lundi 12 octobre 2009

La version BCBG de l'hymen recousu : le « point du mari »

Source : Neuilly Blog


Non, les Catholiques ou les femmes de Neuilly ne sont pas exemptées de mutilations sexuelles. Mais ici, on appelle ça le "point du mari", c'est plus chic.

Le mariage annulé pour cause de « non virginité » à Lille fait s’insurger toutes les féministes de France. Sur le Bondy Blog, Nicolas Fassouli nous apprenait comment des jeunes filles musulmanes se faisaient recoudre l’hymen. Mais, si le Coran est souvent pris pour bouc-émissaire misogyne, la Bible n’a rien à lui envier de ce côté-là ! L’obscurantisme fait aussi des dégats dans les quartiers les plus huppés du 92, où il est de bon ton de se faire faire des « points du mari ».

« Je ne sais pas si je vais me faire faire le point du mari, c’est tellement à la mode », c’est le thème d’une conversation lancée par une internaute sur le forum
Aufeminin
. D’une façon tellement désinvolte qu’il est difficile de se demander si ce n’est pas un troll. Elle récolte une floppée de réponses de femmes outrées, qui, toutes, connaissent ces « points du mari ». Moins de 18 ans et âmes sensibles, ne lisez pas ce qui suit : l’opération consiste à coudre des points à l’aiguille et aux fils, parfois après la naissance d’un bébé en profitant d’une épisiotomie, et parfois sans anesthésie. Le but : retrouver une pseudo virgninité et se resserer, pour un plaisir optimal du « mari », d’où le nom. Je n’ai pas à chercher bien loin d’autres témoignages, puisque la majorité des femmes à qui j’en parle connait déjà bien cette technique aussi appelée « points de complaisance ».

« Lorsque j’ai accouché, dans un hopital très réputé du 92, l’obstétricienne m’a annoncé qu’elle m’avait fait une épisiotomie très serrée, avec 8 points. Je lui ai demandé si ce n’était pas un peu trop : elle m’a répondu qu’elle l’avait volontairement bien serrée et que mon mari la remercierait ! Et ma voisine de chambre, elle, était déçue de ne pas avoir eu de point du mari et se renseignait pour le faire faire par la suite », explique l’une d’elles. Son compagnon ne se sent pas forcément concerné: « Non, je ne suis pas choqué : Ca ne mutile pas plus que de s’injecter du botox ou du collagène… »
Pourtant, « cette pratique, assimilée à l’infibulation (agrafes empêchant tout rapport sexuel, répandue dans certaines régions du Sahara pour préserver la virginité jusqu’au mariage), est considérée comme une mutilation et condamnée en France, au même titre que l’excision », rappelle le site episiotomie.info. 
Enfin, je parle, je parle, mais je ferais mieux de suivre les préceptes du Nouveau Testament, tel que celui du Premier Epitre aux Corinthiens, chapitre 14, 34-35:  "Que les femmes se taisent pendant les assemblées; il ne leur est pas permis d'y parler, elle doivent obtempérer comme le veut la loi. Si elles souhaitent une explication sur quelque point particulier, qu'elles interrogent leur mari chez elles, car il est honteux pour une femme de parler dans une assemblée"  L’hymen cousu, la bouche cousue…  Les femmes seront-elles toujours condamnées à la couture ?

Marlène Schiappa

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