MANIFESTE
en faveur du droit à l'accouchement à domicile
accompagné par une sage-femme
Largement inspiré du manifeste des 343 salopes
Signez encore, on ne va pas en rester là !
Chaque année en France, des femmes accouchent sans assistance médicale, faute de trouver une sage-femme qui puisse / veuille les accompagner dans cette démarche.
Elles le font dans des conditions dangereuses en raison de la clandestinité à laquelle elles sont condamnées, alors que cet acte pourrait être réalisé sous la surveillance médicale d'une sage-femme.
On fait le silence sur ces femmes. Je déclare que je suis l'une d'elles. Je déclare avoir accouché sans assistance médicale ou envisager de le faire.
De même que nous réclamons pour toute femme le libre accès aux maternités hospitalières, nous réclamons le droit d'accoucher à domicile accompagnées par une sage-femme.
Accouchement
C'est une affaire de bonnes femmes, quelque chose comme la cuisine, les langes, quelque chose de sale. Lutter pour obtenir le droit à l'accouchement à domicile accompagné par une sage-femme et remboursé par la sécurité sociale, cela a l'air dérisoire ou mesquin. Toujours cette odeur d'hôpital ou de nourriture, ou de caca derrière les femmes.
La complexité des émotions liées à la lutte pour l'accouchement à domicile indique avec précision notre difficulté d'être, le mal que nous avons à nous persuader que cela vaut le coup de se battre pour nous.
Il va de soi que nous n'avons pas comme les autres êtres humains le droit de disposer de notre corps. Pourtant notre ventre nous appartient ! Il est de nécessité vitale que les femmes récupèrent et réintègrent leur corps. Elles sont celles de qui la condition est unique dans l'histoire : les êtres humains qui, dans les sociétés modernes, n'ont pas la libre disposition de leur corps. Jusqu'à présent, seuls les esclaves ont connu cette condition.
Le scandale persiste. On voudrait crier.
Réclamer le droit d'accoucher chez soi accompagnée d'une sage-femme, c'est un combat enthousiasmant dans la mesure où si je le gagne, on reconnaît que je m'appartiens en propre et non plus à l'Etat, à une famille, à un système médical qui nie mon droit à choisir où et comment je dois donner naissance à mon enfant.
Cela implique un changement radical des structures mentales des femmes et un changement non moins radical des structures de la société.
- J'accoucherai où et comme j'en ai envie. Nulle pression morale, nulle institution, nul impératif économique ne peut me contraindre à accoucher en milieu hospitalier. Cela est mon pouvoir politique. Comme tout producteur, je peux, en attendant mieux, faire pression sur la société à travers ma production (grève d’enfants).
- Je ferai naître mon enfant dans un lieu qui est convenable pour moi. Je réclame que la sécurité de cet acte soit assurée par la présence d'une sage-femme à mes côtés. Il est discriminatoire et potentiellement meurtrier de refuser d'assurer un accompagnement médical à une femme sous prétexte qu'elle fait le choix d'accoucher à son domicile.
- En faisant le choix d'accoucher à domicile, j'agis en tant qu'être humain responsable de ses actes. Je ne suis ni fragile, ni vulnérable, ni influençable. Je suis maître de mes décisions.
Non à la liberté surveillée
La bataille qui s'est engagée autour de l'accouchement à domicile se passe au-dessus de la tête des principales intéressées, les femmes. La décision du lieu de naissance ne leur appartient pas plus qu'avant.
Tout est envisagé : projets de Maisons de Naissance hospitalières, pôles physiologiques, accès des sages-femmes libérales à un plateau technique... Le principe reste qu'il est légitime aujourd'hui de vouloir forcer les femmes à accoucher en milieu hospitalier.
Nous lutterons jusqu'au bout parce que nous ne voulons rien de plus que notre dû : la libre disposition de notre corps et la protection médicale accordée à toute femme qui enfante dans notre pays.
Pour signer le manifeste, http://dechaineesweb.free.fr/index.php?page=q
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire