie et même depuis sa conception. Elle nous parle du bébé comme étant
un merveilleux enseignant et un communicateur avec qui l’on peut
échanger…si on se met à son écoute. Brigitte est aussi formatrice de PAB
(«Parole Au Bébé») et consultante en périnatalité.
Dominique Oppeel :
Mère
de trois enfants, elle est sage-femme depuis plus de 20 ans. Elle
accompagne les couples dans tout le processus de la grossesse et de la
naissance, et dialogue également avec les bébés tout au long de cette
aventure. Elle est également consultante pour tout être en recherche
vers plus de bien-être de la toute petite enfance à l’âge adulte.
Les
outils qu’elle utilise sont ceux de la santé humaniste (Martine Saves),
de la sophro –analyse (Claude Imbert et Christine Louveau), du Reiki et
d’autres techniques énergétiques.
Dans l’attente de vous rencontrer lors d’une de ces activités,
Dominique Oppeel, sage-femme.
vendredi 27 janvier 2012
Timéo et les autres...
Timéo est né après un déclenchement sous Cytotec, un médicament réservé aux interruptions de grossesses. Les suites de sa naissance ont été très difficiles. Pour alerter sur les dangers de ce type de déclenchement, l'association "Timéo et les autres" a été créée.
Retrouvez-la ici : http://timeo-asso.fr/content/
Retrouvez-la ici : http://timeo-asso.fr/content/
Françoise Servent (très) Sage-Femme à domicile
Source : elleveutoo
Préambule…
« Jade a déjà 7 ans ? J’aurais dit que cela faisait une paire d’années que je suis venue chez toi pour ton accouchement ! »
« Quand peut-on se voir Françoise ? J’aimerais tant que tu nous parles de toi et de ton beau métier de sage-femme à domicile dans elleveutoo !»
Diplômée de l’Ecole de Sage-femme de Montpellier à 21 ans, elle travaille 4 ans en milieu hospitalier avant de s’installer en libéral dans une commune proche de Saint-Affrique (Aveyron). Parallèlement à son cabinet, elle fait des gardes de 24h par intérim, parfois accompagnée d’une aide soignante, parfois seule. Autonome alors, elle peut rester aussi longtemps qu’elle le souhaite auprès des femmes qui viennent pour accoucher. Françoise Servent commence à comprendre qu’on peut amoindrir la douleur, aider les femmes à la supporter avec autre chose que la péridurale…
LV2 *: Françoise que gardes-tu de tes années d’école de sage-femme ?
FS** : J’étais très bien intégrée et curieuse d’apprendre mais la surcharge de travail était colossale. A l’époque les maternités tournaient principalement avec les stagiaires, en plus de nos cours quotidiens nous devions rajouter à nos journées 8h de stage. Le gros avantage c’est qu’à la fin du cursus nous avions fait tous les services avec en prime l’impression d’avoir fait 4 ans d’armée.
LV2 : En quoi ces études pouvaient ressembler à l’armée ?
FS : Le surcroit de travail ne m’a jamais fait peur, fatiguée oui, mais j’aimais beaucoup ce que j’apprenais. Ce sont les échanges avec le corps enseignant qui ont étaient difficiles à vivre pour l’étudiante que j’étais. Même si nous nous occupions de femmes en train d’accoucher, de nouveau-nés et de jeunes mamans, on nous disait de ne pas nous attarder avec les patientes. Si on s’attardait avec l’une des femmes, on était traité de tir au flanc. Il n’y avait rien de chaleureux, à maintes reprises j’ai failli tout arrêter. J’étais souvent en désaccord avec ce régime autoritaire où l’affectivité n’avait pas sa place.
LV2 : parles-nous de tes débuts en tant que sage-femme ?
FS : Saint-Affrique était une petite unité de niveau I ce qui me changeait complètement du grand hôpital de Montpellier de niveau III. Là, il n’y avait que des grossesses faciles les autres étaient dirigées vers Montpellier. Cela me mettait déjà face à une réalité, un « bon » accouchement est donc prévisible… Quand une femme arrivait, je m’en occupais de A à Z et malgré moi je commençais à lui parler, la toucher, la masser mais ça je ne l’avais pas appris dans les cours. Durant mes études j’avais cependant eu la chance d’avoir Professeur Durand (décédé depuis). Même s’il était très sévère avec nous, pour lui un travail bien fait, était un travail fait avec douceur, sans épisiotomie et sans déchirure.
Quand il y avait déchirure, il nous demandait des explications ? Le comble c’est qu’on disait de ce vieux monsieur, respectueux du rythme des femmes, qu’il n’était pas moderne.
LV2 : Comment es-tu venue à l’accouchement à domicile ?
FS : Durant mes études, je ne me voyais pas Sage-femme à domicile mais quand tu travailles différemment tu apprends à travailler sans stress. J’ai ouvert un cabinet libéral et comme nous étions loin de la ville, il m’arrivait régulièrement d’être appelée en urgence par des femmes qui n’avaient pas eu le temps de se rendre à la maternité. Souvent des paysannes qui par essence sont proches de la nature et pour qui l’atmosphère d’un milieu médical rentrait péniblement dans leur code. Une fois accouchées, elles me disaient « J’ai accouché, tout va bien, pourquoi devrais-je partir à l’hôpital maintenant ? »
Une urgence, puis deux puis trois … puis le bouche à oreilles a été très actif (il l’est toujours).
LV2 : Quelles sont ces femmes qui veulent accoucher à la maison ?
FS : Contrairement peut-être aux idées reçues, il n’y a pas de profil type de la femme qui souhaite accoucher à domicile. Je suis appelée par toutes sortes de mamans, issues de classes sociales les plus démunies aux plus aisées, de tous niveaux d’études, de tous bords politique, de toutes religions et de toutes cultures.
LV2 : 30 ans d’expériences à accoucher à domicile que retiens-tu de toutes ces années?
FS : A chaque naissance, une perception unique. Je retrouve les mêmes émotions chez ces femmes et leur famille. Ces gens si différents, si étrangers les uns vis à vis des autres, que tout peut parfois opposer, vivent ce moment de la même manière ! Je constate que lorsque le rythme de la maman est respecté, que la naissance est respectée, nous nous retrouvons dans un espace spatio-temporel universel commun à toutes les cultures et religions. Se dégage une dimension de paix, une forme de vie où toutes les différences sont effacées pour laisser place à beaucoup d’amour.
LV2 : Et concernant la place du Père ?
FS : Avec l’ADD le papa trouve sa place. Il a un rôle tellement participatif qu’il peut exprimer sa toute puissance en assumant les responsabilités qu’il lui incombe de fait : aider sa femme dans ses déplacements, lui apporter ce dont elle a besoin, l’aider à atténuer la douleur par des points d’acupressure, la maintenir au moment de la poussée… se créent des liens entre l’homme & la femme d’une qualité rare. Un homme qui l’a connu une fois en redemande.
J’ai pu constater qu’en milieu hospitalier, ils sont soit mis de côté, soit leur présence est teintée d’impuissance. Ils souffrent de voir souffrir leur femme sans pouvoir faire grand-chose, du coup ce sont souvent eux qui demandent la péridurale ou qui influencent leur femme!
LV2 : Y a-t-il des choses qui te gênent dans la manière de faire en milieu médical ?
FS : Loin de moi l’idée de me positionner contre le milieu médical. Chacune doit aller vers ce qui lui convient le mieux, pour cela plusieurs paramètres vont aussi rentrer en ligne de compte : gémellité, état de santé fragilisé de la maman et du bébé, présentation du bébé par le siège, accouchement prématuré,… sont déjà quelques points qui excluent l’idée d’accoucher à domicile.
Ce qui me laisse interrogative cependant c’est le terme de « travail dirigé » ? Force est de constater que le travail dirigé ôte aux femmes une grande partie de leurs capacités à accoucher à leur rythme. Si on y regarde de plus près, le travail est dirigé par le personnel médical, pas par les femmes… alors qu’au fond d’elles, elles savent ce qu’elles ont à faire.
Je pense que nous devrions faire davantage confiance aux femmes et aux bébés.
LV2 : Faire davantage confiance aux bébés que veux-tu dire ?
FS : Dès que les bébés sortent du ventre de leur mère, les interventions médicalisées les éloignent de leur processus instinctif à répondre aux éléments nouveaux. Ces actes ont leur raison d’être mais devraient être là uniquement s’il y a un problème, pas systématiquement pour tous les bébés. On le voit rapidement lorsqu’un bébé à besoin d’une aide extérieure.
Il faut savoir qu’une intervention n’est pas neutre et n’est jamais dénuée de risques (perforation du poumon par exemple, c’est arrivé dans ma propre famille). A cela se rajoute la dimension « agressive émotionnelle» pour un nouveau né à peine sorti du ventre on le retire à sa maman trop rapidement. A partir du moment où toutes les fonctions vitales sont bonnes (cœur, tonus, respiration, coloration) on observe que le bébé va résorber tout seul une petite faiblesse respiratoire par exemple.
Pour l’allaitement il en est de même … Minuter les téter et leur imposer un rythme est antinomique aux besoins d’un nouveau né. Quand on sait que 3/4 des femmes sur cette terre n’ont pas de montre et allaitent normalement, pourquoi ici les femmes devraient se régler sur une horloge et rentrer dans un rythme normé ?
LV2 : L’un de tes plus beaux souvenirs de sage-femme?
FS : Il y en a plusieurs bien sûr, mais je crois que c’est un des premiers accouchements, une amie très proche qui donnait naissance à une petite fille (pas si petite: 4800g!!!). Je n’étais pas seulement une sage femme, il y avait aussi ce lien d’amitié très fort entre nous. Et ce jour là j’ai senti de façon incroyable la force du nouveau né qui arrive à la vie terrestre. Je me suis sentie si petite à coté! Tant de force et de pureté à la fois! C’était une petite « Ambre »!
LV2 : Observes-tu une évolution des mentalités par rapport à l’accouchement en 30 ans de carrière ?
FS : Certes, mais c’est une évolution par rapport à tout ce qui est médical, pas seulement l’accouchement. Les couples cherchent davantage d’alternatives par rapport à la technique. La confiance est émoussée, le « médical » est descendu de son piédestal. Les personnes conscientes veulent être actrices de leur santé et donc encore plus en ce qui concerne la Naissance, puisqu’il s’agit d’un évènement naturel. En tous cas, certains veulent y replacer la dimension humaine qui n’aurait jamais dû en être négligée. Nous avons la chance aujourd’hui de pouvoir faire cohabiter les deux : le progrès des examens qui a supprimé beaucoup de mauvaises surprises, le matériel nécessaire au cas où… Ce qui laisse l’Essentiel de la Naissance prendre toute sa valeur.
LV2 : Que t-ont appris les femmes durant tout ce temps? Et ce qu’elles t-ont apporté?
FS : J’ai envie de dire : TOUT !!! Il me semble aujourd’hui avoir appris mon métier « presque » uniquement sur l’expérience. J’ai pu apprendre le « rythme des femmes », et c’est vraiment quelque chose de commun à toutes les femmes de notre planète. Elles m’ont apporté tant d’amour…
Je voudrais aussi rendre hommage aux « Papas » lors de cet évènement de la Naissance. Leur accompagnement est si précieux, malgré ce qu’ils peuvent en penser souvent. Eux aussi, sont éclaboussés d’émotions et de force. Ce n’est pas si facile pour eux de contenir tout ça!
LV2 : Quel message voudrais-tu faire passer aux femmes?
FS : Leur dire MERCI surtout ! C’est un vrai cadeau que leur confiance, que leur Amour, que de m’inviter à être auprès d’elles et d’eux dans ce moment-là.
Leur dire de toujours garder cette confiance en eux surtout … et de la transmettre à leurs tout-petits.
LV2 : Que dirais-tu en conclusion ?
FS : Quel que soit le choix du lieu et du mode d’accouchement (maternité ou domicile), faisons davantage confiance aux femmes. Elles savent mieux que quiconque ce qu’elles ont à faire.
Merci beaucoup Françoise pour ce si précieux témoignage !
Cabinet Françoise Servent et Julie Scarborough : 8 rue des deux croix – 34980 Montferrier sur lez – 0467596521 – francoiseservent@9business.fr
(*LV2 = elleveutoo; ** FS = Françoise Servent, Femme Sage, Sage-Femme …)
Françoise Servent (très) Sage-Femme à domicile
« Jade a déjà 7 ans ? J’aurais dit que cela faisait une paire d’années que je suis venue chez toi pour ton accouchement ! »
« Quand peut-on se voir Françoise ? J’aimerais tant que tu nous parles de toi et de ton beau métier de sage-femme à domicile dans elleveutoo !»
« Attends je regarde, oh la la ! J’en ai plusieurs qui vont
accoucher ces prochains jours ! Alors pas ce jour-là, il y a Christel,
là il y a Laura, là non plus il y a Gislaine qui devrait accoucher…,
j’ai tellement de demandes !!! Normalement après le 7 ce trio devrait
avoir accouché !? On va dire le 8 à 10h, ça te va Cécile ? Bon tu me
connais, s’il y a une urgence…. »
Françoise Servent vient de fêter ses 30 ans d’activités de
sage-femme. Pourtant (très bien) reçue au concours d’Agro, elle opte
pour les études de sage-femme pour des raisons familiales.Diplômée de l’Ecole de Sage-femme de Montpellier à 21 ans, elle travaille 4 ans en milieu hospitalier avant de s’installer en libéral dans une commune proche de Saint-Affrique (Aveyron). Parallèlement à son cabinet, elle fait des gardes de 24h par intérim, parfois accompagnée d’une aide soignante, parfois seule. Autonome alors, elle peut rester aussi longtemps qu’elle le souhaite auprès des femmes qui viennent pour accoucher. Françoise Servent commence à comprendre qu’on peut amoindrir la douleur, aider les femmes à la supporter avec autre chose que la péridurale…
LV2 *: Françoise que gardes-tu de tes années d’école de sage-femme ?
FS** : J’étais très bien intégrée et curieuse d’apprendre mais la surcharge de travail était colossale. A l’époque les maternités tournaient principalement avec les stagiaires, en plus de nos cours quotidiens nous devions rajouter à nos journées 8h de stage. Le gros avantage c’est qu’à la fin du cursus nous avions fait tous les services avec en prime l’impression d’avoir fait 4 ans d’armée.
LV2 : En quoi ces études pouvaient ressembler à l’armée ?
FS : Le surcroit de travail ne m’a jamais fait peur, fatiguée oui, mais j’aimais beaucoup ce que j’apprenais. Ce sont les échanges avec le corps enseignant qui ont étaient difficiles à vivre pour l’étudiante que j’étais. Même si nous nous occupions de femmes en train d’accoucher, de nouveau-nés et de jeunes mamans, on nous disait de ne pas nous attarder avec les patientes. Si on s’attardait avec l’une des femmes, on était traité de tir au flanc. Il n’y avait rien de chaleureux, à maintes reprises j’ai failli tout arrêter. J’étais souvent en désaccord avec ce régime autoritaire où l’affectivité n’avait pas sa place.
LV2 : parles-nous de tes débuts en tant que sage-femme ?
FS : Saint-Affrique était une petite unité de niveau I ce qui me changeait complètement du grand hôpital de Montpellier de niveau III. Là, il n’y avait que des grossesses faciles les autres étaient dirigées vers Montpellier. Cela me mettait déjà face à une réalité, un « bon » accouchement est donc prévisible… Quand une femme arrivait, je m’en occupais de A à Z et malgré moi je commençais à lui parler, la toucher, la masser mais ça je ne l’avais pas appris dans les cours. Durant mes études j’avais cependant eu la chance d’avoir Professeur Durand (décédé depuis). Même s’il était très sévère avec nous, pour lui un travail bien fait, était un travail fait avec douceur, sans épisiotomie et sans déchirure.
Quand il y avait déchirure, il nous demandait des explications ? Le comble c’est qu’on disait de ce vieux monsieur, respectueux du rythme des femmes, qu’il n’était pas moderne.
LV2 : Comment es-tu venue à l’accouchement à domicile ?
FS : Durant mes études, je ne me voyais pas Sage-femme à domicile mais quand tu travailles différemment tu apprends à travailler sans stress. J’ai ouvert un cabinet libéral et comme nous étions loin de la ville, il m’arrivait régulièrement d’être appelée en urgence par des femmes qui n’avaient pas eu le temps de se rendre à la maternité. Souvent des paysannes qui par essence sont proches de la nature et pour qui l’atmosphère d’un milieu médical rentrait péniblement dans leur code. Une fois accouchées, elles me disaient « J’ai accouché, tout va bien, pourquoi devrais-je partir à l’hôpital maintenant ? »
Une urgence, puis deux puis trois … puis le bouche à oreilles a été très actif (il l’est toujours).
LV2 : Quelles sont ces femmes qui veulent accoucher à la maison ?
FS : Contrairement peut-être aux idées reçues, il n’y a pas de profil type de la femme qui souhaite accoucher à domicile. Je suis appelée par toutes sortes de mamans, issues de classes sociales les plus démunies aux plus aisées, de tous niveaux d’études, de tous bords politique, de toutes religions et de toutes cultures.
LV2 : 30 ans d’expériences à accoucher à domicile que retiens-tu de toutes ces années?
FS : A chaque naissance, une perception unique. Je retrouve les mêmes émotions chez ces femmes et leur famille. Ces gens si différents, si étrangers les uns vis à vis des autres, que tout peut parfois opposer, vivent ce moment de la même manière ! Je constate que lorsque le rythme de la maman est respecté, que la naissance est respectée, nous nous retrouvons dans un espace spatio-temporel universel commun à toutes les cultures et religions. Se dégage une dimension de paix, une forme de vie où toutes les différences sont effacées pour laisser place à beaucoup d’amour.
LV2 : Et concernant la place du Père ?
FS : Avec l’ADD le papa trouve sa place. Il a un rôle tellement participatif qu’il peut exprimer sa toute puissance en assumant les responsabilités qu’il lui incombe de fait : aider sa femme dans ses déplacements, lui apporter ce dont elle a besoin, l’aider à atténuer la douleur par des points d’acupressure, la maintenir au moment de la poussée… se créent des liens entre l’homme & la femme d’une qualité rare. Un homme qui l’a connu une fois en redemande.
J’ai pu constater qu’en milieu hospitalier, ils sont soit mis de côté, soit leur présence est teintée d’impuissance. Ils souffrent de voir souffrir leur femme sans pouvoir faire grand-chose, du coup ce sont souvent eux qui demandent la péridurale ou qui influencent leur femme!
LV2 : Y a-t-il des choses qui te gênent dans la manière de faire en milieu médical ?
FS : Loin de moi l’idée de me positionner contre le milieu médical. Chacune doit aller vers ce qui lui convient le mieux, pour cela plusieurs paramètres vont aussi rentrer en ligne de compte : gémellité, état de santé fragilisé de la maman et du bébé, présentation du bébé par le siège, accouchement prématuré,… sont déjà quelques points qui excluent l’idée d’accoucher à domicile.
Ce qui me laisse interrogative cependant c’est le terme de « travail dirigé » ? Force est de constater que le travail dirigé ôte aux femmes une grande partie de leurs capacités à accoucher à leur rythme. Si on y regarde de plus près, le travail est dirigé par le personnel médical, pas par les femmes… alors qu’au fond d’elles, elles savent ce qu’elles ont à faire.
Je pense que nous devrions faire davantage confiance aux femmes et aux bébés.
LV2 : Faire davantage confiance aux bébés que veux-tu dire ?
FS : Dès que les bébés sortent du ventre de leur mère, les interventions médicalisées les éloignent de leur processus instinctif à répondre aux éléments nouveaux. Ces actes ont leur raison d’être mais devraient être là uniquement s’il y a un problème, pas systématiquement pour tous les bébés. On le voit rapidement lorsqu’un bébé à besoin d’une aide extérieure.
Il faut savoir qu’une intervention n’est pas neutre et n’est jamais dénuée de risques (perforation du poumon par exemple, c’est arrivé dans ma propre famille). A cela se rajoute la dimension « agressive émotionnelle» pour un nouveau né à peine sorti du ventre on le retire à sa maman trop rapidement. A partir du moment où toutes les fonctions vitales sont bonnes (cœur, tonus, respiration, coloration) on observe que le bébé va résorber tout seul une petite faiblesse respiratoire par exemple.
Pour l’allaitement il en est de même … Minuter les téter et leur imposer un rythme est antinomique aux besoins d’un nouveau né. Quand on sait que 3/4 des femmes sur cette terre n’ont pas de montre et allaitent normalement, pourquoi ici les femmes devraient se régler sur une horloge et rentrer dans un rythme normé ?
LV2 : L’un de tes plus beaux souvenirs de sage-femme?
FS : Il y en a plusieurs bien sûr, mais je crois que c’est un des premiers accouchements, une amie très proche qui donnait naissance à une petite fille (pas si petite: 4800g!!!). Je n’étais pas seulement une sage femme, il y avait aussi ce lien d’amitié très fort entre nous. Et ce jour là j’ai senti de façon incroyable la force du nouveau né qui arrive à la vie terrestre. Je me suis sentie si petite à coté! Tant de force et de pureté à la fois! C’était une petite « Ambre »!
LV2 : Observes-tu une évolution des mentalités par rapport à l’accouchement en 30 ans de carrière ?
FS : Certes, mais c’est une évolution par rapport à tout ce qui est médical, pas seulement l’accouchement. Les couples cherchent davantage d’alternatives par rapport à la technique. La confiance est émoussée, le « médical » est descendu de son piédestal. Les personnes conscientes veulent être actrices de leur santé et donc encore plus en ce qui concerne la Naissance, puisqu’il s’agit d’un évènement naturel. En tous cas, certains veulent y replacer la dimension humaine qui n’aurait jamais dû en être négligée. Nous avons la chance aujourd’hui de pouvoir faire cohabiter les deux : le progrès des examens qui a supprimé beaucoup de mauvaises surprises, le matériel nécessaire au cas où… Ce qui laisse l’Essentiel de la Naissance prendre toute sa valeur.
LV2 : Que t-ont appris les femmes durant tout ce temps? Et ce qu’elles t-ont apporté?
FS : J’ai envie de dire : TOUT !!! Il me semble aujourd’hui avoir appris mon métier « presque » uniquement sur l’expérience. J’ai pu apprendre le « rythme des femmes », et c’est vraiment quelque chose de commun à toutes les femmes de notre planète. Elles m’ont apporté tant d’amour…
Je voudrais aussi rendre hommage aux « Papas » lors de cet évènement de la Naissance. Leur accompagnement est si précieux, malgré ce qu’ils peuvent en penser souvent. Eux aussi, sont éclaboussés d’émotions et de force. Ce n’est pas si facile pour eux de contenir tout ça!
LV2 : Quel message voudrais-tu faire passer aux femmes?
FS : Leur dire MERCI surtout ! C’est un vrai cadeau que leur confiance, que leur Amour, que de m’inviter à être auprès d’elles et d’eux dans ce moment-là.
Leur dire de toujours garder cette confiance en eux surtout … et de la transmettre à leurs tout-petits.
LV2 : Que dirais-tu en conclusion ?
FS : Quel que soit le choix du lieu et du mode d’accouchement (maternité ou domicile), faisons davantage confiance aux femmes. Elles savent mieux que quiconque ce qu’elles ont à faire.
Merci beaucoup Françoise pour ce si précieux témoignage !
Cabinet Françoise Servent et Julie Scarborough : 8 rue des deux croix – 34980 Montferrier sur lez – 0467596521 – francoiseservent@9business.fr
(*LV2 = elleveutoo; ** FS = Françoise Servent, Femme Sage, Sage-Femme …)
mardi 3 janvier 2012
SIMPLE IS BEAUTIFUL
D'après Michel Odent
Après le « Small is Beautiful », concept du vingtième siècle, introduisons, à travers une anecdote, le « Simple is Beautiful », concept du vingt et unième siècle.
Dans une petite pièce bien chaude et peu éclairée, une femme est en plein travail. Il n’y a personne alentour, si ce n’est une sage-femme expérimentée et silencieuse, perçue comme une figure maternelle protectrice ; celle-ci est assise dans un coin et tricote.
Une scène aussi simple est presque inconnue après des milliers d’années de socialisation de l’accouchement, des décennies de théories sophistiquées et influentes, et un déluge récent de photos et de vidéos d’accouchements dits naturels.
Ce scénario, facilement décrit en une ou deux phrases, est compatible avec un accouchement facile dont le point culminant est un authentique réflexe d’éjection du fœtus. La perspective physiologique peut aisément expliquer pourquoi.
Nous noterons tout d’abord que la sage-femme ne cherche pas à aider activement le processus involontaire de l’accouchement, qui est sous le contrôle de structures cérébrales archaïques : on ne peut pas aider un processus involontaire. Par contre, le déroulement de l‘accouchement est protégé contre l’effet de situations bien identifiées qui pourraient l’inhiber : ce sont les situations associées a une libération d’hormones de la famille de l’adrénaline ou à des stimulations du néocortex (le ‘cerveau qui pense’).
Quand la femme en travail se sent en sécurité en compagnie d’une figure maternelle expérimentée dans un endroit chaud, son taux d’adrénaline a tendance à rester bas. Il n’y a pas de stimulation du néocortex par le langage ou la lumière. Nous connaissons aujourd’hui les fonctions de ‘l’hormone de l’obscurité’ (la mélatonine) dans toutes les situations qui impliquent une réduction de l’activité néocorticale (en particulier l’endormissement et l’accouchement). Le néocortex n’est pas stimulé par l’attitude d’observateurs : on ne se sent pas observé par la présence d’une femme perçue comme une figure maternelle. Ajoutons que la science moderne peut expliquer comment une tache répétitive, comme tricoter, tend a maintenir le taux d’adrénaline aussi bas que possible, et qu’elle peut de plus démontrer (grâce a de nouvelles perspectives telles que l’exploration du ‘mirror neuron system’) a quel point les libérations d’adrénaline sont contagieuses : ainsi pouvons nous comprendre que le déroulement de l’accouchement est sous l’influence des taux d’adrénaline de la sage-femme.
Pendant la Conférence Mid-Pacifique sur l’accouchement et la recherche en santé primale, le concept « Simple is Beautiful » attirera nombre de participantes vers la ‘session de tricot en silence’. Cette session symbolisera le nouveau paradigme dont nous sommes en droit de rêver si nous tirons les leçons de la physiologie moderne. Il est urgent de redécouvrir la sage-femme authentique. La perspective physiologique est en accord avec ce qui devrait être le bon sens.
Pour en savoir plus sur “The Honolulu Great Wake-up Call”, visitez
Dans une petite pièce bien chaude et peu éclairée, une femme est en plein travail. Il n’y a personne alentour, si ce n’est une sage-femme expérimentée et silencieuse, perçue comme une figure maternelle protectrice ; celle-ci est assise dans un coin et tricote.
Une scène aussi simple est presque inconnue après des milliers d’années de socialisation de l’accouchement, des décennies de théories sophistiquées et influentes, et un déluge récent de photos et de vidéos d’accouchements dits naturels.
Ce scénario, facilement décrit en une ou deux phrases, est compatible avec un accouchement facile dont le point culminant est un authentique réflexe d’éjection du fœtus. La perspective physiologique peut aisément expliquer pourquoi.
Nous noterons tout d’abord que la sage-femme ne cherche pas à aider activement le processus involontaire de l’accouchement, qui est sous le contrôle de structures cérébrales archaïques : on ne peut pas aider un processus involontaire. Par contre, le déroulement de l‘accouchement est protégé contre l’effet de situations bien identifiées qui pourraient l’inhiber : ce sont les situations associées a une libération d’hormones de la famille de l’adrénaline ou à des stimulations du néocortex (le ‘cerveau qui pense’).
Quand la femme en travail se sent en sécurité en compagnie d’une figure maternelle expérimentée dans un endroit chaud, son taux d’adrénaline a tendance à rester bas. Il n’y a pas de stimulation du néocortex par le langage ou la lumière. Nous connaissons aujourd’hui les fonctions de ‘l’hormone de l’obscurité’ (la mélatonine) dans toutes les situations qui impliquent une réduction de l’activité néocorticale (en particulier l’endormissement et l’accouchement). Le néocortex n’est pas stimulé par l’attitude d’observateurs : on ne se sent pas observé par la présence d’une femme perçue comme une figure maternelle. Ajoutons que la science moderne peut expliquer comment une tache répétitive, comme tricoter, tend a maintenir le taux d’adrénaline aussi bas que possible, et qu’elle peut de plus démontrer (grâce a de nouvelles perspectives telles que l’exploration du ‘mirror neuron system’) a quel point les libérations d’adrénaline sont contagieuses : ainsi pouvons nous comprendre que le déroulement de l’accouchement est sous l’influence des taux d’adrénaline de la sage-femme.
Pendant la Conférence Mid-Pacifique sur l’accouchement et la recherche en santé primale, le concept « Simple is Beautiful » attirera nombre de participantes vers la ‘session de tricot en silence’. Cette session symbolisera le nouveau paradigme dont nous sommes en droit de rêver si nous tirons les leçons de la physiologie moderne. Il est urgent de redécouvrir la sage-femme authentique. La perspective physiologique est en accord avec ce qui devrait être le bon sens.
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