mercredi 24 février 2010

Etude sur l'absorption d'aliments et de boissons pendant le travail

Source : cochrane reviews


Conclusions des auteurs
"Il n'y a pas de raisons de restreindre les boissons ni les aliments lors d'un accochement pour une femme à faible risque de complication étant donné qu'il n'y a pas de preuves de bénéfices ni de danger.  Aucune étude ne s'interresse spécifiquement aux femmes à risque élévé de complications, il n'y a donc pas de raisons d'être en faveur de restrictions pour ce groupe.  Des résultats contradictoires pour les boissons sucrées nécessitent des études plus approfondies et il sera particulièrement important d'évaluer le point de vue des femmes. " (Merci Paula pour la traduction !)


Eating and drinking in labour

In some cultures, food and drinks are consumed during labour for nourishment and comfort to help meet the demands of labour. However, in many birth settings, oral intake is restricted in response to work by Mendelson in the 1940s. Mendelson reported that during general anaesthesia, there was an increased risk of the stomach contents entering the lungs. The acid nature of the stomach liquid and the presence of food particles were particularly dangerous, and potentially could lead to severe lung disease or death. Since the 1940s, obstetrical anaesthesia has changed considerably, with better general anaesthetic techniques and a greater use of regional anaesthesia. These advances, and the reports by women that they found the restrictions unpleasant, have led to research looking at these restrictions. In addition, poor nutritional balance may be associated with longer and more painful labours, and fasting does not guarantee an empty stomach or less acidity. This review looked at any restriction of fluids and food in labour compared with women able to eat and drink. The review identified five studies involving 3130 women. Most studies had looked at specific foods being recommended, though one study let women to choose what they wished to eat and drink. The review identified no benefits or harms of restricting foods and fluids during labour in women at low risk of needing anaesthesia. There were no studies identified on women at increased risk of needing anaesthesia. None of the studies looked at women's views of restricting fluids and foods during labour. Thus, given these findings, women should be free to eat and drink in labour, or not, as they wish.

lundi 22 février 2010

Des lieux pour naitre...

Source : Lettre Périnatalité

 VERCOUSTRE (Laurent), GODART (Elsa) / dir.
Mémoire de master de philosophie, 2008
Université de Marne la Vallée

(Laurent Vercoustre est gynécologue-obstétrien au Havre et l'auteur de "Faut-il supprimer les hôpitaux ? L'hôpital au feu de Michel Foucault", L'Harmattan 2009)

<http://www.bdsp.ehesp.fr/Base/Scripts/ShowA.bs?bqRef=408308>http://www.bdsp.ehesp.fr/Base/Scripts/ShowA.bs?bqRef=408308

Des lieux pour naître.....Aspects éthiques et épistémologiques des espaces médicaux de la naissance

L'assignation du lieu de naissance à des espaces médicalisés pour toute une société est-elle légitime ? Telle était la question qui formait le point de départ de notre réflexion. Question futile au premier regard. Question futile d'abord parce que cet état de fait n'est pas contesté par la presque totalité de nos concitoyens. Il s'agit là d'une question que la société dans son ensemble ne se pose pas. Question futile, d'autre part, parce qu'elle ne semble pas donner prétexte à une discussion d'ordre philosophique ou éthique. Elle pourrait simplement renvoyer à un simple problème d'organisation de la médecine ou bien mettre inutilement en évidence les revendications de quelques marginaux. En approfondissant la question nous avons découvert qu'elle s'ouvrait en réalité sur des enjeux majeurs: celui de l'inadéquation de l'hôpital à la structure de pensée de médecine moderne, celui de la formidable emprise de la médecine sur notre société. D'autre part nous avons pris conscience que dans cette question se nouait notre propre ambiguïté : celle d'une foi très profonde dans la rationalité médicale et du sentiment que cette rationalité dérobait quelque chose à nos patientes.

Nous avons voulu, dans ce travail, donner à cette ambiguïté ressentie au quotidien la consistance d'une réflexion philosophique. Nous avons cherché à comprendre, à prêter l'oreille à une revendication qui, depuis toujours, nous paraissait futile et irréaliste.

Il nous est alors apparu que la réponse se jouait à deux niveaux. D'abord au niveau de l'objectivité médicale. Celle-ci n'apporte pas d'argument décisif pour condamner catégoriquement l'accouchement à domicile. Nous avons montré l'incapacité de la rationalité médicale et en particulier de la théorie statistique à circonscrire le problème dans ses propres limites. Deshospitaliser la naissance, ce n'est pas aller contre la rationalité médicale, c'est, au contraire aller dans son sens.

A l'arrière plan de nombreux débats médicaux, au delà du discours scientifique, jouent, souvent à l'insu des médecins eux mêmes, des forces très diverses liées aux pouvoirs, aux structures sociales, aux conceptions morales et philosophiques, aux traditions, aux habitudes. Il était, en réalité, plus fécond d'examiner cet arrière plan pour comprendre la configuration actuelle du problème, les résistances à une déshospitalisation de l'accouchement. Nous avons alors tiré parti des recherches de Michel Foucault et de son équipe sur la naissance de la clinique et son intrication avec les transformations de l'hôpital au XVIIIe siècle. Foucault lui-même nous y invitait: «Tous mes livres, disait-il, sont, si vous voulez, des petites boites à outil. Si les gens veulent bien les ouvrir, se servir de telle phrase, de telle idée, telle analyse comme d'un tournevis ou d'un desserre boulon, pour court-circuiter, disqualifier les systèmes de pouvoir, y compris éventuellement ceux là même dont mes livres sont issus... eh bien c'est tant mieux.» C'est en cherchant à enraciner ses analyses dans un va-et-vient permanent et parfaitement maîtrisé entre passé et avenir, que Foucault élabore une grande partie de sa critique de notre modernité. Ce mode de pensée aussi séduisant qu'il soit, mérite quelques réserves. Le matériel d'archive à partir du quel s'exerce tout une rationalisation est-il exhumé en toute objectivité? On a souvent reproché à Foucault de composer des récits un peu mythiques, rédigés en puisant de manière un peu hâtive dans un matériau historique parfois mal maîtrisé, et en articulant, autour, des concepts sollicités pour les besoins la cause. Cependant il nous a paru intéressant d'explorer cette piste et de la proposer comme un principe d'intelligibilité, d'inspiration pour comprendre et dénouer notre problème auquel est intriqué le problème plus vaste de l'hôpital public et de son marasme chronique. Par ailleurs l'interprétation que nous tirons de l'analyse généalogique de l'hôpital avec «les outils Foucault» n'engage que nous. Il n'est pas certain que Foucault lui-même soit parvenu aux mêmes conclusions et à disqualifier comme nous le faisons l'hôpital moderne. Si l'on veut libérer la naissance des espaces hospitaliers c'est, nous pensons, en démontrant ainsi la profondeur de son enracinement. C'est en tout cas à partir d'une réflexion sur la structure actuelle de la pensée médicale qu'on l'on pourra réformer efficacement l'hôpital.

Que penser des maisons de naissance ? Cette perspective n'est certainement pas la bonne. Les maisons de naissance vont recréer des structures qui ne seront ni l'hôpital, ni la maison. Elles seront l'enjeu du déploiement d'autres formes de pouvoir. Il faut ici souligner que le projet de maison de naissance est largement soutenu par les sages femmes et qu'il représente pour elle une possibilité d'affirmer leur autonomie par rapport aux médecins. Cette interposition du pouvoir des sages femmes entre les patientes et le médecin a toujours été bénéfique, car dans le jeu de rôle qui s'est instauré entre les sages femmes et les médecins, elles représentent la défense des femmes, la protection des femmes contre les excès de la médicalisation. Supprimer cette dialectique en isolant les sages femmes dans des maisons de naissance ne nous paraît pas judicieux voir très risqué. Et puis il y a la signification profonde du domicile, du fait d'être chez soi, dans ses repères, dans son intimité, au milieu des siens. Levinas décrit magnifiquement le rapport à soi si particulier que la maison permet d'établir; la maison c'est la possibilité de recueillement, «le moi s'ajourne et se donne un délai dans la maison», «à partir d'elle, la séparation se constitue comme demeure et habitation. Exister signifie alors demeurer», c'est le lieu où «la familiarité et l'intimité se produisent comme «une douceur qui se répand sur la face des choses.»; Levinas considère que l'habitation c'est le féminin, «le féminin comme l'un des points cardinaux de l'horizon où se place la vie intérieur.»

Nous avons montré que l'assignation du lieu de naissance à l'hôpital a une autre signification plus profonde, plus inquiétante et moins innocente qu'une inadéquation de notre système de soins à une structure de pensée. Cette assignation manifeste toute la volonté d'une main mise, d'un contrôle, de chaque individu par la médecine, et ce, à ce moment si crucial qu'est la grossesse et la parturition. Tout indique dans l'organisation actuelle, l'extrême vigilance de notre société à l'égard de son propre renouvellement. Ainsi dès sa naissance, l'individu est pris en main par la médecine. La naissance à l'hôpital devient, comme nous le craignions, le symbole de toute une destinée; celle d'un l'individu, qui se trouve dans nos sociétés, dès sa naissance, dans ce face à face devenu presque exclusif avec la médecine. D'un individu qui va demander de plus en plus à la médecine de lui dire sa «vérité». A partir de cette «vérité» que la médecine prétend avoir sur le lieu de naissance, l'individu, la mère va lui demander sa «vérité» sur la façon d'allaiter, de tenir son enfant. Elle demandera ou plutôt la médecine lui proposera ensuite de lui dire sa «vérité» sur sa sexualité pendant et après la grossesse. La médecine de plus en plus éclipse les autres systèmes de valeurs qui autrefois donnaient un sens à ces questions.

Tout au long de notre réflexion, nous avons éprouvé une certaine difficulté à dire, à définir, ce qui précisément n'appartenait pas à la médecine, ce quelque chose, à la limite de l'exprimable, où il est question d'une certaine idée de l'homme. Il convient peut être justement de ne pas tenter de mettre des mots sur ce quelque chose, de le laisser en suspens, de ne pas remplir cet espace, de le rendre ainsi disponible aux patientes et à nous même, d'en chasser tous les pseudo humanismes médicaux bénissant. Notre éthos philosophique de médecin philosophe ou plutôt apprenti philosophe ne doit-il pas nous inviter à creuser cet espace et à reconduire sans cesse l'attitude socratique du questionnement. Alors pourquoi, la naissance à domicile ne serait-elle pas précisément cet espace ?




















mercredi 17 février 2010

Prime d'Allaitement

Source : Mutualité du Luxembourg


Le monde scientifique est unanime pour affirmer que l'allaitement maternel est et reste l'alimentation optimale pour le bébé, avec des avantages à court, moyen et long terme pour sa santé, comme d'ailleurs aussi pour la santé de sa mère.

Ceci explique l'importance, en termes de santé publique, de protéger et de promouvoir l'allaitement. La Mutualité du Luxembourg l'a bien compris et a adopté une nouvelle intervention financière.

La Mutualité libérale du Luxembourg octroie une indemnité de 125 € par période de 2 mois d’allaitement à tous les membres effectifs et leurs personnes à charge qui allaitent.
L’intervention maximum pour 6 mois peut s’élever ainsi à 375 €.

La date de naissance de l’enfant détermine la date de début et la prime est ensuite octroyée par tranche de deux mois d’allaitement.

En cas de naissance multiple, cette prime est payée autant de fois que le nombre d’enfants qui sont réellement allaités.

L’intervention est payée sur présentation d’une attestation du médecin généraliste, du pédiatre ou de la sage-femme, dans laquelle il est confirmé que l’enfant est allaité respectivement depuis plus de 2 mois – 4 mois – 6 mois.

Cette attestation doit mentionner la date de l’accouchement.

En cas de naissance multiple, cela doit être attesté pour chaque enfant allaité.

The business of being born

Voici la bande-annonce (en anglais) d'un documentaire sur la naissance industrielle et ses alternatives :
the business of being born

mardi 16 février 2010

La durée d'allaitement du nouveau né favorise la santé mentale à long terme

Source : rechercheclinique.com


info Les enfants qui sont allaités pour une durée supérieure à six mois pourraient présenter un plus faible risque d'avoir des problèmes de santé mentale plus tard dans la vie. Ce sont les résultats d'une étude australienne.
Une étude conduite par le Telethon Institute for Child Health Research à Perth  a étudié 2.366 enfants allaités par des femmes inscrites dans une étude de grossesse dans l'état d'Australie occidentale.
Chacun des enfants a subi une évaluation de santé mentale quand ils ont atteint l'âge de deux, cinq, huit, 10, et 14 ans.
Les chercheurs ont constaté qu'allaiter pourrait aider des bébés à faire face à l'effort et pourrait être le signal d' une connexion plus forte de mère à enfant ce qui pourrait fournir des bénéfices à long terme.
Parmi les enfants de l'étude, 11 % n'ont été jamais allaités, 38 % ont été allaités pendant moins de six mois, et un peu plus de la moitié ont été allaités pendant six mois ou plus.
Les mères qui ont allaité pour moins de six mois étaient plus jeunes, moins instruites, plus pauvres, et plus soumises à une contrainte, et étaient également des fumeuses par rapport aux mères qui ont allaité plus longtemps.
À chacune des évaluations, les chercheurs ont trouvé que les enfants qui ont été allaités pendant des périodes plus courtes ont eu un plus mauvais comportement qui pouvait se traduire en agression ou dépression.
Mais pour chaque mois supplémentaire d'un enfant qui a été allaité, le comportement s'est amélioré.
L'étude est publiée dans The Journal of Pediatrics


Source: The Journal of Pediatrics

lundi 15 février 2010

ORGASMIO -- L'orgasme médicalement assisté


Parodie de Lynn Baptisti et Dr. Harlan Sparer, D.C. 


 

Si les hommes étaient conditionnés à croire dès la plus tendre enfance que la perte de contrôle lors de l'orgasme était dégoûtante, ne chercheraient-ils pas des méthodes de contrôle afin de ne pas sentir l'orgasme?
Si les hommes savaient qu'il y a des femmes, professionnelles, protectrices, appelées Medicas, fin prêtes à leur administrer un médicament dès que la sensation deviendrait insupportable...
Si chaque représentation médiatique de l'orgasme incluait l'urgence ou la mort....
Si leur propres pères n'avaient pas décrit l'orgasme comme étant «L'Enfer », et n'étaient pas éternellement reconnaissants envers les Medicas de les avoir soustraits à l' orgasme... De quelle manière les hommes envisageraient-ils ce passage de leur existence?

Imaginez ceci...

Vers l'âge de 17 ans, lorsque les hormones de Daniel atteignirent leur maturité, on lui conseilla de commencer ses visites annuelles aux Medicas pour un examen physique et psychologique.
Pendant la visite, la taille et le fonctionnement de son pénis étaient testées, et toutes les maladies ou dysfonctions potentielles passées au peigne fin. Tous les tests auxquels procéda la Medica étaient cachés de la vue de Daniel. Son seul indice par rapport aux résultats était l'expression faciale de la Medica. Toutes les informations de son dossier étaient conservées et classées secrètement loin de lui, incapable qu'il était de comprendre des choses aussi complexes.

Tandis qu'il était en train de se faire examiner, Daniel eut peur et tressaillit de douleur. «Si vous ne pouvez même pas supporter cela, comment allez vous passer au travers de l'orgasme?»
Ses questions concernant sa sexualité en plein développement furent réduites à une simple explication sur les hormones.
Ensuite la Médica lui tapota la tête d'un geste maternel, tandis qu'elle lui tendait une ordonnance. «Ne vous inquiétez pas mon chou. Tout va bien. Prenez ça si les choses empirent trop, et que vous réalisez que vous ne pouvez pas vous contrôler. Je vous encourage fortement à suivre les cours de préparation à l'orgasme de l'hôpital.»

Daniel et sa petite amie, Daisy Lou, décidèrent de suivre le cours, même si elle n'était pas sûre de vouloir être présente lors de l'orgasme. Durant les cours, ils apprirent des techniques pour faire face à l'orgasme. Les techniques étaient très exigeantes. Ils pratiquèrent chaque nuit.

Un doute subsistait dans l'esprit de Daniel: il ne pourrait peut-être pas passer au travers de cette expérience sans médicament ou anesthésie. L'éducateur en orgasme (certifié par la Société de Prophylaxie de l'orgasme, et approuvé par le Collège Américain des Médicas) le rassura en lui disant qu'il ne s'agissait pas d'un cours sur « l'orgasme naturel » mais sur « l'orgasme préparé ». Il ne devait pas s'attendre à une expérience totalement naturelle, et ne devrait pas se sentir coupable s'il éprouvait le besoin d'une médication. Son but devait être « l'orgasme contrôlé ». Rester en contrôle, sans bruit, sans expression, détaché de l'expérience.

Après le cours, l'un des hommes, Jerry, confia à Daniel que lui et sa femme planifiaient un orgasme à la maison, avec le support d'un assistant qui ne soit pas un professionnel de la santé. Daniel était sidéré! Comment Jerry pouvait-il opter pour un choix aussi irresponsable??? Après tout , les Médicas et l'hôpital leur assureraient une entière sécurité dans l'éviction des complications! Bien sûr, depuis que l'orgasme à l'hôpital était banalisé (loin des chambres à coucher contaminées), il y avait rarement eu de mort associée à l'orgasme! Il n'est pas surprenant que tant d'hommes soient morts dans les générations précédentes, devant endurer un tel processus à la maison...pour ne pas parler des énormes quantités de sperme perdues inutilement quand les orgasmes n'étaient pas assistés par un personnel certifié. Désormais, dirigés par des experts, presque tous les couples pouvaient être assurés d'un orgasme réussi. Avec tous les tests modernes, les médicaments et les techniques chirurgicales, même les hommes ayant des dimensions péniennes inadéquates et une mauvaise numération des spermatozoïdes pouvaient parvenir à l'orgasme avec succès!

Il était important que Daniel fasse confiance à sa Médica pour savoir ce qui était le mieux pour lui, surtout en cas d'urgence, tel que l'inertie pénienne ou une détresse spermale. En effet, depuis la découverte de techniques chirurgicales avancées (maintenant utilisées dans au moins 20% des cas), beaucoup d'hommes ont sacrifié leur expérience de l'orgasme afin que le « premier » sperme viable soit extrait chirurgicalement. Daniel se sentait reconnaissant envers les Médicas et leur capacité de contrôler la nature quand les choses tournent mal. Forts de toutes ces promesses, lui et sa femme finirent le cours, dans l'attente de ce moment longtemps attendu. Daniel passa les semaines qui suivirent à pratiquer ses exercices de préparation à l'orgasme et attendait des signes d'excitation sexuelle.

Enfin, il fut tiré de son sommeil par une sensation lancinante qu'il reconnut d'après le cours comme étant un signe d'excitation. Comme on lui avait appris, il appela sa Médica, le docteur Branlette, immédiatement. Elle lui indiqua qu'il devait se rendre à l'hôpital, aux urgences, afin d'être vérifié et admis pour le monitoring. Selon la politique de l'hôpital, il est de routine de monitorer toutes les érections. Il ne pouvait pas y avoir d'exception à la règle, étant donné que l'hôpital devait se protéger d'éventuelles poursuites judiciaires, s'il devait jamais y avoir un problème tel que la viabilité du sperme par la suite.

Daniel fut séparé de sa femme et forcé de s'allonger sur le dos. Ses parties génitales furent nettoyées avec une solution iodée froide, ses poils pubiens furent rasés et il fut couvert d'un champ stérile, ne laissant à l'air que sa zone pubienne. On lui rappela sévèrement le point qui est peut-être le plus important du cours sur l'orgasme : il ne devait pas toucher le champ stérile. Cette zone n'était plus accessible ni à lui, ni à sa femme jusqu'à ce que l'orgasme ait été atteint et que les Médicas seraient certaines qu'aucune complication ne s'était produite. Ensuite, la Médica attacha le moniteur d'érection externe. Cette bande sensible à la pression fut attachée serrée autour de son gland (la partie la plus sensible du pénis) pour établir le degré de l'érection. Il fut prévenu que le mouvement le plus léger pouvait altérer la précision du moniteur.

Comme le temps passait, Daniel devenait de plus en plus inconfortable. Enfin, après une attente qui sembla une éternité, Daisy Lou eut la permission de s'asseoir près de lui. Daniel se sentit rassuré par la présence de sa femme. Cependant, le personnel de l'hôpital venait continuellement vérifier ses signes vitaux. Daisy Lou et Daniel n'étaient jamais laissés seuls. Avec les électrodes du moniteur entre eux, ils durent se débattre pour pouvoir se toucher. Se tenir les mains, un simple baiser, et il fut excité. Il brûlait d'envie qu'elle lui touche le pénis. Mais elle dut se retenir, car elle ne devait pas aller à l'encontre des ordres des Médicas : le champ devait rester stérile.

A la grande consternation de Daniel, ce qui avait commencé à la maison comme une érection puissante et ferme avait ramolli. Docteur Branlette ordonna immédiatement qu'on administre de la testotocine IV (testostérone artificielle) pour augmenter son érection, vu qu'on ne devait pas perdre de temps une fois l'excitation commencée. Si une érection convenable ne pouvait pas être maintenue avec une faible quantité, alors la dose devait être augmentée et l'analgésie de routine serait administrée afin de permettre au patient de ne pas perdre le nord et de garder le contrôle sur la sensation d'excitation qui augmente. Le risque de détresse spermale étant grandement augmenté par l'usage de la « testo » (testotocine), le protocole Médical recommande l'utilisation d'un moniteur interne.

Docteur Branlette expliqua que cette électrode sensible serait insérée par le bout de son pénis dans le but de mesurer la densité et la quantité de sperme, et ainsi garantir un premier sperme viable. Le procédé serait entièrement indolore, et n'abimerait pas le sperme. Daniel eut peur du danger d'infection associé au moniteur interne. Il avait entendu dire par son ami Jerry que ce procédé pouvait causer une infection terrible, et possiblement empêcher d'avoir encore des érections. Daisy Lou avait l'air inquiète. Docteur Branlette mis son bras autour de Daisy Lou et sortit avec elle dans le couloir. Elles fermèrent la porte derrière elles, et Daniel fut seul. Il pouvait entendre des voix dehors, mais ne pouvait entendre ce qui se disait. Quelques instants plus tard, les deux femmes revinrent et s'approchèrent de Daniel.

Il avait été trahi. Les mains gantées du docteur Branlette se saisirent du cathéter. «Je ne veux vraiment pas avoir ce moniteur» plaida Daniel tentant de s'asseoir afin de discuter sur des bases plus égalitaires. Docteur Branlette lui lança un regard dédaigneux et continua son travail. «Maintenant, nous avons tous les deux le même but, n'est-ce pas? » suggéra-t-elle vivement. Daniel se recoucha sur le lit, vaincu comme un chiot perdu. Après douze heures d'une attente longue et douloureuse, docteur Branlette annonça que le moniteur montrait des signes de détresse. Elle suggéra: «On pourrait être obligé d'avoir recours à la chirurgie pour extraire le sperme. Nous aurons besoin de mesurer les dimensions internes et externes de votre pénis pour voir si la grande quantité de sperme qui se fabrique pourra passer. Je vais vous donner 25 mg de Démérol et on va voir ce qui se passe en une heure. »

Une heure plus tard, docteur Branlette revint. « Je suis désolée, Daniel, nous allons devoir procéder à une section pénienne pour retirer le sperme. Je sais que ce n'est pas l'expérience à laquelle vous vous attendiez, mais votre pénis est beaucoup trop petit pour atteindre l'orgasme. » Elle les laissa seuls ensemble pour la première fois. Daniel était effaré. Comment cela pouvait-il lui arriver? Il était en bonne santé. Il avait mangé correctement. Il avait pratiqué ses exercices de respiration, et les infirmières avaient dit que lui et sa femme avaient magnifiquement travaillé pendant l'excitation. Il avait échoué le test de la masculinité. Il éclata en sanglots pour la première fois de sa vie. Daisy Lou, surprise devant la soudaine perte de contrôle de son mari, tenta de la réconforter en l'embrassant et le prenant dans ses bras. Puis c'est arrivé! Daniel sentit soudain qu'il était en train de laisser aller quelque chose ne lui. La sensation était indescriptible, l'envie tellement puissante. Il ne pouvait plus contrôler les sons gutturaux qui sortaient du plus profond de lui. Entendant les sons familiers de l'orgasme, docteur Branlette se rua dans la chambre.

Elle s'inquiétait : un orgasme prématuré pouvait évacuer le sperme sans que l'urètre n'ait eu le temps de s'élargir suffisamment (endommageant ainsi des millions de spermatozoïdes sains à cause d'une compression de la tête). Elle saisit son scalpel et pratiqua une glandiotomie. Il ressentit une sensation brûlante au bout de son pénis. La semence se déversa dans une bassine stérile.

Ils l'avaient fait! Après toutes ces heures, et un presque échec, il était passé au travers!! Son test de masculinité était un succès. Il ne pourrait jamais oublier la vison de sa semence giclant de son pénis. Il grimaça pendant qu'on suturait le bout de son pénis. Une si petite douleur comparée à la joie d'avoir un orgasme naturel... De la chance, en effet, il avait eu de la chance.

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Lynn Baptisti, sage-femme et animatrice AVAC , est l'auteur de "The VBAC Experience- Very Beautiful and Courageous". Son mari, Harlan Sparer, est chiropracteur.

Traduit de l'anglais par Séverine Ardon

dimanche 14 février 2010

Même prématurés, les bébés "voient avec leurs mains"

Source : techno-science


Même les bébés prématurés âgés de 33 semaines d'aménorrhée, environ 2 mois avant le terme (40 semaines d'aménorrhée) sont capables de reconnaître et de discriminer deux objets de formes différentes (prisme et cylindre) avec leur main droite ou gauche ! C'est ce que montrent des chercheurs de deux laboratoires: le laboratoire de psychologie et neurocognition (CNRS/Université Grenoble 2/Université de Chambéry), et de psychologie de la perception (CNRS/Université Paris Descartes) en collaboration avec une équipe du service de néonatologie du CHU de Grenoble. C'est la première fois qu'est mise en évidence une perception manuelle déjà efficiente chez des bébés prématurés. Ces résultats sont publiés sur le site de la revue PLoS ONE.


Bébé prématuré tenant un cylindre dans la main.

A l'origine de toute connaissance perceptive, les organes des sens et les systèmes sensoriels du bébé prématuré sont moins efficients que ceux, bien qu'encore inachevés, du bébé né à terme. Dès les premières minutes qui suivent sa naissance, un nouveau-né à terme commence à recevoir des stimulations tactiles en grand nombre: il est lavé, placé sur le ventre de sa mère, allaité, langé... Son corps a donc déjà des contacts avec d'autres peaux que la sienne, avec des linges, draps, tétines... bref, avec des objets de textures, de consistances et de formes différentes. Le grasping (une forte flexion des doigts lorsque l'on place un index dans la paume de l'enfant) n'est pas qu'un simple réflexe, le nouveau-né né à terme possède déjà, dès les premières heures de vie, une véritable perception manuelle, une capacité tactile qui lui permet d'appréhender son environnement. Mais qu'en est-il pour le bébé prématuré, sachant qu'il présente des fonctions neurologiques d'autant plus immatures qu'il est né en avance ?

Pour le savoir, les chercheurs ont mené une expérience auprès de 24 bébés prématurés âgés de 33 à 34+6 semaines d'aménorrhée (SA) (environ 2 semaines après leur naissance). Leur âge gestationnel moyen (âge de naissance) était de 31 SA (soit après environ 7 mois de grossesse) et leur poids moyen à la naissance était de 1500 g. L'équipe de recherche a proposé une méthode expérimentale basée sur l'habituation (première phase) et la réaction à la nouveauté (seconde phase), similaire à celle utilisée chez les nouveau-nés à terme. Cette méthode s'appuie sur un principe simple et universel qui est le désintérêt progressif que nous manifestons pour un objet familier et le regain d'attention que nous avons pour un objet nouveau. Ainsi, lors de la première phase, l'expérimentateur met un petit objet (prisme pour la moitié des bébés et cylindre pour l'autre) dans une main du bébé (la main droite pour la moitié des bébés et la main gauche pour l'autre). Dès que le nourrisson lâche l'objet, l'expérimentateur le lui remet dans la main et mesure ainsi à chaque essai le temps de tenue de l'objet. Les chercheurs observent que celui-ci diminue aux cours des essais, témoignant que le bébé s'est "habitué" à la forme de l'objet.

Dans une seconde phase, une fois le bébé habitué à un objet, les chercheurs présentent à la moitié d'entre eux un objet avec une nouvelle forme, et à l'autre moitié l'objet familier (le même qu'en phase d'habituation). Résultat: le temps de tenue est plus élevé pour l'objet nouveau (réaction à la nouveauté) que pour l'objet familier. Ceci prouve que la baisse des temps de tenue (observée durant la première phase) n'est pas due à une fatigue des bébés sinon ils ne s'intéresseraient pas plus à quelque chose de nouveau.

Cette expérience montre pour la première fois que les bébés prématurés sont capables de reconnaître un objet avec leur main (habituation tactile) et qu'ils présentent une préférence pour l'objet nouveau, reflétant ainsi sa capacité à faire la différence entre deux objets de formes différentes (discrimination tactile). Autrement dit, à chaque tenue de l'objet, les bébés prématurés comme ceux nés à terme, sont capables d'extraire tactilement de l'information sur sa forme, de la stocker temporairement dans leur mémoire et de la comparer avec une nouvelle prise d'information tactile. Si l'objet est le même, ils cessent de le tenir, si il est différent, ils s'y intéressent davantage. Les bébés prématurés, comme les nouveau-nés à terme sont ainsi des consommateurs de nouveauté tactile, et donc des apprenants en herbe.

Ces résultats apportent une meilleure connaissance des capacités perceptives des bébés prématurés. Ce qui devrait aider les professionnels des services de néonatologie à optimiser les interventions et les soins prodigués aux prématurés, notamment dans le but de réduire leur stress et de leur offrir des conditions optimales à leur développement.

Source: CNRS

Les mamans toujours coupables ?

Source : Faisons avancer les choses !

Les mamans toujours coupables ?

Coup de gueule de la Saint-Valentin ours027
Aujourd'hui, j'ai entendu pour la énième fois la rengaine "les femmes qui deviennent mères se consacrent souvent trop à leurs enfants, et oublient d'être femmes, délaissant ainsi un mari qui ne se sent plus aimé"
Ras-le-bol de cette rengaine d'après-guerre, si injuste pour tant de mères !
Certes, la venue d'un enfant, de plusieurs, modifie le rythme de vie d'un couple....les priorités ne sont plus les mêmes et...heureusement ! ces petits êtres qu'on attend de tout notre coeur, de tout notre corps, n'ont pas demandé à venir au monde....la priorité, c'est de répondre à leurs besoins physiologiques, et ils sont nombreux et très prenants les premiers mois, voire années.
Oui, un bébé, ça change la vie...et rester un couple en créant une famille demande beaucoup d'amour, de volonté, et d'intelligence...mais de la part des deux protagonistes en jeu !
Pourquoi donc les mères seraient-elles uniquement responsables du délitement de leur couple ?
Quand on connait le nombre d'heures que passent une maman à s'occuper des enfants et de leurs soins, de la maison et de son organisation....comparé au temps qu'y consacrent les messieurs, même à l'heure des "nouveaux papas", y a de quoi rire (jaune)....
Combien de fois ai-je sursauté en entendant un père dire : " quand je rentre le soir tard après mon travail, ma femme est fatiguée, trop fatiguée pour m'accorder du temps, les petits sont couchés, et je me sens seul"...ce qui me fait toujours me demander ce qui a empêché ce papa de rentrer plus tôt pour s'occuper AVEC sa femme des soins aux petits et du repas....mais aussi de s'occuper d'elle ?
Ils sont nombreux, pourtant, à en croire les mamans, mes amies, mes co-listières, à encore rentrer pour mettre les pieds sous la table, à "avoir besoin de se détendre" avant d'être à leur épouse ou famille, à ne jamais faire les courses ni le ménage ou rarement et encore moins la cuisine, à ne jamais "savoir ce qu'il faut faire", à ne jamais donner un bain aux petits, à ne pas se réveiller la nuit (ne parlons pas de se lever !), à veiller tardivement devant la télé pour ensuite dire qu'ils sont "fatigués du travail" et qu'ils ont "besoin de grasse matinée, eux" sans se demander si leur femme n'en mériterait pas une de temps en temps, à préférer un match de rugby ou de foot à la télé à une après-midi de jeu ensoleillée, à ne plus dire un mot gentil ni avoir une attention, à ne pas offrir un joli bouquet ou un petit-même-tout-petit cadeau, à ne pas proposer d'activité, de WE, de vacances.....mais qui râlent qu'on ne s'occupe pas assez d'eux, qu'ils ne font "jamais rien sans les enfants", qu'ils ne sont plus "séduits", qu'ils ne font "plus l'amour"....ah...le nerf de la guerre !
Alors, messieurs les papas, si vous vous retrouvez dans le portrait ci-dessus, j'ai envie que vous réfléchissiez à quelques questions simples : que faîtes-vous pour que votre femme ait plus de temps avec vous ? l'aidez-vous ? que faîtes-vous pour qu'elle ait envie de passer du temps avec vous ? que faîtes-vous pour séduire la femme mais aussi la maman qu'elle est devenue ? lui consacrez-vous assez de temps, vous, en dehors de vos envies de câlins ? êtes-vous son meilleur soutien mais aussi son homme, celui avec qui elle a choisi de faire des enfants ? la protégez-vous assez (je pense à toutes les crtiques que reçoit une toute jeune maman) ? la chouchoutez-vous ? prenez-vous votre place, votre rôle, vos responsabilités auprès de vos enfants ? lui permettez-vous d'avoir du repos, des loisirs, des occasions de rire et de s'amuser ? comblez-vous ses besoins d'amour, de tendresse, de caresses, de reconnaisance ? savez-vous vous arrêter de râler, de n'être jamais content ?
si vous répondez honnêtement :  "non" ou "pas grand chose", ne vous étonnez pas que votre chère et tendre n'ait plus de temps à vous consacrer, qu'elle préfère chercher amour, tendresse et rires auprès des ses enfants...petits êtres qui savent mieux que vous apparemment lui donner tout ça à profusion....
Mais ne vous y trompez pas....personne n'est dupe : l'amour que l'on ressent pour ses enfants est immense,  phénoménal, incomparable....mais il ne peut remplacer l'amour d'un compagnon tendre et attentionné, la présence d'un compagnon aimant et protecteur...et si votre femme s'y est résignée, c'est peut-être qu'elle n'a pas eu le choix devant votre absence et la somme des tâches qu'elle doit assumer seule parce-qu'il le faut bien.....ou que votre couple était fragile avant ?
Cessez de tout mettre sur le dos de votre compagne, ou de vos enfants d'ailleurs, et aimez-là comme elle le mérite !
et n'oubliez pas que si un homme a besoin de faire l'amour pour se sentir aimé, une femme a besoin de se sentir aimée pour avoir envie de faire l'amour.
A bon entendeur...
Pascale
maman de Théo et de Roxane

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Une nouvelle fois, la vidéo d'une publicité. Celle-ci est sortie au Brésil. Le commentaire à la fin signifie : « Personne ne nait sur cette terre parfaitement propre ».

vendredi 12 février 2010

Taux de mortalité maternelle en hausse

Source : Ciane Wiki


Nathanael Johnson, California Watch
Source : Pregnancy-related death rate on the rise, California Watch
http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2010/02/03/MNER1BRFT4.DTL
Wednesday, February 3, 2010
Au cours des dix dernières années, le taux de mortalité lié a la grossesse chez les femmes californiennes a presque triplé. Ce constat a incité les médecins à s’inquiéter des dangers de l’obésité chez les femmes enceintes, ainsi que des complications médicales liées aux accouchements par césarienne.
Le State Department of Public Health (ministère de la santé Americain) refuse depuis plusieurs mois de publier un rapport qui souligne cette tendance.
California Watch (Groupe de journalistes indépendants), après avoir communiqué avec les rédacteurs du rapport, a confirmé qu’il s’agit de la plus forte augmentation de décès liés a la grossesse depuis les années 30. Bien que le nombre de décès soit relativement faible, le taux californien est plus élevé que celui du Koweit ou de la Bosnie.
"Le problème vient de la rapidité de la hausse du nombre de décès", commente Debra Bingham, directrice exécutive de California Maternal Quality Care Collaborative, l’organisme semi-privé qui enquête sur ce problème en Californie.
Le problème se retrouve sans doute dans tous les Etats. Le 26 janvier, la Joint Commission, groupe leader d’accréditation et de standards pour la santé aux Etats-Unis, a publié un message d’alerte en direction des hôpitaux : "Malheureusement, la tendance actuelle et les données chiffrées montrent que le taux de mortalité maternelle est en augmentation."
Afin d’améliorer la qualité des soins, le conseiller a demandé aux médecins de considérer l’obésité morbide, l’hypertension et le diabète ansi que les hémorragies liées aux césariennes comme facteurs contribuant au nombre de décès.
En 2007, les centres de contrôle et de prévention des maladies (Centers for Disease Control an Prevention) ont demontré que l’augmentation du taux de mortalité maternelle était réel. Mais certains experts comme le Dr Jeffrey King, qui conduit une étude spéciale sur le taux de mortalité maternelle pour l'American College of Obstetricicians and Gynecologists (Collège des Obstétriciens et gynécologues américains), ont imputé cette tendance à une comptabilisation différente du nombre de décès. Il n’a toujours pas changé d’avis.
"Je serais étonné qu’il y ait une augmentation significative du nombre de décès maternels", affirme le Dr. King sans avoir lu le rapport.
Mais Shabblir Ahmad, un scientifique du California’s Department of Public Health (Ministère de la santé de la Californie) a décidé d’y regarder de plus près.
En 2006 il a rassemblé des universitaires, des chercheurs (qui travaillent dans le public) et des hôpitaux afin de mener une revue systématique de chaque décès maternel survenu en Californie entre 2002 et 2006. Il s’agit de la plus large étude jamais conduite en Californie. Les premières données du groupe d’étude apportent la preuve d’une réelle augmentation des décès et non d’une simple augmentation des chiffres recueillis.
Les risques liés à une population changeante — mères obèses, âgées, ou femmes bénéficiant de traitements pour la fertilité — ne peuvent pas à eux seuls expliquer la hausse des décès maternels en Californie, affirme le Dr Elliot Main, principal enquêteur du groupe de recherche.
"Ceux que j’appelle les premiers suspects se trouvent certainement parmi ces facteurs", dit-il. "Cependant, lorsque nous les rapprochons avec les données analysées jusqu’ici, ils ne comptent que pour une faible proportion de l’augmentation des décès."

Augmentation du nombre de césariennes

Le Dr. Main affirme que les scientifiques commencent à se demander ce qui a changé dans les pratiques des médecins. Il ajoute qu'il est difficle d'ignorer le fait que le nombre de césariennes a augmenté de 50% dans la même décennie que l'augmentation de la mortalité maternelle.
Le groupe d’étude révèle qu’une modification des pratiques médicales pourrait reduire significativement le nombre de décès.
Malgré l’augmentation du taux de décès, la grossesse reste un événement qui, pour l’immense majorité des femmes, ne présente pas de risque majeur.
En 2006, 95 femmes californiennes sont décédées des suites directes de leur grossesse pour 500 000 naissances vivantes. Selon les standards de santé publique, c’est un chiffre très bas. Mais, si la Californie avait atteint l’objectif fixé par le US Department of Health and Human Services (Ministère de la Santé Americain) visant à faire diminuer le taux de mortalité maternelle de l’Etat pour le porter au niveau atteint par d’autres pays, le nombre de morts aurait dû se rapprocher de 28.
Nous ne savons pas exactement quelles sont les mères les plus à risque, mais les chercheurs savent depuis longtemps que les mères américaines d’origine africaine ont trois ou quatre fois plus de risques de mourir de suites de leur grossesse. Cette association raciale n’est pas stratifiée par le statut socio-economique : les mères de couleur noire ayant de hauts revenus sont elles aussi plus à risque.
Alors que le taux de mortalité maternelle parmi les femmes noires est en augmentation, le groupe d’étude a révélé que la hausse la plus significative de décès se trouve chez les femmes blanches n’ayant pas d’origine hispanique.

Histoires vraies

Le décès maternel est un séisme pour les familles qui en sont victimes. Le chiffre brut de 95 décès represente 95 histoires singulières comme celle de Tatia Oden French. En 2001, elle venait de se marier et de finir son doctorat en psychologie. Elle s’apprêtait à mettre au monde une petite fille qu’elle appellerait Zorah Allie Mae French. "C’est le genre de personne qui illuminait de sa présence l’endroit ou elle arrivait", raconte sa mère, Maddy Oden.
Au cours du travail, Maddy Oden se trouvait chez elle et attendait un appel téléphonique lui annonçant la naissance de sa petite-fille. Au lieu de cela, sa fille allait devoir subir une césarienne d’urgence. "Je me suis réveillée à quatre heures du matin et j’ai su que quelque chose n’allait pas" dit Mme Oden.
Puis le téléphone a sonné. Mm French était en difficulté. De puissantes contractions avaient fait entrer du liquide amniotique dans son système sanguin, arrêtant son cœur et tuant son bébé. Quand Mme Oden a rejoint sa fille à l’hôpital, elle n’a plus eu qu’une chose à faire : "Nous avons prié", a dit Mme Oden, "et je lui ai fermé les yeux".
Le procès qui a fait suite à cette histoire a été abandonné : le médecin n’avait pas devié des pratiques de soins protocolaires.

Améliorer la situation

Plutôt que de chercher à identifer la cause précise de chaque décès, le groupe d’étude californien s’emploie à trouver des solutions. Bingham et Main se sont aperçus que les médecins et les infirmières, une fois confrontés aux chiffres, étaient prêts a leur prêter main forte.
En 1996, le taux de mortalité maternelle était de 5,6 pour 100 000 naissances vivantes, ce qui est proche de l’objectif national de 4,3 pour 100 000. Entre 1998 et 1999, l’Organisation Mondiale de la Santé a changé son système de codage et y a inclus des définitions [nouvelles] de la mortalité en obstétrique qui ont pu contribuer à l’augmentation du nombre de décès.* Le taux de décès en Californie était de 6,7 en 1998 et de 7,7 en 1999.
Le nombre de femmes qui meurent étant très faible, le taux de mortalité tend a varier d’une année sur l’autre.
En 2003, la Californie a introduit une nouvelle case à cocher sur les certificats de décès demandant si la femme avait été enceinte dans l’année précédant son décès. A partir de ce moment le taux est monté à 14,6. En 2006, dernière année pour laquelle les données sont disponibles, le taux était de 16,9. Le taux sur l’ensemble du pays était de 13,3 pour 100 000 naissances vivantes.
Les estimations les plus favorables montrent que moins de 30% des décès sont attribuables à une meilleure comptabilisation liée au report dans les certificats de décès. Main affirme que, même après ajustement des chiffres en fonction d’une comptabilisation plus juste, le taux de mortalité maternel a plus que doublé entre 1996 et 2000.
En 2007, quand les chercheurs ont révélé les resultats initiaux de leur étude lors d’une conférence de l’American College of Obstetricians and Gynecologists (Collège des Obstétriciens et Gynécologues Américains), l’audience s’est montrée choquée, selon les dires des participants présents à San Diego pour cet événement.
Pour certains, l’idée que la Californie soit en régression alors qu’elle se situe dans l’ère de l’accouchement high-tech était impossible. Cette tendance a été confirmée par un rapport datant de 2008 et redigé par 27 médecins et chercheurs. Ce rapport a été transmis au California Watch (groupe de journalistes indépendants) et expliqué en détail.
Il reste encore à la Californie de rendre ce rapport public. Les chercheurs expliquent qu’après avoir lu le rapport en 2008, des membres du service public du départment de la santé ont demandé des précisions techniques. Les révisions ont pris fin et ont été approuvées au cours du premier semestre 2009, selon Ahmad.
Al Lunden, le directeur du Departement of Public Affairs (département des affaires publiques) a affirmé : "Il n’y a eu aucune volonté de retarder la parution de ce rapport. Il était juste nécesaire d’y apporter quelques modifications."

Passer à l’action

Le groupe de recherche californien n’a pas attendu de connaître la cause exacte de ces décès pour agir. Il est à l’origine d’un projet pilote qui vise à améliorer la façon dont les hôpitaux traitent les hémorragies du post-partum, à mieux suivre les femmes ayant des antécédants médicaux et à réduire le nombre de déclenchements.
Le docteur David Lagrew, pendant ce temps, pense avoir réussi à obtenir une réponse. En 2002, David Lagrew, le directeur médical du Women’s Hospital of Saddleback Memorial Medical Center (Hôpital pour femmes du centre médical de Saddleback Memorial) du comté d’Orange avait remarqué qu’un grand nombre de femmes subissaient un déclenchement avant terme sans raison médicale. Il savait qu’un déclenchement multipliait par deux les risques de césarienne.
Il a donc établi une règle : aucun déclenchement de convenance avant 41 semaines de grossesse sauf pour quelques rares exceptions. Conséquemment, affirme le Dr Lagrew, les agendas se sont allégés et l’hôpital a admis moins de bébés en service de soins intensifs, il y a eu moins d’hémorragies et moins d’hystérectomies.
Malgré tout, ces résultats n’ont pas été sans conséquence : l’hôpital a vu ses profits chuter à cause de la diminution du nombre d’interventions effectuées. Si Lagrew ne pense pas que les hôpitaux augmentent leurs taux de césariennes dans un but lucratif, il souligne que les premiers à avoir adopté des mesures pour diminuer le nombre de déclenchements de convenance ont été des organismes à but non lucratif.
En moyenne, un accouchement par césarienne rapporte deux fois plus qu’un accouchement par voie basse. Aujourd’hui, la césarienne est la procédure chirurgicale la plus répandue aux Etats-Unis.
Bien que la Californie n’ait pas rendu public le rapport de ce groupe d’étude, les chercheurs et les médecins impliqués ont envoyé leurs résultats à la National Joint Commission (Commission pour l’amélioration de la qualité des soins) qui récompense les hôpitaux qui réduisent les déclenchements et afin de combattre ce qu’elle appelle "l’épidemie de césariennes".
"Nul besoin d’être un expert de la santé publique pour savoir que nous sommes confrontés a un probleme majeur", dénonce Debra Bingham, la directrice exécutive du groupe de travail.

(*) Il s'agit du passage de la classification internationale des maladies (CIM) version 9 à version 10. Dans la version 10 sont comprises les "morts maternelles indirectes" survenues entre les 42 et 365 jours suivant l'accouchement. (Note du GT)
Traduit par Sophie Nguyen / Groupe de traduction du CIANE

mercredi 10 février 2010

Allaitement prolongé : des ados équilibrés

Source : Vosges Matin

L'allaitement prolongé reste très rare en France, à l'inverse d'autres pays développés, la "proximité mère-enfant" suscitant la méfiance d'une partie du corps médical, déplore le pédiatre Marc Pilliot, président de la Coordination française pour l'allaitement maternel (Cofam).
La promotion de l'allaitement maternel par les pouvoirs publics, depuis une dizaine d'années, s'accompagne-t-elle d'un allongement de sa durée ?
"Non. Selon les derniers chiffres, qui remontent à 2004, 60 % des femmes allaitent à la maternité, mais seules 15 % le font encore à six semaines. En France, dès qu'une mère allaite plus de trois mois, elle entre dans le clan des pionnières. Par comparaison, l'allaitement exclusif pendant au moins six mois est la norme dans les pays scandinaves, comme le recommande l'Organisation mondiale de la Santé. Il est dommage de sevrer si vite, parce que les bénéfices pour la santé de l'enfant sont plus nets si l'allaitement dure".
Pourquoi cette particularité française ?
"Beaucoup de mères se découragent assez tôt, souvent parce qu'elles sont mal accompagnées. Internet a amélioré les choses en apportant une meilleure connaissance de l'allaitement, mais ça ne concerne que les femmes qui ont les moyens -financiers et intellectuels- d'accéder à l'information. Dans les milieux précaires, les femmes n'ont pas assez confiance en elles. Par ailleurs, le corps médical manque de culture de l'allaitement. On a notamment un discours "psy", en France, qui a très peur de la proximité physique entre la mère et l'enfant. Il suffit de se souvenir des propos du pédopsychiatre Marcel Rufo qui avait assimilé l'allaitement au-delà de sept mois à un abus sexuel".
Ces réticences ne vous semblent pas justifiées ?
"Pas du tout. Et je ne peux pas m'empêcher de rapprocher cette obsession du sevrage, de la séparation, du fait qu'on est le pays qui consomme le plus d'anxiolytiques au monde. On sait que la proximité physique consolide la base de sécurité d'un bébé, qui lui permet ensuite d'explorer le monde. Cette base met au moins huit ou neuf mois à se construire. Quant aux allaitements très prolongés, pendant plusieurs années, les études menées dans d'autres pays montrent qu'ils donnent des adolescents équilibrés, qui ne sont pas du tout "ventouses". Ils ont envie de quitter la maison, comme les autres, mais n'éprouvent pas le besoin de claquer la porte".
Propos recueillis par Coralie FEBVRE

L’allaitement pourrait protéger contre le syndrome métabolique

Source : Le Lien Lacté
Les femmes qui allaitent pourraient courir un moindre risque de syndrome métabolique que les femmes qui n’allaitent pas, selon une nouvelle étude.

Le syndrome métabolique regroupe plusieurs affections, y compris l’obésité, l’hypertension, l’hyperglycémie et l’hypercholestérolémie. Les personnes atteintes du syndrome métabolique courent un risque plus élevé de diabète et de maladie cardiovasculaire.

Les chercheurs américains ont fondé leur analyse sur des données recueillies auprès de 1 399 femmes inscrites à une étude de 20 ans appelée CARDIA (Coronary Artery Risk Development in Young Adults – Risque de coronaropathie chez les jeunes adultes). Au début de l’étude (1985-1986), les femmes avaient entre 18 et 30 ans, ne souffraient pas de syndrome métabolique et n’avaient jamais accouché. Une fois exclues les femmes n’ayant jamais eu d’enfant et celles ayant développé un syndrome métabolique avant d’avoir eu des enfants, il restait un groupe de 720 sujets qui ont accouché au moins une fois au cours de la période de suivi. Pour déterminer si ces femmes présentaient des éléments du syndrome métabolique, les chercheurs les ont examinées au début de l’étude et à intervalles réguliers au cours des 20 années suivantes.

À la fin de l’étude, 120 sujets étaient atteints du syndrome métabolique. Celles qui avaient allaité au moins un enfant étaient significativement moins susceptibles de présenter un syndrome métabolique que les femmes qui n’avaient jamais allaité. De plus, la réduction du risque était la plus importante chez les femmes qui avaient allaité le plus longtemps. Ces bienfaits étaient plus marqués encore chez les femmes atteintes d’un diabète gestationnel, une maladie qui fait augmenter le risque de syndrome métabolique plus tard dans la vie.

Chez les 620 femmes qui n’avaient pas de diabète gestationnel, le risque de syndrome métabolique était de 39 à 56 pour cent plus faible chez les femmes qui avaient allaité que chez celles qui n’avaient pas allaité. Le risque diminuait respectivement de 39, de 48 et de 56 pour cent chez les femmes qui avaient allaité pendant cinq mois ou moins, six à neuf mois ou plus de neuf mois.

Chez les 84 femmes atteintes d’un diabète gestationnel, le risque de syndrome métabolique était de 44 à 86 pour cent plus faible chez celles qui avaient allaité. L’allaitement pendant cinq mois ou moins se traduisait par une réduction du risque de 44 pour cent, comparativement à 65 pour cent pour une période d’allaitement de six à neuf mois et à 86 pour cent pour une période d’allaitement de plus de neuf mois.

Ces résultats portent à croire que l’allaitement pourrait avoir des bienfaits pour la santé à long terme des femmes.

Cette étude a été publiée en ligne dans Diabetes et paraîtra dans le numéro de février 2010 de la version imprimée.

Source

samedi 6 février 2010

La poussée pour les mères primipares

Je vous invite à lire cet excellent article publié sur le site de Midwifery Today :

  La poussée pour les mères primipares

Naissance d'un bébé sous le regard d'un dauphin