http://www.cesarine.org/cesarine/news/20081214-CommPresse.pdf
14/12/2008 - Communiqué de presse
Limiter les taux de césariennes, oui... en repensant le suivi de la
grossesse et de l'accouchement !
L'association Césarine, dédiée depuis 2002 à l'échange, au soutien et
à l'information autour de la naissance par césarienne, ne peut
qu'applaudir au fait que la question des césariennes abusives soit
mise en avant dans le rapport de la Fédération Hospitalière Française.
L'information n'est hélas pas nouvelle. Notre association avait déjà
mis en lumière en 2006 l'augmentation
continue des taux de césariennes dans un dossier intitulé "2 fois plus
de césariennes en 20 ans ! Que s'est-il passé ? Quelles conséquences
?" présenté lors des Etats Généraux de la Naissance. La DRESS avait
déjà pointé les disparités public / privé et niveau 1 / niveau 3 en
2003. Les taux de césariennes des maternités, disponibles depuis
quelques années sur des sites grand public, sont notoirement très
variables.
Le problème existait donc bien avant la mise en place de la T2A, et ne
trouvera pas sa solution dans un
abord purement comptable du taux de césariennes. En effet, les écarts
entre les taux de césariennes ne sont que la conséquence visible de
pratiques différentes. Les témoignages que nous avons recueillis
montrent une grande hétérogénéité dans la prise en charge de
circonstances identiques, allant parfois jusqu'au non respect des RPC.
Par exemple, le suivi à terme varie fortement, certaines maternités
pratiquant un déclenchement systématique à terme, quelles que soient
les conditions locales, ce qui peut mener à des césariennes qui sont
justifiées au moment où elles sont faites (stagnation, souffrance
foetale) mais qui n'auraient peut être pas eu lieu sinon.
La notion de césarienne « inutile » doit donc être examinée dans la
globalité de l'accouchement. C'est tout le suivi de la grossesse et de
l'accouchement qui doit être repensé. Limiter le taux de césariennes,
sans remettre en cause les pratiques actuelles et les conditions
d'exercice des professionnels, pourrait même induire d'autres actes
aussi mal vécus par les mères, par exemple un recours plus fréquent
aux extractions instrumentales.
Par ailleurs, nous regrettons que la question des conditions de
réalisation des césariennes soit éludée. Il ne nous paraît pas normal
que dans certaines maternités, le père ne soit pas autorisé à assister
à la naissance, la mère ne puisse pas rester avec son enfant pendant
la surveillance post-opératoire, alors que dans d'autres maternités il
s'agit de l'usage en vigueur. Le suivi post-opératoire pourrait être
amélioré, nombre de mères rentrant chez elles avec une information
minimaliste sur les suites de leur césarienne.
Le rapport de la FHF a le mérite de remettre les conditions
d'accouchement en France sous les projecteurs.
Posons-nous, enfin, les vraies questions de fond !
Sonia Heimann & Karine Sizgoric
Association Césarine
Echange soutien et information autour de la naissance par césarienne
www.cesarine.org
jeudi 18 décembre 2008
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