Source : http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2008/05/23/une-association-feministe-espagnole-lance-une-campagne-d-inf.html
23.05.2008
L'association féministe espagnole ADIBS lance une campagne d’information pour contrer la publicité « illégale et mensongère » sur le Gardasil
L’Association des Femmes des Iles Baléares pour la Santé (ADIBS) proteste contre la campagne de peur de Sanofi Pasteur MSD et Merck visant à augmenter les ventes du vaccin Gardasil. Elle a critiqué la décision du gouvernement des Iles Baléares d’inclure le Gardasil dans le calendrier vaccinal et va faire appel de la décision d’une première instance de rejeter sa plainte contre les firmes pour publicité illégale et mensongère. De plus, cette publicité falsifie les données et les études existantes et crée une panique injustifiée, a déclaré la présidente d’ADIBS, María José Hernández Ortiz. Elle a exprimé ses « doutes sur l’efficacité du vaccin » lors d’une conférence de presse reprise dans divers articles.
L’association a mis en ligne une information synthétique et accessible sur les infections par papillomavirus humain (HPV), le cancer du col de l’utérus et le Gardasil. Si l’animation ne fonctionne pas, elle peut être vue sur cette page.
La présentation commence par les paroles de 1976 de Henri Gadsden, à l’époque directeur général des laboratoires Merck (fabricant du Gardasil), qui disait dans une interview à la revue Fortune : « ça me fait de la peine que notre clientèle se réduise à des malades. Si on réussissait à produire des médicaments pour les bien-portants, alors on pourrait vendre nos produits à tout le monde ». Ces propos sont repris aussi par Ray Moynihan et Alan Cassels dans leur article sur le façonnage de maladies (disease mongering, cf. notre note). Henri Gadsden a fait un rêve, qui se révèle être notre cauchemar !La publicité pour le Gardasil dit qu’il s’agit d’un vaccin contre le cancer du col de l’utérus, or il n’immunise (à court terme) que contre les sérotypes 16 et 18 de HPV, donc contre deux sur les minimum quinze sérotypes considérés comme étant à haut risque dans l’étiologie d’un cancer.
L’association rappelle qu’il n’y a pas d’épidémie de cancer du col de l’utérus, et donc nul besoin de vaccinations, surtout massives. Le Gardasil ne serait-il pas un nouveau coup foireux de l’industrie pharmaceutique ? D’ailleurs, si les fabricants de vaccins (et leurs porte-parole médicaux) disent qu’ils disposeront d’ici deux ans d’un vaccin efficace à 100% contre le cancer du col, pourquoi se hâter et vacciner maintenant ??
L’association rappelle que des facteurs de risque sont multiples, et qu'une infection par des sérotypes HPV à haut risque est une condition nécessaire mais non suffisante dans le développement du cancer du col de l’utérus. D’autres facteurs sont : l’usage prolongé de contraceptifs (plus de 5 ans), le tabagisme, les grossesses multiples, une infection concomitante par le VIH ou une autre maladie sexuellement transmissibles, des déficiences nutritionnelles…
La plupart des femmes touchées par les dysplasies et le cancer du col sont des femmes pauvres et en situation de précarité et d’exclusion (prostituées, détenues, femmes des zones rurales pauvres…). En Occident, l’infection par papillomavirus à haut risque d’une femme monogame (ayant un seul partenaire sexuel) vient principalement des écarts de conduite sexuelle de son partenaire (infidélité), selon les conclusions de la Société espagnole de gynécologie-obstétrique de 1997 [c’est-à-dire avant que les fabricants diffusent leur idéologie et financent les médecins et leurs organisations professionnelles pour en faire des VRP du Gardasil…]
Les décès par cancer du col de l’utérus sont la 7ème cause de mort par cancer et totalisent 0,3% des décès parmi les femmes espagnoles, selon les statistiques de 2004 du ministère espagnol de la santé. 80% des femmes décédées n’ont jamais fait un seul dépistage / frottis cervical.
Ces décès surviennent en moyenne à l’âge de 63 ans, ce qui confirme le fait qu’une éventuelle infection persistante par un virus à haut risque met des décennies à se transformer en dysplasie de haut grade, en adénocarcinome et en cancer invasif du col de l’utérus. Cela laisse amplement le temps de dépister et traiter les infections provoquant des lésions précancéreuses. Sachant que 90% des infections par papillomavirus se résolvent spontanément, sans aucune intervention thérapeutique.
Les études financées par les fabricants (Merck et Sanofi Pasteur MSD) disent que les sérotypes 16 et 18 (contre lesquels les vaccins Gardasil et Cervarix sont censés protéger) seraient responsables de 70% des cancers du col de l’utérus. Mais des études indépendantes trouvent des chiffres bien plus bas.
Les effets indésirables du Gardasil n’ont pas été étudiés chez les petites filles de moins de 15 ans, selon le Dr Diane Harper, investigatrice principale dans les essais cliniques. Les filles et jeunes femmes qui ont participé à ces derniers avaient entre 15 et 26 ans. Il n’existe aucune information sur les effets secondaires à moyen et long terme, ni sur la durée de l’immunisation obtenue par les trois doses. On ne sait pas non plus combien de doses de Gardasil seront nécessaires tout au long de la vie, puisque les éventuels problèmes arrivent des décennies après l’âge auquel le vaccin est administré.
De plus, le Gardasil est le vaccin le plus cher de l’histoire ; il coûte plus que tous les autres vaccins réunis. Il ne faut pas croire qu’on nous l’offre, puisque ce sont 464 euros de nos impôts qui y passent. C’est aussi le vaccin le plus douloureux.
Cette campagne de peur et d’exagération constante des risques mise en place par les firmes pharmaceutiques risque de créer une véritable panique à propos des infections par papillomavirus. Ca suffit maintenant ! Pas d’épidémie de cancer du col de l’utérus, alors pas besoin de se presser ! L’évidence qui s’impose avec le Gardasil / Cervarix, c’est qu’il est urgent d’attendre.
L’association se joint à l’appel au moratoire lancé par une équipe de vaccinologues, épidémiologistes et autres médecins dont la figure de proue est Carlos Alvarez-Dardet, professeur de santé publique à l’université d’Alicante et directeur du prestigieux Journal of Epidemiology and Community Health. La pétition - dont nous avons rendu compte dans cette note - est toujours en cours sur le site de l’association médicale indépendante CAPS, sous le titre Razones para una moratoria en la aplicacion de la vacuna del virus del papiloma humano en España (Raisons pour demander un moratoire dans l’applicaiton du vaccin contre le papillomavirus humain en Espagne).
Les propositions de l’association:
* il faut attendre et ne pas médicaliser la vie des jeunes filles
* Il faut créer les conditions d’un accès généralisé aux programmes de dépistage
* Il faut créer des centres d’information, des ateliers d’éducation en santé et des centres de planning familial pour les jeunes
* Il ne faut pas que jeunes filles et parents se laissent entraîner par le courant – paniquent en succombant à la campagne de peur de Sanofi Pasteur MSD et de Merck – et se joignent à la pression que ces derniers font sur les autorités sanitaires
* Il ne faut pas oublier que la chose la plus importante, c’est d’éduquer nos filles à avoir une vie sexuelle responsable, à éviter d’autres maladies sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées…
"Faites passer le message !"
adibsfeminista@gmail.com
vendredi 30 janvier 2009
jeudi 29 janvier 2009
3 nouveaux Hôpitaux Amis des Bébés
2 nouvelles maternités « Amies des Bébés » en France, et l’ensemble du pôle mère enfant du CH Lons le Saunier revalidé pour 4 ans.
Etablissements qui ont déjà le label « Ami des Bébés »
* La maternité du CH Lons le Saunier, Jura (2000, revalidée en 2004
* Clinique St Jean de Roubaix, Nord (2002 revalidée en 2006 – Label International) - maternité fermée depuis pour cause de manque d'obstetricien)
* La maternité du CH de Cognac, Charente (2003, revalidée en 2007)
* Hôpital de Saint-Affrique, Sud Aveyron (2006)
* La maternité de Mont de Marsan, Landes (2006)
* La maternité du CH d’Arcachon, Gironde (2007)
Source : http://www.coordination-allaitement.org/cofam.htm
Etablissements qui ont déjà le label « Ami des Bébés »
* La maternité du CH Lons le Saunier, Jura (2000, revalidée en 2004
* Clinique St Jean de Roubaix, Nord (2002 revalidée en 2006 – Label International) - maternité fermée depuis pour cause de manque d'obstetricien)
* La maternité du CH de Cognac, Charente (2003, revalidée en 2007)
* Hôpital de Saint-Affrique, Sud Aveyron (2006)
* La maternité de Mont de Marsan, Landes (2006)
* La maternité du CH d’Arcachon, Gironde (2007)
Source : http://www.coordination-allaitement.org/cofam.htm
mardi 27 janvier 2009
La douleur durant le travail: vos hormones sont là pour vous aider
Source : http://www.mamancherie.ca/fr/info/douleurtravail.htm
La douleur durant le travail:
vos hormones sont là pour vous aider
traduction de l’article “Pain in Labour: Your Hormones are your Helpers”
© Dr Sarah J Buckley 2005 www.sarahjbuckley.com
Imaginez ceci: votre chatte est enceinte, due pour accoucher environ en même temps que vous. Votre valise est prête pour l’hôpital, et vous attendez les premiers signes du travail avec excitation et un peu de nervosité.
Entre temps votre chatte s’affaire à trouver un endroit tranquille – votre tiroir à chaussettes ou votre panier à linge – où elle ne sera pas dérangée. Lorsque vous l’apercevez, vous ouvrez la porte du garde robe, mais la voilà qui déménage encore. Intriguée, vous remarquez que votre observation, même votre présence, semblent déranger le processus. Et puis, même si vous aviez espéré avoir un avant-goût du mystère de la naissance avant que ce ne soit votre tour, à votre réveil le lendemain matin vous la trouvez en train de lécher ses quatre chatons dans la garde-robe.
Pourquoi la naissance semble-t-elle si facile pour nos amis les animaux alors qu’elle est si difficile pour nous? Une différence évidente est l’altération de la forme du bassin causée par notre démarche debout; nos bébés doivent se tourner et se contorsionner pour naviguer ces courbes uniques. Même nos plus proches cousins, les grands singes, ont un canal génital presque droit.
Toutefois, dans tous les autres sens, la naissance humaine est comme celle des autres animaux – ceux qui allaitent leur petits – et fait appel aux mêmes hormones : les messagers chimiques du corps. Ces hormones, qui proviennent des recoins les plus profonds et les plus vieux de notre cerveau, provoquent le processus du travail et de la naissance, en plus d’exercer une puissante influence sur nos émotions et comportements.
Les chercheurs comme le chirurgien et pionnier de l’accouchement naturel français Michel Odent croient que si l’on peut être plus respectueux de nos racines mammifères, et des hormones que nous partageons, nous aurons nous-mêmes plus de chances d’avoir une naissance simple.
Le travail et la naissance impliquent des hauts niveaux d’ocytocine, souvent appelée l’hormone de l’amour, ainsi que de prolactine, l’hormone de la maternité. Ces deux hormones sont peut-être mieux connues pour leur rôle dans l’allaitement maternel. En plus, la béta-endorphine, l’anti-douleur naturel du corps, ainsi que l’adrénaline et la noradrénaline (épinéphrine et norépinéphrine), associées au réflexe de combat et de fuite, jouent aussi un rôle important dans le processus de l’accouchement. Beaucoup d’autres influences hormonales sur la naissance restent encore à être mieux comprises.
Tous les mammifères recherchent un endroit sûr pour donner naissance. L’augmentation des niveaux de prolactine est probablement à l’origine de cet instinct de « faire son nid ». A cette étape, comme vous l’avez sûrement observé avec votre chatte, l’interférence avec le nid, ou encore avec le sentiment de sécurité, interrompra le début du travail.
Même une fois le travail amorcé, certaines conditions ralentiront ou arrêteront le processus. Si les hormones de combat et de fuite sont stimulées par des sentiments de peur ou de danger, le rythme des contractions ralentira. Nos corps de mammifères sont conçus pour accoucher dans la nature sauvage, où c’est un avantage de reporter le travail lorsqu’il y a danger, afin de pouvoir retrouver la sécurité.
Beaucoup de femmes ont connu l’expérience d’un travail qui s’arrête après l’arrivée dans le lieu étranger qu’est l’hôpital, et certaines femmes peuvent être aussi sensibles qu’une chatte à la présence d’un observateur. L’accouchement loin de notre environnement naturel peut causer aux humains les mêmes types de difficultés que les animaux captifs rencontrent lorsqu’ils mettent bas dans un zoo.
Michel Odent cautionne également que même la faim, qui stimule aussi les hormones de combat et de fuite, peut arrêter le progrès du travail. Il suggère aux femmes de manger, si elles en ressentent le besoin, dès les toutes premières phases du travail; toutefois, plusieurs hôpitaux ont des protocoles qui défendent aux femmes de manger une fois qu’elles ont été admises.
L’ocytocine est l’hormone qui cause les contractions de l’utérus durant le travail. Les niveaux d’ocytocine augmentent graduellement pendant le travail, et sont à leur maximum au moment de la naissance, ce qui contribue à l’euphorie et la réceptivité de la mère envers son bébé habituellement ressenties après une naissance sans médicaments. Ce pic, déclenché par les sensations d’étirement du vagin au moment de la naissance, ne se produit pas lorsqu’une épidurale est en place. On a observé que l’épidurale interfère avec l’attachement entre les brebis et leurs agneaux.
L’ocytocine synthétique est souvent administrée par intraveineuse (directement dans le sang) lorsque les contractions ne sont pas efficaces. Toutefois, administrée de cette façon, elle n’atteint pas le cerveau et alors ne contribue pas à l’euphorie de la naissance, et en fait peut désensibiliser la mère à sa production naturelle d’ocytocine. La stimulation des mamelons est parfois utilisée pour stimuler les contractions puisque, comme l’allaitement, elle cause l’augmentation des niveaux d’ocytocine.
L’ocytocine a un autre rôle crucial à jouer après la naissance. Elle cause les contractions qui provoquent la séparation du placenta de la paroi de l’utérus, ainsi que son expulsion. Lorsque les niveaux d’ocytocine sont élevés, les contractions sont fortes, ce qui réduit le risque de saignement ou d’hémorragie post-partum.
Mettre votre bébé au sein est la façon la plus simple d’augmenter les niveaux d’ocytocine, mais Michel Odent mentionne également l’importance de l’intimité durant l’heure suivant la naissance. Ceci permet le contact peau à peau et visuel ininterrompu entre la mère et son bébé, ce qui optimise la sécrétion d’ocytocine.
L’ocytocine nous aide autant dans la transition émotive que dans la transition physique à la maternité. Dès les premières semaines de grossesse, l’ocytocine nous aide à être émotivement ouvertes et plus réceptive aux contacts sociaux et au support. En tant qu’hormone de l’orgasme, de l’accouchement et de l’allaitement, l’ocytocine nous encourage à « s’oublier », que ce soit par altruisme, service d’autrui ou à travers des sentiments d’amour.
Les hormones de combat et de fuite, aussi appelées catécholamines, peuvent interférer avec la sécrétion d’ocytocine durant le travail et après la naissance. Cependant, elles ont un rôle important à jouer dans la deuxième phase du travail, la phase de la naissance.
Tôt dans la deuxième phase du travail, lorsque le col est complètement dilaté mais que l’envie de pousser n’est pas encore très forte, la femme peut sentir le besoin de se reposer un peu. C’est une pause bien appréciée... Ensuite, la femme peut soudainement avoir la bouche sèche, les pupilles dilatées et un regain d’énergie, tous des symptômes caractéristiques d’un pic de catécholamines.
Cette poussée de catécholamines donne à la mère l’énergie pour expulser son bébé. Michel Odent remarque que lorsque la mère n’a pas reçu de médicaments, elle veut habituellement se placer à la verticale. Certaines cultures traditionnelles ont utilisé cet effet combat/fuite pour aider les femmes qui avaient des difficultés à accoucher en les surprenant ou en criant durant cette phase. C’est tout à fait logique, à ce point de non-retour, que la peur ou le danger précipite la naissance, pour permettre à la mère de prendre son bébé et de s’enfuir pour chercher refuge.
Les niveaux de catécholamines baissent rapidement après la naissance, ce qui peut faire en sorte que la mère aura froid ou des tremblements. Selon Michel Odent, un environnement très chaud est essentiel à cette étape, afin de maintenir les niveaux de catécholamine bas et de permettre à l’ocytocine de travailler efficacement pour prévenir les saignements.
L’autre hormone importante, la prolactine, est plus connue pour ses effets après la naissance. La prolactine est l’hormone principale de la production de lait. La succion du bébé augmente les niveaux de prolactine; la succion précoce et fréquente dès les premiers jours rend les seins plus réceptifs à la prolactine, ce qui à long terme aide à assurer une bonne production lactée.
Comme le font les autres hormones, la prolactine affecte les émotions et le comportement. Elle nous aide à répondre avant tout aux besoins du bébé en augmentant la soumission, l’anxiété et la vigilance.
Lorsque la prolactine est combinée à l’ocytocine, comme elle l’est tôt après la naissance et durant l’allaitement, elle encourage un dévouement détendu et désintéressé pour le bébé qui contribue à la satisfaction de la mère et à la santé physique et émotionnelle du bébé.
La béta-endorphine est une des endorphines sécrétée par le cerveau dans les périodes de stress ou de douleur, et elle est l’équivalent naturel aux drogues anti-douleurs comme la péthidine (Démérol).
Durant le travail, la béta-endorphine aide à soulager la douleur et contribue au sentiment d’être « sur une autre planète » que les femmes ressentent lorsqu’elles ne reçoivent pas de médicament. Les niveaux de béta-endorphine sont réduits lorsque les drogues sont administrées pour soulager la douleur.
Des niveaux très élevés de béta-endorphine peuvent ralentir le travail en diminuant le niveau d’ocytocine, ce qui fait comme si l’on « rationnait » l’intensité du travail en fonction de notre capacité de la supporter. Des niveaux modérés de béta-endorphine nous aident à gérer la douleur durant le travail, en plus de nous encourager à suivre nos instincts. Dans le cocktail hormonal près la naissance, la béta-endorphine jour un rôle dans l’attachement entre la mère et son bébé, qui lui aussi est infusé des endorphines de la naissance.
La béta-endorphine « allume » l’apprentissage et la mémoire, ce qui peut expliquer pourquoi nous nous rappelons le travail et l’accouchement avec tant de précision. Comme l’ocytocine, les endorphines peuvent provoquer l’euphorie et sont aussi sécrétées lorsque l’on fait l’amour et durant l’allaitement. En effet, les endorphines sont présentes dans le lait maternel, ce qui explique le « high » des bébés allaités à la fin d’une tétée. La béta-endorphine aide la sécrétion de prolactine, un exemple de la relation complexe entre ces hormones du travail, de l’accouchement et de l’allaitement.
Vous voilà donc dans la porte, votre valise à la main, en pleine contraction. Vous vous souvenez de l’ocytocine et des endorphines, que vous portez aussi en vous, et avec votre prochaine respiration, vous laissez aller la peur et la tension. Vous avez apporté votre nouveau soutien-gorge d’allaitement, et vous savez que la prolactine vous aidera aussi. Comme vous jetez un dernier regard sur votre maison, vous remarquez votre chatte.
Elle est couchée avec ses chatons accrochés à ses mamelles, et lorsque vous croisez son regard, elle vous fait un clin d’oeil.
Sarah J. Buckley est médecin de famille, omnipraticienne et auteure reconnue à l’échelle internationale. En plus d’être mère de quatre enfants, tous nés à la maison entre 1990-2000, elle écrit sur la grossesse, l’accouchement et le parentage. Son nouveau livre « Gentle Birth Gentle Mothering : The Wisdom and Science of Gentle Choices in Pregnancy, Birth and Parenting », un recueil des ses meilleurs articles, est maintenant disponible à www.sarahjbuckley.com
© Version française par Stéphanie Dupras, IBCLC, RLC, Consultante diplômée en lactation, Doula, Éducatrice périnatale.
La douleur durant le travail:
vos hormones sont là pour vous aider
traduction de l’article “Pain in Labour: Your Hormones are your Helpers”
© Dr Sarah J Buckley 2005 www.sarahjbuckley.com
Imaginez ceci: votre chatte est enceinte, due pour accoucher environ en même temps que vous. Votre valise est prête pour l’hôpital, et vous attendez les premiers signes du travail avec excitation et un peu de nervosité.
Entre temps votre chatte s’affaire à trouver un endroit tranquille – votre tiroir à chaussettes ou votre panier à linge – où elle ne sera pas dérangée. Lorsque vous l’apercevez, vous ouvrez la porte du garde robe, mais la voilà qui déménage encore. Intriguée, vous remarquez que votre observation, même votre présence, semblent déranger le processus. Et puis, même si vous aviez espéré avoir un avant-goût du mystère de la naissance avant que ce ne soit votre tour, à votre réveil le lendemain matin vous la trouvez en train de lécher ses quatre chatons dans la garde-robe.
Pourquoi la naissance semble-t-elle si facile pour nos amis les animaux alors qu’elle est si difficile pour nous? Une différence évidente est l’altération de la forme du bassin causée par notre démarche debout; nos bébés doivent se tourner et se contorsionner pour naviguer ces courbes uniques. Même nos plus proches cousins, les grands singes, ont un canal génital presque droit.
Toutefois, dans tous les autres sens, la naissance humaine est comme celle des autres animaux – ceux qui allaitent leur petits – et fait appel aux mêmes hormones : les messagers chimiques du corps. Ces hormones, qui proviennent des recoins les plus profonds et les plus vieux de notre cerveau, provoquent le processus du travail et de la naissance, en plus d’exercer une puissante influence sur nos émotions et comportements.
Les chercheurs comme le chirurgien et pionnier de l’accouchement naturel français Michel Odent croient que si l’on peut être plus respectueux de nos racines mammifères, et des hormones que nous partageons, nous aurons nous-mêmes plus de chances d’avoir une naissance simple.
Le travail et la naissance impliquent des hauts niveaux d’ocytocine, souvent appelée l’hormone de l’amour, ainsi que de prolactine, l’hormone de la maternité. Ces deux hormones sont peut-être mieux connues pour leur rôle dans l’allaitement maternel. En plus, la béta-endorphine, l’anti-douleur naturel du corps, ainsi que l’adrénaline et la noradrénaline (épinéphrine et norépinéphrine), associées au réflexe de combat et de fuite, jouent aussi un rôle important dans le processus de l’accouchement. Beaucoup d’autres influences hormonales sur la naissance restent encore à être mieux comprises.
Tous les mammifères recherchent un endroit sûr pour donner naissance. L’augmentation des niveaux de prolactine est probablement à l’origine de cet instinct de « faire son nid ». A cette étape, comme vous l’avez sûrement observé avec votre chatte, l’interférence avec le nid, ou encore avec le sentiment de sécurité, interrompra le début du travail.
Même une fois le travail amorcé, certaines conditions ralentiront ou arrêteront le processus. Si les hormones de combat et de fuite sont stimulées par des sentiments de peur ou de danger, le rythme des contractions ralentira. Nos corps de mammifères sont conçus pour accoucher dans la nature sauvage, où c’est un avantage de reporter le travail lorsqu’il y a danger, afin de pouvoir retrouver la sécurité.
Beaucoup de femmes ont connu l’expérience d’un travail qui s’arrête après l’arrivée dans le lieu étranger qu’est l’hôpital, et certaines femmes peuvent être aussi sensibles qu’une chatte à la présence d’un observateur. L’accouchement loin de notre environnement naturel peut causer aux humains les mêmes types de difficultés que les animaux captifs rencontrent lorsqu’ils mettent bas dans un zoo.
Michel Odent cautionne également que même la faim, qui stimule aussi les hormones de combat et de fuite, peut arrêter le progrès du travail. Il suggère aux femmes de manger, si elles en ressentent le besoin, dès les toutes premières phases du travail; toutefois, plusieurs hôpitaux ont des protocoles qui défendent aux femmes de manger une fois qu’elles ont été admises.
L’ocytocine est l’hormone qui cause les contractions de l’utérus durant le travail. Les niveaux d’ocytocine augmentent graduellement pendant le travail, et sont à leur maximum au moment de la naissance, ce qui contribue à l’euphorie et la réceptivité de la mère envers son bébé habituellement ressenties après une naissance sans médicaments. Ce pic, déclenché par les sensations d’étirement du vagin au moment de la naissance, ne se produit pas lorsqu’une épidurale est en place. On a observé que l’épidurale interfère avec l’attachement entre les brebis et leurs agneaux.
L’ocytocine synthétique est souvent administrée par intraveineuse (directement dans le sang) lorsque les contractions ne sont pas efficaces. Toutefois, administrée de cette façon, elle n’atteint pas le cerveau et alors ne contribue pas à l’euphorie de la naissance, et en fait peut désensibiliser la mère à sa production naturelle d’ocytocine. La stimulation des mamelons est parfois utilisée pour stimuler les contractions puisque, comme l’allaitement, elle cause l’augmentation des niveaux d’ocytocine.
L’ocytocine a un autre rôle crucial à jouer après la naissance. Elle cause les contractions qui provoquent la séparation du placenta de la paroi de l’utérus, ainsi que son expulsion. Lorsque les niveaux d’ocytocine sont élevés, les contractions sont fortes, ce qui réduit le risque de saignement ou d’hémorragie post-partum.
Mettre votre bébé au sein est la façon la plus simple d’augmenter les niveaux d’ocytocine, mais Michel Odent mentionne également l’importance de l’intimité durant l’heure suivant la naissance. Ceci permet le contact peau à peau et visuel ininterrompu entre la mère et son bébé, ce qui optimise la sécrétion d’ocytocine.
L’ocytocine nous aide autant dans la transition émotive que dans la transition physique à la maternité. Dès les premières semaines de grossesse, l’ocytocine nous aide à être émotivement ouvertes et plus réceptive aux contacts sociaux et au support. En tant qu’hormone de l’orgasme, de l’accouchement et de l’allaitement, l’ocytocine nous encourage à « s’oublier », que ce soit par altruisme, service d’autrui ou à travers des sentiments d’amour.
Les hormones de combat et de fuite, aussi appelées catécholamines, peuvent interférer avec la sécrétion d’ocytocine durant le travail et après la naissance. Cependant, elles ont un rôle important à jouer dans la deuxième phase du travail, la phase de la naissance.
Tôt dans la deuxième phase du travail, lorsque le col est complètement dilaté mais que l’envie de pousser n’est pas encore très forte, la femme peut sentir le besoin de se reposer un peu. C’est une pause bien appréciée... Ensuite, la femme peut soudainement avoir la bouche sèche, les pupilles dilatées et un regain d’énergie, tous des symptômes caractéristiques d’un pic de catécholamines.
Cette poussée de catécholamines donne à la mère l’énergie pour expulser son bébé. Michel Odent remarque que lorsque la mère n’a pas reçu de médicaments, elle veut habituellement se placer à la verticale. Certaines cultures traditionnelles ont utilisé cet effet combat/fuite pour aider les femmes qui avaient des difficultés à accoucher en les surprenant ou en criant durant cette phase. C’est tout à fait logique, à ce point de non-retour, que la peur ou le danger précipite la naissance, pour permettre à la mère de prendre son bébé et de s’enfuir pour chercher refuge.
Les niveaux de catécholamines baissent rapidement après la naissance, ce qui peut faire en sorte que la mère aura froid ou des tremblements. Selon Michel Odent, un environnement très chaud est essentiel à cette étape, afin de maintenir les niveaux de catécholamine bas et de permettre à l’ocytocine de travailler efficacement pour prévenir les saignements.
L’autre hormone importante, la prolactine, est plus connue pour ses effets après la naissance. La prolactine est l’hormone principale de la production de lait. La succion du bébé augmente les niveaux de prolactine; la succion précoce et fréquente dès les premiers jours rend les seins plus réceptifs à la prolactine, ce qui à long terme aide à assurer une bonne production lactée.
Comme le font les autres hormones, la prolactine affecte les émotions et le comportement. Elle nous aide à répondre avant tout aux besoins du bébé en augmentant la soumission, l’anxiété et la vigilance.
Lorsque la prolactine est combinée à l’ocytocine, comme elle l’est tôt après la naissance et durant l’allaitement, elle encourage un dévouement détendu et désintéressé pour le bébé qui contribue à la satisfaction de la mère et à la santé physique et émotionnelle du bébé.
La béta-endorphine est une des endorphines sécrétée par le cerveau dans les périodes de stress ou de douleur, et elle est l’équivalent naturel aux drogues anti-douleurs comme la péthidine (Démérol).
Durant le travail, la béta-endorphine aide à soulager la douleur et contribue au sentiment d’être « sur une autre planète » que les femmes ressentent lorsqu’elles ne reçoivent pas de médicament. Les niveaux de béta-endorphine sont réduits lorsque les drogues sont administrées pour soulager la douleur.
Des niveaux très élevés de béta-endorphine peuvent ralentir le travail en diminuant le niveau d’ocytocine, ce qui fait comme si l’on « rationnait » l’intensité du travail en fonction de notre capacité de la supporter. Des niveaux modérés de béta-endorphine nous aident à gérer la douleur durant le travail, en plus de nous encourager à suivre nos instincts. Dans le cocktail hormonal près la naissance, la béta-endorphine jour un rôle dans l’attachement entre la mère et son bébé, qui lui aussi est infusé des endorphines de la naissance.
La béta-endorphine « allume » l’apprentissage et la mémoire, ce qui peut expliquer pourquoi nous nous rappelons le travail et l’accouchement avec tant de précision. Comme l’ocytocine, les endorphines peuvent provoquer l’euphorie et sont aussi sécrétées lorsque l’on fait l’amour et durant l’allaitement. En effet, les endorphines sont présentes dans le lait maternel, ce qui explique le « high » des bébés allaités à la fin d’une tétée. La béta-endorphine aide la sécrétion de prolactine, un exemple de la relation complexe entre ces hormones du travail, de l’accouchement et de l’allaitement.
Vous voilà donc dans la porte, votre valise à la main, en pleine contraction. Vous vous souvenez de l’ocytocine et des endorphines, que vous portez aussi en vous, et avec votre prochaine respiration, vous laissez aller la peur et la tension. Vous avez apporté votre nouveau soutien-gorge d’allaitement, et vous savez que la prolactine vous aidera aussi. Comme vous jetez un dernier regard sur votre maison, vous remarquez votre chatte.
Elle est couchée avec ses chatons accrochés à ses mamelles, et lorsque vous croisez son regard, elle vous fait un clin d’oeil.
Sarah J. Buckley est médecin de famille, omnipraticienne et auteure reconnue à l’échelle internationale. En plus d’être mère de quatre enfants, tous nés à la maison entre 1990-2000, elle écrit sur la grossesse, l’accouchement et le parentage. Son nouveau livre « Gentle Birth Gentle Mothering : The Wisdom and Science of Gentle Choices in Pregnancy, Birth and Parenting », un recueil des ses meilleurs articles, est maintenant disponible à www.sarahjbuckley.com
© Version française par Stéphanie Dupras, IBCLC, RLC, Consultante diplômée en lactation, Doula, Éducatrice périnatale.
lundi 26 janvier 2009
Etude sur la pratique de l'épisiotomie et l'incontinence
Une étude (voir ici ) réalisée en France montre que "L’épisiotomie systématique ne protège pas de l’incontinence urinaire ou anale quatre ans après le premier accouchement."
Le délai de 4 ans est en effet un délai nécessaire pour mesurer le taux d'incontinences liées à l'accouchement.
Grâce à cette étude, toute épisiotomie effectuer en vue de protéger la parturiente d'une éventuelle future incontinence devient injustifiée.
Les pratiques d'épisiotomie, nettement excessives en France par rapport aux recommandations de l'OMS, se justifiaient jusqu'à présent par la protection du périnée face aux risques de déchirures (justification obsolète, voir ici ) et par la prévention de l'incontinence.
Aujourd'hui, l'épisiotomie ne semble plus être justifiée que dans quelques cas spécifiques à l'appréciation du praticien, et en aucun cas de manière systématique quelle que soit le cas en question. Ceci est d'ailleurs retrouvé dans les recommandations de pratiques cliniques du Comité National des Gynécologues et Obstétriciens de France :
En pratique, il y a tout lieu de s'intéresser de près aux taux d'épisiotomie pratiqués par l'établissement prévu pour l'accouchement. Seul ce taux peut vous renseigner car rares sont les praticiens qui admettront avoir une pratique systématique de l'épisiotomie ("Je ne fais une épisiotomie que lorsqu'elle est nécassaire..."). Un taux supérieur à 30% indique une pratique trop systématique de ce geste au sein de l'établissement.
La loi qui demande le consentement éclairé du patient avant tout acte médical est rarement respectée lors de la pratique de l'épisiotomie (il est à noter que c'est un des rares actes de l'accouchement qui est justifié la plupart du temps pour le bénéfice supposé de la mère et non de l'enfant, et pourtant la plupart du temps la mère n'a pas son mot à dire dessus).
Il peut être intéressant de faire un projet de naissance qui servira de base à la discussion avec le personnel soignant, demandant à ce que ce consentement soit obtenu avant l'incision par exemple, et précisant le cas échéant que si il n'y a pas de risques immédiats pour le bébé vous préférez que votre périnée soit intact du coup de ciseau rituel.
Le délai de 4 ans est en effet un délai nécessaire pour mesurer le taux d'incontinences liées à l'accouchement.
Grâce à cette étude, toute épisiotomie effectuer en vue de protéger la parturiente d'une éventuelle future incontinence devient injustifiée.
Les pratiques d'épisiotomie, nettement excessives en France par rapport aux recommandations de l'OMS, se justifiaient jusqu'à présent par la protection du périnée face aux risques de déchirures (justification obsolète, voir ici ) et par la prévention de l'incontinence.
Aujourd'hui, l'épisiotomie ne semble plus être justifiée que dans quelques cas spécifiques à l'appréciation du praticien, et en aucun cas de manière systématique quelle que soit le cas en question. Ceci est d'ailleurs retrouvé dans les recommandations de pratiques cliniques du Comité National des Gynécologues et Obstétriciens de France :
En pratique, il y a tout lieu de s'intéresser de près aux taux d'épisiotomie pratiqués par l'établissement prévu pour l'accouchement. Seul ce taux peut vous renseigner car rares sont les praticiens qui admettront avoir une pratique systématique de l'épisiotomie ("Je ne fais une épisiotomie que lorsqu'elle est nécassaire..."). Un taux supérieur à 30% indique une pratique trop systématique de ce geste au sein de l'établissement.
La loi qui demande le consentement éclairé du patient avant tout acte médical est rarement respectée lors de la pratique de l'épisiotomie (il est à noter que c'est un des rares actes de l'accouchement qui est justifié la plupart du temps pour le bénéfice supposé de la mère et non de l'enfant, et pourtant la plupart du temps la mère n'a pas son mot à dire dessus).
Il peut être intéressant de faire un projet de naissance qui servira de base à la discussion avec le personnel soignant, demandant à ce que ce consentement soit obtenu avant l'incision par exemple, et précisant le cas échéant que si il n'y a pas de risques immédiats pour le bébé vous préférez que votre périnée soit intact du coup de ciseau rituel.
Usage abusif du principe de précaution
Source : http://fr.news.yahoo.com/3/20090121/tfr-justice-hopital-clermont-ferrand-enf-342d366.html
Clermont: un nouveau-né retiré à la garde des parents, qui se disent victimes d'un usage abusif du principe de précaution
Mercredi 21 janvier, 13h18
AP Laurence Addario
Des parents qui se sont vu retirer la garde de leur nouveau-né demandent au tribunal administratif de Clermont-Ferrand de mener une enquête afin de comprendre ce qui a poussé le corps médical à réclamer ce retrait auprès du parquet de Clermont-Ferrand, a-t-on appris mercredi auprès de leur avocat. Lire la suite l'article
Le juge des enfants Philippe Sirard au tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand a décidé mercredi matin de lever l'ordonnance de placement provisoire décidée par le parquet le 14 janvier dernier. "Une mesure totalement abusive! Mes clients ont vécu une semaine en enfer et sont scandalisés par ce qui leur est arrivé", s'indigne Me Charles Fribourg, conseil d'Elodie et de Thierry Devillechabrolle.
Le 7 janvier, ce couple se réjouissait comme il se doit de la venue au monde de Julie à la maternité du CHU de Clermont-Ferrand, appelée localement Hôtel-Dieu. Le 12 janvier, un prélèvement sanguin effectué sur le bébé révélait un taux de l'hormone thyroïdienne THS légèrement surélevé. On annonçait alors aux parents qu'un nouveau contrôle via une prise de sang allait être nécessaire mais pas avant le surlendemain, le 16 janvier. Les parents, souhaitant rentrer chez eux, ont alors demandé s'il était possible de réaliser cet examen à l'extérieur de l'hôpital. Le personnel soignant a refusé, jugeant les parents incapables de s'occuper d'un enfant.
Le couple a alors décidé de regagner quand même son domicile de Courpières, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Clermont. La réaction ne se fait pas attendre: un rapport médical est promptement remis au substitut en charge des mineurs au TGI de Clermont-Ferrand, lequel prend une ordonnance de placement provisoire à l'Hôtel-Dieu en jugeant que "la santé, la sécurité, la moralité et les conditions de la mineure sont gravement compromises".
Pas moins de 12 gendarmes et une ambulance du SAMU sont alors mobilisés pour venir chercher le bébé dans la soirée du 14 janvier et le ramener à l'hôpital. Le nourrisson est placé au service pédiatrique du CHU. Ses parents sont autorisés à veiller sur lui, mais ne peuvent le ramener chez eux.
Le 16 janvier, l'examen sanguin est favorable à une sortie de l'enfant, mais le parquet refuse de lever l'ordonnance de placement. Le juge des enfants ne sera saisi par le ministère public que le lundi 19 janvier, qui se prononcera mercredi. "C'est une forme de détention abusive, et du bébé et de ses parents. Mes clients ont vécu un véritable cauchemar. Ils ressentent l'intervention de la justice et de la médecine comme de véritables machines à broyer", s'insurge Me Fribourg, mettant en exergue par ailleurs un usage abusif du principe de précaution.
Interrogé par l'Associated Press, Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République de Clermont-Ferrand, reconnaît que "la mesure prise est excessive. Ce qui a déterminé notre décision, c'est le rapport médical qui notifiait que la famille était incapable de s'occuper de l'enfant. La décision qui a été prise l'a été pour protéger l'enfant en l'état des éléments dont nous disposions. Je comprends la colère des parents, mais je revendique le droit à l'erreur. L'erreur dans la prévention, ce n'est pas une erreur". AP
Clermont: un nouveau-né retiré à la garde des parents, qui se disent victimes d'un usage abusif du principe de précaution
Mercredi 21 janvier, 13h18
AP Laurence Addario
Des parents qui se sont vu retirer la garde de leur nouveau-né demandent au tribunal administratif de Clermont-Ferrand de mener une enquête afin de comprendre ce qui a poussé le corps médical à réclamer ce retrait auprès du parquet de Clermont-Ferrand, a-t-on appris mercredi auprès de leur avocat. Lire la suite l'article
Le juge des enfants Philippe Sirard au tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand a décidé mercredi matin de lever l'ordonnance de placement provisoire décidée par le parquet le 14 janvier dernier. "Une mesure totalement abusive! Mes clients ont vécu une semaine en enfer et sont scandalisés par ce qui leur est arrivé", s'indigne Me Charles Fribourg, conseil d'Elodie et de Thierry Devillechabrolle.
Le 7 janvier, ce couple se réjouissait comme il se doit de la venue au monde de Julie à la maternité du CHU de Clermont-Ferrand, appelée localement Hôtel-Dieu. Le 12 janvier, un prélèvement sanguin effectué sur le bébé révélait un taux de l'hormone thyroïdienne THS légèrement surélevé. On annonçait alors aux parents qu'un nouveau contrôle via une prise de sang allait être nécessaire mais pas avant le surlendemain, le 16 janvier. Les parents, souhaitant rentrer chez eux, ont alors demandé s'il était possible de réaliser cet examen à l'extérieur de l'hôpital. Le personnel soignant a refusé, jugeant les parents incapables de s'occuper d'un enfant.
Le couple a alors décidé de regagner quand même son domicile de Courpières, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Clermont. La réaction ne se fait pas attendre: un rapport médical est promptement remis au substitut en charge des mineurs au TGI de Clermont-Ferrand, lequel prend une ordonnance de placement provisoire à l'Hôtel-Dieu en jugeant que "la santé, la sécurité, la moralité et les conditions de la mineure sont gravement compromises".
Pas moins de 12 gendarmes et une ambulance du SAMU sont alors mobilisés pour venir chercher le bébé dans la soirée du 14 janvier et le ramener à l'hôpital. Le nourrisson est placé au service pédiatrique du CHU. Ses parents sont autorisés à veiller sur lui, mais ne peuvent le ramener chez eux.
Le 16 janvier, l'examen sanguin est favorable à une sortie de l'enfant, mais le parquet refuse de lever l'ordonnance de placement. Le juge des enfants ne sera saisi par le ministère public que le lundi 19 janvier, qui se prononcera mercredi. "C'est une forme de détention abusive, et du bébé et de ses parents. Mes clients ont vécu un véritable cauchemar. Ils ressentent l'intervention de la justice et de la médecine comme de véritables machines à broyer", s'insurge Me Fribourg, mettant en exergue par ailleurs un usage abusif du principe de précaution.
Interrogé par l'Associated Press, Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République de Clermont-Ferrand, reconnaît que "la mesure prise est excessive. Ce qui a déterminé notre décision, c'est le rapport médical qui notifiait que la famille était incapable de s'occuper de l'enfant. La décision qui a été prise l'a été pour protéger l'enfant en l'état des éléments dont nous disposions. Je comprends la colère des parents, mais je revendique le droit à l'erreur. L'erreur dans la prévention, ce n'est pas une erreur". AP
vendredi 23 janvier 2009
Condamnée pour avoir accouché en maison de naissance allemande
Une Mosellane a été jugée par le tribunal de la Sécu pour « son comportement inadmissible » à 100 € d'amende.
Elle a simplement voulu d'un accouchement plus naturel pour son fils Leny, né en mai 2007 dans une maison de naissance à Sarrebrück.
Eudes Geisler ne voulait pas revivre « un accouchement à l'hôpital. C'était trop médicalisé, pas naturel ». Sa deuxième grossesse se déroulant normalement, « je voulais accueillir mon second enfant dans un cadre plus chaleureux qu'un hôpital ». Les maisons de naissance permettent à la famille de vivre cet accueil comme un moment normal, où « maman » ne va pas à l'hôpital.
Résidant à Benestroff en Moselle, son premier choix se porte sur le concours d'une sage-femme pour accoucher à la maison. « La première maternité est à trente minutes de mon habitation. Aucune sage-femme n'acceptait à l'époque de m'accoucher à domicile. Certaines auraient voulu mais n'étaient pas couvertes par leur assurance professionnelle ».
De l'autre côté de la frontière, un accueil en accord avec les désirs du couple est possible, dans une maison de naissance à Sarrebrück. Un cadre plus intime mais toujours encadré par des sages-femmes.
En avril, soit un mois avant la venue au monde du petit Leny, la caisse de Metz l'informe de son refus de prendre en charge ses soins et frais de séjour programmés à Sarrebrück. Le 27 juillet 2007, après l'accouchement, la commission de recours amiable confirme la décision.
1.000 euros en jeu
Eudes Geisler décide alors d'attaquer au motif « qu'un assuré français peut traverser les frontières pour se faire soigner à l'étranger et se faire rembourser en France ». La somme de 1.000 €, avancée par le couple, est en jeu. Loin des « 3.000 € que coûte un accouchement classique à l'hôpital ».
Le médecin-conseil national est saisi. Il estime « que les soins et séjours programmés dans cette maison de naissance n'étaient pas conformes à la législation française », et fait valoir que Mme Geisler « pouvait trouver en France et dans son voisinage des maternités lui permettant d'accoucher ». Tout ce qu'elle voulait éviter...
Mis en délibéré, le jugement du 16 octobre 2008 est prononcé le 7 janvier 2009. Sans surprise, il déboute Eudes Geisler du remboursement de 1.046,58 € et des 1.500 € qu'elle réclamait pour les frais d'avocat. Mais le jugement lui prête des intentions de caprice. « L'on ne saurait évidemment reprocher à Mme Geisler d'avoir préféré accoucher dans une maison de naissance en Allemagne plutôt que dans une maternité lorraine (...) Toutefois, il s'agit d'un choix de pure convenance personnelle (...) et l'on peut ainsi reprocher à Mme Geisler d'avoir voulu faire supporter par la communauté des assurés sociaux un choix de pure convenance personnelle. Un tel comportement n'est pas admissible ».
Alors que l'OMS insiste sur le respect du choix éclairé de la femme quant au lieu de la naissance, la Sécu la condamne à une amende civile de 100 €. « Je ne vois pas ce que j'ai fait de mal. J'ai l'impression d'être punie ». Ça y ressemble en effet. Comme une injonction à ne pas interjeter appel.
Walérian KOSCINSKI
19/01/09
Source : http://www.estrepublicain.fr/une/societe/art_988432.php
Elle a simplement voulu d'un accouchement plus naturel pour son fils Leny, né en mai 2007 dans une maison de naissance à Sarrebrück.
Eudes Geisler ne voulait pas revivre « un accouchement à l'hôpital. C'était trop médicalisé, pas naturel ». Sa deuxième grossesse se déroulant normalement, « je voulais accueillir mon second enfant dans un cadre plus chaleureux qu'un hôpital ». Les maisons de naissance permettent à la famille de vivre cet accueil comme un moment normal, où « maman » ne va pas à l'hôpital.
Résidant à Benestroff en Moselle, son premier choix se porte sur le concours d'une sage-femme pour accoucher à la maison. « La première maternité est à trente minutes de mon habitation. Aucune sage-femme n'acceptait à l'époque de m'accoucher à domicile. Certaines auraient voulu mais n'étaient pas couvertes par leur assurance professionnelle ».
De l'autre côté de la frontière, un accueil en accord avec les désirs du couple est possible, dans une maison de naissance à Sarrebrück. Un cadre plus intime mais toujours encadré par des sages-femmes.
En avril, soit un mois avant la venue au monde du petit Leny, la caisse de Metz l'informe de son refus de prendre en charge ses soins et frais de séjour programmés à Sarrebrück. Le 27 juillet 2007, après l'accouchement, la commission de recours amiable confirme la décision.
1.000 euros en jeu
Eudes Geisler décide alors d'attaquer au motif « qu'un assuré français peut traverser les frontières pour se faire soigner à l'étranger et se faire rembourser en France ». La somme de 1.000 €, avancée par le couple, est en jeu. Loin des « 3.000 € que coûte un accouchement classique à l'hôpital ».
Le médecin-conseil national est saisi. Il estime « que les soins et séjours programmés dans cette maison de naissance n'étaient pas conformes à la législation française », et fait valoir que Mme Geisler « pouvait trouver en France et dans son voisinage des maternités lui permettant d'accoucher ». Tout ce qu'elle voulait éviter...
Mis en délibéré, le jugement du 16 octobre 2008 est prononcé le 7 janvier 2009. Sans surprise, il déboute Eudes Geisler du remboursement de 1.046,58 € et des 1.500 € qu'elle réclamait pour les frais d'avocat. Mais le jugement lui prête des intentions de caprice. « L'on ne saurait évidemment reprocher à Mme Geisler d'avoir préféré accoucher dans une maison de naissance en Allemagne plutôt que dans une maternité lorraine (...) Toutefois, il s'agit d'un choix de pure convenance personnelle (...) et l'on peut ainsi reprocher à Mme Geisler d'avoir voulu faire supporter par la communauté des assurés sociaux un choix de pure convenance personnelle. Un tel comportement n'est pas admissible ».
Alors que l'OMS insiste sur le respect du choix éclairé de la femme quant au lieu de la naissance, la Sécu la condamne à une amende civile de 100 €. « Je ne vois pas ce que j'ai fait de mal. J'ai l'impression d'être punie ». Ça y ressemble en effet. Comme une injonction à ne pas interjeter appel.
Walérian KOSCINSKI
19/01/09
Source : http://www.estrepublicain.fr/une/societe/art_988432.php
mercredi 21 janvier 2009
Le dépistage de la trisomie 21 est-il bien compris par les femmes ?
Le dépistage de la trisomie 21 est-il bien compris par les femmes ?
7 janvier 2009
Le dépistage de la trisomie 21 fait l'objet d'une règlementation spécifique en France imposant l'obtention du consentement écrit des femmes. Une étude menée par l'unité Inserm 912 "Sciences économiques et sociales, systèmes de sante, sociétés" et le Département de gynécologie-obstétrique de l'hôpital Poissy-Saint Germain dans les Yvelines révèle pourtant que les femmes sont susceptibles de mal comprendre les différentes étapes de ce dépistage. Les chercheurs montrent ainsi que la moitié des femmes qui ont accepté une échographie et un test sanguin n'avaient pas conscience qu'elles pourraient être amenées à prendre d'autres décisions : faire ou non une amniocentèse et, en cas de diagnostic avéré de trisomie 21, poursuivre ou interrompre leur grossesse. Ces travaux sont publiés en ligne dans la dernière édition de Prenatal Diagnosis.
En France, la proposition d'actes médicaux visant à établir un diagnostic prénatal doit être accompagnée d'une démarche d'information de la femme enceinte (décret du 6 mai 1996). Le professionnel de santé doit certifier avoir informé la femme enceinte lors de la proposition de dépistage (signature d'une attestation par le prescripteur) et la prescription doit être accompagnée du consentement écrit de la femme pour la réalisation du dépistage.
Le dépistage de la trisomie 21 chez les enfants à naître repose habituellement sur deux étapes : l'échographie du premier trimestre de grossesse, suivie par un dosage sanguin de marqueurs maternels associés à la trisomie 21. Ce test sanguin est proposé aux femmes enceintes de manière systématique depuis 1997 ; il établit un risque global de trisomie 21 en y associant le risque inhérent à l'âge de la mère. En fonction du résultat obtenu, la future mère peut se voir proposer de poursuivre le processus de dépistage par un prélèvement de liquide amniotique ou amniocentèse, avec un risque de fausse-couche dans 0,5 à 1% des cas. En cas de diagnostic avéré de trisomie 21 après amniocentèse, la femme enceinte devra prendre la décision de poursuivre ou non sa grossesse.
Un certain nombre d'études ont porté sur l'efficacité de ce type de dépistage, son coût pour la société, ou sur la clarté et la compréhension de l'information délivrée. Aucune sur la manière dont les femmes abordent les décisions successives qu'elles sont amenées à prendre lors du dépistage de la trisomie 21. Or, en pratique, les femmes doivent prendre rapidement des décisions complexes.
Sont-elles réellement conscientes des implications de leurs décisions ? Pour répondre à cette question, Valérie Seror, chargée de recherche dans l'Unité Inserm 912 et Yves Ville, chef du service de gynécologie-obstétrique de l'Hôpital Necker-Enfants Malades ont analysé, sur la base d'un auto-questionnaire, les décisions successives prises par 391 femmes ayant accouché dans une maternité des Yvelines entre avril et octobre 2005. 88,3% des femmes ont suivi le processus de dépistage habituel, à savoir : mesure de la clarté nucale (1) par échographie et dépistage sanguin au 1er ou au 2e trimestre.
L'étude des questionnaires révèle que la plupart des femmes n'étaient pas conscientes des implications possibles du dépistage de la trisomie 21 ou ne les comprenaient pas. Environ 40% des femmes qui ont eu une échographie et un dosage sanguin n'avaient pas conscience qu'elles pourraient être confrontées à un moment donné à la décision de ne pas poursuivre leur grossesse. Plus de la moitié d'entre elles n'avaient pas pensé au fait que le dépistage pouvait aboutir à une amniocentèse et environ un tiers ne comprenaient pas les résultats du dosage sanguin.
L'analyse détaillée a montré des différences d'implication dans la prise de décision : les femmes passives à l'égard de la décision, c'est-à-dire déclarant ne pas avoir eu conscience des implications du dépistage et ayant délégué leur prise de décision au médecin, étaient fréquemment caractérisées par une mauvaise compréhension du résultat de leur dépistage sanguin.
"Si les femmes enceintes peuvent considérer que les prises de décision relatives à leur suivi de grossesse sont du ressort du médecin, il est en revanche discutable qu'elles n'aient pas conscience des implications potentielles du dépistage, notamment la possibilité d'avoir à décider de la poursuite ou de l'arrêt de la grossesse" précise Valérie Seror.
Alors que le principe de décision éclairée est au coeur du dispositif réglementaire qui encadre le dépistage de la trisomie 21, les chercheurs concluent qu'il ne s'agit pas de condamner l'attitude des femmes, mais d'accompagner le dépistage par une information adaptée leur permettant des prises de décision en accord avec leurs valeurs.
Note :
(1) Poche de liquide présente temporairement au niveau du cou du foetus, dont la mesure permet d'estimer le risque de trisomie 21.
Pour en savoir plus
Source :
"Prenatal screening for Down syndrome : women's involvement in decision-making and their attitudes to screening"
http://www.inserm.fr/fr/presse/communiques/seror_70109.html
7 janvier 2009
Le dépistage de la trisomie 21 fait l'objet d'une règlementation spécifique en France imposant l'obtention du consentement écrit des femmes. Une étude menée par l'unité Inserm 912 "Sciences économiques et sociales, systèmes de sante, sociétés" et le Département de gynécologie-obstétrique de l'hôpital Poissy-Saint Germain dans les Yvelines révèle pourtant que les femmes sont susceptibles de mal comprendre les différentes étapes de ce dépistage. Les chercheurs montrent ainsi que la moitié des femmes qui ont accepté une échographie et un test sanguin n'avaient pas conscience qu'elles pourraient être amenées à prendre d'autres décisions : faire ou non une amniocentèse et, en cas de diagnostic avéré de trisomie 21, poursuivre ou interrompre leur grossesse. Ces travaux sont publiés en ligne dans la dernière édition de Prenatal Diagnosis.
En France, la proposition d'actes médicaux visant à établir un diagnostic prénatal doit être accompagnée d'une démarche d'information de la femme enceinte (décret du 6 mai 1996). Le professionnel de santé doit certifier avoir informé la femme enceinte lors de la proposition de dépistage (signature d'une attestation par le prescripteur) et la prescription doit être accompagnée du consentement écrit de la femme pour la réalisation du dépistage.
Le dépistage de la trisomie 21 chez les enfants à naître repose habituellement sur deux étapes : l'échographie du premier trimestre de grossesse, suivie par un dosage sanguin de marqueurs maternels associés à la trisomie 21. Ce test sanguin est proposé aux femmes enceintes de manière systématique depuis 1997 ; il établit un risque global de trisomie 21 en y associant le risque inhérent à l'âge de la mère. En fonction du résultat obtenu, la future mère peut se voir proposer de poursuivre le processus de dépistage par un prélèvement de liquide amniotique ou amniocentèse, avec un risque de fausse-couche dans 0,5 à 1% des cas. En cas de diagnostic avéré de trisomie 21 après amniocentèse, la femme enceinte devra prendre la décision de poursuivre ou non sa grossesse.
Un certain nombre d'études ont porté sur l'efficacité de ce type de dépistage, son coût pour la société, ou sur la clarté et la compréhension de l'information délivrée. Aucune sur la manière dont les femmes abordent les décisions successives qu'elles sont amenées à prendre lors du dépistage de la trisomie 21. Or, en pratique, les femmes doivent prendre rapidement des décisions complexes.
Sont-elles réellement conscientes des implications de leurs décisions ? Pour répondre à cette question, Valérie Seror, chargée de recherche dans l'Unité Inserm 912 et Yves Ville, chef du service de gynécologie-obstétrique de l'Hôpital Necker-Enfants Malades ont analysé, sur la base d'un auto-questionnaire, les décisions successives prises par 391 femmes ayant accouché dans une maternité des Yvelines entre avril et octobre 2005. 88,3% des femmes ont suivi le processus de dépistage habituel, à savoir : mesure de la clarté nucale (1) par échographie et dépistage sanguin au 1er ou au 2e trimestre.
L'étude des questionnaires révèle que la plupart des femmes n'étaient pas conscientes des implications possibles du dépistage de la trisomie 21 ou ne les comprenaient pas. Environ 40% des femmes qui ont eu une échographie et un dosage sanguin n'avaient pas conscience qu'elles pourraient être confrontées à un moment donné à la décision de ne pas poursuivre leur grossesse. Plus de la moitié d'entre elles n'avaient pas pensé au fait que le dépistage pouvait aboutir à une amniocentèse et environ un tiers ne comprenaient pas les résultats du dosage sanguin.
L'analyse détaillée a montré des différences d'implication dans la prise de décision : les femmes passives à l'égard de la décision, c'est-à-dire déclarant ne pas avoir eu conscience des implications du dépistage et ayant délégué leur prise de décision au médecin, étaient fréquemment caractérisées par une mauvaise compréhension du résultat de leur dépistage sanguin.
"Si les femmes enceintes peuvent considérer que les prises de décision relatives à leur suivi de grossesse sont du ressort du médecin, il est en revanche discutable qu'elles n'aient pas conscience des implications potentielles du dépistage, notamment la possibilité d'avoir à décider de la poursuite ou de l'arrêt de la grossesse" précise Valérie Seror.
Alors que le principe de décision éclairée est au coeur du dispositif réglementaire qui encadre le dépistage de la trisomie 21, les chercheurs concluent qu'il ne s'agit pas de condamner l'attitude des femmes, mais d'accompagner le dépistage par une information adaptée leur permettant des prises de décision en accord avec leurs valeurs.
Note :
(1) Poche de liquide présente temporairement au niveau du cou du foetus, dont la mesure permet d'estimer le risque de trisomie 21.
Pour en savoir plus
Source :
"Prenatal screening for Down syndrome : women's involvement in decision-making and their attitudes to screening"
http://www.inserm.fr/fr/presse/communiques/seror_70109.html
mardi 20 janvier 2009
Le diabète gestationnel
Pris en exemple comme un effet nocébo des consultations prénatales par Michel Odent (http://portail.naissance.asso.fr/docs/nocebo.htm) le test de mesure de la glycémie pour le dépistage du diabète gestationnel est controversé.
Plusieurs raisons à celà :
-la variation de glycamie sanguine répond naturellement aux besoins du foetus, créant une situation d'adaptation plutôt que de pathologie. C'est quand cette variation s'emballe qu'il y a effectivement un problème, mais...
-il n'existe aucun consensus sur le seuil au dessus duquel la glycémie est pathologique. Différent selon les pays, voire selon les régions ou les médecins, une même femme pourra selon l'endroit où elle est suivie est dépistée diabétique ou non.
-tout diabète dépisté pendant la grossesse s'appelle "diabète gestationnel", alors qu'un diabète antérieur mais détecté à l'occasion de la grossesse n'a aucun rapport avec une variation transitoire de la glycémie liée à la grossesse. Cette ambiguité dans la dénomination a une influence sur l'adéquation du traitement, mais aussi sur les statistiques...
-aucune preuve directe n'a pu être fournie de l’efficacité d’un dépistage systématique ou ciblé du diabète gestationnel entre 24 et 28 SA pour réduire la morbidité ou la mortalité périnatale (http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/diabete_gestationnel_rap.pdf)
-de même, les traitements tels que l'insuline ou même un régime diététique soigneusement contrôlé n'ont pas fourni la preuve de leur efficacité sur le diabète de grossesse.
-la seule conséquence de ce dépistage semble être une augmentation du taux de déclenchement et de césariennes
-les conditions dans lesquelles sont réalisées le test (particulièrement le o'sullyvan) sont stressantes pour la femme et ne reflètent en rien son métabolisme normal
Pour ma part je pense que le taux réel de diabète gestationnel est très faible. Que beaucoup de diabètes dépistés lors de la grossesse étaient déjà présent chez la femme avant qu'elle ne tombe enceinte, ce qui explique les recommandations de suivi après la grossesse pour la femme et l'enfant. Que beaucoup de diabètes détectés ayant un seuil "limite" n'en sont pas réellement et ne sont que le reflet d'une modification physiologique de la glycémie maternelle pour répondre aux besoins de son bébé. Qu'en dehors de tout signe d'appel (âge maternel, poids et antécédents de diabète) le test o'sullyvan déclaré comme traumatisant par nombre de mamans devrait être banni. Que pour les personnes à risques un autre test peut être réalisé, testant la glycémie à jeun puis après un petit déjeûner standardisé, afin d'être plus respectueux de la future maman.
Je pense enfin que comme pour tout examen de grossesse, les tenants et les aboutissements devraient être expliqués à la future maman... et son accord, demandé et respecté.
Plusieurs raisons à celà :
-la variation de glycamie sanguine répond naturellement aux besoins du foetus, créant une situation d'adaptation plutôt que de pathologie. C'est quand cette variation s'emballe qu'il y a effectivement un problème, mais...
-il n'existe aucun consensus sur le seuil au dessus duquel la glycémie est pathologique. Différent selon les pays, voire selon les régions ou les médecins, une même femme pourra selon l'endroit où elle est suivie est dépistée diabétique ou non.
-tout diabète dépisté pendant la grossesse s'appelle "diabète gestationnel", alors qu'un diabète antérieur mais détecté à l'occasion de la grossesse n'a aucun rapport avec une variation transitoire de la glycémie liée à la grossesse. Cette ambiguité dans la dénomination a une influence sur l'adéquation du traitement, mais aussi sur les statistiques...
-aucune preuve directe n'a pu être fournie de l’efficacité d’un dépistage systématique ou ciblé du diabète gestationnel entre 24 et 28 SA pour réduire la morbidité ou la mortalité périnatale (http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/diabete_gestationnel_rap.pdf)
-de même, les traitements tels que l'insuline ou même un régime diététique soigneusement contrôlé n'ont pas fourni la preuve de leur efficacité sur le diabète de grossesse.
-la seule conséquence de ce dépistage semble être une augmentation du taux de déclenchement et de césariennes
-les conditions dans lesquelles sont réalisées le test (particulièrement le o'sullyvan) sont stressantes pour la femme et ne reflètent en rien son métabolisme normal
Pour ma part je pense que le taux réel de diabète gestationnel est très faible. Que beaucoup de diabètes dépistés lors de la grossesse étaient déjà présent chez la femme avant qu'elle ne tombe enceinte, ce qui explique les recommandations de suivi après la grossesse pour la femme et l'enfant. Que beaucoup de diabètes détectés ayant un seuil "limite" n'en sont pas réellement et ne sont que le reflet d'une modification physiologique de la glycémie maternelle pour répondre aux besoins de son bébé. Qu'en dehors de tout signe d'appel (âge maternel, poids et antécédents de diabète) le test o'sullyvan déclaré comme traumatisant par nombre de mamans devrait être banni. Que pour les personnes à risques un autre test peut être réalisé, testant la glycémie à jeun puis après un petit déjeûner standardisé, afin d'être plus respectueux de la future maman.
Je pense enfin que comme pour tout examen de grossesse, les tenants et les aboutissements devraient être expliqués à la future maman... et son accord, demandé et respecté.
jeudi 15 janvier 2009
Moteur de recherche
Je vous ai concocté un moteur de recherche aux petits oignons ;)
Pour tout ce qui concerne la naissance, vous pouvez rechercher ce que vous voulez en tapant les mots-clés dans le moteur de recherche google à droite de la page. Il ira chercher les informations dans tous les sites listés un peu plus bas sous l'appellation "liens incontournables de la naissance".
Bonnes recherches !!!
Pour tout ce qui concerne la naissance, vous pouvez rechercher ce que vous voulez en tapant les mots-clés dans le moteur de recherche google à droite de la page. Il ira chercher les informations dans tous les sites listés un peu plus bas sous l'appellation "liens incontournables de la naissance".
Bonnes recherches !!!
mardi 6 janvier 2009
Non-lieu dans l'affaire Françoise Servent
http://soutienaadfrancoiseservent.blog.fr/
Françoise Servent a reçu une ordonnance de non lieu, peu de temps avant les fêtes; L'affaire est finie, mis l'asaad souhaite désormais communiquer sur cette affaire et continuera de défendre l'aad en France.
l'ASAAD
Françoise Servent a reçu une ordonnance de non lieu, peu de temps avant les fêtes; L'affaire est finie, mis l'asaad souhaite désormais communiquer sur cette affaire et continuera de défendre l'aad en France.
l'ASAAD
lundi 5 janvier 2009
Maternité en révolutions
Maternité en révolutions
Catherine Halpern
Avec l'émancipation des femmes, la contraception et l'évolution des moeurs, la maternité n'est plus un destin mais un choix. Les progrès scientifiques bouleversent aujourd'hui la réalité biologique de la maternité. Est-on mère par l'ovule, par l'accouchement, par la volonté ? Une question à laquelle la société n'a pas fini de répondre.
Quoi de plus naturel pour une femme que d'être mère ? Sans doute, mais la maternité n'est pas pour autant une donnée immuable et intemporelle. C'est ce que note avec force Yvonne Knibiehler, pionnière de l'histoire de la maternité : « La fonction maternelle chez les humains n'a rien de naturel ; elle est toujours et partout une construction sociale, définie et organisée par des normes, selon les besoins d'une population donnée à une époque donnée de son histoire [1]. » Et l'histoire précisément semble s'être emballée tant les mutations touchant la famille et les femmes ont été importantes. Mais ont-elles pour autant bouleversé l'identité et la fonction maternelle ?
La suite ici : http://www.scienceshumaines.com/maternite-en-revolutions_fr_14408.html
Catherine Halpern
Avec l'émancipation des femmes, la contraception et l'évolution des moeurs, la maternité n'est plus un destin mais un choix. Les progrès scientifiques bouleversent aujourd'hui la réalité biologique de la maternité. Est-on mère par l'ovule, par l'accouchement, par la volonté ? Une question à laquelle la société n'a pas fini de répondre.
Quoi de plus naturel pour une femme que d'être mère ? Sans doute, mais la maternité n'est pas pour autant une donnée immuable et intemporelle. C'est ce que note avec force Yvonne Knibiehler, pionnière de l'histoire de la maternité : « La fonction maternelle chez les humains n'a rien de naturel ; elle est toujours et partout une construction sociale, définie et organisée par des normes, selon les besoins d'une population donnée à une époque donnée de son histoire [1]. » Et l'histoire précisément semble s'être emballée tant les mutations touchant la famille et les femmes ont été importantes. Mais ont-elles pour autant bouleversé l'identité et la fonction maternelle ?
La suite ici : http://www.scienceshumaines.com/maternite-en-revolutions_fr_14408.html
Appel aux sage-femmes libérales
Action mise en place par l'ANSL (association nationale des sage-femmes libérales) pour l'assurance des sage-femmes pratiquant l'AAD :
-l'explication de la démarche de saisie du BCT (Bureau Central des Tarifications) par les sage-femmes pratiquant l'AAD
-un exemple de lettre à envoyer aux assurances
-une pétition ouverte à toutes les sage-femmes salariées, retraitées, ou libérales sans projet d'accompagnement des accouchements à domiciles pour soutenir cette démarche
A faire et signer avant le 1er mars, informez-en les sages-femmes que vous connaissez autour de vous.
Documents et explications ici : http://www.ansl.org/Pages/assurances.htm
-l'explication de la démarche de saisie du BCT (Bureau Central des Tarifications) par les sage-femmes pratiquant l'AAD
-un exemple de lettre à envoyer aux assurances
-une pétition ouverte à toutes les sage-femmes salariées, retraitées, ou libérales sans projet d'accompagnement des accouchements à domiciles pour soutenir cette démarche
A faire et signer avant le 1er mars, informez-en les sages-femmes que vous connaissez autour de vous.
Documents et explications ici : http://www.ansl.org/Pages/assurances.htm
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