mercredi 22 décembre 2010
A propos du 25 novembre, journée de lutte contre les violences faites aux femmes
Source : OVEO
Depuis 1981, le 25 novembre est la « Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes », déclarée « grande cause nationale » par le gouvernement français en 2010. L’Observatoire de la violence éducative ordinaire ne peut bien sûr qu’être solidaire de toute lutte contre une forme de violence, que cette violence soit utilisée comme méthode d’éducation ou comme moyen de « régler » un conflit. Il ne s’agit donc pas pour nous d’opposer les unes aux autres les diverses formes de violence, encore moins de les mettre en concurrence pour déclarer que l’une est plus importante ou plus grave que l’autre, mais bien de les mettre en relation. De montrer que la violence, qu’elle soit physique ou psychologique, qu’elle s’exerce contre les femmes ou contre les enfants, ou contre n’importe quelle catégorie d’êtres plus faibles que soi ou incapables de se défendre, est toujours une façon, précisément, de ne PAS régler le conflit (réel ou supposé) avec l’autre, mais plutôt de régler d’autres comptes, de ne PAS affronter les causes d’une souffrance, d’une incompréhension, d’un manque affectif, d’un besoin de pouvoir ou de vengeance.
Personne ne peut être « pour » le viol, « pour » la maltraitance, « pour » les violences conjugales. Mais beaucoup de gens se proclament encore pour des méthodes d’éducation qui, bien souvent, incluent les châtiments corporels (en particulier la fessée), et qui, même dans le cas contraire, semblent surtout déconseiller les châtiments corporels parce qu’ils sont « inefficaces » – donc inefficaces pour contrôler l’enfant et obtenir de lui ce qu’on veut. Dans toute la société, les enfants sont généralement traités de telle façon que le modèle de leurs relations affectives est basé sur des relations de pouvoir et de non-respect de l’identité et des besoins de chacun, en l’occurrence de non-respect du plus faible.
Dans le meilleur des cas, les militants contre les violences faites aux femmes et les professionnels qui s’occupent de ce problème (comme Muriel Salmona ou Cornélia Gauthier) mettent en cause le mode d’éducation des garçons et la violence éducative en général comme une source essentielle de ces violences. Mais la plupart semblent considérer que ce qu’on appelle les « pervers narcissiques manipulateurs » sont simplement des prédateurs « naturels », en quelque sorte de naissance, et qu’il est le plus souvent impossible de les « guérir » – chose qui, d’ailleurs, ne semble guère les préoccuper, comme s’il était indécent de vouloir résoudre le problème du bourreau et comme si cela devait s’opposer à la prise en charge de la victime… Alors même que, bien souvent aussi, on nous explique que pratiquement chacun d’entre nous peut être tantôt victime, tantôt bourreau et « pervers manipulateur », selon la situation ! Et qu’il n’y aurait donc que des différences de degré (et donc pas de « nature ») entre le fait d’être plutôt (ou plus souvent) victime que bourreau…
Nous pensons qu’il n’y aura pas d’issue à ce problème des violences faites aux femmes (ou des violences conjugales en général) tant que la violence éducative ordinaire sous toutes ses formes (châtiments corporels, violence psychologique, négligence et toutes les formes d’abus de pouvoir) ne sera pas considérée par tous, pouvoirs publics, psychologues, professions médicales, juges, enseignants et professionnels de l’enfance, et bien sûr par les parents eux-mêmes, comme une « grande cause nationale » digne de considération.
(suite sur le site de l'OVEO)
EO
Depuis 1981, le 25 novembre est la « Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes », déclarée « grande cause nationale » par le gouvernement français en 2010. L’Observatoire de la violence éducative ordinaire ne peut bien sûr qu’être solidaire de toute lutte contre une forme de violence, que cette violence soit utilisée comme méthode d’éducation ou comme moyen de « régler » un conflit. Il ne s’agit donc pas pour nous d’opposer les unes aux autres les diverses formes de violence, encore moins de les mettre en concurrence pour déclarer que l’une est plus importante ou plus grave que l’autre, mais bien de les mettre en relation. De montrer que la violence, qu’elle soit physique ou psychologique, qu’elle s’exerce contre les femmes ou contre les enfants, ou contre n’importe quelle catégorie d’êtres plus faibles que soi ou incapables de se défendre, est toujours une façon, précisément, de ne PAS régler le conflit (réel ou supposé) avec l’autre, mais plutôt de régler d’autres comptes, de ne PAS affronter les causes d’une souffrance, d’une incompréhension, d’un manque affectif, d’un besoin de pouvoir ou de vengeance.
Personne ne peut être « pour » le viol, « pour » la maltraitance, « pour » les violences conjugales. Mais beaucoup de gens se proclament encore pour des méthodes d’éducation qui, bien souvent, incluent les châtiments corporels (en particulier la fessée), et qui, même dans le cas contraire, semblent surtout déconseiller les châtiments corporels parce qu’ils sont « inefficaces » – donc inefficaces pour contrôler l’enfant et obtenir de lui ce qu’on veut. Dans toute la société, les enfants sont généralement traités de telle façon que le modèle de leurs relations affectives est basé sur des relations de pouvoir et de non-respect de l’identité et des besoins de chacun, en l’occurrence de non-respect du plus faible.
Dans le meilleur des cas, les militants contre les violences faites aux femmes et les professionnels qui s’occupent de ce problème (comme Muriel Salmona ou Cornélia Gauthier) mettent en cause le mode d’éducation des garçons et la violence éducative en général comme une source essentielle de ces violences. Mais la plupart semblent considérer que ce qu’on appelle les « pervers narcissiques manipulateurs » sont simplement des prédateurs « naturels », en quelque sorte de naissance, et qu’il est le plus souvent impossible de les « guérir » – chose qui, d’ailleurs, ne semble guère les préoccuper, comme s’il était indécent de vouloir résoudre le problème du bourreau et comme si cela devait s’opposer à la prise en charge de la victime… Alors même que, bien souvent aussi, on nous explique que pratiquement chacun d’entre nous peut être tantôt victime, tantôt bourreau et « pervers manipulateur », selon la situation ! Et qu’il n’y aurait donc que des différences de degré (et donc pas de « nature ») entre le fait d’être plutôt (ou plus souvent) victime que bourreau…
Nous pensons qu’il n’y aura pas d’issue à ce problème des violences faites aux femmes (ou des violences conjugales en général) tant que la violence éducative ordinaire sous toutes ses formes (châtiments corporels, violence psychologique, négligence et toutes les formes d’abus de pouvoir) ne sera pas considérée par tous, pouvoirs publics, psychologues, professions médicales, juges, enseignants et professionnels de l’enfance, et bien sûr par les parents eux-mêmes, comme une « grande cause nationale » digne de considération.
(suite sur le site de l'OVEO)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire