dimanche 27 février 2011
Statistiques d'accouchement non assisté
Un lien pour des statistiques d'accouchement non assisté : The Center for Unhindered Living
samedi 26 février 2011
Maisons de naissance sur "Les Maternelles" / chronique de Nadia
Source : Les maternelle
Laëtitia est la maman de Chlothilde, 8 mois. Elle a accouché à Comme A La Maison (CALM) des Bluets.
Marie est la maman de Lucie, 14 mois, et est enceinte de quatre mois. Elle a accouché dans une maison de naissance à Namur, en Belgique.
Email aux députés
Celle qui a fait le plus parler, c’est une initiative lancée par l’Association nationale des sages-femmes libérales. Elles ont créé un email-type à envoyer aux députés pour les sensibiliser au projet de création de maisons de naissance et faire résonner les voix des parents - puisque ça fait quelques années qu’on ne leur demande pas leur avis et qu’il n’y a pas eu de concertation ou de sondage. Pour ça, il suffit de vous rendre sur le site de l’ANSFL, de copier-coller le texte et de suivre le lien qui vous mènera directement à la boîte email de votre député. L’idée, vous l’avez compris, est de pourrir leur boîte email pour se faire entendre !
Pétition
Le Net est aussi le meilleur moyen de faire circuler une pétition, plus efficace en tout cas que d’arpenter les trottoirs pour recueillir des signatures. Une pétition nationale pour l’expérimentation des Maisons De Naissance (MDN) en France est actuellement en ligne sur le site MesOpinions.com. C’est peut-être un coup d’épée dans l’eau, mais bon... quelques clics, ça ne coûte rien. Voilà pour le côté militant.
D’un point de vue plus pratique, le web permet aussi de faire connaître les alternatives aux maisons de naissance, les lieux et les accompagnements qui permettent de se rapprocher le plus d’un accouchement physiologique. Si vous cherchez une sage-femme libérale pour un accompagnement global et que vous faites ça avec un bottin, vous risquez de perdre les eaux avant d’avoir trouvé. Cette liste-là, vous la trouverez en un clic, peut-être trois maxi, en bas à gauche du site de l’Ordre des sages-femmes. Ça fonctionne comme un moteur de recherches : vous rentrez votre ville ou votre code postal et vous obtenez les coordonnées complètes des sages-femmes libérales qui exercent dans votre localité, celles qui ont accès à un plateau technique. C’est quand même plus simple et rapide !
Hôpitaux Amis des bébés
Les hôpitaux Amis des bébés peuvent également représenter une alternative. Sauf que, alors qu’il y a 20 000 hôpitaux Amis des bébés dans le monde, et environ 700 en Europe, en France, à ce jour, il n’y en a que 12. Encore un truc où on est bien à la bourre. Et je peux vous dire qu’en plus, ils sont bien cachés, parce que ce n’est pas facile de trouver la liste des services qui ont obtenu ce label. J’ai un peu galéré, mais j’ai fini par trouver THE liste. La CoFAM a fait tout le boulot et a recensé les Hôpitaux Amis des Bébés (HAB) en France. Vous la trouverez sur leur site Internet.
Sur le Net, il y a beaucoup de futures mamans qui veulent accoucher dans l’eau et qui pensent que les maternités classiques ne le proposent pas. C’est faux, mais ça ne coule pas de source non plus... C’est-à-dire que ce n’est pas facile non plus de savoir qui propose cela. Vous pouvez appeler toutes les maternités près de chez vous et leur demander s’ils ont une baignoire, ça c’est si vous avez du temps à perdre. Vous pouvez aussi vous rendre sur le site de l’Association française de naissance aquatique, qui fournit la liste des maternités qui sont équipées. On vous dit même quelle maternité offre des petits plus, genre bain bouillonnant pendant le travail... (un spa quoi !), celles qui vous laissent accoucher littéralement dans l’eau et celles qui vous font sortir au moment de l’expulsion.
Et puis, je voudrais terminer avec mon blog coup de cœur. Je vous parle souvent des blogs de mamans, de futures mamans, de blogs de papas... On le sait moins, mais le corps médical aussi s’y colle. Un blog en particulier fait l’unanimité sur le Net, tellement il est cool, tellement il est beau.
C’est le blog Dix lunes..., créé et animé par une sage-femme. C’est un peu l’envers du décor, parce qu’elle y raconte l’accouchement vu de l’autre côté : la naissance, la préparation, la présence du père... vus par une sage-femme. C’est extrêmement bien écrit, parfois drôle, toujours sensible, avec une vraie prise de position sur le droits des parents à choisir autant que possible les conditions de l’accouchement. Voilà ce qu’elle martèle : "La ’prise en charge’ la plus économique et la plus sécuritaire se résume à un accompagnement attentif, au respect de la physiologie, des rythmes maternels".
Allez-y jeter un œil, mais prévoyez d’avoir deux ou trois heures de libre, parce qu’on a du mal à le quitter ce blog, une fois qu’on y a mis les pieds.
J’aimerais accoucher dans une maison de naissance
Invitées
Élodie est la maman de Louis et Marie-Lou, 15 mois. Enceinte de dix semaines, elle a connu pour sa première grossesse un suivi très médicalisé et rêve aujourd’hui d’un accouchement physiologique, d’être accompagnée par la même sage-femme du début à la fin.Laëtitia est la maman de Chlothilde, 8 mois. Elle a accouché à Comme A La Maison (CALM) des Bluets.
Marie est la maman de Lucie, 14 mois, et est enceinte de quatre mois. Elle a accouché dans une maison de naissance à Namur, en Belgique.
Spécialiste
Francine Caumel-Dauphin est sage-femme et présidente de l’Organisation nationale des syndicats de sages-femmes. Elle a également coécrit, avec Myriam Szejer, Les femmes et les bébés d’abord, paru aux éditions Albin-Michel en 2001.Préparé par
Pauline MerleLa chronique de Nadia
Sur le Net, ça monte grave sur la table pour l’ouverture et la généralisation de maisons de naissance en France. En fait, il faudrait des milliers de tables comme celle des "Maternelles" pour réunir tous les acteurs de cette revendication. Et les rebondissements de la fin de l’année 2010 sur l’accord du Sénat a un peu mis le feu aux poudres et a déclenché une vague d’initiatives sur le Net.Email aux députés
Celle qui a fait le plus parler, c’est une initiative lancée par l’Association nationale des sages-femmes libérales. Elles ont créé un email-type à envoyer aux députés pour les sensibiliser au projet de création de maisons de naissance et faire résonner les voix des parents - puisque ça fait quelques années qu’on ne leur demande pas leur avis et qu’il n’y a pas eu de concertation ou de sondage. Pour ça, il suffit de vous rendre sur le site de l’ANSFL, de copier-coller le texte et de suivre le lien qui vous mènera directement à la boîte email de votre député. L’idée, vous l’avez compris, est de pourrir leur boîte email pour se faire entendre !
Pétition
Le Net est aussi le meilleur moyen de faire circuler une pétition, plus efficace en tout cas que d’arpenter les trottoirs pour recueillir des signatures. Une pétition nationale pour l’expérimentation des Maisons De Naissance (MDN) en France est actuellement en ligne sur le site MesOpinions.com. C’est peut-être un coup d’épée dans l’eau, mais bon... quelques clics, ça ne coûte rien. Voilà pour le côté militant.
- MesOpinions.com
- Pétition : Pour la mise en place de l’expérimentation des Maisons de Naissance en France
D’un point de vue plus pratique, le web permet aussi de faire connaître les alternatives aux maisons de naissance, les lieux et les accompagnements qui permettent de se rapprocher le plus d’un accouchement physiologique. Si vous cherchez une sage-femme libérale pour un accompagnement global et que vous faites ça avec un bottin, vous risquez de perdre les eaux avant d’avoir trouvé. Cette liste-là, vous la trouverez en un clic, peut-être trois maxi, en bas à gauche du site de l’Ordre des sages-femmes. Ça fonctionne comme un moteur de recherches : vous rentrez votre ville ou votre code postal et vous obtenez les coordonnées complètes des sages-femmes libérales qui exercent dans votre localité, celles qui ont accès à un plateau technique. C’est quand même plus simple et rapide !
Hôpitaux Amis des bébés
Les hôpitaux Amis des bébés peuvent également représenter une alternative. Sauf que, alors qu’il y a 20 000 hôpitaux Amis des bébés dans le monde, et environ 700 en Europe, en France, à ce jour, il n’y en a que 12. Encore un truc où on est bien à la bourre. Et je peux vous dire qu’en plus, ils sont bien cachés, parce que ce n’est pas facile de trouver la liste des services qui ont obtenu ce label. J’ai un peu galéré, mais j’ai fini par trouver THE liste. La CoFAM a fait tout le boulot et a recensé les Hôpitaux Amis des Bébés (HAB) en France. Vous la trouverez sur leur site Internet.
- Coordination Française pour l’Allaitement Maternel (CoFAM)
- Les établissements labellisés HAB en France
Sur le Net, il y a beaucoup de futures mamans qui veulent accoucher dans l’eau et qui pensent que les maternités classiques ne le proposent pas. C’est faux, mais ça ne coule pas de source non plus... C’est-à-dire que ce n’est pas facile non plus de savoir qui propose cela. Vous pouvez appeler toutes les maternités près de chez vous et leur demander s’ils ont une baignoire, ça c’est si vous avez du temps à perdre. Vous pouvez aussi vous rendre sur le site de l’Association française de naissance aquatique, qui fournit la liste des maternités qui sont équipées. On vous dit même quelle maternité offre des petits plus, genre bain bouillonnant pendant le travail... (un spa quoi !), celles qui vous laissent accoucher littéralement dans l’eau et celles qui vous font sortir au moment de l’expulsion.
- Association Française de Naissance Aquatique (AFNA)
- Liste exclusive des lieux pratiquant la naissance aquatique en France
Et puis, je voudrais terminer avec mon blog coup de cœur. Je vous parle souvent des blogs de mamans, de futures mamans, de blogs de papas... On le sait moins, mais le corps médical aussi s’y colle. Un blog en particulier fait l’unanimité sur le Net, tellement il est cool, tellement il est beau.
C’est le blog Dix lunes..., créé et animé par une sage-femme. C’est un peu l’envers du décor, parce qu’elle y raconte l’accouchement vu de l’autre côté : la naissance, la préparation, la présence du père... vus par une sage-femme. C’est extrêmement bien écrit, parfois drôle, toujours sensible, avec une vraie prise de position sur le droits des parents à choisir autant que possible les conditions de l’accouchement. Voilà ce qu’elle martèle : "La ’prise en charge’ la plus économique et la plus sécuritaire se résume à un accompagnement attentif, au respect de la physiologie, des rythmes maternels".
Allez-y jeter un œil, mais prévoyez d’avoir deux ou trois heures de libre, parce qu’on a du mal à le quitter ce blog, une fois qu’on y a mis les pieds.
mercredi 23 février 2011
Compatibilité médicaments/allaitement
Enfin il existe un site en Français qui recense la compatibilité des médicaments avec la grossesse et l'allaitement :
Le Centre de Référence des Agents Tératogènes :
http://lecrat.org
Vous trouverez le lien dans la rubrique "Liens incontournables de la grossesse" de ce blog.
Le Centre de Référence des Agents Tératogènes :
http://lecrat.org
Vous trouverez le lien dans la rubrique "Liens incontournables de la grossesse" de ce blog.
L'arsenal immunitaire insoupçonné des nourrissons
Source : techno-science.net
Bien qu'à l'abri de tout germe infectieux dans le ventre de leurs mères, les foetus développent spontanément, "par avance", un système de défense immunitaire, paré à répondre dès leur naissance à la colonisation bactérienne de leur tube digestif. Cette surprenante observation de chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS (Le Centre national de la recherche scientifique, plus connu sous son sigle CNRS, est le plus grand organisme de recherche scientifique public français (EPST).) montre également que ce dispositif est ensuite capable de réguler son activité (Le terme d'activité peut désigner une profession.) antibactérienne pour laisser s'installer la flore commensale de l'intestin, et établir l'équilibre indispensable entre les bactéries (Les bactéries (Bacteria) sont des organismes vivants unicellulaires procaryotes, caractérisées par une absence de noyau et d'organites. La plupart des bactéries possèdent une paroi cellulaire glucidique, le peptidoglycane. Les bactéries mesurent quelques micromètres de long et peuvent présenter...) et le système immunitaire. Une découverte qui apporte un nouvel éclairage pour la compréhension des mécanismes à l'origine des maladies auto-immunes, comme la maladie de Crohn. Ces travaux sont publiés dans Nature Immunology.
Avant sa naissance, dans les conditions stériles du ventre de sa mère, un foetus n'est normalement exposé à aucun agent infectieux. Les scientifiques pensaient donc que ses défenses immunitaires ne se constituaient qu'à compter du début de sa vie ex utero, au contact des germes –bactéries, virus, champignons...– de l'environnement. Or, des chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS (unité Développement des tissus lymphoïdes) viennent de montrer, chez l'animal, que le fœtus possède en réalité un arsenal immunitaire qui s'exprime fortement et spontanément, bien avant la naissance.
Les scientifiques ont découvert que, de manière étonnante, ce système fait intervenir des globules blancs particuliers, appelés ILC , issus de la famille des lymphocytes. Or, contrairement aux lymphocytes "classiques", ces cellules, découvertes très récemment, agissent comme des acteurs de l'immunité innée, et non de l'immunité acquise: elles ne sont spécifiques d'aucun agent pathogène.
Après la naissance, certaines bactéries doivent cependant coloniser progressivement le tube digestif pour constituer notre flore intestinale endogène, indispensable à notre développement, notre santé et nos fonctions de nutrition. Les scientifiques ont démontré que les ILC sont alors capables de modérer leur action antibactérienne, et de réguler la mise en place de cette flore bénéfique. Elles supervisent ensuite sa prolifération qui, sans contrôle (Le mot contrôle peut avoir plusieurs sens. Il peut être employé comme synonyme d'examen, de vérification et de maîtrise.), pourrait devenir pathogène (Le terme pathogène (du grec παθογ?νεια ! « naissance de la douleur ») signifie : qui entraîne une maladie. Les germes pathogènes ou les bactéries...).
Les chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS sont parvenus à identifier les mécanismes cellulaires de cet équilibre. Ils ont en effet montré que lors d'une infection, les ILC agissent en émettant deux molécules messagères pro-inflammatoires appelées interleukines 17 et 22. Celles-ci ordonnent aux cellules épithéliales de l'intestin de produire des petites protéines bactéricides, pour détruire les bactéries avant qu'elles ne franchissent la paroi intestinale. L'interleukine 17 active également le recrutement massif des globules blancs de type neutrophile, chargés d'éliminer les bactéries en les digérant. Lorsque la menace bactérienne est maîtrisée, ce système est réprimé.
L'activation non contrôlée des neutrophiles peut dans certains cas aboutir à la destruction accidentelle de tissus de l'organisme. Ce phénomène pourrait être à l'origine des maladies dites auto-immunes, comme la maladie de Crohn, dans laquelle l'inflammation chronique affecte l'intestin. La découverte des chercheurs contribue donc à mieux comprendre les régulations de l'équilibre entre les bactéries de notre intestin et le système immunitaire qui les contrôle, et apportent ainsi de nouveaux outils pour comprendre et traiter ces maladies.
Notes:
RORgammat+ innate lymphoid cells regulate intestinal homeostasis by integrating negative signals from the symbiotic microbiota, Nature Immunology, en ligne le 20 février 2011.
Shinichiro Sawa, Matthias Lochner, Naoko Satoh-Takayama, Sophie Dulauroy, Marion Bérard Melanie Kleinschek, Daniel Cua, James P. Di Santo and Gérard Eberl.
Avant sa naissance, dans les conditions stériles du ventre de sa mère, un foetus n'est normalement exposé à aucun agent infectieux. Les scientifiques pensaient donc que ses défenses immunitaires ne se constituaient qu'à compter du début de sa vie ex utero, au contact des germes –bactéries, virus, champignons...– de l'environnement. Or, des chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS (unité Développement des tissus lymphoïdes) viennent de montrer, chez l'animal, que le fœtus possède en réalité un arsenal immunitaire qui s'exprime fortement et spontanément, bien avant la naissance.
Les scientifiques ont découvert que, de manière étonnante, ce système fait intervenir des globules blancs particuliers, appelés ILC , issus de la famille des lymphocytes. Or, contrairement aux lymphocytes "classiques", ces cellules, découvertes très récemment, agissent comme des acteurs de l'immunité innée, et non de l'immunité acquise: elles ne sont spécifiques d'aucun agent pathogène.
Après la naissance, certaines bactéries doivent cependant coloniser progressivement le tube digestif pour constituer notre flore intestinale endogène, indispensable à notre développement, notre santé et nos fonctions de nutrition. Les scientifiques ont démontré que les ILC sont alors capables de modérer leur action antibactérienne, et de réguler la mise en place de cette flore bénéfique. Elles supervisent ensuite sa prolifération qui, sans contrôle (Le mot contrôle peut avoir plusieurs sens. Il peut être employé comme synonyme d'examen, de vérification et de maîtrise.), pourrait devenir pathogène (Le terme pathogène (du grec παθογ?νεια ! « naissance de la douleur ») signifie : qui entraîne une maladie. Les germes pathogènes ou les bactéries...).
Les chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS sont parvenus à identifier les mécanismes cellulaires de cet équilibre. Ils ont en effet montré que lors d'une infection, les ILC agissent en émettant deux molécules messagères pro-inflammatoires appelées interleukines 17 et 22. Celles-ci ordonnent aux cellules épithéliales de l'intestin de produire des petites protéines bactéricides, pour détruire les bactéries avant qu'elles ne franchissent la paroi intestinale. L'interleukine 17 active également le recrutement massif des globules blancs de type neutrophile, chargés d'éliminer les bactéries en les digérant. Lorsque la menace bactérienne est maîtrisée, ce système est réprimé.
L'activation non contrôlée des neutrophiles peut dans certains cas aboutir à la destruction accidentelle de tissus de l'organisme. Ce phénomène pourrait être à l'origine des maladies dites auto-immunes, comme la maladie de Crohn, dans laquelle l'inflammation chronique affecte l'intestin. La découverte des chercheurs contribue donc à mieux comprendre les régulations de l'équilibre entre les bactéries de notre intestin et le système immunitaire qui les contrôle, et apportent ainsi de nouveaux outils pour comprendre et traiter ces maladies.
Notes:
RORgammat+ innate lymphoid cells regulate intestinal homeostasis by integrating negative signals from the symbiotic microbiota, Nature Immunology, en ligne le 20 février 2011.
Shinichiro Sawa, Matthias Lochner, Naoko Satoh-Takayama, Sophie Dulauroy, Marion Bérard Melanie Kleinschek, Daniel Cua, James P. Di Santo and Gérard Eberl.
Source: CNRS
vendredi 18 février 2011
D-MER, la phase dépressive de l'allaitement
Source : la poule pondeuse
Je veux en effet vous parler d’un problème de l’allaitement très récemment décrit aux Etats-Unis, le réflexe dysphorique d’éjection du lait (en anglais dysphoric milk ejection reflex soit D-MER, abréviation que je vais garder le long de l’article). Voici la description qu’en fait le site d-mer.org, qui est à ma connaissance la seule source d’informations sur ce trouble. Je vais donc me contenter de traduire pour les lectrices qui ne liraient pas l’anglais.
D-MER, c’est quoi ?
C’est un trouble récemment reconnu affectant les femmes qui allaitent et se caractérisant par une dysphorie abrupte, soit des émotions négatives apparaissant juste avant l’éjection du lait et se poursuivant sur quelques minutes au plus. Les tests préliminaires indiquent qu’on peut soigner la D-MER et les premières recherches pointent vers une activité dopaminique inadéquate au moment de la montée de lait comme source de la D-MER.
D-MER, ce n’est PAS :
Les émotions négatives, ou dysphorie, que ressent la mère souffrant de D-MER se manifestent souvent dans son ventre -un sentiment de creux, comme un vide ou un nœud émotionnel dans le ventre. Les mères décrivent un certain nombre d’émotions liées à la D-MER , allant de la crainte à la colère en passant par l’anxiété, émotions faisant toutes partie du spectre de la D-MER, pour laquelle on peut décrire ces trois niveaux. Le point commun entre ces niveaux est la vague d’émotions négatives, juste avant d’allaiter, en allaitant, en tirant du lait et pendant les montées de lait spontanées, s’arrêtant au bout de 30 à 90 secondes, et reprenant généralement à chaque réflexe d’éjection. Un des points clés de D-MER est que la mère se sent bien sauf pour les montées de lait, et que les sentiments sont assez brefs (pas plus de 2 minutes), ce qui rend ce trouble bien différent de la dépression du post-partum.
Il est facile de ne pas réussir à identifier ce trouble puisque :
Le réflexe d’éjection du lait est causé par l’ocytocine, et s’accompagne d’une chute de dopamine afin d’entraîner une augmentation de la prolactine, qui va permettre de refaire du lait. Les femmes souffrant de D-MER ont une chute plus importante de dopamine, ce qui cause la dysphorie temporaire (voir par exemple ici).
Quelques trucs pour soulager la D-MER
C’est d’ailleurs dans ce but que je me suis précipitée pour écrire cet article. J’ai eu plusieurs témoignages de femmes m’indiquant que l’allaitement les vide, les épuise, les pompe. Je ne savais pas trop quoi leur répondre, car la sécrétion de lait en soi n’est pas supposée être plus fatigante que la sécrétion d’urine, de transpiration ou de sang. Bien sûr, avoir un petit bébé est fatigant, et les tétées correspondent aux moments où on se pose enfin dans une journée bien remplie, sans compter que la prolactine a un effet soporifique. On peut donc ressentir une certaine somnolence pendant les tétées, ce qui peut faire penser que l’allaitement fatigue, alors qu’en réalité il aide à se reposer. Mais ces femmes ne semblaient pas satisfaites par cette explication, et je ne savais pas comment les aider, n’ayant bien sûr pas de raison de remettre en question leur ressenti. Je crois donc que ces explications pourraient leur être d’une aide précieuse, d’autant plus que le contexte actuel force un peu le trait sur l’allaitement : il faut allaiter pour être une bonne mère et c’est forcément un moment de béatitude et d’extase. Imaginez ce que ressent la mère qui souffre de D-MER : à chaque fois qu’elle allaite, ni plénitude, ni quasi-orgasme, mais un horrible sentiment de vide, de colère, de désarroi, menant tout droit sur la pente implacable de la culpabilité. Elle doit être une aberration de la nature, elle qui appréhende de plus en plus la prochaine tétée, alors pourtant qu’elle ne ressent pas de douleur physique. D’ailleurs elle finirait presque par se demander si elle est vraiment faite pour être mère. Pour peu qu’il y ait un contexte qui y soit favorable, la dépression du post-partum n’est probablement pas loin. Tout ça pour un problème de dopamine ! Le site d-mer.org signale que la D-MER peut entraîner des problèmes d’attachement entre la mère et l’enfant, et suggère d’organiser des moments agréables avec le bébé sans tétée (jeu, bain, portage, etc) pour balancer les émotions négatives des tétées.Vous trouverez ici la liste des émotions recensées comme pouvant être liées à la D-MER, je n’ai pas non plus le courage de tout traduire, mais là encore le traducteur Google est efficace pour le mot à mot et je peux aussi répondre aux questions en commentaire.
Bien sûr, les recherches sont encore en cours, il n’y a pas encore eu de publication scientifique sur la question, mais il me semble important que les femmes sachent que ces questions se posent, que ces hypothèses sont testées, et que l’information circule, également parmi les professionnels de santé. On sait que nombre d’entre eux ne sont pas formés à l’allaitement, je crois que c’est aussi à nous de leur parler de tout ça, et ne pas hésiter à leur apporter les documents du site d-mer.org pour discuter de la pertinence d’un traitement si vos symptômes sont trop handicapants. Et n’hésitez pas à témoigner, ici, ailleurs sur la toile ou en vrai (réunions de soutien à l’allaitement par exemple).
Je veux en effet vous parler d’un problème de l’allaitement très récemment décrit aux Etats-Unis, le réflexe dysphorique d’éjection du lait (en anglais dysphoric milk ejection reflex soit D-MER, abréviation que je vais garder le long de l’article). Voici la description qu’en fait le site d-mer.org, qui est à ma connaissance la seule source d’informations sur ce trouble. Je vais donc me contenter de traduire pour les lectrices qui ne liraient pas l’anglais.
D-MER, c’est quoi ?
C’est un trouble récemment reconnu affectant les femmes qui allaitent et se caractérisant par une dysphorie abrupte, soit des émotions négatives apparaissant juste avant l’éjection du lait et se poursuivant sur quelques minutes au plus. Les tests préliminaires indiquent qu’on peut soigner la D-MER et les premières recherches pointent vers une activité dopaminique inadéquate au moment de la montée de lait comme source de la D-MER.
D-MER, ce n’est PAS :
- une réponse psychologique à l’allaitement
- une simple nausée lors du réflexe d’éjection, ou tout autre symptôme physique isolé
- une dépression du post-partum ou un baby blues
- une aversion générale pour l’allaitement
- l’aversion pour l’allaitement que peut ressentir une femme enceinte qui allaite un aîné
Les émotions négatives, ou dysphorie, que ressent la mère souffrant de D-MER se manifestent souvent dans son ventre -un sentiment de creux, comme un vide ou un nœud émotionnel dans le ventre. Les mères décrivent un certain nombre d’émotions liées à la D-MER , allant de la crainte à la colère en passant par l’anxiété, émotions faisant toutes partie du spectre de la D-MER, pour laquelle on peut décrire ces trois niveaux. Le point commun entre ces niveaux est la vague d’émotions négatives, juste avant d’allaiter, en allaitant, en tirant du lait et pendant les montées de lait spontanées, s’arrêtant au bout de 30 à 90 secondes, et reprenant généralement à chaque réflexe d’éjection. Un des points clés de D-MER est que la mère se sent bien sauf pour les montées de lait, et que les sentiments sont assez brefs (pas plus de 2 minutes), ce qui rend ce trouble bien différent de la dépression du post-partum.
Il est facile de ne pas réussir à identifier ce trouble puisque :
- certaines femmes ont des montées de lait si rapprochées pendant les tétées que les émotions n’ont pas le temps de retomber
- beaucoup de femmes ne sentent pas le réflexe d’éjection et donc ne peuvent pas le connecter à leur dysphorie
- le fait que la dysphorie ait également lieu pendant les montées de lait entre les tétées rend également cette connexion difficile.
Le réflexe d’éjection du lait est causé par l’ocytocine, et s’accompagne d’une chute de dopamine afin d’entraîner une augmentation de la prolactine, qui va permettre de refaire du lait. Les femmes souffrant de D-MER ont une chute plus importante de dopamine, ce qui cause la dysphorie temporaire (voir par exemple ici).
Quelques trucs pour soulager la D-MER
- Evaluer sa production de lait. L’hyperlactation induit de nombreux réflexes d’éjection, si elle est avérée il existe des trucs pour la modérer (voir par exemple ici).
- Se distraire pendant la tétée. Lire, discuter, regarder la télé…
- Boire beaucoup. Il semble que l’hormone anti-diurétique, qui augmente quand on est déshydraté, soit également impliquée.
- Dormir. Plus facile à dire qu’à faire quand on a un petit bébé…
- Faire de l’exercice. Cf point précédent. On peut toujours commencer par faire une bonne balade tous les jours.
- Prendre de la caféine. Attention, pas plus que 150 mg par jour (soit environ 1-2 tasses de café) sinon les effets deviennent négatifs).
- La solitude. Certaines femmes trouvent leur D-MER pire si elles sont en compagnie, ne pas hésiter à s’isoler.
- L’orgasme. Il peut aggraver la D-MER par la chute de dopamine qu’il provoque. Bon ça tombe bien, en général ce n’est pas l’activité prioritaire de la jeune mère.
- Se motiver. Prévoir un petit truc sympa pour après la tétée/journée, auquel on se raccroche pendant les dysphories (”là c’est pas top mais après je me fais une tablette de Côte d’Or”).
- Suppléments alimentaires. Voir la liste ici, je n’ai pas le courage de tout traduire, d’autant que les noms sont très similaires en français pour la plupart (et n’oubliez pas le traducteur Google).
- Traitement médical. Pour les cas les plus sévères, le site recommande la bupropione (Zyban et Wellbutrin). Je n’ai aucun avis sur la question, et ce médicament étant sur ordonnance il vous appartient d’en discuter le cas échéant directement avec votre médecin ou votre sage-femme.
C’est d’ailleurs dans ce but que je me suis précipitée pour écrire cet article. J’ai eu plusieurs témoignages de femmes m’indiquant que l’allaitement les vide, les épuise, les pompe. Je ne savais pas trop quoi leur répondre, car la sécrétion de lait en soi n’est pas supposée être plus fatigante que la sécrétion d’urine, de transpiration ou de sang. Bien sûr, avoir un petit bébé est fatigant, et les tétées correspondent aux moments où on se pose enfin dans une journée bien remplie, sans compter que la prolactine a un effet soporifique. On peut donc ressentir une certaine somnolence pendant les tétées, ce qui peut faire penser que l’allaitement fatigue, alors qu’en réalité il aide à se reposer. Mais ces femmes ne semblaient pas satisfaites par cette explication, et je ne savais pas comment les aider, n’ayant bien sûr pas de raison de remettre en question leur ressenti. Je crois donc que ces explications pourraient leur être d’une aide précieuse, d’autant plus que le contexte actuel force un peu le trait sur l’allaitement : il faut allaiter pour être une bonne mère et c’est forcément un moment de béatitude et d’extase. Imaginez ce que ressent la mère qui souffre de D-MER : à chaque fois qu’elle allaite, ni plénitude, ni quasi-orgasme, mais un horrible sentiment de vide, de colère, de désarroi, menant tout droit sur la pente implacable de la culpabilité. Elle doit être une aberration de la nature, elle qui appréhende de plus en plus la prochaine tétée, alors pourtant qu’elle ne ressent pas de douleur physique. D’ailleurs elle finirait presque par se demander si elle est vraiment faite pour être mère. Pour peu qu’il y ait un contexte qui y soit favorable, la dépression du post-partum n’est probablement pas loin. Tout ça pour un problème de dopamine ! Le site d-mer.org signale que la D-MER peut entraîner des problèmes d’attachement entre la mère et l’enfant, et suggère d’organiser des moments agréables avec le bébé sans tétée (jeu, bain, portage, etc) pour balancer les émotions négatives des tétées.Vous trouverez ici la liste des émotions recensées comme pouvant être liées à la D-MER, je n’ai pas non plus le courage de tout traduire, mais là encore le traducteur Google est efficace pour le mot à mot et je peux aussi répondre aux questions en commentaire.
Bien sûr, les recherches sont encore en cours, il n’y a pas encore eu de publication scientifique sur la question, mais il me semble important que les femmes sachent que ces questions se posent, que ces hypothèses sont testées, et que l’information circule, également parmi les professionnels de santé. On sait que nombre d’entre eux ne sont pas formés à l’allaitement, je crois que c’est aussi à nous de leur parler de tout ça, et ne pas hésiter à leur apporter les documents du site d-mer.org pour discuter de la pertinence d’un traitement si vos symptômes sont trop handicapants. Et n’hésitez pas à témoigner, ici, ailleurs sur la toile ou en vrai (réunions de soutien à l’allaitement par exemple).
jeudi 17 février 2011
Lien entre la péridurale et l'épisiotomie
Y a-t-il un lien entre la péridurale et l'épisiotomie ?
Dans le sens où on prend rarement une position où le périnée est inaccessible aux ciseaux sous péri, oui.
Dans le sens où les maternités proposant systématiquement la péridurale au lieu d'un accompagnment empathique sont celles où l'accouchement est le plus médicalisé et où le taux d'épisiotomie est très élevé, oui.
Dans le sens où la péridurale empêche un réflexe de poussée efficace et donc une augmentation d'extractions instrumentales, oui.
Dans le sens où la péridurale augmente les risques de détresse foetale, oui.
...
Dans le sens où on prend rarement une position où le périnée est inaccessible aux ciseaux sous péri, oui.
Dans le sens où les maternités proposant systématiquement la péridurale au lieu d'un accompagnment empathique sont celles où l'accouchement est le plus médicalisé et où le taux d'épisiotomie est très élevé, oui.
Dans le sens où la péridurale empêche un réflexe de poussée efficace et donc une augmentation d'extractions instrumentales, oui.
Dans le sens où la péridurale augmente les risques de détresse foetale, oui.
...
mercredi 16 février 2011
Question sur les maisons de naissance
Source Nosdeputes.fr
Question soumise le 8 février 2011
M. Michel Grall appelle l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé sur l'avenir du projet d'expérimentation des maisons de naissance prévu à l'article 40 du PLFSS pour 2011. En effet, le Conseil constitutionnel a censuré cet article au motif qu'il ne trouve pas sa place dans une loi de financement de la sécurité sociale. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer s'il est dans les intentions du Gouvernement de soumettre à nouveau ce projet au débat.Projet de naissance
Vous trouverez ci-dessous le projet de naissance de parents qui souhaitaient un accouchement à la maison.
Ils l'ont présenté à la maternité où ils s'étaient inscrits au cas où.
Ils n'en ont pas eu besoin, mais si ça peut servir de base pour d'autres parents qui sont dans la même situation, ils m'ont donné l'autorisation de le publier ici...
Projet d'accouchement
Bonjour,
Suite à la naissance à domicile de mon premier enfant qui s'est très bien déroulée, je souhaite accoucher à la maison également pour mon deuxième enfant. A cet effet je suis suivie par une sage-femme libérale qui devrait m'assister pour cette naissance.
Je me suis inscrite dans votre maternité par sécurité dans le cas où un accouchement à la maison serait contre-indiqué pour moi ou mon bébé, ou si un transfert en cours de travail doit être effectué.
Dans ce cas, il ne s'agira vraisemblablement plus d'un accouchement "normal" ou "physiologique". Nous aimerions donc instaurer un partenariat avec vous, pour que vos compétences soient mises à profit, et que ce moment unique que constitue la naissance d'un de nos enfants reste un moment dont nous soyons acteurs et qui soit aussi beau pour nous que pour notre enfant à naître.
Dans cet objectif, voici quelques points qui nous tiennent à coeur, et que nous souhaiterions voir respectées en fonction de la nature de la pathologie pour laquelle nous serons amenés à bénéficier de vos compétences. Nous souhaitons qu'un dialogue constructif puisse se mettre en place autour de ces points qui ne sont en aucun cas des exigences mais simplement des choses qui nous paraissent essentielles au-delà de la sécurité de notre enfant.
Points essentiels
Notre souhait le plus cher est que la naissance de notre enfant se passe le mieux possible pour lui comme pour nous quelles que soient les raisons pour lesquelles nous devrions bénéficier de vos compétences. Ce projet est inspiré par la certitude que la façon dont un enfant vient au monde et ses premières heures de vie sont des moments très forts qui restent à jamais gravés dans la vie de l'enfant qui naît. Il est donc important pour nous que la médicalisation qui a pour but de permettre une meilleure sécurité possible puisse aussi être compatible avec un accueil en douceur et rassurant pour notre enfant. Le monde dans lequel il va naître lui est totalement étranger ; la voix de son père et la chaleur, l'odeur et la voix de sa mère sont pour lui ses seuls points de repères. Aussi, nous souhaiterions que ceux-ci soient au mieux utilisés pour adoucir les condition qui pourraient être difficiles de son arrivée parmi nous.
Par ailleurs, un autre point essentiel pour nous est la mise en place la plus facile possible de l'allaitement. Celui-ci, à notre sens, permet une continuité pour l'enfant par rapport à la proximité qu'il avait avec sa maman au cours de la grossesse, et donc est aussi un facteur rassurant par rapport à une naissance éventuellement difficile. C'est pour celà que quelles que soient les conditions de cette naissance nous aimerions que tout soit fait pour que cet allaitement soit favorisé, en particulier en permettant dès que possible une têtée précoce.
Cas d'un accouchement physiologique
Pour la naissance de notre premier enfant, nous avons vécu une naissance dite physiologique et nous en avons été enchantés. Pour nous, la liberté de mouvements de la mère,l'absence de gestes médicaux intrusifs (sauf quelques touchers vaginaux à la demande de la maman et quelques écoutes du coeur du bébé), la possibilité de laisser le temps faire son oeuvre sans stress, nous ont pleinement convaincu qu'une naissance est un acte naturel qui dans la plupart des cas nécessite très peu d'interventions. Après la naissance, notre enfant n'a eu que très peu de soins, tous justifiés par les conditions de cette naissance et pour lesquels nous avons donné notre accord. En particulier, il est resté très longtemps sur la maman et a pu prendre le sein avant toute chose, il n'a pas été aspiré, son cordon n'a pas été coupé immédiatement, et chaque soin a été réalisé en présence ou par le papa. Ces conditions restent pour nous un modèle pour la naissance de tous nos enfants dans le cas idéal où aucune pathologie ne nécessite de les modifier. Dans le cas où la pathologie nécessite des modifications par rapport à ce cas idéal, nous souhaitons que ce projet reste respecté au maximum, et que nous puissions discuter de l'impossibilité de nos souhaits dans ce cas précis.
Prématurité
Il est possible que notre enfant naisse prématurément. Dans ce cas, nous aimerions qu'il puisse bénéficier de notre contact en "peau à peau" le plus de temps possible, que ce soit avec la maman ou le papa. Nous souhaitons qu'il puisse être nourri au lait maternel, celui de la maman si possible, et qu'il ne soit pas nourri à la tétine sans notre accord, afin de favoriser un allaitement maternel dès que possible qui ne pourra qu'être bénéfique pour lui. Nous souhaitons pouvoir le voir à tout moment de la journée et de la nuit. Nous souhaitons que nous soient expliqués tous les soins qui lui seront prodigués, et l'utilité de toutes les machines dont il sera éventuellement entouré. Dans la mesure du possible, nous aimerions lui prodiguer certains soins nous-mêmes. Nous aimerions que tout soit mis en oeuvre pour que la douleur inhérente à certains soins soient la plus atténuée possible, en particulier nous aimerions discuter avec l'équipe qui le prendra en charge des possibilité d'analgésie.
Bébé en siège
Dans le cas où la sage-femme libérale ne souhaite pas me suivre pour cause d'un bébé en siège, nous viendrions dans votre établissement pour bénéficier de vos compétences. Cependant, pour nous, ce type d'accouchement n'est pas pathologique en soi, même si il présente des risques dont nous sommes conscients. A ce titre, nous aimerions qu'il se déroule de la manière la plus naturelle possible jusqu'au moment éventuel où nous aurions besoin de votre intervention. Nous souhaitons que l'environnement énoncé plus haut dans le "cas d'un accouchement physiologique" soient respecté au maximum, et que chaque intervention supplémentaire ou impossibilité de respecter ces choix puisse être discuté avec nous au préalable.
Césariennne
-Césarienne programmée.
Si pour une raison ou une autre une césarienne devait être programmée, nous aimerions discuter auparavant avec vous en détail des conditions de celles-ci. En fonction de la pathologie qui nécessite cette opération, nous souhaitons qu'elle se fasse dans les meilleures conditions pour l'accueil de notre enfant. Nous vous remercions par avance du dialogue constructif que nous pourrons instaurer avec vous.
-Césarienne en cours de travail
Dans le cas où une césarienne en cours de travail semblerait être indiquée, nous souhaitons être associés à cette décision et que le temps soit pris pour nous expliquer en quoi elle est nécessaire. Si cela est possible, je préfèrerai éviter une anesthésie générale. Après la sortie du bébé, si il va bien, je souhaiterai l'avoir quelques instants posé sur moi afin de faire sa connaissance, et lui donner le sein si il le réclame. Dans tous les cas, nous aimerions qu'il soit toujours en présence de l'un de ses parents dès son arrivée au monde. En particulier, si c'est possible, nous aimerions qu'il bénéficie de contact en peau à peau avec son papa si je ne suis pas disponible.
Autres cas
Bien qu'ils soient la plupart du temps rares, nous ne pouvons pas faire la liste de tous les problèmes obstétricaux pouvant survenir lors d'un accouchement ou nécessitant une surveillance telle qu'un accouchement à domicile soit difficile. Nous souhaitons donc que dans chaque cas il puisse s'instaurer un dialogue avec l'équipe, et que tout soit mis en oeuvre pour que notre enfant ne soit pas séparé d'avec au moins l'un de ses parents et qu'il puisse bénéficier des conditions optimales pour un allaitement réussi.
Conclusion
Nous espérons bien sûr ne pas avoir besoin de vos compétences pour la naissance de notre enfant. Cependant, si ce cas arrivait, nous serions très rassurés et mis en confiance par un accueil positif de ce projet ; cette confiance ne pouvant être que bénéfique pour vous comme pour nous.
Nous savons que certains points risquent de ne pas pouvoir être respectés, nous souhaitons simplement en être informé ainsi que de ce qui en est la cause, afin éventuellement de trouver ensemble des solutions intermédiaires satisfaisantes. Dans tous les cas, votre implication dans notre projet est garant de la meilleure façon dont nous pouvons vivre, nous et notre enfant à naître, ce moment si important que constitue une naissance.
Nous vous remercions donc beaucoup de prendre en compte ce projet et souhaitons que la collaboration qui existera entre vous, professionnels, et nous, parents, puisse permettre à notre enfant et à nous-mêmes de vivre cette naissance le mieux possible.
Ils l'ont présenté à la maternité où ils s'étaient inscrits au cas où.
Ils n'en ont pas eu besoin, mais si ça peut servir de base pour d'autres parents qui sont dans la même situation, ils m'ont donné l'autorisation de le publier ici...
Projet d'accouchement
Bonjour,
Suite à la naissance à domicile de mon premier enfant qui s'est très bien déroulée, je souhaite accoucher à la maison également pour mon deuxième enfant. A cet effet je suis suivie par une sage-femme libérale qui devrait m'assister pour cette naissance.
Je me suis inscrite dans votre maternité par sécurité dans le cas où un accouchement à la maison serait contre-indiqué pour moi ou mon bébé, ou si un transfert en cours de travail doit être effectué.
Dans ce cas, il ne s'agira vraisemblablement plus d'un accouchement "normal" ou "physiologique". Nous aimerions donc instaurer un partenariat avec vous, pour que vos compétences soient mises à profit, et que ce moment unique que constitue la naissance d'un de nos enfants reste un moment dont nous soyons acteurs et qui soit aussi beau pour nous que pour notre enfant à naître.
Dans cet objectif, voici quelques points qui nous tiennent à coeur, et que nous souhaiterions voir respectées en fonction de la nature de la pathologie pour laquelle nous serons amenés à bénéficier de vos compétences. Nous souhaitons qu'un dialogue constructif puisse se mettre en place autour de ces points qui ne sont en aucun cas des exigences mais simplement des choses qui nous paraissent essentielles au-delà de la sécurité de notre enfant.
Points essentiels
Notre souhait le plus cher est que la naissance de notre enfant se passe le mieux possible pour lui comme pour nous quelles que soient les raisons pour lesquelles nous devrions bénéficier de vos compétences. Ce projet est inspiré par la certitude que la façon dont un enfant vient au monde et ses premières heures de vie sont des moments très forts qui restent à jamais gravés dans la vie de l'enfant qui naît. Il est donc important pour nous que la médicalisation qui a pour but de permettre une meilleure sécurité possible puisse aussi être compatible avec un accueil en douceur et rassurant pour notre enfant. Le monde dans lequel il va naître lui est totalement étranger ; la voix de son père et la chaleur, l'odeur et la voix de sa mère sont pour lui ses seuls points de repères. Aussi, nous souhaiterions que ceux-ci soient au mieux utilisés pour adoucir les condition qui pourraient être difficiles de son arrivée parmi nous.
Par ailleurs, un autre point essentiel pour nous est la mise en place la plus facile possible de l'allaitement. Celui-ci, à notre sens, permet une continuité pour l'enfant par rapport à la proximité qu'il avait avec sa maman au cours de la grossesse, et donc est aussi un facteur rassurant par rapport à une naissance éventuellement difficile. C'est pour celà que quelles que soient les conditions de cette naissance nous aimerions que tout soit fait pour que cet allaitement soit favorisé, en particulier en permettant dès que possible une têtée précoce.
Cas d'un accouchement physiologique
Pour la naissance de notre premier enfant, nous avons vécu une naissance dite physiologique et nous en avons été enchantés. Pour nous, la liberté de mouvements de la mère,l'absence de gestes médicaux intrusifs (sauf quelques touchers vaginaux à la demande de la maman et quelques écoutes du coeur du bébé), la possibilité de laisser le temps faire son oeuvre sans stress, nous ont pleinement convaincu qu'une naissance est un acte naturel qui dans la plupart des cas nécessite très peu d'interventions. Après la naissance, notre enfant n'a eu que très peu de soins, tous justifiés par les conditions de cette naissance et pour lesquels nous avons donné notre accord. En particulier, il est resté très longtemps sur la maman et a pu prendre le sein avant toute chose, il n'a pas été aspiré, son cordon n'a pas été coupé immédiatement, et chaque soin a été réalisé en présence ou par le papa. Ces conditions restent pour nous un modèle pour la naissance de tous nos enfants dans le cas idéal où aucune pathologie ne nécessite de les modifier. Dans le cas où la pathologie nécessite des modifications par rapport à ce cas idéal, nous souhaitons que ce projet reste respecté au maximum, et que nous puissions discuter de l'impossibilité de nos souhaits dans ce cas précis.
Prématurité
Il est possible que notre enfant naisse prématurément. Dans ce cas, nous aimerions qu'il puisse bénéficier de notre contact en "peau à peau" le plus de temps possible, que ce soit avec la maman ou le papa. Nous souhaitons qu'il puisse être nourri au lait maternel, celui de la maman si possible, et qu'il ne soit pas nourri à la tétine sans notre accord, afin de favoriser un allaitement maternel dès que possible qui ne pourra qu'être bénéfique pour lui. Nous souhaitons pouvoir le voir à tout moment de la journée et de la nuit. Nous souhaitons que nous soient expliqués tous les soins qui lui seront prodigués, et l'utilité de toutes les machines dont il sera éventuellement entouré. Dans la mesure du possible, nous aimerions lui prodiguer certains soins nous-mêmes. Nous aimerions que tout soit mis en oeuvre pour que la douleur inhérente à certains soins soient la plus atténuée possible, en particulier nous aimerions discuter avec l'équipe qui le prendra en charge des possibilité d'analgésie.
Bébé en siège
Dans le cas où la sage-femme libérale ne souhaite pas me suivre pour cause d'un bébé en siège, nous viendrions dans votre établissement pour bénéficier de vos compétences. Cependant, pour nous, ce type d'accouchement n'est pas pathologique en soi, même si il présente des risques dont nous sommes conscients. A ce titre, nous aimerions qu'il se déroule de la manière la plus naturelle possible jusqu'au moment éventuel où nous aurions besoin de votre intervention. Nous souhaitons que l'environnement énoncé plus haut dans le "cas d'un accouchement physiologique" soient respecté au maximum, et que chaque intervention supplémentaire ou impossibilité de respecter ces choix puisse être discuté avec nous au préalable.
Césariennne
-Césarienne programmée.
Si pour une raison ou une autre une césarienne devait être programmée, nous aimerions discuter auparavant avec vous en détail des conditions de celles-ci. En fonction de la pathologie qui nécessite cette opération, nous souhaitons qu'elle se fasse dans les meilleures conditions pour l'accueil de notre enfant. Nous vous remercions par avance du dialogue constructif que nous pourrons instaurer avec vous.
-Césarienne en cours de travail
Dans le cas où une césarienne en cours de travail semblerait être indiquée, nous souhaitons être associés à cette décision et que le temps soit pris pour nous expliquer en quoi elle est nécessaire. Si cela est possible, je préfèrerai éviter une anesthésie générale. Après la sortie du bébé, si il va bien, je souhaiterai l'avoir quelques instants posé sur moi afin de faire sa connaissance, et lui donner le sein si il le réclame. Dans tous les cas, nous aimerions qu'il soit toujours en présence de l'un de ses parents dès son arrivée au monde. En particulier, si c'est possible, nous aimerions qu'il bénéficie de contact en peau à peau avec son papa si je ne suis pas disponible.
Autres cas
Bien qu'ils soient la plupart du temps rares, nous ne pouvons pas faire la liste de tous les problèmes obstétricaux pouvant survenir lors d'un accouchement ou nécessitant une surveillance telle qu'un accouchement à domicile soit difficile. Nous souhaitons donc que dans chaque cas il puisse s'instaurer un dialogue avec l'équipe, et que tout soit mis en oeuvre pour que notre enfant ne soit pas séparé d'avec au moins l'un de ses parents et qu'il puisse bénéficier des conditions optimales pour un allaitement réussi.
Conclusion
Nous espérons bien sûr ne pas avoir besoin de vos compétences pour la naissance de notre enfant. Cependant, si ce cas arrivait, nous serions très rassurés et mis en confiance par un accueil positif de ce projet ; cette confiance ne pouvant être que bénéfique pour vous comme pour nous.
Nous savons que certains points risquent de ne pas pouvoir être respectés, nous souhaitons simplement en être informé ainsi que de ce qui en est la cause, afin éventuellement de trouver ensemble des solutions intermédiaires satisfaisantes. Dans tous les cas, votre implication dans notre projet est garant de la meilleure façon dont nous pouvons vivre, nous et notre enfant à naître, ce moment si important que constitue une naissance.
Nous vous remercions donc beaucoup de prendre en compte ce projet et souhaitons que la collaboration qui existera entre vous, professionnels, et nous, parents, puisse permettre à notre enfant et à nous-mêmes de vivre cette naissance le mieux possible.
Le déclenchement
Source : Accoucher autrement
Accoucher autrement
LE DECLENCHEMENT
Aujourd'hui en France, un accouchement sur cinq est déclenché, c'est-à-dire qu'il est provoqué artificiellement avant qu'il ne commence spontanément. Le déclenchement peut avoir lieu avant terme pour raisons médicales ou de convenance. Il peut aussi avoir lieu quand le terme est dépassé (car on craint alors des complications pour le foetus).
Un déclenchement ne peut théoriquement se faire que sur un col mûr, c'est à dire mou, légèrement effacé ou même ouvert (score de Bishop supérieur à 6). Plus la tête du bébé est déjà engagée, plus on a de chances que l'accouchement se passe bien. Si les conditions sont réunies, on pratique alors un injection d'ocytocine de synthèse : l'ocytocine c'est l'hormone naturellement sécrétée au cours de l'accouchement, celle qui provoque notamment les contractions. A cette méthode peut s'associer également un décollement des membranes (assez douloureux pour la femme enceinte : le praticien introduit son doigt dans l'utérus et effectue un mouvement de rotation pour décoller la poche des eaux de l'utérus ce qui provoque des contractions. NB: certains praticiens pratiquent ce geste sans même en informer les patientes !!!) et la rupture de la poche des eaux pour accélérer le travail.
Si le col n'est pas mûr, il est possible d'utiliser des prostaglandines (en gel) pour le faire mûrir avant utilisation de l'ocytocine.
Une fois le déclenchement entamé, il est difficile de revenir en arrière en cas de problème : tout devra donc être mis en oeuvre pour faire sortir le bébé.
L'OMS estime que moins de 10% des accouchements devraient être déclenchés. Or en France, on observe un recours croissant au déclenchement : 8.5% en 1972, 10.4% en 1981, 15.5% en 1991, 20.5% en 1995 et 20.3% en 1998. Il s'agit évidemment d'une moyenne certains établissements suivant les recommandations de l'OMS, d'autres pratiquant jusqu'à 60% de déclenchements - la plupart étant des déclenchements de convenance. Le Sud de la France et Paris sont les régions où le nombre de déclenchements est le plus important. A Paris, le taux de déclenchements de convenance atteint 29%.
Les déclenchements de convenance ne peuvent être pratiqués qu'après 39 SA avec le consentement libre et éclairé de la patiente (ce qui suppose d'informer la patiente de façon, claire, appropriée et loyale des risques et bénéfices éventuels du déclenchement). On peut distinguer entre déclenchements de convenance pour l'hôpital (meilleure répartition du nombre de parturientes au sein de la journée, d'où une gestion facilité des ressources humaines, pas d'heures de nuits à payer, meilleur taux d'occupation des chambres etc) et déclenchements de convenance pour la parturiente (pour que le papa soit présent, pour que cela tombe pendant que l'aîné est "gardé", avant le 31 décembre pour bénéficier d'une baisse d'impôts sur l'année en cours etc).
Quelques chiffres donnés par Blandine Poitel :
- une primipare sur trois est déclenchée
- une secondipare sur deux est déclenchée
- 2 femmes sur 3 sont hostiles au déclenchement en début de grossesse, 2 femmes sur 3 y deviennent favorables au bout du 7è mois, 95% des femmes y sont favorables à l'approche du terme ...
Si le déclenchement pour raisons médicales est parfaitement justifié, le déclenchement de convenance augmente inutilement certains risques.
Les contractions étant plus intenses que lors d'un accouchement non déclenché, le recours à la péridurale est quasi systématique. Il faut également surveiller fréquemment le bébé par un monitoring (continu ou intermittent). Le travail peut être plus long que s'il avait débuté naturellement et l'ocytocine risque de provoquer une hypertonie utérine elle-même à la source de complications potentielles pour le foetus. Un déclenchement augmente le recours au forceps, les révisions utérines, les hémorragies de la délivrance, le nombre d'admissions en service de soins intensifs. On estime qu'un déclenchement fait sur un col mûr augmente de 50% le risque de césarienne pour une primipare.
En ce qui concerne le bébé, le déclenchement augmente les souffrances foetales, les détresses respiratoires foetales après extraction, les ictères néonataux (jaunisse - et donc les traitements par photothérapie du nouveau-né).
mardi 15 février 2011
I love ma cellulite
Suivant le voeu de l'auteure, je recopie ici son article avec lequel je suis entièrement d'accord...
Source : La poule pondeuse
Source : La poule pondeuse
Guerre au gras, guerre aux femmes
Malgré des progrès indéniables ces dernières années, la cause féministe a encore du chemin devant elle. Tout le monde a entendu parler des inégalités salariales, des femmes qui assument 80% des tâches ménagères ou de l’articulation difficile entre vie professionnelle et maternité, pour ne citer que quelques thèmes majeurs. Mais il en est un dont on ne parle pas souvent, et qui est pourtant insidieusement répandu dans les sociétés occidentales : c’est la guerre au gras. Attention, je ne parle pas ici de la lutte contre le surpoids et l’obésité, en tant que problèmes d’ordre médical, mais de l’obsession de la graisse chez des personnes de corpulence moyenne (présentant un indice de masse corporelle normal, pour simplifier). Cette obsession n’a non seulement aucune justification médicale, mais elle est fondamentalement injuste pour les femmes. Eh oui, les femmes sont naturellement plus grasses que les hommes, tout simplement car leurs corps ont été façonnés par l’évolution pour porter les enfants et les allaiter, activités hautement énergétiques s’il en est. Or le tissu adipeux est la façon la plus efficace de stocker de l’énergie (et paradoxalement la plus légère). Wikipedia nous apprend ainsi que chez la femme, la graisse représente 20 à 25% de la masse totale tandis que chez l’homme cette proportion varie de 15 à 20%.
Le gras nous devient particulièrement hideux lorsqu’il prend la forme de cellulite, qu’on retrouve chez près de 90% des femmes contre seulement 2% des hommes. Cette dernière phrase devrait déjà vous faire tiquer : on érige en anormalité à combattre et éradiquer par tous les moyens quelque chose qui touche près de 90% des femmes. On met en avant alimentation et exercice dans les facteurs favorisant la cellulite, mais vous n’allez pas me faire croire que 90% des femmes sont des feignasses qui se gavent de MacDo toute la journée tandis que 98% des hommes ont une hygiène de vie exemplaire. Effectivement, les chiffres sont sans appel : le surpoids touche 32% des femmes et 46% des hommes, tandis que la maigreur affecte 5% des femmes et 2% des hommes. Non, les vrais facteurs de cellulite sont la génétique et les hormones féminines. La cellulite est aussi associée au corps féminin que les seins : certaines en ont beaucoup, d’autres presque pas, mais la grande majorité en a.
Décider que la cellulite est une tare à corriger est en réalité une nouvelle façon de contrôler et de mutiler le corps des femmes. C’est exactement le même raisonnement qui a poussé certains Chinois à bander les pieds jugés trop grands ou les Padaung à étirer les cous jugés trop courts, pour ne citer que quelques pratiques emblématiques. Bien sûr, chez nous l’approche est plus subtile mais la pression est tout aussi efficace. Cherchez « cellulite » sur Google, et vous ne trouverez que des pages pour vous aider à vous en débarrasser. Même un bon tiers de la page Wikipedia y est consacré. En outre, la confusion graisse – cellulite – surpoids – obésité et l’idée reçue selon laquelle les problèmes de poids sont une simple affaire de volonté véhiculent le message suivant : la graisse est un signe de paresse et de laisser-aller.
Évidemment il y en a que ça arrange. Les enjeux financiers sont colossaux : coupe-faim, sachets protéinés, pilules et tisanes drainantes, crèmes amincissantes anti peau d’orange, soins esthétiques variés, liposuccions et j’en passe bénéficient d’un immense marché, à savoir 90% de la moitié de la population. Leur efficacité est pourtant loin d’être avérée et ils ne sont pas tous sans risque. Et les femmes, pendant ce temps, dépensent une énergie et des sommes considérables et mettent leur santé en péril pour tenter de régler un problème qui n’en est pas un (la cellulite en soi n’est absolument pas pathologique), et qu’elles ne pourront pour la plupart pas régler durablement, puisqu’elles ne risquent pas de se débarrasser de leurs gènes ni de leurs hormones.
Alors refusons ce diktat, cette guerre au corps féminin qui se cache derrière l’obsession du gras et de la cellulite. Cessons de vouloir réparer un corps qui n’est pas cassé, sortons du harem de la taille 38. Prendre soin de son corps, ce n’est pas l’affamer et le couper de ses sensations de régulation naturelle. C’est manger à sa faim et avec plaisir une alimentation variée. Ce n’est pas s’astreindre à transpirer sans envie en maximisant la dépense calorique, c’est avoir la joie de faire fonctionner un peu son corps en se vidant la tête, que ce soit par le sport, une bonne balade, danser jusqu’au bout de la nuit ou que sais-je. Ce n’est pas torturer ses chairs pour tenter de les déloger, c’est profiter d’un massage agréable. Et ce n’est pas à votre corps de s’adapter aux vêtements, c’est aux vêtements de le mettre en valeur.
Faisons la paix avec nos corps. N’ayons plus honte de nos capitons, de nos petits bourrelets. C’est difficile, et je sais de quoi je parle (étant fort bien pourvue à ce niveau-là). Nous avons été façonnées depuis notre plus jeune âge à les trouver répugnants, et la société actuelle ne fait rien pour changer cela, entre stars photoshoppées et matraquage publicitaire permanent de lutte anti-gras. Mais le changement devra d’abord passer par nous. Laissons notre gras tranquille. Cessons de nous juger les unes les autres, surtout à l’aune de nos capitons. Revendiquons le droit, la fierté même d’avoir de la graisse et de la cellulite. Et surtout faisons passer le message. Que chacune puisse au moins se poser la question de pourquoi son gras lui est si insupportable. Si vous avez un blog, si vous participez à un forum, n’hésitez pas à en parler, en utilisant cet article (que vous pouvez copier coller, en partie ou intégralement, à condition d’en indiquer la source) ou avec vos propres mots. J’aimerais bien qu’en cherchant « cellulite » avec Google on puisse trouver au moins quelques pages qui ne demandent pas de s’en débarrasser au plus vite. Vous m’aidez ?
Image : Après bain, de Pierre-Auguste Renoir
Malgré des progrès indéniables ces dernières années, la cause féministe a encore du chemin devant elle. Tout le monde a entendu parler des inégalités salariales, des femmes qui assument 80% des tâches ménagères ou de l’articulation difficile entre vie professionnelle et maternité, pour ne citer que quelques thèmes majeurs. Mais il en est un dont on ne parle pas souvent, et qui est pourtant insidieusement répandu dans les sociétés occidentales : c’est la guerre au gras. Attention, je ne parle pas ici de la lutte contre le surpoids et l’obésité, en tant que problèmes d’ordre médical, mais de l’obsession de la graisse chez des personnes de corpulence moyenne (présentant un indice de masse corporelle normal, pour simplifier). Cette obsession n’a non seulement aucune justification médicale, mais elle est fondamentalement injuste pour les femmes. Eh oui, les femmes sont naturellement plus grasses que les hommes, tout simplement car leurs corps ont été façonnés par l’évolution pour porter les enfants et les allaiter, activités hautement énergétiques s’il en est. Or le tissu adipeux est la façon la plus efficace de stocker de l’énergie (et paradoxalement la plus légère). Wikipedia nous apprend ainsi que chez la femme, la graisse représente 20 à 25% de la masse totale tandis que chez l’homme cette proportion varie de 15 à 20%.
Le gras nous devient particulièrement hideux lorsqu’il prend la forme de cellulite, qu’on retrouve chez près de 90% des femmes contre seulement 2% des hommes. Cette dernière phrase devrait déjà vous faire tiquer : on érige en anormalité à combattre et éradiquer par tous les moyens quelque chose qui touche près de 90% des femmes. On met en avant alimentation et exercice dans les facteurs favorisant la cellulite, mais vous n’allez pas me faire croire que 90% des femmes sont des feignasses qui se gavent de MacDo toute la journée tandis que 98% des hommes ont une hygiène de vie exemplaire. Effectivement, les chiffres sont sans appel : le surpoids touche 32% des femmes et 46% des hommes, tandis que la maigreur affecte 5% des femmes et 2% des hommes. Non, les vrais facteurs de cellulite sont la génétique et les hormones féminines. La cellulite est aussi associée au corps féminin que les seins : certaines en ont beaucoup, d’autres presque pas, mais la grande majorité en a.
Décider que la cellulite est une tare à corriger est en réalité une nouvelle façon de contrôler et de mutiler le corps des femmes. C’est exactement le même raisonnement qui a poussé certains Chinois à bander les pieds jugés trop grands ou les Padaung à étirer les cous jugés trop courts, pour ne citer que quelques pratiques emblématiques. Bien sûr, chez nous l’approche est plus subtile mais la pression est tout aussi efficace. Cherchez « cellulite » sur Google, et vous ne trouverez que des pages pour vous aider à vous en débarrasser. Même un bon tiers de la page Wikipedia y est consacré. En outre, la confusion graisse – cellulite – surpoids – obésité et l’idée reçue selon laquelle les problèmes de poids sont une simple affaire de volonté véhiculent le message suivant : la graisse est un signe de paresse et de laisser-aller.
Évidemment il y en a que ça arrange. Les enjeux financiers sont colossaux : coupe-faim, sachets protéinés, pilules et tisanes drainantes, crèmes amincissantes anti peau d’orange, soins esthétiques variés, liposuccions et j’en passe bénéficient d’un immense marché, à savoir 90% de la moitié de la population. Leur efficacité est pourtant loin d’être avérée et ils ne sont pas tous sans risque. Et les femmes, pendant ce temps, dépensent une énergie et des sommes considérables et mettent leur santé en péril pour tenter de régler un problème qui n’en est pas un (la cellulite en soi n’est absolument pas pathologique), et qu’elles ne pourront pour la plupart pas régler durablement, puisqu’elles ne risquent pas de se débarrasser de leurs gènes ni de leurs hormones.
Alors refusons ce diktat, cette guerre au corps féminin qui se cache derrière l’obsession du gras et de la cellulite. Cessons de vouloir réparer un corps qui n’est pas cassé, sortons du harem de la taille 38. Prendre soin de son corps, ce n’est pas l’affamer et le couper de ses sensations de régulation naturelle. C’est manger à sa faim et avec plaisir une alimentation variée. Ce n’est pas s’astreindre à transpirer sans envie en maximisant la dépense calorique, c’est avoir la joie de faire fonctionner un peu son corps en se vidant la tête, que ce soit par le sport, une bonne balade, danser jusqu’au bout de la nuit ou que sais-je. Ce n’est pas torturer ses chairs pour tenter de les déloger, c’est profiter d’un massage agréable. Et ce n’est pas à votre corps de s’adapter aux vêtements, c’est aux vêtements de le mettre en valeur.
Faisons la paix avec nos corps. N’ayons plus honte de nos capitons, de nos petits bourrelets. C’est difficile, et je sais de quoi je parle (étant fort bien pourvue à ce niveau-là). Nous avons été façonnées depuis notre plus jeune âge à les trouver répugnants, et la société actuelle ne fait rien pour changer cela, entre stars photoshoppées et matraquage publicitaire permanent de lutte anti-gras. Mais le changement devra d’abord passer par nous. Laissons notre gras tranquille. Cessons de nous juger les unes les autres, surtout à l’aune de nos capitons. Revendiquons le droit, la fierté même d’avoir de la graisse et de la cellulite. Et surtout faisons passer le message. Que chacune puisse au moins se poser la question de pourquoi son gras lui est si insupportable. Si vous avez un blog, si vous participez à un forum, n’hésitez pas à en parler, en utilisant cet article (que vous pouvez copier coller, en partie ou intégralement, à condition d’en indiquer la source) ou avec vos propres mots. J’aimerais bien qu’en cherchant « cellulite » avec Google on puisse trouver au moins quelques pages qui ne demandent pas de s’en débarrasser au plus vite. Vous m’aidez ?
Image : Après bain, de Pierre-Auguste Renoir
lundi 14 février 2011
Nouvelle étude de James McKenna sur l'allaitement et le co-dodo
Source : Maman Eprouvette
Selon le Dr. James McKenna, l'être humain a évolué dans un contexte où la mère et le bébé sont en contact physique continuel et où c'est l'enfant qui initie des tétées fréquentes. Toutefois, dans notre société, la mère et l'enfant dorment souvent séparément ce qui crée une opposition entre nos normes culturelles et les besoins physiologiques de l'enfant.
James McKenna et son équipe ont donc étudié 26 dyades mère-enfant pendant trois nuits. Dans certains cas, la mère et l'enfant dormaient dans le même lit et dans d'autres, ils dormaient dans des chambres séparées. Les chercheurs ont alors évalué la fréquence des tétées ainsi que l'intervalle de temps entre celles-ci.
Ils ont ainsi constaté que la fréquence des tétées était significativement plus élevée lorsque les dyades mère-enfant partageaient le même lit. De plus, l'intervalle de temps entre les tétées était moindre.
Bien qu'il puisse sembler souhaitable de diminuer le nombre de tétées de nuit, il ne faut pas oublier qu'il peut être risqué pour un nouveau-né de téter moins souvent. James McKenna et son équipe concluent donc que le lien entre l'allaitement et le co-dodo devrait être pris en considération lors de l'évaluation des facteurs affectant le succès de l'allaitement.
Pour plus de détails:
Article original paru dans la revue American Journal of Physical Anthropology: Evolutionary perspectives on mother–infant sleep proximity and breastfeeding in a laboratory setting
Site du Dr. James McKenna
James McKenna et son équipe ont donc étudié 26 dyades mère-enfant pendant trois nuits. Dans certains cas, la mère et l'enfant dormaient dans le même lit et dans d'autres, ils dormaient dans des chambres séparées. Les chercheurs ont alors évalué la fréquence des tétées ainsi que l'intervalle de temps entre celles-ci.
Ils ont ainsi constaté que la fréquence des tétées était significativement plus élevée lorsque les dyades mère-enfant partageaient le même lit. De plus, l'intervalle de temps entre les tétées était moindre.
Bien qu'il puisse sembler souhaitable de diminuer le nombre de tétées de nuit, il ne faut pas oublier qu'il peut être risqué pour un nouveau-né de téter moins souvent. James McKenna et son équipe concluent donc que le lien entre l'allaitement et le co-dodo devrait être pris en considération lors de l'évaluation des facteurs affectant le succès de l'allaitement.
Pour plus de détails:
Article original paru dans la revue American Journal of Physical Anthropology: Evolutionary perspectives on mother–infant sleep proximity and breastfeeding in a laboratory setting
Site du Dr. James McKenna
dimanche 13 février 2011
Césarienne : Le soutien de mère à mère et les groupes de parole
L'association Césarine met en place des parents référents avec des groupes de paroles.
Pour savoir si il y en a une dans votre région, suivez ce lien :
http://www.cesarine.org/cesarine/animatrices/
Pour savoir si il y en a une dans votre région, suivez ce lien :
http://www.cesarine.org/cesarine/animatrices/
samedi 12 février 2011
Information positive: comment augmenter les chances de périnée intact
Source : Celisanette1, sur doctissimo
Pour la dechirure:
Savoir qu'au premier accouchement bebe fait YOYO pour detendre et amplier peu a peu le périnée, au suivant au contraire il peut debouler tres vite (pas mieux)
-----> prendre le TEMPS si necessaire
----->compresse chaudes et soulageante
-----> que la sf maintienne le perinée a l'expulsion pour lui permettre de s'amplier en douceur...
-----> si on adopte une position spontanement la conserver, eviter les positions trop verticales si accouchement rapide ca augmente encore la vitesse, fuir aussi la position gynecologique classique qui ferme trop le bassin et diminue aussi la filière vaginale et la qualité du refelxe expulsif
Pour l'episio routinière
---> la refuser fermement en arguant qu'on préfère une dechirure
Pour l'episio vitale pour detresse foetale
evidement quand la souffrance est la , on fonce. Par contre la on va tout faire pour eviter la souffrance foetale AVANT(c'est finalement ce qui importe le plus on est toutes d'accord sur le sujet)
---->Rester MOBILE pendant le travail pour aider bebe a BIEN se positionner. Ballon, echarpe barre cou du mari etc etc
---->Adopter une POSITION EFFICACE (voir notamment B de Gasquet) pour l'expulsion, idealement celle que vous SENTEZ a ce moment la
----> Se renseigner sur tout ce qui peut nuire au travail et faire le lit de la souffrance foetale : ocytocyne trop dosée qui fatigue bebe, rupture artificielle de la poche sur bebe non fixé, peridurale mal dosée, position en decubitus dorsal etc etc...
----> se faire bien accompagner encourager et soutenir pour rester detendue et confiante meilleure oxygenation
Pour la dechirure:
Savoir qu'au premier accouchement bebe fait YOYO pour detendre et amplier peu a peu le périnée, au suivant au contraire il peut debouler tres vite (pas mieux)
-----> prendre le TEMPS si necessaire
----->compresse chaudes et soulageante
-----> que la sf maintienne le perinée a l'expulsion pour lui permettre de s'amplier en douceur...
-----> si on adopte une position spontanement la conserver, eviter les positions trop verticales si accouchement rapide ca augmente encore la vitesse, fuir aussi la position gynecologique classique qui ferme trop le bassin et diminue aussi la filière vaginale et la qualité du refelxe expulsif
Pour l'episio routinière
---> la refuser fermement en arguant qu'on préfère une dechirure
Pour l'episio vitale pour detresse foetale
evidement quand la souffrance est la , on fonce. Par contre la on va tout faire pour eviter la souffrance foetale AVANT(c'est finalement ce qui importe le plus on est toutes d'accord sur le sujet)
---->Rester MOBILE pendant le travail pour aider bebe a BIEN se positionner. Ballon, echarpe barre cou du mari etc etc
---->Adopter une POSITION EFFICACE (voir notamment B de Gasquet) pour l'expulsion, idealement celle que vous SENTEZ a ce moment la
----> Se renseigner sur tout ce qui peut nuire au travail et faire le lit de la souffrance foetale : ocytocyne trop dosée qui fatigue bebe, rupture artificielle de la poche sur bebe non fixé, peridurale mal dosée, position en decubitus dorsal etc etc...
----> se faire bien accompagner encourager et soutenir pour rester detendue et confiante meilleure oxygenation
La décision médicale partagée
Source : Esculape
LA DÉCISION MÉDICALE PARTAGÉE
Alain Froment - Cardiologue (69) Article paru dans la revue PRESCRIRE de décembre 1999
Un texte toujours d'actualité
Les relations entre soignants et soignés évoluent vers un plus grand partage de l’information. Alain Froment, cardiologue hospitalier, a développé depuis longtemps au sein de son équipe une démarche systématique de dialogue soignants-soignés. Une expérience dont l’intérêt va bien au-delà de l’hôpital et de la cardiologie.
Élaborer la décision avec le soigné
La maladie est d’abord et fondamentalement un malheur dans le cours de l’existence. bEn tant que médecins, notre objectif fondamental est de mieux soigner, au sens de réduire ou supprimer ce malheur. Informer le soigné et le faire participer aux décisions le concernant lui restituent la plus grande maîtrise possible sur sa vie, offrent les meilleures possibilités d’adapter les décisions à ce qu’il souhaite et lui permettent d’affronter les difficultés thérapeutiques prévisibles comme des difficultés délibérément acceptées. La participation du soigné aux décisions fait authentiquement partie des soins, et ne doit pas être considérée comme un but en soi.
Éclairer les décisions avec un savoir fiable
Nous disposons actuellement d’un nombre croissant d’informations. Mais de multiples intérêts individuels ou collectifs, publics ou privés, peuvent en altérer la fiabilité : recherche (consciente ou non) de prestige, d’avantages de carrière ou d’attribution de crédits, influences idéologiques diverses, intérêts industriels et commerciaux, intérêts des entreprises de soins, etc. Les informations thérapeutiques les plus sûres proviennent : des études contrôlées randomisées de puissance statistique suffisante, réalisées sans biais manifeste, et dont l’objectif principal porte sur un accident clinique ; des accords spontanés et durables de l’ensemble du corps médical international ; de données relatives aux effets indésirables (d’autant plus solides que le traitement est ancien).
Pour disposer de sources d’information sûres et tenues à jour en permanence, il faudrait des organisations de médecins «incorruptibles» appartenant à de multiples spécialités, disposant non seulement d’une expérience de terrain, d’une aptitude à la critique méthodologique et d’une ouverture sincère aux critiques extérieures, mais aussi de beaucoup de temps. Aucune source d’information dotée de la totalité de ces caractéristiques n’est actuellement disponible. Au contraire, les médecins sont soumis à un feu croisé d’informations dont la qualité va du meilleur au pire.
Aussi le savoir thérapeutique est-il souvent fait d’une masse de “recettes” choisies non par référence à des études de méthodologie satisfaisante, mais pour des raisons aussi obscures que celles qui guident les modes.
On y détecte fréquemment des défauts :
Le terme de maladie a été étendu par la médecine à des dysfonctionnements dépourvus de tout vécu de souffrance. Mais la maladie est d’abord, pour le soigné, un malheur existentiel plus ou moins intense. Ce malheur que nous nous proposons de réduire n’est pas fait que de symptômes pénibles. Il comprend aussi, notamment, une réduction des capacités d’action (par exemple, le soigné ne peut plus travailler ou faire ce qu’il aimait faire avant tout) et de l’estime de soi-même.
Tous ces composants s’intriquent pour constituer une souffrance vécue, complexe et indescriptible, à laquelle peuvent s’ajouter les conséquences pénibles des explorations, des traitements et des relations plus ou moins heureuses avec les soignants, la perturbation des rapports avec les proches, le retentissement plus ou moins invalidant sur l’activité professionnelle, etc. Devant ces malheurs, trois arguments justifient que le soigné puisse participer pleinement aux décisions :
C’est au médecin de faire tomber les barrières
La réticence des soignés à participer à la décision dans un contexte médical traditionnel, confrontée à l’aisance avec laquelle ils participent lorsqu’on les y aide, montre que c’est au médecin de faire tomber des barrières. Il lui faut alors :
En tant que médecins, il faut rejeter l’idée que nous sommes des hommes à part, dotés, on ne sait par qui, de la fonction flatteuse de guide moral. Nous devons sans cesse progresser dans deux sens différents :
1- Charlet-Fréalle Cécile “Le patient veut-il et peut-il participer à la démarche thérapeutique ?” Thèse médecine n°170, Lyon I, 1998.
Alain Froment - Cardiologue (69) Article paru dans la revue PRESCRIRE de décembre 1999
Un texte toujours d'actualité
Les relations entre soignants et soignés évoluent vers un plus grand partage de l’information. Alain Froment, cardiologue hospitalier, a développé depuis longtemps au sein de son équipe une démarche systématique de dialogue soignants-soignés. Une expérience dont l’intérêt va bien au-delà de l’hôpital et de la cardiologie.
Élaborer la décision avec le soigné
La maladie est d’abord et fondamentalement un malheur dans le cours de l’existence. bEn tant que médecins, notre objectif fondamental est de mieux soigner, au sens de réduire ou supprimer ce malheur. Informer le soigné et le faire participer aux décisions le concernant lui restituent la plus grande maîtrise possible sur sa vie, offrent les meilleures possibilités d’adapter les décisions à ce qu’il souhaite et lui permettent d’affronter les difficultés thérapeutiques prévisibles comme des difficultés délibérément acceptées. La participation du soigné aux décisions fait authentiquement partie des soins, et ne doit pas être considérée comme un but en soi.
Éclairer les décisions avec un savoir fiable
Nous disposons actuellement d’un nombre croissant d’informations. Mais de multiples intérêts individuels ou collectifs, publics ou privés, peuvent en altérer la fiabilité : recherche (consciente ou non) de prestige, d’avantages de carrière ou d’attribution de crédits, influences idéologiques diverses, intérêts industriels et commerciaux, intérêts des entreprises de soins, etc. Les informations thérapeutiques les plus sûres proviennent : des études contrôlées randomisées de puissance statistique suffisante, réalisées sans biais manifeste, et dont l’objectif principal porte sur un accident clinique ; des accords spontanés et durables de l’ensemble du corps médical international ; de données relatives aux effets indésirables (d’autant plus solides que le traitement est ancien).
Pour disposer de sources d’information sûres et tenues à jour en permanence, il faudrait des organisations de médecins «incorruptibles» appartenant à de multiples spécialités, disposant non seulement d’une expérience de terrain, d’une aptitude à la critique méthodologique et d’une ouverture sincère aux critiques extérieures, mais aussi de beaucoup de temps. Aucune source d’information dotée de la totalité de ces caractéristiques n’est actuellement disponible. Au contraire, les médecins sont soumis à un feu croisé d’informations dont la qualité va du meilleur au pire.
Aussi le savoir thérapeutique est-il souvent fait d’une masse de “recettes” choisies non par référence à des études de méthodologie satisfaisante, mais pour des raisons aussi obscures que celles qui guident les modes.
On y détecte fréquemment des défauts :
- absence de connaissance sur les sources de l’information et de formation critique dans les études médicales ;
- confusion entre un savoir validé par des données expérimentales satisfaisantes et un savoir hypothétique basé sur des conceptions physiopathologiques ou des données méthodologiquement critiquables ;
- confusion entre d’une part un savoir véritable, composé des meilleures connaissances actuelles et perpétuellement ouvert à la critique pour progresser, et d’autre part une conviction qui n’a que des fondements psychologiques ;
- confusion entre un savoir purement biologique et un savoir véritablement pertinent aux soins car portant sur la réduction, ou l’évitement, d’un mal perceptible par le soigné ;
- confusion entre le résultat principal d’une étude et des résultats accessoires (donc incertains) que des pseudoscientifiques ont, après coup, intérêt à présenter comme certains ;
- oubli du caractère probabiliste de l’immense majorité des bénéfices thérapeutiques, et ignorance de la dimension approximative des risques et de leur modification thérapeutique ;
- croyance qu’un savoir conduit “logiquement” à une décision, sans qu’il y ait besoin de prendre en considération les préférences et la liberté individuelle du soigné qui, tout comme celles des professionnels, ne peuvent pas être entièrement fondées sur la logique scientifique.
Le terme de maladie a été étendu par la médecine à des dysfonctionnements dépourvus de tout vécu de souffrance. Mais la maladie est d’abord, pour le soigné, un malheur existentiel plus ou moins intense. Ce malheur que nous nous proposons de réduire n’est pas fait que de symptômes pénibles. Il comprend aussi, notamment, une réduction des capacités d’action (par exemple, le soigné ne peut plus travailler ou faire ce qu’il aimait faire avant tout) et de l’estime de soi-même.
Tous ces composants s’intriquent pour constituer une souffrance vécue, complexe et indescriptible, à laquelle peuvent s’ajouter les conséquences pénibles des explorations, des traitements et des relations plus ou moins heureuses avec les soignants, la perturbation des rapports avec les proches, le retentissement plus ou moins invalidant sur l’activité professionnelle, etc. Devant ces malheurs, trois arguments justifient que le soigné puisse participer pleinement aux décisions :
- Aucune formation morale particulière des médecins, aucune caractéristique inhérente à l’état de maladie chez un sujet lucide, ne peuvent justifier que le médecin prenne systématiquement seul une décision concernant directement la vie d’autrui.
C’est ajouter du mal à son mal que de considérer le soigné indigne de recevoir l’information qu’il sollicite, incapable de participer à une décision qui le concerne au plus haut point, et croire qu’on décide pour son seul corps sans réaliser que toute sa personne est concernée.
- Il nous est absolument impossible, bien que médecins, d’accéder à la perception du mal tel que l’éprouve le soigné (d’autant plus qu’il peut souhaiter en cacher une partie). Il nous est également impossible de deviner sûrement ses préférences.
Nous ne pouvons sans arbitraire nous croire aptes à choisir ce qui est le mieux pour lui. On opposera que beaucoup de malades préfèrent s’en remettre au médecin pour une décision médicale. C’est, en effet, une manifestation d’intelligence que de refuser de choisir quand on n’a accès qu’à de brèves informations énoncées dans un jargon professionnel et hermétique par un médecin peu disponible…
Face à un pouvoir médical de type paternaliste, dont il a de toute façon besoin, un homme, aussi foncièrement épris de liberté qu’il soit, se résignera et admettra que la moins mauvaise solution est encore d’accepter la décision du médecin. Au contraire, comme le suggère l’expérience acquise au sein de notre service où les médecins aident constamment et sincèrement les soignés à participer aux décisions, près de 90 % des soignés se déclarent satisfaits de ce dernier mode décisionnel, et près de 85 % des soignés disent souhaiter le pratiquer à l’avenir (1)
. - Il nous est impossible, bien que médecins et en tant qu’hommes, d’échapper à tous coups à notre intérêt personnel.
Pour ne prendre qu’un exemple, bien des médecins trouvent normal de choisir une décision parce qu’elle soulage leur angoisse (de voir leur réputation ternie, d’être critiqués, d’être poursuivis), même si elle n’est pas justifiée par l’intérêt du soigné. C’est donc à nous, médecins, de protéger le soigné contre nos intérêts personnels, qu’ils portent sur le confort, le profit, le pouvoir, le prestige, la réputation, la gestion du temps, etc.
C’est au médecin de faire tomber les barrières
La réticence des soignés à participer à la décision dans un contexte médical traditionnel, confrontée à l’aisance avec laquelle ils participent lorsqu’on les y aide, montre que c’est au médecin de faire tomber des barrières. Il lui faut alors :
- mettre à l’aise ; supprimer toute différence hiérarchique et établir une relation égalitaire d’homme à homme dans une franchise absolue ;
- ne pas provoquer l’angoisse, car elle paralyse l’intelligence ;
- répondre honnêtement aux questions que pose le soigné, mais ne pas infliger des informations inutilement précises et pénibles que le soigné ne demande pas ;
- manifester sa disponibilité - disponibilité en humanité, mais aussi en temps ;
- manifester son respect absolu pour le soigné et sa pleine confiance dans son aptitude à participer à la décision ;
- se conduire avec constance, de telle façon que le soigné puisse développer une réelle confiance dans le soignant ;
- ne pas informer en termes médicaux et physiopathologiques, mais en termes concrets, désignant des évolutions ou accidents compréhensibles et significatifs par leur impact sur l’existence du soigné ;
- ne pas obliger le soigné à choisir rapidement, mais lui laisser tout le temps qu’autorise sa situation.
En tant que médecins, il faut rejeter l’idée que nous sommes des hommes à part, dotés, on ne sait par qui, de la fonction flatteuse de guide moral. Nous devons sans cesse progresser dans deux sens différents :
- d’une part plus de rigueur dans les connaissances scientifiques relatives à l’activité soignante d’une part,
- et d’autre part une plus grande ouverture et un plus grand respect envers celui que nous soignons.
1- Charlet-Fréalle Cécile “Le patient veut-il et peut-il participer à la démarche thérapeutique ?” Thèse médecine n°170, Lyon I, 1998.
vendredi 11 février 2011
Dossier "Comment êtes-vous nés"
Tout un dossier autour de la naissance, avec des articles très intéresants, ici
dimanche 6 février 2011
Réflexions mathématiques sur le tritest
Le tritest (en France) seul est fiable à 60%, c'est-à-dire qu'il y a 40% de chance que leur prévision du risque soit erronée (dans un sens comme dans l'autre).
En France la sécu rembourse l'amnio si le seuil est inférieur à 1/250. Si le tritest était fiable à 100% et que toutes les amniocenthèses étaient pratiquées à partir des résultats du tritest, ça voudrait dire que 498 amniocenthèses révèleraient un enfant non atteint pour 2 avec un enfant atteint.
Sachant que le risque de fausse-couche suite à une amnio est de l'ordre de 1%, sur les 498 enfants non atteints on aurait environ 5 qui perdraient la vie au cours de cet examen. Comme le tritest n'est pas fiable à 100%, non seulement il y a plus d'enfants non atteint qui perdront la vie lors de l'amnio (ceux pour qui le risque prédit est plus élevé que le risque réel), mais un certains nombre de femmes portant un enfant trisomique ne seront pas détecté dans la catégorie à risque, et ne subiront pas l'amniocenthèse qui leur permettrait de connaître l'état de leur enfant.
Il existe des moyens pour augmenter la fiabilité de la prédiction :
-présence d'autres marqueurs (mais leur détection n'est pas reconnue pour le calcul de risque tel que la sécu le demande) plus fiables, découverts après que le décret fut promulgué
-âge de la mère
-taille de la clarté nucale
-particularités physiques du bébé decelables en particulier à l'échographie morphologique
En France, certains médecins font parfois un calcul de risque intégré, prenant en compte l'âge maternel, la clarté nucale et le tritest. Ce calcul est plus fiable que le tritest seul (environs 80% de fiabilité).
Augmenter la fiabilité du test est intéressant, mais même à 100% de fiabilité nous avons vu que l'on aboutit toujours à un calcul de risque, pas à un dagnostic. Seule l'amniocenthèse permet d'avoir un diagnostic (réponse oui ou non). Mais celle-ci comportant elle-même des risques, il est nécessaire pour chaque couple (ou mère) de bien réfléchir à l'importance de savoir si son enfant est trisomique par rapport au risque de perdre un enfant sain. Cette réflexion est très peu proposée en consultation, et c'est bien dommage...
En France la sécu rembourse l'amnio si le seuil est inférieur à 1/250. Si le tritest était fiable à 100% et que toutes les amniocenthèses étaient pratiquées à partir des résultats du tritest, ça voudrait dire que 498 amniocenthèses révèleraient un enfant non atteint pour 2 avec un enfant atteint.
Sachant que le risque de fausse-couche suite à une amnio est de l'ordre de 1%, sur les 498 enfants non atteints on aurait environ 5 qui perdraient la vie au cours de cet examen. Comme le tritest n'est pas fiable à 100%, non seulement il y a plus d'enfants non atteint qui perdront la vie lors de l'amnio (ceux pour qui le risque prédit est plus élevé que le risque réel), mais un certains nombre de femmes portant un enfant trisomique ne seront pas détecté dans la catégorie à risque, et ne subiront pas l'amniocenthèse qui leur permettrait de connaître l'état de leur enfant.
Il existe des moyens pour augmenter la fiabilité de la prédiction :
-présence d'autres marqueurs (mais leur détection n'est pas reconnue pour le calcul de risque tel que la sécu le demande) plus fiables, découverts après que le décret fut promulgué
-âge de la mère
-taille de la clarté nucale
-particularités physiques du bébé decelables en particulier à l'échographie morphologique
En France, certains médecins font parfois un calcul de risque intégré, prenant en compte l'âge maternel, la clarté nucale et le tritest. Ce calcul est plus fiable que le tritest seul (environs 80% de fiabilité).
Augmenter la fiabilité du test est intéressant, mais même à 100% de fiabilité nous avons vu que l'on aboutit toujours à un calcul de risque, pas à un dagnostic. Seule l'amniocenthèse permet d'avoir un diagnostic (réponse oui ou non). Mais celle-ci comportant elle-même des risques, il est nécessaire pour chaque couple (ou mère) de bien réfléchir à l'importance de savoir si son enfant est trisomique par rapport au risque de perdre un enfant sain. Cette réflexion est très peu proposée en consultation, et c'est bien dommage...
Si l'enfant...
Si l’enfant vit dans la critique,
Il apprend à blâmer.
Si l’enfant vit dans l’animosité,
Il apprend à se battre.
Si l’enfant vit dans la moquerie,
Il apprend à se refermer sur lui-même.
Si l’enfant vit dans la honte,
Il apprend à se sentir coupable.
Si l’enfant vit dans la tolérance,
Il apprend à être patient.
Si l’enfant vit dans l’encouragement,
Il apprend à avoir confiance.
Si l’enfant vit dans la louange,
Il apprend à apprécier les gens.
Si l’enfant vit dans l’équité,
Il apprend à être juste.
Si l’enfant vit dans la sécurité,
Il apprend à avoir foi en l’avenir.
Si l’enfant vit dans l’approbation,
Il apprend à s’aimer lui-même.
Si l’enfant vit dans l’acceptation et l’amitié,
Il apprend à être sensible à l’amour dans le monde.
Dorothy Law Notte.
Il apprend à blâmer.
Si l’enfant vit dans l’animosité,
Il apprend à se battre.
Si l’enfant vit dans la moquerie,
Il apprend à se refermer sur lui-même.
Si l’enfant vit dans la honte,
Il apprend à se sentir coupable.
Si l’enfant vit dans la tolérance,
Il apprend à être patient.
Si l’enfant vit dans l’encouragement,
Il apprend à avoir confiance.
Si l’enfant vit dans la louange,
Il apprend à apprécier les gens.
Si l’enfant vit dans l’équité,
Il apprend à être juste.
Si l’enfant vit dans la sécurité,
Il apprend à avoir foi en l’avenir.
Si l’enfant vit dans l’approbation,
Il apprend à s’aimer lui-même.
Si l’enfant vit dans l’acceptation et l’amitié,
Il apprend à être sensible à l’amour dans le monde.
Dorothy Law Notte.
Manifeste sur les droits des femmes à l'égard de leur maternité (Quebec)
Source : groupemaman.org
Donner naissance à un enfant est sans doute l'événement le plus marquant dans la vie d'une femme. Depuis longtemps, les femmes revendiquent la reconnaissance de leurs droits sur leur corps et leur liberté d’en disposer. La légalisation de la pratique des sages-femmes, il y a déjà 10 ans, marque un tournant important et constitue un gain majeur dans cette quête constante des femmes, notamment pour la réappropriation des événements liés à leur grossesse et à leur accouchement. Cependant, le chemin vers l’autonomie et la liberté des femmes est loin d’être terminé.
Nous, signataires de ce manifeste, dénonçons :
Donner naissance à un enfant est sans doute l'événement le plus marquant dans la vie d'une femme. Depuis longtemps, les femmes revendiquent la reconnaissance de leurs droits sur leur corps et leur liberté d’en disposer. La légalisation de la pratique des sages-femmes, il y a déjà 10 ans, marque un tournant important et constitue un gain majeur dans cette quête constante des femmes, notamment pour la réappropriation des événements liés à leur grossesse et à leur accouchement. Cependant, le chemin vers l’autonomie et la liberté des femmes est loin d’être terminé.
Nous, signataires de ce manifeste, dénonçons :
- Le fait que la liberté de choix des femmes quant aux personnes qui les accompagnent lors de leur accouchement et quant au lieu où elles souhaitent vivre cet événement est compromise par les lois professionnelles actuelles;
- L’opposition presque systématique des médecins aux projets de développement des services des sages-femmes et leur ignorance face à cette profession, ce qui compromet l’accès aux services;
- Les actions du CSSS du Grand Littoral qui ont visé la cessation des activités essentielles que réalisait le Comité de parents de la maison de naissance Mimosa à St-Romuald pour sa communauté.
- De reconnaître formellement le principe fondamental que la grossesse et l’accouchement appartiennent aux femmes et d’ajuster les lois professionnelles en conséquence;
- De voir à ce que les administrateurs du réseau et les professionnels de la santé, notamment les médecins, collaborent avec professionnalisme avec les sages-femmes, et qu’ils soient informés adéquatement sur leurs compétences et leurs qualifications, de sorte qu’ils ne fassent plus obstacle au développement de cette profession par simple méconnaissance;
- De soutenir concrètement et reconnaître officiellement le rôle de premier plan des familles usagères dans l’orientation, l’organisation et l’appréciation des services des sages-femmes, notamment en adoptant une définition du concept « maison de naissance » qui en respecte l’essence et qui inclut le rôle des familles;
- D’enjoindre les administrateurs des CSSS, notamment du CSSS du Grand Littoral, à soutenir les familles dans l’exercice de ce rôle complémentaire indispensable notamment par le maintien d’un comité de parents.
vendredi 4 février 2011
Prédire les chances de succès d'une fécondation in vitro
Source : Maman Eprouvette
Dans une édition récente du journal PLoS Medicine, on apprend que des chercheurs du Royaume-Uni ont mis au point un modèle leur permettant de prédire les chances de succès d'un traitement de fécondation in vitro.
En effet, c'est en analysant une base de données contenant les caractéristiques de 144 018 traitements de fécondation in vitro ayant eu lieu au Royaume-Uni, que les chercheurs ont pu tirer certaines conclusions.
Par exemple, ils ont remarqué que les chances qu'un traitement de fécondation in vitro résulte en la naissance d'un bébé vivant diminuaient avec l'augmentation de l'âge de la mère, du nombre d'années d'infertilité et du nombre de traitements de fécondation in vitro ayant échoué. Certaines causes d'infertilité comme un défaut des trompes de Fallope ou du col de l'utérus, un cycle anovulatoire chez la femme ou l'infertilité de l'homme diminuaient également les chances de succès.
Par ailleurs, des techniques comme les traitements hormonaux et l'injection intracytoplasmique des spermatozoïdes avaient un effet positif sur les traitements de fécondation in vitro.
L'avantage du modèle développé par ces chercheurs est qu'il pourra donner l'heure juste aux couples se présentant dans les cliniques de fertilité. Il permettra aussi d'évaluer si l'utilisation de certaines techniques augmente significativement les chances de mettre au monde un enfant. Les couples pourront ainsi faire des choix éclairés.
Toutefois, avant d'être utilisé couramment dans les cliniques de fertilité, les chercheurs aimeraient valider leur modèle. C'est pourquoi ils ont créé un site web et une application pour iPhone disponible gratuitement pour évaluer les chances de succès d'un traitement in vitro. Les couples intéressés peuvent visiter le site http://www.ivfpredict.com/ .
Pour plus de détails:
Article original dans la revue PLoS Medicine: Predicting Live Birth, Preterm Delivery, and Low Birth Weight in Infants Born from In Vitro Fertilisation: A Prospective Study of 144,018 Treatment Cycles
Dans une édition récente du journal PLoS Medicine, on apprend que des chercheurs du Royaume-Uni ont mis au point un modèle leur permettant de prédire les chances de succès d'un traitement de fécondation in vitro.
En effet, c'est en analysant une base de données contenant les caractéristiques de 144 018 traitements de fécondation in vitro ayant eu lieu au Royaume-Uni, que les chercheurs ont pu tirer certaines conclusions.
Par exemple, ils ont remarqué que les chances qu'un traitement de fécondation in vitro résulte en la naissance d'un bébé vivant diminuaient avec l'augmentation de l'âge de la mère, du nombre d'années d'infertilité et du nombre de traitements de fécondation in vitro ayant échoué. Certaines causes d'infertilité comme un défaut des trompes de Fallope ou du col de l'utérus, un cycle anovulatoire chez la femme ou l'infertilité de l'homme diminuaient également les chances de succès.
Par ailleurs, des techniques comme les traitements hormonaux et l'injection intracytoplasmique des spermatozoïdes avaient un effet positif sur les traitements de fécondation in vitro.
L'avantage du modèle développé par ces chercheurs est qu'il pourra donner l'heure juste aux couples se présentant dans les cliniques de fertilité. Il permettra aussi d'évaluer si l'utilisation de certaines techniques augmente significativement les chances de mettre au monde un enfant. Les couples pourront ainsi faire des choix éclairés.
Toutefois, avant d'être utilisé couramment dans les cliniques de fertilité, les chercheurs aimeraient valider leur modèle. C'est pourquoi ils ont créé un site web et une application pour iPhone disponible gratuitement pour évaluer les chances de succès d'un traitement in vitro. Les couples intéressés peuvent visiter le site http://www.ivfpredict.com/ .
Pour plus de détails:
Article original dans la revue PLoS Medicine: Predicting Live Birth, Preterm Delivery, and Low Birth Weight in Infants Born from In Vitro Fertilisation: A Prospective Study of 144,018 Treatment Cycles
jeudi 3 février 2011
Aspects pratiques de la naissance à domicile
Source : Carrefour Naissance
Voici un texte qui peut être remis aux femmes ou aux hommes, et pourquoi pas à l'unE ou l'autre professionnelLE, qui souhaitent réfléchir à ce qu'enfanter peut vouloir dire ...
Madame, Monsieur,
Voici quelques aspects pratiques concernant le moment de la naissance de votre enfant. Je ne prétends pas tout savoir, ou avoir les meilleurs idées pour tout un chacun. Ces notes sont le résultat de mes expériences professionnelles mais aussi de ma vie privée. Ce ne sont que des informations, des propositions de réflexion, …
Ma pratique est aussi le résultat d'échanges d'idées avec d'autres parents, de recherches, d'essais ... Je vous en livre certains éléments. Je les inscris dans ce qui est devenu ma philosophie de travail : celle du respect du naturel, le mien, le vôtre, celui de nos enfants.
Ces notes ne sont pas exhaustives. Il n'est pas vraiment possible d'être complet. Certains sujets demanderaient plus de développement. N'hésitez pas à susciter une conversation à propos de l'un ou l'autre thème… Je reste à votre disposition.
Le lieu
En soi, le lieu de l'enfantement importe peu, c'est surtout l'environnement, l'ambiance… la manière avec laquelle votre conscience pourra capter et graver au fond de vous votre vécu personnel.
En soi, le lieu importe peu : une maison, un taxi, dans un hôpital …
En soi, l'endroit importe peu : la chambre à coucher, le salon, la salle de bain…
Je me rends compte de plus en plus que lorsqu'on laisse la femme libre de faire ses choix elle peut être d'avantage à l'écoute d'elle-même, en confiance avec ses pulsions et ses désirs…. La naissance se réalise dans des endroits qui lui sont bien connus, intimes, petits, peu sonores, peu éclairés, … , parfois, dans un recoin, derrière un fauteuil ou une porte, à l'abri d'un meuble…
Il en est de même pour la position : couché, assis, accroupi… debout ? Les positions verticales sont plus "logiques".
Nous véhiculons, malheureusement, les images de certains films ou feuilletons. Des images peu cohérentes avec la réalité, symboles de l'imaginaire d'un metteur en scène classique, galvaudant le sacré de l'enfantement, influencé par le souvenir des écrits de Balzac, ou mal conseillé par des experts qui confondent curetage utérin et naissance ou exploit (de qui ?).
Enfanter est un processus essentiellement dynamique.
Lorsque la dilatation cervicale est (presque) complète, lorsque la femme ressent cette sensation impérieuse de devoir "pousser" ou plutôt d'accompagner le besoin impérieux de pousser, lorsque la tête de l'enfant commence à paraître, …, alors, il est encore temps de changer de position. Et quand la tête de l'enfant est parue, aussi, il encore possible de changer de position, de marcher ... (ce n'est pas aise, certainement, mais si la femme sent ses possibilités, il n'y a aucun danger pour l'enfant. Cela est différent si la femme doit bouger sous l'injonction d'une tierce personne ...)
Au fur et à mesure du travail, lorsque celui-ci devient très actif, lorsque les contractions utérines ne permettent plus de "faire" autre chose que de se centrer sur elles, j'ai pu observer que les femmes prennent naturellement des positions les plus antalgiques. "Naturellement" dans le sens où c'est, juste à ce moment-là, la position la plus économique. Par exemple, lorsque le bébé s'engage et fait sa rotation dans la filière pelvienne, toutes les femmes prennent des positions asymétriques, légèrement penchées dans le sens de la rotation du bébé. Cela ne peut s'observer que si personne n'intervient auprès de la femme, et si la femme n'attend/espère pas que quelqu'unE intervienne !
Dans ces conditions, la position d'accouchement la plus utilisée par les femmes européennes est "à quatre pattes". (Il est rare qu'elles accouchent accroupies avec, comme seul appui au sol, les pieds.) Elles partent souvent de la position à genoux, assises sur les talons ... en s'appuyant sur les mains - directement au sol ou sur un objet (chaise, accoudoir, ...) - elles se relèvent légèrement au moment de la naissance de l'enfant, en arrondissant le bas du dos. Ce qui m'a fait penser que les enfants ne sont pas "expulsés" hors du corps de la femme, mais qu'ils participent à leur démoulage ...
Lors du déroulement naturel d'un travail et d'un accouchement - et à priori, il n'y a pas lieu de penser que cela puisse se passer autrement -, toute perturbation est susceptible d'entraîner des difficultés : c'est le cas du toucher vaginal, de propositions verbales de positions, d'attitudes ou de paroles d'encouragement, de réassurance, ... de la part de l'accompagnantE.
Accouchement à la maison ou à l'hôpital ?
Nul de peut savoir, à l'avance, où et comment se déroulera l'accouchement.
Une difficulté peut surgir - quoique les causes de complication importante sont généralement diagnostiquées avant ou au début du travail -. Le travail utérin peut ne pas être suffisamment efficace, le bébé peut ne pas ou mal s'engager, ... Le temps s'écoule alors, épuisant, d'heure en heure, l'énergie de la femme. (Ce sont les seuls cas de transfert à l'hôpital que j'ai connus.) Encore faut-il se souvenir que momentanément, un travail peut ralentir, s'arrêter, reprendre par des contractions faibles, irrégulières, puis à nouveau de plus en plus efficaces, ...
C'est pourquoi, au cas où un transfert se décide, je propose de préparer à l'avance quelques affaires dans un sac (vêtements de rechange, pantoufles, quelques affaires pour le bébé, ...), vos papiers d'identité et de sécurité sociale, et votre dossier médical personnel, ... A l'avance, comme cela on écarte la petite phrase " au cas où ...", les doutes, ..., et il est alors plus facile de se laisser aller à ce qui est à vivre.
Quelques objets à prévoir pour le moment du travail et de l'accouchement à la maison :
Éventuellement, un plastique ou un linge imperméabilisé, d'environ 2 m2 pour protéger l'endroit (lit, tapis, parquet, …).
Quelques vieux draps de lit, de vieux essuies de bain.
Des bandes hygiéniques (épaisses et très absorbantes), pour poursuivre la déambulation pendant le travail après l'éventuelle rupture de la poche des eaux, et pour après l'accouchement pour récolter les lochies (pertes de sang) pendant quelques jours.
Éventuellement une piscine gonflable, ou tout autre grand récipient permettant à la femme de s'immerger et éventuellement d'y enfanter ... (Il faudra prévoir alors un système pratique de remplissage et d'évacuation de l'eau ...)
Quelques petits sacs en plastique et un grand sac en plastique pour les déchets et les tissus imbibés.
Pour faciliter les mouvements durant le travail, et au moment de l'accouchement pour accueillir le nouveau-né : une chemise (de pyjama) avec boutons sur le devant.
Pour après l'accouchement :
Des culottes larges ou en élastique (pour contenir les bandes hygiéniques). Des petites protections de lit (alèses). Des compresses d'allaitement.
Pour le bébé :
Dans l'immédiat et durant plusieurs jours, le bébé n'a pas réellement de besoins matériels, si ce n'est votre contact.
Le bébé peut être "emballé" dans un grand essuie. L'avantage consiste dans le fait qu'on ne le manipule pas inutilement : écarter ses jambes pour mettre un lange, étirer ses bras pour passer une chemise, … Ses urines sont de petit volume. Ses selles " le méconium ", par contre, est une substance pâteuse, noire, qui peut tâcher les tissus. Il vaut mieux pour cela utiliser de vieux essuies.
Quelques jours après la naissance, des langes peuvent être utilisés (en matière synthétique ou en coton, laine, soie). Pour les langes en matière naturelle, il existe différents producteurs : il vaut mieux s'y prendre à l'avance, pour comparer les prix, et passer commande. Il existe aussi des sites internet ou l'on peut trouver des modèles à faire soi-même (Je peux vous les renseigner)
Le seul "vêtement", que je préconise, dès les premiers instants de vie, est le bonnet de coton ou de laine fine. Il protège la tête de l'enfant des courants d'air et d'une perte hydrique toujours néfastes les premiers jours.
Le matériel de puériculture :
Le nouveau-né peut être changé, habillé, lorsqu'on est assis, en le prenant sur les genoux, ou bien sur le divan, sur le lit, … Une table à langer, combinée avec une armoire pour ranger les vêtements, … pourra s'envisager par la suite, en fonction de l'espace dont vous disposez.
Il en est de même pour la baignoire. (A ce propos, celles vendues avec une sorte de bosse dans le fond sont peu pratiques. Elles se révèlent très rapidement trop petites.) Un récipient en plastique qui peut tenir sur la largeur de la baignoire s'avèrera très pratique. Pour être à sa hauteur, il suffira de vous mettre à genoux. Pour les premières fois, j'ai trouvé une idée originale et très simple, venant d'Allemagne : un seau. Le nouveau-né y est maintenu vertical ; les parois l'empêchent de basculer sur les côtés… Sinon, il y a l'évier ... qui est bien pratique : après ce "temps d'eau", vous pouvez enlever le bouchon ... le bébé retrouve progressivement la sensation de son poids au fur et à mesure que l'eau s'évacue. (Voyez aussi cette page ... http://bioethics.ws/kinous/ )
Poussette, landau et autres moyens de transport attendront bien. Durant plusieurs semaines, vous pourrez porter votre bébé dans vos bras. Soit directement, soit soutenu dans un tissu spécialement conçu pour cet effet, soit dans un tissu aménagé simplement comme le font traditionnellement les femmes d'Afrique ou d'Amérique latine. (Je peux enseigner ces pratiques de portage.)
Lit et berceau pourront aussi attendre : votre nouveau-né sera très bien dans votre lit durant les premières nuits. Il profitera ainsi de votre chaleur, de votre odeur, et de tous vos petits bruits dont il a l'habitude (S'il y a une chose dont nous sommes certains concernant le nouveau-né, c'est qu'il les connaît bien, et qu'ils lui sont très rassurants). Si cela est valable pour votre bébé, cela l'est aussi pour vous. Ses odeurs, ses "couinements", ses petits mouvements, son extraordinaire laisser-aller, ... auront des impacts sur vous, très en profondeur.
Que les récents pères fassent cette expérience de garder leur bébé sur leur poitrine, en peau à peau nues, durant la nuit ... Elle est bouleversante, incomparable, indescriptible ...
N'ayez crainte de l'écraser ou de l'étouffer : la nature est très bien faite, les émotions d'une naissance produisent (autant chez la femme que chez l'homme d'ailleurs) une sorte de vigilance transformant la structure de votre sommeil. Les phases de sommeil profond sont très très courtes et moins prononcées. Et s'il risque de prendre des habitudes, ce sont, durant ces semaines, surtout l'habitude d'être aimé et de prendre de lui-même, le moment venu, son autonomie ...
Partager le lit parental avec le bébé rend l'allaitement aussi plus aisé.
Et s'il est indispensable de lui changer un vêtement ou une couche, la surface me semble assez grande et bien pratique.
Certaines familles prolongent ce partage plusieurs mois. Un aménagement des lieux peut alors être utile. Il s'agit de ce que les AméricainEs appellent le "side-bed" (qui fait référence au "side-car" des motos) : on ajoute, à côté de la tête du lit, un petit matelas placé juste à la hauteur de celui du lit parental. (Pratiquement, il est souvent très facile d'adapter un lit à barreaux, en enlevant les barreaux d'un côté. Ainsi, les autres côtés de cette extension présentent une protection contre les chutes.)
Les "soins"
Je suis persuadé que le nouveau-né n'a pas besoin de soins particuliers tels qu'on les comprend dans les milieux médicaux et surtout paramédicaux. Le cordon ombilical ne nécessite pas de soin particulier : ni compresse, ni produit. Il sèche et tombe de lui-même, en moyenne le cinquième jour.
(Le courant hygiéniste a peut-être été nécessaire pour changer quelques habitudes. Il a malheureusement entraîné le développement de germes résistants à presque tout désinfectant, et perturbé considérablement nos défenses immunitaires naturelles. Sans compter que depuis lors la population est divisée en deux parties : ceux qui savent et ceux qui ne savent pas et doivent écouter les premiers ! Les techniques de soins pratiquées par les professionnelLEs ont été mises au point pour s'occuper de bébé inconnu et surtout pour atteindre un certain rendement. Il est amusant de constater que nombreux sont les professionnelLEs qui lorsqu'ils/elles s'occupent de leurs propres enfants oublient ces fameuses techniques ...)
A votre domicile, s'il est une personne qui doit faire attention de ne pas importer chez vous trop de germes étrangers : ce sont vos invités ! C'est une des raisons pour lesquelles je touche très peu les bébés. Et c'est une des raisons pour lesquelles je ne fais pas de "soin vulvaire" (toilettage du périnée de l'accouchée) : vous prenez régulièrement une douche locale. A l'aide d'un petit miroir, vous pouvez observer votre périnée. Se toucher, se regarder ... : les éléments essentiels pour reprendre confiance - si nécessaire - en votre corps, en votre intimité ; continuer, ou retrouver, les sensations de plaisir ...
Toute personne (même "illetrée") est capable d'observer une plaie et de constater si celle-ci évolue vers une bonne cicatrisation. Toute femme est capable d'évaluer la qualité de ses écoulements vaginaux ... (si elle se touche, si elle se regarde ...).
Durant les premiers jours, le nouveau-né n'a pas vraiment besoin d'être lavé : il n'est pas sale, et transpire très peu du corps (essentiellement de la tête). Par contre le vernix (cette matière blanche et grasse qui le recouvre plus ou moins) est une protection naturelle la plus efficace qui soit. On le retrouve au niveau des plis. Là, il protège la peau des irritations de frottement. Le méconium protège aussi les fesses, c'est pourquoi, de plus en plus, je propose de ne l'essuyer que sommairement avec un linge humide ou du papier doux.
(Les lingettes vendues dans le commerce contiennent des produits chimiques dont la composition n'est pas précisée ! Par facilité, lorsque vous voyagez ou vous déplacez, vous pouvez faire vous-mêmes ces lingettes : dans un récipient hermétique, il suffit de découper en deux un rouleaux d'essuie-tout en papier gaufré, et de le tremper avec un mélange d'eau, de savon liquide et d'huile végétale. Vous pouvez y ajouter l'une ou l'autre huile essentielle chémotypée.)
Les matières naturelles du nouveau-né (le liquide amniotique séché, le méconium, le vernix) n'ont pas une odeur très forte et elle est loin d'être désagréable pour ses parents : elle a, par contre, un effet attirant, sur vous… Certaines études semblent démontrer que les odeurs naturelles du nouveau-né entraînent une sécrétion de prolactine tant chez la femme que chez l'homme. (Si la prolactine a été longtemps appelée l'hormone du maternage, aujourd'hui, il est clair qu'elle est devenue celle du parentage ...)
Ma pratique : bannir les gestes systématiques
Durant la formation médicale, l'apprentissage de gestes systématiques est indispensable pour ne rien oublier, pour acquérir une pratique, et laisser la place à la réflexion. Ensuite, il est possible de remettre en question les gestes appris, d'en mesurer l'importance et la justesse en fonction de la situation.
Ceci dit, ces appellations de "consultation médicale" et de "séances de préparation" sont presque ridicules, dans la mesure où il s'agit plutôt d'une rencontre et d'une découverte de personnes. Et si l'un ou l'autre geste dit-médical devient nécessaire, celui-ci s'intègre dans la relation.
Mes deux premiers principes sont :
Mais, il est vrai : la femme peut, pour diverses raisons, avoir un comportement qui va à l'encontre de son naturel. C'est à ce niveau que les séances de préparation à la naissance vont essentiellement intervenir : l'aider à rencontrer, tout au long de sa grossesse, son naturel ; l'aider à développer en elle une confiance en ses capacités et ses compétences. Au moment de la naissance, l'essentiel de mon travail est de rappeler cette confiance, par exemple en ne me substituant pas à elle.
La confiance en soi est en chacun(e) de nous (il suffit d'observer un enfant qui apprend à marcher), mais elle a été galvaudé durant toute notre enfance et ensuite.
Techniquement, la surveillance du travail se fait par le toucher vaginal permettant d'estimer la dilatation cervicale, la consistance des tissus, la hauteur de la présentation du bébé (étude de la progression du travail), la position de la présentation (cette recherche n'est utile qu'en cas de travail lent), et le monitoring cardio-tocographique.
En ce qui concerne le toucher vaginal, il ne faut pas perdre de vue qu'il peut être très perturbant (qu'il soit douloureux ou non) pour la femme. Physiquement et psychologiquement, l'un et l'autre étant souvent liés. Physiologiquement, un toucher vaginal "un peu insistant" peut provoquer un œdème du col utérin. Pendant l'examen, la femme doit prendre une position permettant cette exploration : elle n'est plus, alors, en connexion avec ses sensations intimes et profondes, et les retrouver après l'examen peut prendre du temps. Cet examen a aussi des répercussions psychologiques. La femme est en attente du résultat de l'examen, elle dépend du savoir d'une autre personne, ...
Le toucher vaginal réalisé durant la grossesse est un geste qui ne devrait pas être réalisé systématiquement. La position du fœtus peut encore varier jusqu'au travail actif, la dilatation du col utérin n'est pas un bon indicateur pour prédire un accouchement prématuré. Par contre, il aliène la femme au professionnel.
Une pratique très courante chez les obstétricienNEs, lors de la consultation lorsque la femme est (quasi) à terme, est de décoller les membranes et d'étirer le col de l'utérus. Il s'agit d'une technique pour déclencher artificiellement le début du travail dans les 24h. Ce geste devrait être interdit.
La surveillance du vécu et de la santé du fœtus (par le monitoring cardio-tocographique) se font d'une manière mesurée. De nombreuses études ont démontrées que plus souvent et plus longtemps il était utilisé plus les accouchements étaient instrumentalisés. (Il y a de nombreux "faux-négatifs", jamais de "faux-positifs". Cela signifie qu'un tracé "anormal" ne signe pas nécessairement un problème, mais que s'il est "normal", alors tout va bien.) Il est reconnu que le juste milieu est d'utiliser le monitoring environ toutes les heures durant trois contractions utérines, pendant le travail actif.
Placer des ceintures pour maintenir les capteurs est très symbolique : elles soumettent la femme et son compagnon à l'autorité/savoir du professionnelLE, l'inscrivent encore d'avantage dans le processus institutionnel, mais surtout la font directement dépendre de la technique/machinerie ... Les sons, les chiffres, le tracé sur papier leur imposent une sélection de leurs sens "extérieurs" (audition, vue ...) qui font essentiellement appel à l'intellect pour tenter de les décoder. Ils obstruent nécessairement les perceptions internes, nettement plus subtiles. Mais ces dernières ne sont pas accessibles aux professionnelLEs, qui n'ont jamais appris à faire confiance dans le vécu intérieur des femmes.
Rien ne justifie, d'emblée, si elle le souhaite, d'empêcher la femme de boire ou de manger durant le travail. Bien au contraire. Un travail de parturition peut être comparé à l'effort d'un athlète !
Cette interdiction, dans les hôpitaux, vient des anesthésistes qui craignent un réflexe nauséeux, un vomissement et le passage de liquide gastrique dans les voies respiratoires. Alors qu'ils ne doivent intervenir que dans un minimum d'accouchement sous anesthésie générale. Il est dommage que pour une toute petite minorité et dans le concept tant annoncé du moindre risque, toutes les femmes sont exposées aux risques de la déshydratation et du manque d'énergie !
Rien ne justifie de raser le périnée d'une femme qui va accoucher. Cette habitude vient du fait que les praticienNEs ont une formation de chirurgienNEs et ont donc l'habitude de travailler sur un champs opératoire nettoyé de toute pilosité. Elle vient aussi de l'épisiotomie systématique.
Rien ne justifie une épisiotomie, sauf dans de très rares situations (grande prématurité du nouveau-né, dans certain cas de présentations par le siège, accouchement instrumentalisé). (Dans certains milieux, l'épisiotomie systématique est considérée comme une mutilation génitale.) On ne parle pas seulement de "gestes systématiques" lorsqu'ils sont réalisés dans 100% des situations, mais lorsqu'ils sont pratiqués sans réflexion et sans indication médicale précise - et avérée scientifiquement - concernant cette personne.
Rien ne justifie, d'emblée, de vider le rectum (par un lavement chimique). Sa pratique rejoint celle du rasage du périnée : pour que le champs opératoire reste propre. En fait, le lavement chimique est dangereux : irritant le rectum, il augmente son péristaltisme, mais en même temps, il peut perturber le travail de l'utérus.
Rien ne justifie, d'emblée, le placement d'une perfusion intraveineuse.
Elle ne sera que l'occasion facile d'injecter des produits médicamenteux (généralement sans avertir la femme, sans l'informer des inconvénients - et souvent sans avoir vérifié si cette substance n'est pas contre-indiquée dans le cas précis de cette femme-là -). Les erreurs de perfusion médicamenteuse ne sont pas quantifiables.
Le liquide perfusé hydrate le corps de la femme sans que ce ne soit une réponse à son besoin : sa physiologie s'en trouve perturbée (Il n'a jamais été étudié scientifiquement les effets néfastes d'une telle hydratation forcée, par exemple, sur l'incidence des hémorragies - sujet pourtant hautement anxiogène pour les professionnelLEs -, sur les équilibres proportionnels des hormones endogènes (rétraction postnatale de l'utérus, allaitement, adaptation psychologique, ...).
Toutefois, sans un travail de fond, et sans changement important des concepts médicaux (considérant la femme essentiellement comme un récipient - une filière pelvienne - capricieux ; et l'accouchement comme un événement à haut risque permanent), imposer à une équipe de travailler sans ce filet ne peut que créer une ambiance anxiogène. Il semblerait que le placement d'un cathéter hépariné et bouché - ce que l'on nomme une "voie d'entrée" rapide - dans le bras de la femme soit un bon consensus.
Lorsqu'on laisse la femme se déplacer à sa guise, il n'est jamais nécessaire de lui sonder la vessie.
La rupture artificielle de la poche des eaux est un acte, qui sans justification médicale précise (hypertension intra-utérine par exemple, qui est rarissime), est agressif tant pour le fœtus que pour l'utérus (sans compter le vécu de la femme qui peut mal interpréter psychiquement le geste).
Dans le processus naturel d'un accouchement, aucune substance relaxante ou autre n'est nécessaire, sauf indication précise et impérieuse (myotonique utérin, par exemple).
Mon troisième principe est :
Rien ne justifie, d'emblée, de réaliser une épisiotomie, ou tout autre pratique consistant à étirer artificiellement les tissus vulvaires.
Rien ne justifie de suturer les éraillures. Je mets toujours en balance la nécessité de suturer les petites déchirures avec l'inconfort et la perturbation de la relation précoce mère-nouveau-né que cet acte peut induire.
La manière avec laquelle un périnée déchiré ou coupé est suturé est fort discutable. Il ne s'agit pas d'une plaie chirurgicale habituelle. Le périnée est un milieu très particulier car il est en permanence humide dû aux sécrétions et aux lochies, ainsi qu'aux populations de germes en équilibre naturel. Quelques points suffisent pour simplement rapprocher les bords des plaies qui ne seraient pas naturellement en contact. Le moment de cette suture peut aussi être discuté avec la femme. Il n'est pas indispensable de la réaliser directement (le seul éventuel argument pour la réaliser directement est l'anesthésie physiologie locale suite à l'accouchement. Mais la plupart du temps elle réclame quand même l'utilisation d'un anesthésiant - en spray ou en injection -.)
Le quatrième principe :
La palpation du cordon ombilical permet de percevoir les flux sanguins : rien ne justifie, d'emblée, la coupure précipitée du cordon. Si une prise de sang du nouveau-né doit se réaliser, elle peut se faire à l'aide d'une aiguille et d'une seringue dans le cordon (ou mieux dans les veines du placenta après la délivrance).
N'importe qui peut couper ce cordon. Demander au père de réaliser ce geste est une mode et non pas un rituel. La simple demande au père de l'enfant le place "en obligation" qui peut être très perturbant pour lui et pour sa relation à l'enfant.
Certains couples décident de ne pas couper le cordon. On parle alors de "naissance lotus".
L'observation est un moyen très efficace pour éliminer de toute pratique l'aspiration et l'insufflation gastrique ainsi que l'aspiration bronchique. Elle ne devrait se pratiquer qu'en cas de liquide amniotique méconial ancien.
De même que la pose d'un thermomètre pour estimer la perméabilité anale, et mesurer la température du nouveau-né (le fait de le laisser couvert d'un linge chaud contre la mère est suffisant).
En écartant le nouveau-né de sa mère on perturbe aussitôt le nouvel équilibre, indispensable, mère-nouveau-né. (Si l'on considère que l(a ré)animation d'un nouveau-né se fait de manière progressive, les premiers gestes, souvent suffisants, peuvent se réaliser auprès de la mère.)
La ligature du cordon peut se réaliser auprès de la mère. Si le cordon ombilical a été coupé longtemps après l'arrêt de son battement, il n'est même pas nécessaire de le ligaturer ; les quelques gouttes de sang qui s'écoule est celui qui était prisonnier dans la veine. Le cordon peut être coupé dans un premier temps à grande distance du ventre du bébé. Ainsi, l'extrémité sectionnée du cordon peut être placée en dehors des linges qui recouvrent le bébé. Il peut être raccourcit, si nécessaire, le lendemain.
L'apport d'un supplément de vitamine K peut se faire durant les heures qui suivent la naissance, sous forme buvable ; c'est-à-dire après la première tétée. Pour autant que l'adjonction de cette vitamine soit nécessaire ! (c'est-à-dire lorsqu'il y a un réel risque d'hémorragie cérébrale : prématurité, accouchement instrumentalisé, expulsion très longue, présence d'une bosse séro-sanguine.)
En guise de conclusions
Discuter ensemble de chaque geste qui pourrait être potentiellement posé présente l'avantage de savoir chacun et chacune où nous allons, et qui nous sommes. La femme, l'homme et l'accompagnantE partagent des responsabilités, non pas dans la confiance aveugle, mais dans la concertation.
La notion de responsabilité est une bouteille à encre ... Il s'agit d'un sujet important dans le cadre d'un accompagnement de naissance. N'est-ce pas une des vôtres que de susciter une réflexion et des discussions à ce propos ; et n'est-ce pas une de celle des professionnelLEs que vous rencontrer d'y réfléchir et d'en discuter avec vous ?
En Belgique francophone, l'accouchement à domicile est très controversé … par des personnes n'y connaissant rien (ou alors dans un cadre urgentiste - ce qui revient à comparer un restaurant trois étoiles avec un fast-food ! -), ou qui n'ont pas intérêt (!) à ce que cette pratique se développe.
Vos proches n'ont pas fait le même parcourt que vous. Leur sollicitude à votre égard et à celui du bébé à naître est évident. Mais vous pourriez interpréter leurs remarques de manière fort culpabilisante ou agaçante. L'isolement ressenti par les couples, qui s'orientent vers plus d'autonomie et vers l'accouchement à domicile, est fréquent. C'est pourquoi je viens avec beaucoup de plaisir aux rencontres qu'organisent les familles avec des amiEs, des voisinEs ...
Voilà. Votre bébé est là.
Durant les quelques premiers jours qui suivent la naissance, de nombreuses femmes ressentent une énergie considérable. Serait-ce un héritage du temps où elles devaient fuir le lieu de la naissance pour protéger leur bébé des prédateurs ? C'est peut-être le seul aspect naturel vis-à-vis duquel je vais vous proposer une réflexion plus approfondie, car elle est importante pour l'accueil de votre bébé.
Si on peut supposer que votre bébé vous connaît bien - il a partagé votre intimité durant plusieurs mois -, par contre vous avez tout à découvrir de lui.
Pour différentes raisons, je vous propose de vous mettre au rythme de votre bébé. D'abord, à son rythme éveil-sommeil. Il se manifestera aussi la nuit. Pensez donc à vous reposer la journée, lorsque lui dort. Ensuite, à ce moment-là, les tétées peuvent être de courtes durées. Vos seins ne sont pas encore congestionnés, c'est-à-dire plus gros, plus lourds, douloureux peut-être, ... C'est peut-être le moment de découvrir les positions d'allaitement qu'il préfère, et dans lesquels vous vous sentez les plus à l'aise : assise, semi-assise, couchée d'un côté ou de l'autre, ... Et cela, aussi, en fonction des douleurs que vous ressentez encore au niveau de l'utérus.
Quand il dort, prenez déjà du temps pour vous, pour vous doucher, pour vous faire masser, câliner, ...
Limitez les visites...
Vous, la mère comme le père, avez en vous tous les gestes naturels, nécessaires et suffisants pour votre bébé. Ces gestes vous sont propres. Si vous avez (eu) d'autres bébés, vos gestes d'aujourd'hui sont différents : ils correspondent à ce bébé-là et à ce que vous êtes aujourd'hui.
Prenez le temps de graver en vous ces moments présents ...
Jean-Claude Verduyckt,
père et sage-femme
28-4-2000
Voici un texte qui peut être remis aux femmes ou aux hommes, et pourquoi pas à l'unE ou l'autre professionnelLE, qui souhaitent réfléchir à ce qu'enfanter peut vouloir dire ...
Madame, Monsieur,
Voici quelques aspects pratiques concernant le moment de la naissance de votre enfant. Je ne prétends pas tout savoir, ou avoir les meilleurs idées pour tout un chacun. Ces notes sont le résultat de mes expériences professionnelles mais aussi de ma vie privée. Ce ne sont que des informations, des propositions de réflexion, …
Ma pratique est aussi le résultat d'échanges d'idées avec d'autres parents, de recherches, d'essais ... Je vous en livre certains éléments. Je les inscris dans ce qui est devenu ma philosophie de travail : celle du respect du naturel, le mien, le vôtre, celui de nos enfants.
Ces notes ne sont pas exhaustives. Il n'est pas vraiment possible d'être complet. Certains sujets demanderaient plus de développement. N'hésitez pas à susciter une conversation à propos de l'un ou l'autre thème… Je reste à votre disposition.
Le lieu
En soi, le lieu de l'enfantement importe peu, c'est surtout l'environnement, l'ambiance… la manière avec laquelle votre conscience pourra capter et graver au fond de vous votre vécu personnel.
En soi, le lieu importe peu : une maison, un taxi, dans un hôpital …
En soi, l'endroit importe peu : la chambre à coucher, le salon, la salle de bain…
Je me rends compte de plus en plus que lorsqu'on laisse la femme libre de faire ses choix elle peut être d'avantage à l'écoute d'elle-même, en confiance avec ses pulsions et ses désirs…. La naissance se réalise dans des endroits qui lui sont bien connus, intimes, petits, peu sonores, peu éclairés, … , parfois, dans un recoin, derrière un fauteuil ou une porte, à l'abri d'un meuble…
Il en est de même pour la position : couché, assis, accroupi… debout ? Les positions verticales sont plus "logiques".
Nous véhiculons, malheureusement, les images de certains films ou feuilletons. Des images peu cohérentes avec la réalité, symboles de l'imaginaire d'un metteur en scène classique, galvaudant le sacré de l'enfantement, influencé par le souvenir des écrits de Balzac, ou mal conseillé par des experts qui confondent curetage utérin et naissance ou exploit (de qui ?).
Enfanter est un processus essentiellement dynamique.
Lorsque la dilatation cervicale est (presque) complète, lorsque la femme ressent cette sensation impérieuse de devoir "pousser" ou plutôt d'accompagner le besoin impérieux de pousser, lorsque la tête de l'enfant commence à paraître, …, alors, il est encore temps de changer de position. Et quand la tête de l'enfant est parue, aussi, il encore possible de changer de position, de marcher ... (ce n'est pas aise, certainement, mais si la femme sent ses possibilités, il n'y a aucun danger pour l'enfant. Cela est différent si la femme doit bouger sous l'injonction d'une tierce personne ...)
Au fur et à mesure du travail, lorsque celui-ci devient très actif, lorsque les contractions utérines ne permettent plus de "faire" autre chose que de se centrer sur elles, j'ai pu observer que les femmes prennent naturellement des positions les plus antalgiques. "Naturellement" dans le sens où c'est, juste à ce moment-là, la position la plus économique. Par exemple, lorsque le bébé s'engage et fait sa rotation dans la filière pelvienne, toutes les femmes prennent des positions asymétriques, légèrement penchées dans le sens de la rotation du bébé. Cela ne peut s'observer que si personne n'intervient auprès de la femme, et si la femme n'attend/espère pas que quelqu'unE intervienne !
Dans ces conditions, la position d'accouchement la plus utilisée par les femmes européennes est "à quatre pattes". (Il est rare qu'elles accouchent accroupies avec, comme seul appui au sol, les pieds.) Elles partent souvent de la position à genoux, assises sur les talons ... en s'appuyant sur les mains - directement au sol ou sur un objet (chaise, accoudoir, ...) - elles se relèvent légèrement au moment de la naissance de l'enfant, en arrondissant le bas du dos. Ce qui m'a fait penser que les enfants ne sont pas "expulsés" hors du corps de la femme, mais qu'ils participent à leur démoulage ...
Lors du déroulement naturel d'un travail et d'un accouchement - et à priori, il n'y a pas lieu de penser que cela puisse se passer autrement -, toute perturbation est susceptible d'entraîner des difficultés : c'est le cas du toucher vaginal, de propositions verbales de positions, d'attitudes ou de paroles d'encouragement, de réassurance, ... de la part de l'accompagnantE.
Accouchement à la maison ou à l'hôpital ?
Nul de peut savoir, à l'avance, où et comment se déroulera l'accouchement.
Une difficulté peut surgir - quoique les causes de complication importante sont généralement diagnostiquées avant ou au début du travail -. Le travail utérin peut ne pas être suffisamment efficace, le bébé peut ne pas ou mal s'engager, ... Le temps s'écoule alors, épuisant, d'heure en heure, l'énergie de la femme. (Ce sont les seuls cas de transfert à l'hôpital que j'ai connus.) Encore faut-il se souvenir que momentanément, un travail peut ralentir, s'arrêter, reprendre par des contractions faibles, irrégulières, puis à nouveau de plus en plus efficaces, ...
C'est pourquoi, au cas où un transfert se décide, je propose de préparer à l'avance quelques affaires dans un sac (vêtements de rechange, pantoufles, quelques affaires pour le bébé, ...), vos papiers d'identité et de sécurité sociale, et votre dossier médical personnel, ... A l'avance, comme cela on écarte la petite phrase " au cas où ...", les doutes, ..., et il est alors plus facile de se laisser aller à ce qui est à vivre.
Quelques objets à prévoir pour le moment du travail et de l'accouchement à la maison :
Éventuellement, un plastique ou un linge imperméabilisé, d'environ 2 m2 pour protéger l'endroit (lit, tapis, parquet, …).
Quelques vieux draps de lit, de vieux essuies de bain.
Des bandes hygiéniques (épaisses et très absorbantes), pour poursuivre la déambulation pendant le travail après l'éventuelle rupture de la poche des eaux, et pour après l'accouchement pour récolter les lochies (pertes de sang) pendant quelques jours.
Éventuellement une piscine gonflable, ou tout autre grand récipient permettant à la femme de s'immerger et éventuellement d'y enfanter ... (Il faudra prévoir alors un système pratique de remplissage et d'évacuation de l'eau ...)
Quelques petits sacs en plastique et un grand sac en plastique pour les déchets et les tissus imbibés.
Pour faciliter les mouvements durant le travail, et au moment de l'accouchement pour accueillir le nouveau-né : une chemise (de pyjama) avec boutons sur le devant.
Pour après l'accouchement :
Des culottes larges ou en élastique (pour contenir les bandes hygiéniques). Des petites protections de lit (alèses). Des compresses d'allaitement.
En ce qui concerne les soutiens-gorge : il est impossible de prévoir la taille qu'auront vos seins dans les jours qui suivront la naissance (la congestion des seins se produit en moyenne aux alentours du troisième jour). Contrairement à l'idée reçue, le soutien-gorge n'est pas indispensable (même pour éviter les "affaissements" et les vergetures). Je connais peu de femme qui, après un accouchement, font du jogging ou courent et sautent dans les escaliers ! Par contre, l'habitude faisant, certaines femmes ne supportent pas d'être sans soutien-gorge. Voici une proposition économique et très pratique : il existe dans le commerce (sportif) des "tops" au tissu élastique, qui soutiennent très bien les seins. Une semaine ou deux après l'accouchement, les seins prennent un volume qui restera plus ou moins stable. Il sera temps alors d'acheter un ou deux soutiens-gorge d'allaitement. (Notez que ce n'est pas la taille des seins qui indiquent l'abondance de production lactée.)
Pour le bébé :
Dans l'immédiat et durant plusieurs jours, le bébé n'a pas réellement de besoins matériels, si ce n'est votre contact.
Le bébé peut être "emballé" dans un grand essuie. L'avantage consiste dans le fait qu'on ne le manipule pas inutilement : écarter ses jambes pour mettre un lange, étirer ses bras pour passer une chemise, … Ses urines sont de petit volume. Ses selles " le méconium ", par contre, est une substance pâteuse, noire, qui peut tâcher les tissus. Il vaut mieux pour cela utiliser de vieux essuies.
Quelques jours après la naissance, des langes peuvent être utilisés (en matière synthétique ou en coton, laine, soie). Pour les langes en matière naturelle, il existe différents producteurs : il vaut mieux s'y prendre à l'avance, pour comparer les prix, et passer commande. Il existe aussi des sites internet ou l'on peut trouver des modèles à faire soi-même (Je peux vous les renseigner)
Le seul "vêtement", que je préconise, dès les premiers instants de vie, est le bonnet de coton ou de laine fine. Il protège la tête de l'enfant des courants d'air et d'une perte hydrique toujours néfastes les premiers jours.
Le matériel de puériculture :
Le nouveau-né peut être changé, habillé, lorsqu'on est assis, en le prenant sur les genoux, ou bien sur le divan, sur le lit, … Une table à langer, combinée avec une armoire pour ranger les vêtements, … pourra s'envisager par la suite, en fonction de l'espace dont vous disposez.
Il en est de même pour la baignoire. (A ce propos, celles vendues avec une sorte de bosse dans le fond sont peu pratiques. Elles se révèlent très rapidement trop petites.) Un récipient en plastique qui peut tenir sur la largeur de la baignoire s'avèrera très pratique. Pour être à sa hauteur, il suffira de vous mettre à genoux. Pour les premières fois, j'ai trouvé une idée originale et très simple, venant d'Allemagne : un seau. Le nouveau-né y est maintenu vertical ; les parois l'empêchent de basculer sur les côtés… Sinon, il y a l'évier ... qui est bien pratique : après ce "temps d'eau", vous pouvez enlever le bouchon ... le bébé retrouve progressivement la sensation de son poids au fur et à mesure que l'eau s'évacue. (Voyez aussi cette page ... http://bioethics.ws/kinous/ )
Poussette, landau et autres moyens de transport attendront bien. Durant plusieurs semaines, vous pourrez porter votre bébé dans vos bras. Soit directement, soit soutenu dans un tissu spécialement conçu pour cet effet, soit dans un tissu aménagé simplement comme le font traditionnellement les femmes d'Afrique ou d'Amérique latine. (Je peux enseigner ces pratiques de portage.)
Lit et berceau pourront aussi attendre : votre nouveau-né sera très bien dans votre lit durant les premières nuits. Il profitera ainsi de votre chaleur, de votre odeur, et de tous vos petits bruits dont il a l'habitude (S'il y a une chose dont nous sommes certains concernant le nouveau-né, c'est qu'il les connaît bien, et qu'ils lui sont très rassurants). Si cela est valable pour votre bébé, cela l'est aussi pour vous. Ses odeurs, ses "couinements", ses petits mouvements, son extraordinaire laisser-aller, ... auront des impacts sur vous, très en profondeur.
Que les récents pères fassent cette expérience de garder leur bébé sur leur poitrine, en peau à peau nues, durant la nuit ... Elle est bouleversante, incomparable, indescriptible ...
N'ayez crainte de l'écraser ou de l'étouffer : la nature est très bien faite, les émotions d'une naissance produisent (autant chez la femme que chez l'homme d'ailleurs) une sorte de vigilance transformant la structure de votre sommeil. Les phases de sommeil profond sont très très courtes et moins prononcées. Et s'il risque de prendre des habitudes, ce sont, durant ces semaines, surtout l'habitude d'être aimé et de prendre de lui-même, le moment venu, son autonomie ...
Partager le lit parental avec le bébé rend l'allaitement aussi plus aisé.
Et s'il est indispensable de lui changer un vêtement ou une couche, la surface me semble assez grande et bien pratique.
Certaines familles prolongent ce partage plusieurs mois. Un aménagement des lieux peut alors être utile. Il s'agit de ce que les AméricainEs appellent le "side-bed" (qui fait référence au "side-car" des motos) : on ajoute, à côté de la tête du lit, un petit matelas placé juste à la hauteur de celui du lit parental. (Pratiquement, il est souvent très facile d'adapter un lit à barreaux, en enlevant les barreaux d'un côté. Ainsi, les autres côtés de cette extension présentent une protection contre les chutes.)
Les "soins"
Je suis persuadé que le nouveau-né n'a pas besoin de soins particuliers tels qu'on les comprend dans les milieux médicaux et surtout paramédicaux. Le cordon ombilical ne nécessite pas de soin particulier : ni compresse, ni produit. Il sèche et tombe de lui-même, en moyenne le cinquième jour.
(Le courant hygiéniste a peut-être été nécessaire pour changer quelques habitudes. Il a malheureusement entraîné le développement de germes résistants à presque tout désinfectant, et perturbé considérablement nos défenses immunitaires naturelles. Sans compter que depuis lors la population est divisée en deux parties : ceux qui savent et ceux qui ne savent pas et doivent écouter les premiers ! Les techniques de soins pratiquées par les professionnelLEs ont été mises au point pour s'occuper de bébé inconnu et surtout pour atteindre un certain rendement. Il est amusant de constater que nombreux sont les professionnelLEs qui lorsqu'ils/elles s'occupent de leurs propres enfants oublient ces fameuses techniques ...)
A votre domicile, s'il est une personne qui doit faire attention de ne pas importer chez vous trop de germes étrangers : ce sont vos invités ! C'est une des raisons pour lesquelles je touche très peu les bébés. Et c'est une des raisons pour lesquelles je ne fais pas de "soin vulvaire" (toilettage du périnée de l'accouchée) : vous prenez régulièrement une douche locale. A l'aide d'un petit miroir, vous pouvez observer votre périnée. Se toucher, se regarder ... : les éléments essentiels pour reprendre confiance - si nécessaire - en votre corps, en votre intimité ; continuer, ou retrouver, les sensations de plaisir ...
Toute personne (même "illetrée") est capable d'observer une plaie et de constater si celle-ci évolue vers une bonne cicatrisation. Toute femme est capable d'évaluer la qualité de ses écoulements vaginaux ... (si elle se touche, si elle se regarde ...).
Durant les premiers jours, le nouveau-né n'a pas vraiment besoin d'être lavé : il n'est pas sale, et transpire très peu du corps (essentiellement de la tête). Par contre le vernix (cette matière blanche et grasse qui le recouvre plus ou moins) est une protection naturelle la plus efficace qui soit. On le retrouve au niveau des plis. Là, il protège la peau des irritations de frottement. Le méconium protège aussi les fesses, c'est pourquoi, de plus en plus, je propose de ne l'essuyer que sommairement avec un linge humide ou du papier doux.
(Les lingettes vendues dans le commerce contiennent des produits chimiques dont la composition n'est pas précisée ! Par facilité, lorsque vous voyagez ou vous déplacez, vous pouvez faire vous-mêmes ces lingettes : dans un récipient hermétique, il suffit de découper en deux un rouleaux d'essuie-tout en papier gaufré, et de le tremper avec un mélange d'eau, de savon liquide et d'huile végétale. Vous pouvez y ajouter l'une ou l'autre huile essentielle chémotypée.)
Les matières naturelles du nouveau-né (le liquide amniotique séché, le méconium, le vernix) n'ont pas une odeur très forte et elle est loin d'être désagréable pour ses parents : elle a, par contre, un effet attirant, sur vous… Certaines études semblent démontrer que les odeurs naturelles du nouveau-né entraînent une sécrétion de prolactine tant chez la femme que chez l'homme. (Si la prolactine a été longtemps appelée l'hormone du maternage, aujourd'hui, il est clair qu'elle est devenue celle du parentage ...)
Ma pratique : bannir les gestes systématiques
Durant la formation médicale, l'apprentissage de gestes systématiques est indispensable pour ne rien oublier, pour acquérir une pratique, et laisser la place à la réflexion. Ensuite, il est possible de remettre en question les gestes appris, d'en mesurer l'importance et la justesse en fonction de la situation.
Le premier point, qui est à noter dans ma pratique, est que je connais les couples, la femme et son compagnon. Je les rencontre plusieurs fois, tant dans le cadre de consultations médicales (je peux ainsi observer comment se comporte la femme lors des examens, et, pour sa part, elle sait comment je les pratique - par exemple les prises de sang), que durant les séances de préparation (durant lesquelles je peux observer la dynamique du couple, et mieux connaître le compagnon, …). Généralement, les deux se combinent.Le problème, en milieu hospitalier, est qu'un paramètre supplémentaire intervient : il faut penser à l'organisation de l'équipe, et au grand nombre. C'est pourquoi certains gestes sont posés systématiquement, même au préjudice de l'individu, pour palier à l'incompétence de certains membres du personnel (engagés par soucis d'économie), pour éviter les oublis si le geste est alors nécessaire, et pour ne pas mettre l'institution en péril devant les tribunaux.
Le préjudice de l'individu, quand il est mesuré, ne l'est que d'un point de vue physique.
Les justifications de ces gestes ne portent jamais sur la protection des professionnels ou de l'institution, mais des raisons souvent boiteuses sont invoquées, quand, paradoxalement, elles n'induisent pas une forme de culpabilité chez les (futurs) parents qui les mettent en question.
Ceci dit, ces appellations de "consultation médicale" et de "séances de préparation" sont presque ridicules, dans la mesure où il s'agit plutôt d'une rencontre et d'une découverte de personnes. Et si l'un ou l'autre geste dit-médical devient nécessaire, celui-ci s'intègre dans la relation.
Mes deux premiers principes sont :
la nature est vraiment bien faite ;
la femme est capable d'accoucher seule.
Selon le premier principe, d'emblée, tout acte extérieur est susceptible de contrarier les mécanismes naturels, et donc d'induire des complications. (Celles-ci conduiront à réaliser d'autres actes pour tenter de les corriger : on ne sait pas où cela s'arrête !)Mais, il est vrai : la femme peut, pour diverses raisons, avoir un comportement qui va à l'encontre de son naturel. C'est à ce niveau que les séances de préparation à la naissance vont essentiellement intervenir : l'aider à rencontrer, tout au long de sa grossesse, son naturel ; l'aider à développer en elle une confiance en ses capacités et ses compétences. Au moment de la naissance, l'essentiel de mon travail est de rappeler cette confiance, par exemple en ne me substituant pas à elle.
La confiance en soi est en chacun(e) de nous (il suffit d'observer un enfant qui apprend à marcher), mais elle a été galvaudé durant toute notre enfance et ensuite.
Techniquement, la surveillance du travail se fait par le toucher vaginal permettant d'estimer la dilatation cervicale, la consistance des tissus, la hauteur de la présentation du bébé (étude de la progression du travail), la position de la présentation (cette recherche n'est utile qu'en cas de travail lent), et le monitoring cardio-tocographique.
En ce qui concerne le toucher vaginal, il ne faut pas perdre de vue qu'il peut être très perturbant (qu'il soit douloureux ou non) pour la femme. Physiquement et psychologiquement, l'un et l'autre étant souvent liés. Physiologiquement, un toucher vaginal "un peu insistant" peut provoquer un œdème du col utérin. Pendant l'examen, la femme doit prendre une position permettant cette exploration : elle n'est plus, alors, en connexion avec ses sensations intimes et profondes, et les retrouver après l'examen peut prendre du temps. Cet examen a aussi des répercussions psychologiques. La femme est en attente du résultat de l'examen, elle dépend du savoir d'une autre personne, ...
Le toucher vaginal réalisé durant la grossesse est un geste qui ne devrait pas être réalisé systématiquement. La position du fœtus peut encore varier jusqu'au travail actif, la dilatation du col utérin n'est pas un bon indicateur pour prédire un accouchement prématuré. Par contre, il aliène la femme au professionnel.
Une pratique très courante chez les obstétricienNEs, lors de la consultation lorsque la femme est (quasi) à terme, est de décoller les membranes et d'étirer le col de l'utérus. Il s'agit d'une technique pour déclencher artificiellement le début du travail dans les 24h. Ce geste devrait être interdit.
La surveillance du vécu et de la santé du fœtus (par le monitoring cardio-tocographique) se font d'une manière mesurée. De nombreuses études ont démontrées que plus souvent et plus longtemps il était utilisé plus les accouchements étaient instrumentalisés. (Il y a de nombreux "faux-négatifs", jamais de "faux-positifs". Cela signifie qu'un tracé "anormal" ne signe pas nécessairement un problème, mais que s'il est "normal", alors tout va bien.) Il est reconnu que le juste milieu est d'utiliser le monitoring environ toutes les heures durant trois contractions utérines, pendant le travail actif.
Placer des ceintures pour maintenir les capteurs est très symbolique : elles soumettent la femme et son compagnon à l'autorité/savoir du professionnelLE, l'inscrivent encore d'avantage dans le processus institutionnel, mais surtout la font directement dépendre de la technique/machinerie ... Les sons, les chiffres, le tracé sur papier leur imposent une sélection de leurs sens "extérieurs" (audition, vue ...) qui font essentiellement appel à l'intellect pour tenter de les décoder. Ils obstruent nécessairement les perceptions internes, nettement plus subtiles. Mais ces dernières ne sont pas accessibles aux professionnelLEs, qui n'ont jamais appris à faire confiance dans le vécu intérieur des femmes.
Rien ne justifie, d'emblée, si elle le souhaite, d'empêcher la femme de boire ou de manger durant le travail. Bien au contraire. Un travail de parturition peut être comparé à l'effort d'un athlète !
Cette interdiction, dans les hôpitaux, vient des anesthésistes qui craignent un réflexe nauséeux, un vomissement et le passage de liquide gastrique dans les voies respiratoires. Alors qu'ils ne doivent intervenir que dans un minimum d'accouchement sous anesthésie générale. Il est dommage que pour une toute petite minorité et dans le concept tant annoncé du moindre risque, toutes les femmes sont exposées aux risques de la déshydratation et du manque d'énergie !
Rien ne justifie de raser le périnée d'une femme qui va accoucher. Cette habitude vient du fait que les praticienNEs ont une formation de chirurgienNEs et ont donc l'habitude de travailler sur un champs opératoire nettoyé de toute pilosité. Elle vient aussi de l'épisiotomie systématique.
Rien ne justifie une épisiotomie, sauf dans de très rares situations (grande prématurité du nouveau-né, dans certain cas de présentations par le siège, accouchement instrumentalisé). (Dans certains milieux, l'épisiotomie systématique est considérée comme une mutilation génitale.) On ne parle pas seulement de "gestes systématiques" lorsqu'ils sont réalisés dans 100% des situations, mais lorsqu'ils sont pratiqués sans réflexion et sans indication médicale précise - et avérée scientifiquement - concernant cette personne.
Rien ne justifie, d'emblée, de vider le rectum (par un lavement chimique). Sa pratique rejoint celle du rasage du périnée : pour que le champs opératoire reste propre. En fait, le lavement chimique est dangereux : irritant le rectum, il augmente son péristaltisme, mais en même temps, il peut perturber le travail de l'utérus.
Rien ne justifie, d'emblée, le placement d'une perfusion intraveineuse.
Elle ne sera que l'occasion facile d'injecter des produits médicamenteux (généralement sans avertir la femme, sans l'informer des inconvénients - et souvent sans avoir vérifié si cette substance n'est pas contre-indiquée dans le cas précis de cette femme-là -). Les erreurs de perfusion médicamenteuse ne sont pas quantifiables.
Le liquide perfusé hydrate le corps de la femme sans que ce ne soit une réponse à son besoin : sa physiologie s'en trouve perturbée (Il n'a jamais été étudié scientifiquement les effets néfastes d'une telle hydratation forcée, par exemple, sur l'incidence des hémorragies - sujet pourtant hautement anxiogène pour les professionnelLEs -, sur les équilibres proportionnels des hormones endogènes (rétraction postnatale de l'utérus, allaitement, adaptation psychologique, ...).
Toutefois, sans un travail de fond, et sans changement important des concepts médicaux (considérant la femme essentiellement comme un récipient - une filière pelvienne - capricieux ; et l'accouchement comme un événement à haut risque permanent), imposer à une équipe de travailler sans ce filet ne peut que créer une ambiance anxiogène. Il semblerait que le placement d'un cathéter hépariné et bouché - ce que l'on nomme une "voie d'entrée" rapide - dans le bras de la femme soit un bon consensus.
Lorsqu'on laisse la femme se déplacer à sa guise, il n'est jamais nécessaire de lui sonder la vessie.
La rupture artificielle de la poche des eaux est un acte, qui sans justification médicale précise (hypertension intra-utérine par exemple, qui est rarissime), est agressif tant pour le fœtus que pour l'utérus (sans compter le vécu de la femme qui peut mal interpréter psychiquement le geste).
Dans le processus naturel d'un accouchement, aucune substance relaxante ou autre n'est nécessaire, sauf indication précise et impérieuse (myotonique utérin, par exemple).
Mon troisième principe est :
laisser le temps au temps.
Rien ne justifie de faire pousser activement et fortement une parturiente, de même que la poussée sur le ventre par un tiers, même lorsque la tête fœtale est à la vulve, tant que le rythme cardiaque fœtal n'est pas significativement perturbé.Rien ne justifie, d'emblée, de réaliser une épisiotomie, ou tout autre pratique consistant à étirer artificiellement les tissus vulvaires.
Rien ne justifie de suturer les éraillures. Je mets toujours en balance la nécessité de suturer les petites déchirures avec l'inconfort et la perturbation de la relation précoce mère-nouveau-né que cet acte peut induire.
La manière avec laquelle un périnée déchiré ou coupé est suturé est fort discutable. Il ne s'agit pas d'une plaie chirurgicale habituelle. Le périnée est un milieu très particulier car il est en permanence humide dû aux sécrétions et aux lochies, ainsi qu'aux populations de germes en équilibre naturel. Quelques points suffisent pour simplement rapprocher les bords des plaies qui ne seraient pas naturellement en contact. Le moment de cette suture peut aussi être discuté avec la femme. Il n'est pas indispensable de la réaliser directement (le seul éventuel argument pour la réaliser directement est l'anesthésie physiologie locale suite à l'accouchement. Mais la plupart du temps elle réclame quand même l'utilisation d'un anesthésiant - en spray ou en injection -.)
Le quatrième principe :
l'équilibre physiologique du nouveau-né est fragile.
Dès lors qu'on pose un acte sur le nouveau-né, nous perturbons cet équilibre. Les seuls gestes qui pourraient se justifier sont ceux qui empêchent, ou qui tendent à rétablir, un déséquilibre.La palpation du cordon ombilical permet de percevoir les flux sanguins : rien ne justifie, d'emblée, la coupure précipitée du cordon. Si une prise de sang du nouveau-né doit se réaliser, elle peut se faire à l'aide d'une aiguille et d'une seringue dans le cordon (ou mieux dans les veines du placenta après la délivrance).
N'importe qui peut couper ce cordon. Demander au père de réaliser ce geste est une mode et non pas un rituel. La simple demande au père de l'enfant le place "en obligation" qui peut être très perturbant pour lui et pour sa relation à l'enfant.
Certains couples décident de ne pas couper le cordon. On parle alors de "naissance lotus".
L'observation est un moyen très efficace pour éliminer de toute pratique l'aspiration et l'insufflation gastrique ainsi que l'aspiration bronchique. Elle ne devrait se pratiquer qu'en cas de liquide amniotique méconial ancien.
De même que la pose d'un thermomètre pour estimer la perméabilité anale, et mesurer la température du nouveau-né (le fait de le laisser couvert d'un linge chaud contre la mère est suffisant).
En écartant le nouveau-né de sa mère on perturbe aussitôt le nouvel équilibre, indispensable, mère-nouveau-né. (Si l'on considère que l(a ré)animation d'un nouveau-né se fait de manière progressive, les premiers gestes, souvent suffisants, peuvent se réaliser auprès de la mère.)
La ligature du cordon peut se réaliser auprès de la mère. Si le cordon ombilical a été coupé longtemps après l'arrêt de son battement, il n'est même pas nécessaire de le ligaturer ; les quelques gouttes de sang qui s'écoule est celui qui était prisonnier dans la veine. Le cordon peut être coupé dans un premier temps à grande distance du ventre du bébé. Ainsi, l'extrémité sectionnée du cordon peut être placée en dehors des linges qui recouvrent le bébé. Il peut être raccourcit, si nécessaire, le lendemain.
L'apport d'un supplément de vitamine K peut se faire durant les heures qui suivent la naissance, sous forme buvable ; c'est-à-dire après la première tétée. Pour autant que l'adjonction de cette vitamine soit nécessaire ! (c'est-à-dire lorsqu'il y a un réel risque d'hémorragie cérébrale : prématurité, accouchement instrumentalisé, expulsion très longue, présence d'une bosse séro-sanguine.)
En guise de conclusions
Discuter ensemble de chaque geste qui pourrait être potentiellement posé présente l'avantage de savoir chacun et chacune où nous allons, et qui nous sommes. La femme, l'homme et l'accompagnantE partagent des responsabilités, non pas dans la confiance aveugle, mais dans la concertation.
La notion de responsabilité est une bouteille à encre ... Il s'agit d'un sujet important dans le cadre d'un accompagnement de naissance. N'est-ce pas une des vôtres que de susciter une réflexion et des discussions à ce propos ; et n'est-ce pas une de celle des professionnelLEs que vous rencontrer d'y réfléchir et d'en discuter avec vous ?
En Belgique francophone, l'accouchement à domicile est très controversé … par des personnes n'y connaissant rien (ou alors dans un cadre urgentiste - ce qui revient à comparer un restaurant trois étoiles avec un fast-food ! -), ou qui n'ont pas intérêt (!) à ce que cette pratique se développe.
Vos proches n'ont pas fait le même parcourt que vous. Leur sollicitude à votre égard et à celui du bébé à naître est évident. Mais vous pourriez interpréter leurs remarques de manière fort culpabilisante ou agaçante. L'isolement ressenti par les couples, qui s'orientent vers plus d'autonomie et vers l'accouchement à domicile, est fréquent. C'est pourquoi je viens avec beaucoup de plaisir aux rencontres qu'organisent les familles avec des amiEs, des voisinEs ...
Voilà. Votre bébé est là.
Durant les quelques premiers jours qui suivent la naissance, de nombreuses femmes ressentent une énergie considérable. Serait-ce un héritage du temps où elles devaient fuir le lieu de la naissance pour protéger leur bébé des prédateurs ? C'est peut-être le seul aspect naturel vis-à-vis duquel je vais vous proposer une réflexion plus approfondie, car elle est importante pour l'accueil de votre bébé.
Si on peut supposer que votre bébé vous connaît bien - il a partagé votre intimité durant plusieurs mois -, par contre vous avez tout à découvrir de lui.
Pour différentes raisons, je vous propose de vous mettre au rythme de votre bébé. D'abord, à son rythme éveil-sommeil. Il se manifestera aussi la nuit. Pensez donc à vous reposer la journée, lorsque lui dort. Ensuite, à ce moment-là, les tétées peuvent être de courtes durées. Vos seins ne sont pas encore congestionnés, c'est-à-dire plus gros, plus lourds, douloureux peut-être, ... C'est peut-être le moment de découvrir les positions d'allaitement qu'il préfère, et dans lesquels vous vous sentez les plus à l'aise : assise, semi-assise, couchée d'un côté ou de l'autre, ... Et cela, aussi, en fonction des douleurs que vous ressentez encore au niveau de l'utérus.
Quand il dort, prenez déjà du temps pour vous, pour vous doucher, pour vous faire masser, câliner, ...
Limitez les visites...
Vous, la mère comme le père, avez en vous tous les gestes naturels, nécessaires et suffisants pour votre bébé. Ces gestes vous sont propres. Si vous avez (eu) d'autres bébés, vos gestes d'aujourd'hui sont différents : ils correspondent à ce bébé-là et à ce que vous êtes aujourd'hui.
Prenez le temps de graver en vous ces moments présents ...
Jean-Claude Verduyckt,
père et sage-femme
28-4-2000
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