mardi 7 juin 2011

Quelques mots de...

...Paul Cesbron, gynécologue obstétricien de son état à Creil :

« … Nous vivons une période de transition. Après une médicalisation systématique et réglementée de toute grossesse et accouchement, liée aux limites de nos connaissances, à une volonté de bien faire et par conséquent de tout prévenir, aboutissant malheureusement à une redoutable et destructrice obsession sécuritaire, nous pouvons désormais modifier profondément les pratiques obstétricales.

Le temps est arrivé de permettre aux futurs parents et à leur bébé embarqué pour la Terre de devenir les acteurs principaux, accompagnés de la première professionnelle de la naissance.

 Mettre au monde son bébé chez soi ne devrait plus, dans un bref délai, faire l’objet de polémiques. Il ne s’agit nullement d’une régression médicale liée à des nostalgies écologiques, mais à l’inverse d’une véritable avancée.

Nous avons appris à reconnaître avec précision ce qui est pathologique de ce qui ne l’est pas.

Dans ce cas, le plus fréquent, l’accouchement et l’accueil de l’enfant ne nécessitent aucune aide médicamenteuse ou instrumentale, mais l’accompagnement savant d’une professionnelle connaissant cette femme, ce couple, depuis de longs mois. Ensemble, ils ont décidé des conditions les plus souhaitables de la mise au monde de cet enfant.

Tout ou presque a été pensé, pesé, préparé, et s’il le faut une maternité hospitalière du réseau de périnatalité local- qui soutient le travail de cette sage-femme, connaît le dossier car il aura fait l’objet d’une évaluation collective- accueillera ces parents à tout moment.

 Il est aujourd’hui inacceptable de refuser sans raison médicale précise, à une femme le souhaitant, d’accueillir son enfant à son domicile.

Une telle attitude autoritaire, infondée, attentatoire à la liberté des individus, est source de pathologie.

Ce couple n’est ni ignorant, ni irresponsable. Il est maître de son histoire et nous apprend, si nous l’avons oublié, que cette liberté est garante d’eutocie[1].

Peut-on douter que la qualité de l’accueil de l’enfant est ce qu’on peut lui offrir de meilleur alors qu’il nous fait lui-même le cadeau d’arriver sur Terre ?

Nous savons aussi que l’intimité respectée de cette femme et de ce couple est un des facteurs les plus favorables à la réussite de cet événement… »

« Un bel avenir pour nos bébés » Tiré du « Le livre blanc de la Périnatalité » - Spirale – 2007 (p.25-26)

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