Le tritest (en France) seul est fiable à 60%, c'est-à-dire qu'il y a 40% de chance que leur prévision du risque soit erronée (dans un sens comme dans l'autre).
En France la sécu rembourse l'amnio si le seuil est inférieur à 1/250. Si le tritest était fiable à 100% et que toutes les amniocenthèses étaient pratiquées à partir des résultats du tritest, ça voudrait dire que 498 amniocenthèses révèleraient un enfant non atteint pour 2 avec un enfant atteint.
Sachant que le risque de fausse-couche suite à une amnio est de l'ordre de 1%, sur les 498 enfants non atteints on aurait environ 5 qui perdraient la vie au cours de cet examen. Comme le tritest n'est pas fiable à 100%, non seulement il y a plus d'enfants non atteint qui perdront la vie lors de l'amnio (ceux pour qui le risque prédit est plus élevé que le risque réel), mais un certains nombre de femmes portant un enfant trisomique ne seront pas détecté dans la catégorie à risque, et ne subiront pas l'amniocenthèse qui leur permettrait de connaître l'état de leur enfant.
Il existe des moyens pour augmenter la fiabilité de la prédiction :
-présence d'autres marqueurs (mais leur détection n'est pas reconnue pour le calcul de risque tel que la sécu le demande) plus fiables, découverts après que le décret fut promulgué
-âge de la mère
-taille de la clarté nucale
-particularités physiques du bébé decelables en particulier à l'échographie morphologique
En France, certains médecins font parfois un calcul de risque intégré, prenant en compte l'âge maternel, la clarté nucale et le tritest. Ce calcul est plus fiable que le tritest seul (environs 80% de fiabilité).
Augmenter la fiabilité du test est intéressant, mais même à 100% de fiabilité nous avons vu que l'on aboutit toujours à un calcul de risque, pas à un dagnostic. Seule l'amniocenthèse permet d'avoir un diagnostic (réponse oui ou non). Mais celle-ci comportant elle-même des risques, il est nécessaire pour chaque couple (ou mère) de bien réfléchir à l'importance de savoir si son enfant est trisomique par rapport au risque de perdre un enfant sain. Cette réflexion est très peu proposée en consultation, et c'est bien dommage...
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